[7] Ἦλθεν εἰς Ὀλυμπίαν ἐπὶ τί πρὸς Διός; Ἵνα τοὺς
ἀγωνιστὰς θεάσηται; Τί δέ; Οὐχὶ {δὲ} καὶ Ἰσθμίοις τοὺς
αὐτοὺς καὶ Παναθηναίοις θεάσασθαι δίχα πραγμάτων οἷόν
τε ἦν; Ἀλλὰ ἐθέλων ἐκεῖ τοῖς κρατίστοις συγγενέσθαι
τῶν Ἑλλήνων; Οὐ γὰρ Ἰσθμόνδε ἐφοίτων; Οὐκ ἂν οὖν
εὕροις ἄλλην αἰτίαν ἢ τὴν εἰς τὸν θεὸν θεραπείαν. Εἰ δ´
οὐκ ἐξεπλάγη τὸν κεραυνόν· οὐδὲ ἐγὼ νὴ τοὺς θεοὺς πολλῶν
πολλάκις πειραθεὶς διοσημιῶν ἐξεπλάγην. Ἀλλ´ ὅμως
οὕτω δή τι τοὺς θεοὺς πέφρικα καὶ φιλῶ καὶ σέβω καὶ
ἅζομαι καὶ πάνθ´ ἁπλῶς τὰ τοιαῦτα πρὸς αὐτοὺς πάσχω,
ὅσαπερ ἄν τις καὶ οἷα πρὸς ἀγαθοὺς δεσπότας, πρὸς
διδασκάλους, πρὸς πατέρας, πρὸς κηδεμόνας, πρὸς πάντα
ἁπλῶς τὰ τοιαῦτα, ὥστε ὀλίγου δεῖν ὑπὸ τῶν σῶν ῥημάτων
πρώην ἐξανέστην. Τοῦτο μὲν οὖν οὐκ οἶδ´ ὅντινα
τρόπον ἐπελθὸν ἴσως σιωπᾶσθαι δέον ἐρρέθη. Διογένης δὲ
καὶ πένης ὢν καὶ χρημάτων ἐνδεὴς εἰς Ὀλυμπίαν ἐβάδιζεν,
Ἀλέξανδρον δὲ ἥκειν ἐκέλευε παρ´ ἑαυτόν, εἴ τῳ πιστὸς
ὁ Δίων. Οὕτω πρέπειν ἐνόμιζεν ἑαυτῷ μὲν φοιτᾶν ἐπὶ τὰ
ἱερὰ τῶν θεῶν, τῷ βασιλικωτάτῳ δὲ τῶν καθ´ ἑαυτὸν ἐπὶ
τὴν ἑαυτοῦ συνουσίαν. Ἃ δὲ πρὸς Ἀλέξανδρον γέγραφεν,
οὐ βασιλικαὶ παραινέσεις εἰσίν; Οὐ μόνον δὲ ἐν τοῖς
λόγοις ἦν ὁ Διογένης θεοσεβής, ἀλλὰ γὰρ καὶ ἐν τοῖς
ἔργοις· ἑλόμενον γὰρ αὐτὸν οἰκεῖν τὰς Ἀθήνας ἐπειδὴ τὸ
δαιμόνιον εἰς τὴν Κόρινθον ἀπήγαγεν, ἀφεθεὶς ὑπὸ τοῦ
πριαμένου τὴν πόλιν οὐκέτ´ ᾠήθη δεῖν ἐκλιπεῖν· ἐπέπειστο
γὰρ αὑτοῦ τοῖς θεοῖς μέλειν εἴς τε τὴν Κόρινθον οὐ μάτην,
οὐδὲ κατά τινα συντυχίαν, τρόπον δέ τινα ὑπὸ τῶν θεῶν
εἰσπεπέμφθαι, ὁρῶν τὴν πόλιν τρυφῶσαν τῶν Ἀθηναίων
μᾶλλον καὶ δεομένην μείζονος καὶ γενναιοτέρου σωφρονιστοῦ.
| [7] Diogène vint à Olympie. Pourquoi, par Jupiter! Pour
voir les combattants? Comment! n'était-il pas à portée de les
voir, sans se donner de peine, aux jeux Isthmiques ou aux
Panathénées? Voulait-il se rencontrer avec les plus illustres des
Grecs? Est-ce qu'ils ne venaient pas en foule à l'Isthme? Tu ne
peux lui supposer d'autre motif que celui de rendre hommage
à la Divinité. On dit qu'il n'avait pas peur de la foudre ; ni moi
non plus : j'ai vu mainte et mainte fois des phénomènes célestes,
et je n'ai pas eu peur. Et cependant je crains les dieux, je les
aime, je les respecte, je les adore, et, pour tout dire en un
mot, j'ai pour eux les mêmes sentiments qu'on a pour de bons
princes, des maîtres, des parents, des tuteurs, et tous ceux
qui ont des titres semblables. Or, voilà pourquoi j'eus grande
peine l'autre jour à ne pas lever le siége en entendant tes
paroles. Aussi je ne sais pas comment j'ai pu traiter cette matière;
peut-être eussé-je mieux fait de garder le silence. Diogène,
disions-nous, pauvre et léger d'argent, vint à Olympie. Il
donna l'ordre à Alexandre de venir le trouver, s'il faut en
croire Dion Ainsi croyait-il de son devoir d'aller aux temples
des dieux, tandis qu'il assignait un rendez-vous au plus grand
monarque de son temps. Et quand il écrit à Alexandre, ne
sont-ce pas des conseils sur la royauté? Diogène n'était pas
seulement pieux en paroles, mais en actions. Il avait élu domicile
à Athènes; mais le dieu lui avant ordonné de se transporter
à Corinthe, Diogène, affranchi par son acheteur ne voulut
plus quitter cette ville. II était convaincu que les dieux veillaient
sur lui, et que ce n'était pas en vain ni par hasard
qu'ils l'avaient envoyé à Corinthe, où il vit que le luxe était
plus grand que dans Athènes et que cette ville avait besoin
d'un censeur plus rigide et plus courageux.
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