HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Éloge de l'impératrice Eusébie

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] Ἡμεῖς δὲ τί ποτε ἄρα πεπόνθαμεν; καὶ τίνα νῦν διαπεραίνειν οἰόμεθα λόγον, εἰ μὴ τῆς φίλης Ἑλλάδος ἔπαινον, ἧς οὐκ ἔστι μνησθέντα μὴ πάντα θαυμάζειν; Ἀλλ´ οὐ φήσει τις τυχόν, ὑπομνησθεὶς τῶν ἔμπροσθεν, ταῦτα ἐθέλειν ἡμᾶς ἐξ ἀρχῆς διελθεῖν, καθάπερ δὲ τοὺς Κορυβαντιῶντας ὑπὸ τῶν αὐλῶν ἐπεγειρομένους χορεύειν καὶ πηδᾶν οὐδενὶ ξὺν λόγῳ, καὶ ἡμᾶς ὑπὸ τῆς μνήμης τῶν παιδικῶν ἀνακινηθέντας ᾆσαι τῆς χώρας καὶ τῶν ἀνδρῶν ἐγκώμιον. Πρὸς δὴ τοῦτον ἀπολογεῖσθαι χρεὼν ὧδέ πως λέγοντα· « δαιμόνιε καὶ τέχνης ἀληθῶς γενναίας ἡγεμών, σοφὸν μὲν χρῆμα ἐπινοεῖς, οὐκ ἐφιεὶς οὐδὲ ἐπιτρέπων τῶν ἐπαινουμένων οὐδὲ ἐπὶ σμικρὸν μεθίεσθαι, ἅτε αὐτὸς οἶμαι ξὺν τέχνῃ τοῦτο δρῶν· ἡμῖν δὲ τὸν ἔρωτα τοῦτον, ὃν σὺ φὴς αἴτιον εἶναι τῆς ἐν τοῖς λόγοις ἀταξίας, ἐπειδὴ προσγέγονεν, οἶμαι παρακελεύεσθαι μὴ σφόδρα ὀκνεῖν μηδὲ εὐλαβεῖσθαι τὰς αἰτίας. Οὐ γὰρ ἀλλοτρίων ἡψάμεθα λόγων δεῖξαι ἐθέλοντες ὅσων ἡμῖν ἀγαθῶν αἰτία γέγονε τιμῶσα τὸ φιλοσοφίας ὄνομαΤοῦτο δέ, οὐκ οἶδα ὅντινά μοι τρόπον ἐπικείμενον, ἀγαπήσαντι μὲν εὖ μάλα τὸ ἔργον καὶ ἐρασθέντι δεινῶς τοῦ πράγματος, ἀπολειφθέντι δέ, οὐκ οἶδα ὅντινα τρόπον ὄνομα ἐτύγχανε μόνον καὶ λόγος ἔργου στερόμενος. δὲ ἐτίμα καὶ τοὔνομα· αἰτίαν γὰρ δὴ ἄλλην οὔτε αὐτὸς εὑρίσκω οὔτε ἄλλου του πυθέσθαι δύναμαι, δι´ ἣν οὕτω μοι πρόθυμος γέγονε βοηθὸς καὶ ἀλεξίκακος καὶ σώτειρα, τὴν τοῦ γενναίου βασιλέως εὔνοιαν ἀκέραιον ἡμῖν καὶ ἀσινῆ μένειν ξὺν πολλῷ πόνῳ πραγματευσαμένη, ἧς μεῖζον ἀγαθὸν οὔποτε ἐγώ τι τῶν ἀνθρωπίνων νομίσας ἑάλων, οὐ τὸν ὑπὸ γῆς καὶ ἐπὶ γῆς χρυσὸν ἀντάξιον οὐδ´ ἀργύρου πλῆθος, ὁπόσος νῦν ἐστιν ὑπ´ αὐγὰς ἡλίου, καὶ εἴ ποτε ἄλλος προσγένοιτο, τῶν μεγίστων ὀρῶν αὐταῖς οἶμαι πέτραις καὶ δένδρεσι μεταβαλλόντων εἰς τήνδε τὴν φύσιν, οὐδὲ ἀρχὴν τὴν μεγίστην οὐδὲ ἄλλο τῶν πάντων οὐδέν· ἐκ μὲν γὰρ δὴ ´κείνης ταῦτά μοι γέγονε πολλὰ καὶ ὅσα οὐδεὶς ἂν ἤλπισεν, οὐ σφόδρα πολλῶν δεομένῳ γε οὐδὲ ἐμαυτὸν ἐλπίσι τοιαύταις τρέφοντι. Εὔνοιαν δὲ ἀληθινὴν οὐκ ἔστι πρὸς χρυσίον ἀμείψασθαι, οὐδὲ ἄν τις αὐτὴν ἐντεῦθεν πρίαιτο, θείᾳ δέ τινι καὶ κρείττονι μοίρᾳ ἀνθρώπων ἀγαθῶν συμπροθυμουμένων, δὴ καὶ ἐμοὶ παρὰ βασιλέως παιδὶ μὲν ὑπῆρχε κατὰ θεόν, ὀλίγου δὲ οἴχεσθαι δεῆσαν ἀπεσώθη πάλιν τῆς βασιλίδος ἀμυνούσης καὶ ἀπειργούσης τὰς ψευδεῖς καὶ ἀλλοκότους ὑποψίας, ἃς ἐπειδὴ παντελῶς ἐκείνη διέλυσεν, ἐναργεῖ τεκμηρίῳ τῷ βίῳ τὠμῷ χρωμένη, καλοῦντός τε αὖθις τοῦ βασιλέως ἀπὸ τῆς Ἑλλάδος ὑπήκουον, ἆρα ἐνταῦθα κατέλιπεν, ὡς οὐκέτι πολλῆς βοηθείας, ἅτε οὐδενὸς ὄντος ἐν μέσῳ δυσχεροῦς οὐδὲ ὑπόπτου, δεόμενον; καὶ πῶς ἂν ὅσια δρῴην οὕτως ἐναργῆ καὶ σεμνὰ σιωπῶν καὶ ἀποκρύπτων; κυρουμένης τε γὰρ ἐπ´ ἐμοὶ τοῦ βασιλέως ταυτησὶ τῆς γνώμης, διαφερόντως ηὐφραίνετο καὶ συνεπήχει μουσικόν, θαρρεῖν κελεύουσα καὶ μήτε τὸ μέγεθος δείσαντα τῶν δεδομένων ἀρνεῖσθαι τὸ λαβεῖν, μήτε ἀγροίκῳ καὶ λίαν αὐθάδει χρησάμενον παρρησίᾳ φαύλως ἀτιμάσαι τοῦ τοσαῦτα ἐργασαμένου ἀγαθὰ τὴν ἀναγκαίαν αἴτησιν. Ἐγὼ δὲ ὑπήκουον, οὔτι τοῦτό γε ἡδέως σφόδρα ὑπομένων, ἄλλως δὲ ἀπειθεῖν χαλεπὸν ὂν σφόδρα ἠπιστάμην· οἷς γὰρ ἂν ἐξῇ πράττειν τι ἂν ἐθέλωσι σὺν βίᾳ, που δεόμενοι δυσωπεῖν καὶ πείθειν ἀρκοῦσιν. [13] Mais que faisons-nous? Croyons-nous qu'il faut à notre discours, pour s'achever, l'éloge de notre Grèce bien-aimée? Je ne puis en parler, sans me sentir saisi d'admiration pour tout ce qu'elle renferme. Mais quelqu'un, sans doute, me rappelant ce que j'ai dit antérieurement, prétendra que nous n'avons point annoncé au début de semblables détails, et que, semblable aux corybantes, qui, animés