HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Le Banquet (ou Les Césars)

Chapitre 27-28

  Chapitre 27-28

[27] Λήξαντος δὲ καὶ τοῦδε τοῦ λόγου, τὸν Ὀκταβιανὸν αὖθις Ἑρμῆς ἐκίνει· «Σὺ δέεἶπεν, «οὐκ ἐρεῖς ἡμῖν τί κάλλιστον ἐνόμιζες εἶναι;» καὶ ὅς· «Βασιλεῦσαιἔφη, «καλῶς». —«Τί δέ ἐστι τὸ καλῶς, Σεβαστέ, φράσον, ἐπεὶ τοῦτό γε ἔστι καὶ τοῖς πονηροτάτοις λέγειν. ᾬετο γοῦν καὶ Διονύσιος καλῶς βασιλεύειν καὶ τούτου μιαρώτερος Ἀγαθοκλῆς». —«Ἀλλὰ ἴστεεἶπεν, « θεοί, ὡς προπέμπων τὸν θυγατριδοῦν ηὐξάμην ὑμῖν τόλμαν μὲν αὐτῷ δοῦναι τὴν Καίσαρος, δεινότητα δὲ τὴν Πομπηίου, τύχην δὲ τὴν ἐμήν». —«Πολλάεἶπεν Σειληνός, «καὶ θεῶν ὄντως σωτήρων ἔργα δεόμενα συνεφόρησεν οὗτος κοροπλάθος». —«Εἶτα· διὰ τί τοῦτοἔφη, «τὸ ὄνομά μοι γελοῖον οὕτως ἔθου;» —« γὰρ οὐκ ἔπλαττες ἡμῖνεἶπεν, «ὥσπερ ἐκεῖνοι τὰς νύμφας, Σεβαστέ, θεούς, ὧν ἕνα καὶ πρῶτον τουτονὶ Καίσαρα;» καὶ μὲν Ὀκταβιανὸς ὥσπερ δυσωπούμενος ἀπεσιώπησεν. [27] Ce dialogue terminé, Mercure apostrophe à son tour
Octavien : « Et toi, ne nous diras-tu point ce que tu as estimé
le plus beau? — De bien régner, répond Octavien. — Et qu'est-ce
que bien régner? continue Mercure ; dis-le-nous, Auguste,
puisque les plus scélérats peuvent en dire autant. Ainsi Denys
s'imaginait bien régner, et même Agathocle, encore pire que lui.
— Mais vous savez, dieux, répond Auguste, que, en congédiant
mon petit-fils, je vous priai de lui accorder l'audace de César,
l'adresse de Pompée et ma fortune. » Alors Silène intervenant:
«Ce faiseur de poupées, dit-il, nous a donné un tas de dieux
vraiment salutaires. — Et pourquoi donc, dit Auguste, me
donnes-tu ce nom ridicule? — Est-ce que tu ne nous as pas
fabriqué des dieux, dit Silène, comme les faiseurs de poupées
fabriquent des nymphes, et, parmi ces dieux, César que voici tout
le premier? » Octavien alors baisse les yeux et garde le silence.
