HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre Héraclius

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Τὰς ἀναφερομένας δὲ εἰς τὸν Διογένη τραγῳδίας, οὔσας μὲν καὶ ὁμολογουμένας κυνικοῦ τινος συγγράμματα, ἀμφισβητουμένας δὲ κατὰ τοῦτο μόνον, εἴτε τοῦ διδασκάλου, τοῦ Διογένους, εἰσίν, εἴτε τοῦ μαθητοῦ Φιλίσκου, τίς οὐκ ἐπελθὼν βδελύξαιτο καὶ νομίσαιτο ὑπερβολὴν ἀρρητουργίας οὐδὲ ταῖς ἑτέραις ἀπολελεῖφθαι; Ταῖς Οἰνομάου δὲ ἐντυχών· ἔγραψε γὰρ καὶ τραγῳδίας τοῖς λόγοις τοῖς ἑαυτοῦ παραπλησίας, ἀρρήτων ἀρρητότερα καὶ κακῶν πέρα, καὶ οὔτε ὅτι φῶ περὶ αὐτῶν ἀξίως ἔχω, κἂν τὰ Μαγνήτων κακά, κἂν τὸ Τερμέριον, κἂν πᾶσαν ἁπλῶς αὐτοῖς ἐπιφθέγξωμαι τὴν τραγῳδίαν μετὰ τοῦ σατύρου καὶ τῆς κωμῳδίας καὶ τοῦ μίμου, οὕτω πᾶσα μὲν αἰσχρότης, πᾶσα δὲ ἀπόνοια πρὸς ὑπερβολὴν ἐν ἐκείναις τῷ ἀνδρὶ πεφιλοτέχνηται· καὶ εἰ μὲν ἐκ τούτων τις ἀξιοῖ τὸν κυνισμὸν ὁποῖός τίς ἐστιν ἡμῖν ἐπιδεῖξαι, βλασφημῶν τοὺς θεούς, ὑλακτῶν πρὸς ἅπαντας, ὅπερ ἔφην ἀρχόμενος, ἴτω, χαιρέτω, γῆν πρὸ γῆς, ὅποι βούλοιτο. Εἰ δ´, ὅπερ θεὸς ἔφη Διογένει, «τὸ νόμισμα παραχαράξας» ἐπὶ τὴν πρὸ ταύτης εἰρημένην ὑπὸ τοῦ θεοῦ συμβουλὴν τρέποιτο, τὸ «Γνῶθι σαυτόν», ὅπερ ζηλώσαντες ἐπὶ τῶν ἔργων Διογένης καὶ Κράτης φαίνονται, τοῦτο ἤδη τοῦ παντὸς ἄξιον ἔγωγε φαίην ἂν ἀνδρὶ καὶ στρατηγεῖν καὶ φιλοσοφεῖν ἐθέλοντι. Τί δὲ εἶπεν θεός, ἆρ´ ἴσμεν; Ὅτι τῆς τῶν πολλῶν αὐτῷ δόξης ἐπέταξεν ὑπερορᾶν καὶ παραχαράττειν οὐ τὴν ἀλήθειαν, ἀλλὰ τὸ νόμισμα. Τὸ δὲ «Γνῶθι σαυτὸν» ἐν ποτέρᾳ θησόμεθα μοίρᾳ; Πότερον ἐν τῇ τοῦ νομίσματος; τοῦτό γε αὐτὸ τῆς ἀληθείας εἶναι κεφάλαιον θήσομεν καὶ τρόπον εἰρῆσθαι τοῦ «Παραχάραξον τὸ νόμισμα» διὰ τῆς τοῦ «Γνῶθι σαυτὸν» ἀποφάσεως; Ὥσπερ γὰρ τὰ νομιζόμενα παντάπασιν ἀτιμάσας, ἐπ´ αὐτὴν δὲ ἥκων τὴν ἀλήθειαν οὐθ´ ὑπὲρ ἑαυτοῦ τοῖς νομιζομένοις, ἀλλὰ τοῖς ὄντως οὖσι θήσεται, οὕτως οἶμαι καὶ γνοὺς ἑαυτὸν ὅπερ ἔστιν ἀκριβῶς εἴσεται καὶ οὐχ ὅπερ νομίζεται. Πότερον οὖν οὐχ Πύθιος ἀληθής τέ ἐστι θεός, καὶ Διογένης τοῦτο ἐπέπειστο σαφῶς, ὅς γε αὐτῷ πεισθεὶς ἀντὶ φυγάδος ἀπεδείχθη οὐ τοῦ Περσῶν βασιλέως μείζων, ἀλλ´, ὡς φήμη παρέδωκεν, αὐτῷ τῷ καταλύσαντι τὸ Περσῶν κράτος καὶ ταῖς Ἡρακλέος ἁμιλλωμένῳ πράξεσιν, ὑπερβάλλεσθαι δὲ τὸν Ἀχιλλέα φιλοτιμουμένῳ ζηλωτός; Οὗτος οὖν Διογένης ὁποῖός τις ἦν τά τε πρὸς τοὺς θεοὺς καὶ τὰ πρὸς ἀνθρώπους, μὴ διὰ τῶν Οἰνομάου λόγων μηδὲ τῶν Φιλίσκου τραγῳδιῶν, αἷς ἐπιγράψας τὸ Διογένους ὄνομα τῆς θείας πολλά ποτε κατεψεύσατο κεφαλῆς, ἀλλὰ δι´ ὧν ἔδρασεν ἔργων ὁποῖός τις ἦν γνωριζέσθω. [6] Les tragédies qui portent le nom de Diogène, et qui sont, de l'aveu général, l'oeuvre de quelque cynique, bien qu'il y ait doute sur un seul point, à savoir