par le son des flûtes, dansent et bondissent sans aucune raison, nous nous laissons entraîner par le souvenir de nos amours à chanter les louanges de notre patrie et de ses habitants, Voici l'apologie que je puis opposer à ce langage ; « Heureux mortel, maître de l'art vraiment sublime, tu as dans l'esprit une sage pensée, en ne nous permettant pas, en nous détournant même de faire la moindre digression dans l'éloge que nous avons entrepris, et je ne doute pas que tu n'agisses de la sorte à dessein. Car puisque cet amour, que tu dis être la cause du trouble jeté dans ma harangue, se trouve au fond de mon coeur, il m'engage, ce me semble, à ne rien craindre, à ne point redouter son accusation. En effet, je ne me suis écarté de mon sujet que pour montrer que, en me comblant de tant de biens, l'impératrice avait voulu honorer en moi le nom de philosophe". J'ignore pourquoi ce nom m'avait été donné. Mais je sais que, pris d'amour pour la philosophie, passionné pour cette étude et cependant fort loin encore d'y être parvenu, je reçus tant bien que mal le nom de philosophe et le titre sans le fait. Si donc l'impératrice honora ce titre en moi-même, je ne trouve ni ne puis savoir d'autre cause de l'empressement avec lequel elle se montra mon auxiliaire, ma patronne et ma libératrice, en me ménageant par de continuels efforts la bienveillance sincère et inaltérable de son royal époux. Trésor dont la grandeur surpasse, je ne crains pas de le dire, tous les biens de la vie humaine ! Rien ne saurait lui être comparé, ni l'or enfoui sous la terre ou répandu à sa surface, ni la masse de l'argent qui brille en ce moment sous les rayons du soleil ou qu'on y pourrait ajouter, en transformant en ce métal les montagnes les plus hautes avec leurs rochers et leurs forêts, ni le souverain pouvoir, ni rien enfin de semblable. De là, en effet, me sont venus plus de biens que nul n'en eût souhaité, moi surtout, qui en désirais si peu et qui ne me nourrissais pas de si hautes espérances. Mais une véritable bienveillance ne s'achète point avec de l'or : elle naît de l'heureuse et divine destinée qui rapproche les hommes vertueux. Celle de l'empereur me fut acquise dès mon enfance, par une intervention du ciel, et ne s'éclipsa qu'un moment pour m'être rendue, dès que l'impératrice, prenant ma défense, eut réfuté les calomnies perfides et grossières, en leur opposant, après les avoir entièrement dissipées, le témoignage irrécusable de ma vie privée. Lorsque j'obéis à l'empereur, qui me rappelait de la Grèce, cette bonté m'abandonna-t-elle, comme n'ayant plus besoin d'aucun appui, loin de toute difficulté et de tout soupçon? Et n'agirais-je pas mal en dissimulant et en passant sous silence ces faveurs évidentes et dignes de respect? Quand parut l'édit en vertu duquel l'empereur m'associait à sa dignité, l'impératrice en fut pénétrée de joie : il y eut comme un écho musical dans son âme : elle me conseilla le courage, m'engageant à ne point refuser, par crainte, le pesant fardeau qui m'était offert, mais à accepter, sans user d'une franchise rude et grossière, et sans manquer d'égards envers un prince qui m'avait comblé de tant de biens, la tâche qui m'était imposée. J'obéis et je subis cette pénible contrainte, mais je savais qu'il est bien dangereux de désobéir. Quiconque a le pouvoir de faire tout ce qu'il lui plaît, même de vive force, est sûr, quand il demande, de fléchir et de convaincre.


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Dernière mise à jour : 10/01/2007