[28] δὲ Ἑρμῆς πρὸς τὸν Τραϊανὸν βλέψας· «Σὺ δέεἶπε, «τί διανοούμενος ἔπραττες ὅσαπερ ἔπραξας;» —«Τῶν αὐτῶν Ἀλεξάνδρῳ σωφρονέστερονεἶπεν, «ὠρέχθηνΚαὶ Σειληνός· «Ἡττήθης οὖνεἶπε, σὺ τῶν ἀγεννεστέρων. μὲν γὰρ θυμοῦ τὸ πλεῖστον ἥττων ἦν, σὺ δὲ αἰσχρᾶς ἡδονῆς καὶ ἐπονειδίστου«. — »Βάλλ´ εἰς μακαρίανεἶπεν Διόνυσος, »ἐπεὶ σκώπτεις σὺ πάντας αὐτοὺς καὶ ποιεῖς οὐθὲν ὑπὲρ ἑαυτῶν λέγειν. Ἀλλὰ ἐπ´ ἐκείνων εἶχέ σοι χώραν τὰ σκώμματα· πρόσεχε δὲ νῦν, ὅπως ἀντιλήψῃ τοῦ Μάρκου. Δοκεῖ γὰρ εἶναί μοί πως ἀνὴρ κατὰ τὸν Σιμωνίδην «τετράγωνος ἄνευ ψόγου τετυγμένοςΚαὶ Ἑρμῆς βλέψας εἰς τὸν Μάρκον· «Σοὶ δέεἶπεν, « Βῆρε, τί κάλλιστον ἐδόκει τοῦ βίου τέλος εἶναι;» καὶ ὃς ἠρέμα καὶ σωφρόνως· «Τὸ μιμεῖσθαιἔφη, «τοὺς θεούςἜδοξε μὲν οὖν εὐθέως ἀπόκρισις οὐκ ἀγεννής, ἀλλὰ καὶ τοῦ παντὸς ἀξία. Ἀλλὰ καὶ Ἑρμῆς οὐκ ἐβούλετο πολυπραγμονεῖν, πεπεισμένος ὅτι πάντα Μάρκος ἀκολούθως ἐρεῖ. Τοῖς μὲν οὖν ἄλλοις θεοῖς ἐδόκει ταύτῃ· μόνος δὲ Σειληνός· «Ἀλλ´ οὐ μὰ τὸν Διόνυσον ἀνέξομαι τούτου τοῦ σοφιστοῦ». —«Τί δήποτε γὰρ ἤσθιεςεἶπε, «καὶ ἔπινες οὐχ ὥσπερ ἡμεῖς ἀμβροσίας τε καὶ νέκταρος, ἄρτου δὲ καὶ οἴνου;» —«Ἀλλ´ ἔγωγεεἶπεν, «οὐχ ᾗπερ οὖν ᾤμην τοὺς θεοὺς μιμεῖσθαι, ταύτῃ προσεφερόμην σιτία καὶ ποτά· τὸ σῶμα δὲ ἔτρεφον, ἴσως μὲν ψευδῶς, πειθόμενος δὲ ὅτι καὶ τὰ ὑμέτερα σώματα δεῖται τῆς ἐκ τῶν ἀναθυμιάσεων τροφῆς. Πλὴν οὐ κατὰ ταῦτά γε ὑμᾶς εἶναι μιμητέους, ἀλλὰ κατὰ τὴν διάνοιαν ὑπέλαβον». Ὀλίγον Σειληνὸς ὥσπερ ὑπὸ πύκτου δεξιοῦ πληγείς· «Εἴρηται μέν σοι τοῦτοεἶπε, «τυχὸν οὐκ ἀτόπως, ἐμοὶ δέἔφη, «τοῦτο φράσον, τί ποτε ἐνόμιζες εἶναι τὴν τῶν θεῶν μίμησιν;» καὶ ὅς· «Δεῖσθαι μὲν ὡς ἐλαχίστων, εὖ ποιεῖν δὲ ὡς τι μάλιστα πλείστους.» —«Μῶν οὖνεἶπεν, «οὐθενὸς ἐδέου;» καὶ Μάρκος· «Ἐγὼ μὲν οὐθενός, ἴσως δὲ τὸ σωμάτιόν μου μικρῶν. Δόξαντος οὖν καὶ τοῦτο ὀρθῶς εἰρηκέναι τοῦ Μάρκου, τὸ τέλος ἀπορούμενος Σειληνὸς ἐπιφύεται τοῖς περὶ τὸν παῖδα καὶ τὴν γαμετὴν αὐτῷ δοκοῦσιν οὐκ ὀρθῶς οὐδὲ κατὰ λόγον πεποιῆσθαι, τὴν μὲν ὅτι ταῖς ἡρωίναις ἐνέγραψε, τῷ δὲ ὅτι τὴν ἡγεμονίαν ἐπέτρεψεν. »Ἐμιμησάμηνεἶπε, »καὶ κατὰ τοῦτο τοὺς θεούς· Ὁμήρῳ μὲν γὰρ ἐπειθόμην λέγοντι περὶ τῆς γαμετῆς ὅτι ἄρα ὅστις ἀγαθὸς καὶ ἐχέφρων τὴν αὑτοῦ φιλέει καὶ κήδεται· περὶ δὲ τοῦ παιδὸς αὐτοῦ τοῦ Διὸς ἀπόφασιν ἔχω. Αἰτιώμενος γὰρ τὸν Ἄρεα· «Πάλαι ἄνεἶπεν, «ἐβέβλησο τῷ κεραυνῷ, εἰ μὴ διὰ »τὸ παῖδά σε εἶναι ἠγάπωνἄλλως τε καὶ οὐδὲ ᾤμην ἐγὼ τὸν παῖδα πονηρὸν οὕτως ἔσεσθαι. Εἰ δὲ νεότης ἐφ´ ἑκάτερα μεγάλας ποιουμένη τὰς ῥοπὰς ἐπὶ τὸ χεῖρον ἠνέχθη, οὐχὶ πονηρῷ τὴν ἡγεμονίαν ἐπέτρεψα, συνηνέχθη δὲ τὸν λαβόντα πονηρὸν γενέσθαι. Τά