HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Καὶ περὶ μὲν τούτων οὐδὲν ἔτι δέομαι μακρότερα λέγειν· εὐγενείας γε μὴν τί ἂν ἔχοιμεν ἔτι πράγματα ἐπιζητοῦντες φανερώτερον καὶ ἐναργὲς μᾶλλον τεκμήριον; θυγάτηρ γάρ ἐστιν ἀνδρὸς ἀξίου νομισθέντος τὴν ἐπώνυμον τοῦ ἔτους ἀρχὴν ἄρχειν, πάλαι μὲν ἰσχυρὰν καὶ βασιλείαν ἀτεχνῶς νομιζομένην, μεταβαλοῦσαν δὲ διὰ τοὺς οὐκ ὀρθῶς χρωμένους τῇ δυνάμει τὸ ὄνομα· νῦν δὲ ἤδη τῆς δυνάμεως ἐπιλειπούσης, ἐπειδὴ πρὸς μοναρχίαν τὰ τῆς πολιτείας μεθέστηκε, τιμὴ καθ´ αὑτὴν τῶν ἄλλων ἁπάντων στερομένη πρὸς πᾶσαν ἰσχὺν ἀντίρροπος εἶναι δοκεῖ, τοῖς μὲν ἰδιώταις οἷον ἆθλον ἀποκειμένη καὶ γέρας ἀρετῆς πίστεως τινος εὐνοίας καὶ ὑπηρεσίας περὶ τοὺς τῶν ὅλων ἄρχοντας πράξεως λαμπρᾶς, τοῖς βασιλεῦσι δὲ πρὸς οἷς ἔχουσιν ἀγαθοῖς οἷον ἄγαλμα καὶ κόσμος ἐπιτιθεμένη· τῶν μὲν γὰρ ἄλλων ὀνομάτων τε καὶ ἔργων ὁπόσα τῆς παλαῖας ἐκείνης πολιτείας διασώζει τινὰ φαύλην καὶ ἀμυδρὰν εἰκόνα, παντάπασιν ὑπεριδόντες διὰ τὴν ἰσχὺν κατέγνωσαν, προσιέμενοί γε διὰ βίου καρποῦνται τὰς ἐπωνυμίας· μόνης δὲ οἶμαι ταύτης οὐδὲ τὴν ἀρχὴν ὑπερεῖδον, χαίρουσι δὲ καὶ πρὸς ἐνιαυτὸν τυγχάνοντες· καὶ οὔτε ἰδιώτης οὐδεὶς οὔτε βασιλεύς ἐστιν γέγονεν, ὃς οὐ ζηλωτὸν ἐνόμισεν ὕπατος ἐπονομασθῆναι. Εἰ δέ, ὅτι πρῶτος ἔτυχεν ἐκεῖνος καὶ γέγονεν ἀρχηγὸς τῷ γένει τῆς εὐδοξίας, ἔλαττόν τις ἔχειν αὐτὸν τῶν ἄλλων ὑπολαμβάνει, λίαν ἐξαπατώμενος οὐ μανθάνει· τῷ παντὶ γὰρ οἶμαι κρεῖττόν ἐστι καὶ σεμνότερον ἀρχὴν παρασχεῖν τοῖς ἐγγόνοις περιφανείας τοσαύτης, λαβεῖν παρὰ τῶν προγόνων· ἐπεὶ καὶ πόλεως μεγίστης οἰκιστὴν γενέσθαι κρεῖττον πολίτην, καὶ λαβεῖν ὁτιοῦν ἀγαθὸν δοῦναι τῷ παντὶ καταδεέστερον. Λαμβάνειν δὲ ἐοίκασι παρὰ τῶν πατέρων οἱ παῖδες καὶ οἱ πολῖται παρὰ τῶν πόλεων οἷον ἀφορμάς τινας πρὸς εὐδοξίαν· ὅστις δὲ ἀποδίδωσι πάλιν ἐξ ἑαυτοῦ προγόνοις τε καὶ πατρίδι μείζονα τιμῆς ὑπόθεσιν, λαμπροτέραν μὲν ἐκείνην καὶ σεμνοτέραν, τοὺς πατέρας δὲ ἐνδοξοτέρους ἀποφαίνων, οὗτος οὐδενὶ καταλείπει πρὸς εὐγενείας ἅμιλλαν λόγον, οὐδὲ ἔστιν ὅστις ἐκείνου φήσει κρείττων γεγονέναι· ἐξ ἀγαθῶν μὲν γὰρ ἀγαθὸν φῦναι χρή, δὲ ἐξ ἐνδόξων ἐνδοξότερος γενόμενος, ἐς ταὐτὸν ἀρετῇ τῆς τύχης πνεούσης, οὗτος οὐδενὶ δίδωσιν ἀπορεῖν εἰ τῆς εὐγενείας εἰκότως μεταποιεῖται. [4] Mais je n'ai rien à dire davantage sur ce sujet. Quant à la noblesse d'Eusébie, pourquoi prendre la peine d'en chercher des témoignages plus imposants et plus illustres? Elle est la fille d'un citoyen jugé digne d'être préposé à la magistrature annuelle, qui, jouissant, dans les premiers temps, d'une force vraiment royale, vit restreindre plus tard ses privilèges par suite des abus de ceux qui l'exerçaient. Maintenant, depuis que son autorité est diminuée, après le changement de la république en monarchie, cette dignité, privée de toutes ses autres prérogatives, semble encore l'égale du pouvoir absolu. Elle est proposée aux particuliers comme la récompense, le prix de leur vertu, de leur dévouement, de leur affection et de leurs services auprès des chefs de l'État : elle sert à honorer quelque action brillante. Chez les princes elle ajoute un nouvel éclat, un nouveau lustre aux biens qu'ils possèdent. En effet, les autres titres ou fonctions, qui ne sont plus qu'une image affaiblie, une sorte d'ombre de l'ancien gouvernement, les princes les ont dédaignés complètement à cause de leur puissance actuelle, ou bien ils ne s'en sont revêtus que pour en conserver les honneurs durant leur vie. La dignité consulaire est la seule qu'ils n'aient jamais dédaignée : ils se plaisent à la renouveler chaque année, et l'on ne trouve ni particulier, ni prince, qui ne se soit montré jaloux d'être nommé consul. Si de ce que le père d'Eusébie eut le bonheur d'être le premier de sa famille qui fut investi de cette auguste fonction, on croyait qu'il dût en tirer moins de gloire que les autres, ce serait une erreur trop évidente. En réalité, je pense qu'il est plus beau, plus digne de respect d'avoir répandu le premier l'éclat de cette fonction sur ses descendants, que de l'avoir héritée de ses aïeux. Il est plus glorieux, en effet, d'être le fondateur que le citoyen d'une grande cité, et quiconque reçoit un bienfait est inférieur à qui le donne. Ainsi les enfants reçoivent de leurs parents, et les citoyens de leurs cités les germes pour ainsi dire de leur gloire. Mais celui qui, de sa personne, ajoute un nouveau lustre à ses aïeux et à sa patrie, qui rend celle-ci plus brillante et plus vénérée et ses parents plus glorieux, ne laisse â personne le droit de lutter avec lui en noblesse, et ne connaît point de rival qui lui soit supérieur. Les gens de bien ne peuvent manquer de produire un homme de bien, mais quand le fils illustre d'un illustre père unit en lui la vertu et la fortune, il ne laisse douteux pour personne ses droits à la noblesse.


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Dernière mise à jour : 10/01/2007