HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Περὶ μὲν οὖν τῆς πατρίδος πολλὰ σεμνὰ λέγειν ἔχων, τὰ μὲν διὰ παλαιότητα παρήσειν μοι δοκῶ· φαίνεται γὰρ εἶναι τῶν μύθων οὐ πόρρω, ὁποῖον δή τι καὶ τὸ περὶ τῶν Μουσῶν λεγόμενον, ὡς εἶεν δήπουθεν ἐκ τῆς Πιερίας, οὐχὶ δὲ ἐξ Ἑλικῶνος εἰς τὸν Ὄλυμπον ἀφίκοιντο παρὰ τὸν πατέρα κληθεῖσαι. Τοῦτο μὲν δὴ καὶ εἰ δή τι τοιοῦτον ἕτερον, μύθῳ μᾶλλον λόγῳ προσῆκον, ἀπολειπτέον· ὀλίγα δὲ εἰπεῖν τῶν πᾶσι γνωρίμων τυχὸν οὐκ ἄτοπον οὐδὲ ἄπο τοῦ παρόντος λόγου. Μακεδόνων γὰρ οἰκίσαι φασὶ τὴν χώραν τοὺς Ἡρακλέους ἐγγόνους, Τημένου παῖδας, οἳ τὴν Ἀργείαν λῆξιν νεμόμενοι καὶ στασιάζοντες τέλος ἐποιήσαντο τὴν ἀποικίαν τῆς πρὸς ἀλλήλους ἔριδος καὶ φιλοτιμίας· εἶτα ἑλόντες τὴν Μακεδονίαν καὶ γένος ὄλβιον ἀπολιπόντες, βασιλεῖς ἐκ βασιλέων διετέλουν καθάπερ κλῆρον τὴν τιμὴν διαδεχόμενοι. Πάντας μὲν οὖν αὐτοὺς ἐπαινεῖν οὔτε ἀληθὲς οὔτε οἶμαι ῥᾴδιον· πολλῶν δὲ ἀγαθῶν ἀνδρῶν γενομένων καὶ καταλιπόντων Ἑλληνικοῦ τρόπου μνημεῖα πάγκαλα, Φίλιππος καὶ τούτου παῖς ἀρετῇ διηνεγκάτην πάντων, ὅσοι πάλαι Μακεδονίας καὶ Θρᾴκης ἦρξαν, οἶμαι δὲ ἔγωγε καὶ ὅσοι Λυδῶν Μήδων καὶ Περσῶν καὶ Ἀσσυρίων, πλὴν μόνου τοῦ Καμβύσου παιδός, ὃς ἐκ τῶν Μήδων ἐς Πέρσας τὴν βασιλείαν μετέστησεν. μὲν γὰρ πρῶτος ἐπειράθη τὴν Μακεδόνων αὐξῆσαι δύναμιν, καὶ τῆς Εὐρώπης τὰ πλεῖστα καταστρεψάμενος ὅρον ἐποιήσατο πρὸς ἕω μὲν καὶ πρὸς μεσημβρίαν τὴν θάλατταν, ἀπ´ ἄρκτων δὲ οἶμαι τὸν Ἴστρον καὶ πρὸς ἑσπέραν τὸ Ὠρικὸν ἔθνος· τούτου δὲ αὖ παῖς ὑπὸ τῷ Σταγειρίτῃ σοφῷ τρεφόμενος τοσοῦτον μεγαλοψυχίᾳ τῶν ἄλλων ἁπάντων διήνεγκε καὶ προσέτι τὸν αὑτοῦ πατέρα τῇ στρατηγίᾳ καὶ τῇ θαρραλεότητι καὶ ταῖς ἄλλαις ἀρεταῖς ὑπερβαλλόμενος, ὥστε οὐκ ἄξιον αὑτῷ ζῆν ὑπελάμβανεν εἰ μὴ ξυμπάντων μὲν ἀνθρώπων, πάντων δὲ ἐθνῶν κρατήσειεν. Οὐκοῦν τὴν μὲν Ἀσίαν ἐπῆλθε σύμπασαν καταστρεφόμενος, καὶ ἀνίσχοντα πρῶτος ἀνθρώπων τὸν ἥλιον προσεκύνει, ὡρμημένον δὲ αὐτὸν ἐπὶ τὴν Εὐρώπην, ὅπως τὰ λειπόμενα περιβαλόμενος γῆς τε ἁπάσης καὶ θαλάττης κύριος γένοιτο, τὸ χρεὼν ἐν Βαβυλῶνι κατέλαβε. Μακεδόνες δὲ ἁπάντων ἦρχον, ὧν ὑπ´ ἐκείνῳ κτησάμενοι πόλεων καὶ ἐθνῶν ἔτυχον. Ἆρ´ οὖν ἔτι χρὴ διὰ μειζόνων τεκμηρίων δηλοῦν ὡς ἔνδοξος μὲν Μακεδονία καὶ μεγάλη τὸ πρόσθεν γένοιτο; ταύτης δὲ αὐτῆς τὸ κράτιστον πόλις ἐκείνη, ἣν ἀνέστησαν, πεσόντων οἶμαι Θετταλῶν, τῆς κατ´ ἐκείνων ἐπώνυμον νίκης. [3] Au sujet de sa patrie, j'aurais à exposer des faits intéressant, mais je crois, vu leur ancienneté, devoir les passer sous silence : ils me paraissent s'éloigner trop peu de la fable ; comme lorsqu'on assure, par exemple, que les Muses, appelées