HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 16

  Chapitre 16

[16] Ἀλλὰ μή ποτε οὐκ ἐκείνων χρὴ νῦν τὸν ἔπαινον γράφειν οὐδὲ ὅσα ἡμῖν ἀγαθὰ γένοιτ´ ἂν ἐνθένδε, ὁπόσου δὲ τὸ δῶρον ἄξιον καταμαθόντας χάριν ἀποτίνειν τυχὸν οὐκ ἀλλοτρίαν τοῦ δοθέντος τῇ χαρισαμένῃ. Λόγων γὰρ ἀστείων καὶ παντοδαπῶν θησαυροὺς τῶν ἐν ταῖς βίβλοις δεξάμενον, οὐκ ἄδικον διὰ σμικρῶν καὶ φαύλων ῥημάτων ἰδιωτικῶς καὶ ἀγροίκως ἄγαν ξυγκειμένων ᾄδειν εὐφημίαν· Οὐδὲ γὰρ γεωργὸν φήσεις εὐγνώμονα, ὃς καταφυτεύειν μὲν τὴν φυταλίαν ἀρχόμενος κλήματα ᾔτει παρὰ τῶν γειτόνων, εἶτα ἐκτρέφων τὰς ἀμπέλους δίκελλαν καὶ αὖθις σμινύην, καὶ τέλος ἤδη κάλαμον, χρῆν προσδεδέσθαι καὶ ἐπικεῖσθαι τὴν ἄμπελον, ἵνα αὐτή τε ἀνέχηται καὶ οἱ βότρυες ἐξηρτημένοι μηδαμοῦ ψαύωσι τῆς βώλου, τυχόντα δὲ ὧν ἐδεῖτο, μόνον ἐμπίπλασθαι τοῦ Διονύσου τῆς χάριτος, οὐδὲ τῶν βοτρύων οὐδὲ τοῦ γλεύκους μεταδιδόντα τούτοις ὧν πρὸς τὴν γεωργίαν ἔτυχε προθύμων. Οὔκουν οὐδὲ νομέα ποιμνίων οὐδὲ βουκολίων οὐδὲ μὴν αἰπολίων ἐπιεικῆ καὶ ἀγαθὸν καὶ εὐγνώμονα φήσει τις, ὃς τοῦ μὲν χειμῶνος, ὅτε αὐτῷ στέγης καὶ πόας ἐδεῖτο τὰ βοσκήματα, σφόδρα ἐτύγχανε προθύμων τῶν φίλων, πολλὰ μὲν αὐτῷ ξυμποριζόντων καὶ μεταδιδόντων τροφῆς ἀφθόνου καὶ καταγωγίων, ἦρος δὲ οἶμαι καὶ θέρους φανέντος μάλα γενναίως ἐπιλαθόμενον ὧν εὖ πάθοι, οὔτε τοῦ γάλακτος οὔτε τῶν τυρῶν οὔτε ἄλλου του μεταδιδόντα τούτοις ὑφ´ ὧν αὐτῷ διεσώθη ἀπολλύμενα ἂν ἄλλως τὰ θρέμματα. Ὅστις οὖν λόγους ὁποιουσοῦν τρέφων, νέος μὲν αὐτὸς καὶ ἡγεμόνων πολλῶν δεόμενος, τροφῆς δὲ πολλῆς καὶ καθαρᾶς τῆς ἐκ τῶν παλαιῶν γραμμάτων, εἶτα ἀθρόως πάντων δεηθείη, ἆρα ὑμῖν μικρᾶς δεῖσθαι βοηθείας δοκεῖ, μικρῶν αὐτῷ γεγονέναι ἄξιος πρὸς ταῦτα συλλαμβανόμενος; καὶ τυχὸν οὐ χρὴ πειρᾶσθαι χάριν ἀποτίνειν αὐτῷ τῆς προθυμίας καὶ τῶν ἔργων; Ἀλλὰ μή ποτε τὸν Θαλῆν ἐκεῖνον, τῶν σοφῶν τὸ κεφάλαιον, οὗ τὰ ἐπαινούμενα ἀκηκόαμεν; ἐρομένου γάρ τινος, ὑπὲρ ὧν ἔμαθεν ὁπόσον τινὰ χρὴ καταβαλεῖν μισθόν· «ὁμολογῶν», ἔφη, «τὸ παρ´ ἡμῶν μαθεῖν τὴν ἀξίαν ἡμῖν ἐκτίσειςΟὐκοῦν καὶ ὅστις διδάσκαλος μὲν αὐτὸς οὐ γέγονε, πρὸς τὸ μαθεῖν δὲ καὶ ὁτιοῦν συνηνέγκατο, ἀδικοῖτ´ ἄν, εἰ μὴ τυγχάνοι τῆς χάριτος καὶ τῆς ἐπὶ τοῖς δοθεῖσιν ὁμολογίας, ἣν δὴ καὶ σοφὸς ἀπαιτῶν φαίνεται. Εἶεν· ἀλλὰ τοῦτο μὲν χαρίεν καὶ σεμνὸν τὸ δῶρον, χρυσίον δὲ καὶ ἀργύριον οὐδὲ ἐδεόμην ἐγὼ λαβεῖν οὐδὲ ὑμᾶς δὴ ὑπὲρ τούτων ἡδέως ἂν ὀχλήσαιμι. [16] Peut-être dira-t-on que ce n'est point ici le lieu de faire l'éloge des livres et des avantages que nous en pouvons retirer. Mais c'est justement parce que j'apprécie toute la valeur de ce présent, que je me plais à en témoigner ma