si elles sont du maître lui-même ou de Philistus, son disciple, comment, si on les a lues, ne pas les détester et ne pas croire qu'elles dépassent les bornes les plus hyperboliques de l'abomination? Mais on a les tragédies d'OEnomaüs, écrites d'un style analogue à ses traités : or, c'est l'infamie des infamies, le comble des fléaux, à ne pas savoir à quoi les comparer : ce sont les maux des Magnésiens, le mal termérien, auxquels on peut ajouter toutes les tragédies, avec les drames satiriques, les comédies et les mimes : tant l'art de l'écrivain se plaît à y accumuler un tas incroyable de turpitudes et de folies. Si donc on prétend, sous prétexte de montrer ce que c'est que le cynisme, blasphémer contre les dieux et aboyer contre tout le monde, ce que je disais en commençant, qu'on parte, qu'on s'en aille vivre en quelque coin de la terre que l'on voudra. Mais si, battant monnaie, comme le dieu l'ordonne à Diogène, on met en pratique ce conseil du dieu équivalant à ce "Connais-toi toi-même", que Diogène et Cratès se sont proposé de réaliser dans toutes leurs actions, je n'hésiterai point à dire que c'est une entreprise digne d'un homme qui veut être chef d'école et philosopher. Car que dit le dieu, selon nous? Il enjoignit à Diogène de mépriser l'opinion du vulgaire, et d'altérer non la vérité, mais la monnaie. Et le "Connais-toi toi-même", à quoi devons-nous le rapporter? A la monnaie? Ou bien devons-nous y voir une allusion à la vérité, en ce sens que l'altération de la monnaie ne s'opère que par la connaissance de soi-même. Car celui qui, sans égard pour l'opinion courante, va droit à la vérité, jugera moins de ce qui le concerne par ce que les autres en pensent que par ce qui existe réellement. Par conséquent, celui qui se connaît lui-même saura parfaitement cc qu'il est et non ce qu'on se le figure. Dirons-nous que le dieu pythien n'est pas véridique, et que Diogène a eut tort de lui obéir? Mais, en lui obéissant, au lieu d'être un exilé, il est devenu plus grand que le roi des Perses. La renommée, en effet, nous apprend qu'il fut admiré du vainqueur même de la puissance persane, d'un héros dont les exploits rivalisent avec ceux d'Hercule et d'Achille. Ne jugeons donc pas de la conduite de Diogène envers les dieux et envers les hommes d'après les discours d'OEunomaüs ou les tragédies de Philistus, odieux menteur, qui fit insulte à une tête divine, en les donnant sous le nom de Diogène, mais connaissons ce qu'il a été d'après ce qu'il a fait.


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Dernière mise à jour : 15/03/2006