par leur père, vinrent sur l'Olympe de la Piérie et non pas de l'Hélicon. Ces traditions et celles qui leur ressemblent, plus faites pour la mythologie que pour l'éloquence, doivent être laissées de côté. Peut-être cependant ne sera-t-il pas hors de propos de rappeler quelques faits, plus généralement inconnus et qui ne s'écartent pas de mon sujet. On assure que la Macédoine fut habitée jadis par des Héraclides, fils de Téménus, qui, après s'être partagé l'Argolide, leur héritage, se brouillèrent entre eux et mirent fin à leurs dissensions rivales en abandonnant cette colonie. S'étant ensuite emparés de la Macédoine, ils se détachèrent de l'illustre famille d'Hercule et eurent une suite de rois, dont le pouvoir fut en quelque sorte héréditaire. Les louer tous ne serait, à mon sens, ni juste, ni facile. Mais entre les plus illustres, qui ont laissé de superbes monuments des moeurs de la Grèce, Philippe et son fils surpassèrent par leur valeur tous les anciens rois de la Macédoine et de la Thrace, je dirai même tous les princes qui régnèrent sur les Lydiens, les Mèdes, les Perses, les Assyriens, à l'exception du fils de Cambyse, qui transféra l'empire des Mèdes aux Perses. Philippe, en effet, commence le premier d'accroître la puissance macédonienne : après avoir conquis la plus grande partie de l'Europe, il étend sa domination à l'Orient et au Midi jusqu'à la mer; du côté de l'Ourse, jusqu'à l'Ister, et au Couchant jusqu'à la nation des Oriques. Mais son fils, élevé par le philosophe de Stagyre, l'emporte en grandeur sur tous ceux qui l'ont précédé, et se place tellement au-dessus de son père par ses talents militaires, sa bravoure et ses autres qualités, qu'il croit inutile de vivre, s'il n'est le maître de tous les hommes et de toutes les nations. Il parcourt donc en vainqueur l'Asie entière et s'incline, le premier des mortels, devant le soleil levant; puis, au moment de repasser en Europe, afin de soumettre le reste du monde, et de se rendre seul maître de la terre et des mers, il paye, dans Babylone, sa dette à la nature. Après lui, les Macédoniens règnent sur toutes les cités et les nations qu'il a conquises. Est-il besoin de témoignages plus évidents pour montrer que la Macédoine fut jadis illustre et puissante? La preuve la plus convaincante, c'est, à mon sens, la ville qu'ils ont bâtie en mémoire de la chute des Thessaliens, et à laquelle ils ont donné un nom qui rappelle leur victoire.


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Dernière mise à jour : 10/01/2007