gratitude bien légitime à celle qui me l'a fait. Après avoir puisé dans ces livres des trésors variés de pensées finement exprimées, serait-il juste d'en chanter les louanges d'un ton faible et mesquin, avec des phrases lourdes et rustiques? Certes, on taxerait d'ingratitude le cultivateur, qui, voulant faire un plant de vignes, commencerait par demander des ceps à ses voisins; puis, quand sa vigne serait grande, leur emprunterait un hoyau, une serpette et enfin des échalas, pour l'étayer, la soutenir et la maintenir en l'air, de sorte que les grappes suspendues ne touchent point le sol, et qui, après avoir obtenu tout ce qu'il désirait, se remplirait tout seul des présents de Bacchus, sans donner un raisin, une goutte de vin doux à ceux qui se sont empressés de venir en aide à ses travaux champêtres. De la même manière pourrait-on appeler honnête, bon et reconnaissant le berger, le bouvier ou le chevrier, qui, manquant durant l'hiver, lui de toit et ses bestiaux d'herbage, trouverait des amis empressés à lui donner, à lui fournir des vivres abondants et une retraite, et qui, le printemps ou l'été venu, oublierait les secours généreux qu'il a reçus, et ne donnerait ni lait, ni fromage, ni rien de pareil à ceux qui ont sauvé ses troupeaux près de périr? Ainsi le jeune homme qui veut cultiver la science, à qui il faut un grand nombre de guides, qui ne peut se passer de la nourriture abondante et saine que lui fournissent les écrits des anciens, et qui a besoin de toute espèce de secours, ne vous parait-il pas dans la nécessité de réclamer une généreuse assistance, et doit-il tenir peu de compte de celui qui la lui prête? Il faudrait qu'il lui fût impossible de témoigner comme il le doit, le gré que méritent cette libéralité et ces bienfaits. Ou bien nous avons oublié la conduite si vantée de l'illustre Thalès, le premier des sept sages. Un de ses élèves lui ayant demandé quel était le salaire de tout ce qu'il lui avait enseigné : « En avouant que tu as appris de moi, répondit Thalès, tu as acquitté ta dette. » De même la personne qui m'a donné, non pas la science, il est vrai, mais tout ce qu'il faut pour l'acquérir, serait en droit de m'accuser d'ingratitude, si je ne faisais l'aveu de ses libéralités : salaire qui suffisait au sage Thalès. Mais c'en est assez. Ce don a été pour moi aussi agréable que magnifique. Je n'ai jamais souhaité recevoir de l'or ni de l'argent, et je répugnerais à vous importuner de ces sortes de sujets.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 10/01/2007