τε οὖν περὶ τὴν γυναῖκα πεποίηταί μοι κατὰ ζῆλον Ἀχιλλέως τοῦ θείου, καὶ τὰ περὶ τὸν παῖδα κατὰ μίμησιν τοῦ μεγίστου Διός, ἄλλως τε καὶ οὐθὲν καινοτομήσαντι. Παισί τε γὰρ νόμιμον ἐπιτρέπειν τὰς διαδοχάς, καὶ τοῦτο ἅπαντες εὔχονται, τήν τε γαμετὴν οὐκ ἐγὼ πρῶτος, ἀλλὰ μετὰ πολλοὺς ἄλλους ἐτίμησα. Ἴσως δὲ τὸ μὲν ἄρξασθαι τῶν τοιούτων ἐστὶν οὐκ εὔλογον, τὸ δὲ ἐπὶ πολλῶν γενόμενον τοὺς οἰκειοτάτους ἀποστερεῖν ἐγγὺς ἀδικίας. Ἀλλ´ ἔλαθον ἐμαυτὸν ἐγὼ μακρότερα ἀπολογούμενος πρὸς εἰδότας ὑμᾶς, Ζεῦ καὶ θεοί· διόπερ μοι τῆς προπετείας ταυτησὶ συγγνώμονες γένοισθε[28] Ensuite Mercure, regardant Trajan : « Et toi, dit-il, quel
était le dessein de ce que tu as fait?—Le même qu'Alexandre,
répond-il, mais avec plus de modération. — Aussi, dit Silène,
tu as été vaincu par des vices plus bas. En général, il n'a cédé
qu'à la colère; toi, à des plaisirs honteux et infâmes. — Va-t'en
au séjour des bienheureux, dit Bacchus à Silène, tu les
brocardes tous, et tu les empêches d'ouvrir la bouche pour
s'expliquer. Fais trêve à tes sarcasmes, et songe maintenant
comment tu pourras empaumer Marc-Aurèle. Il m'a tout l'air,
pour parler comme Simonide, d'un homme carré par la base
et sans reproche. » Alors Mercure regardant Marc-Aurèle : « Et
toi, Vérus, dit-il, quel a été pour toi le plus beau but de la
vie? » Marc-Aurèle répond doucement et d'un air modeste :
D'imiter les dieux. » Cette réponse parut tout d'abord pleine
de noblesse et vraiment excellente. Si bien que Mercure ne
voulait pas pousser plus avant, convaincu que Marc-Aurèle
continuerait du même ton. Les autres dieux étaient aussi de ce
sentiment. Silène seul : « Par Bacchus, dit-il, je ne lâcherai pas
comme cela ce sophiste. Pourquoi donc, Vérus, mangeais-tu et
buvais-tu, non pas, comme nous, de l'ambroisie et du nectar,
mais du pain et du vin? — Ce n'est pas, répond Marc-Aurèle,
dans le manger et dans le boire que je pensais imiter les dieux :
mais je nourrissais mon corps, dans l'idée, vraie ou fausse, que
les vôtres ont besoin d'être nourris de la fumée des sacrifices.
D'ailleurs, ce n'est point par ce côté que j'ai eu l'intention de
vous imiter, mais dans les fonctions de l'esprit. » Silène, arrêté
un moment par cette réponse, comme frappé d'un coup de
poing en pleine poitrine : « Peut-être, dit-il, ce que tu dis là ne
manque-t-il point de raison; mais dis-moi, qu'était-ce enfin pour
toi que d'imiter les dieux?» Alors Marc-Aurèle : « D'avoir besoin
de très peu de chose, dit-il, et de faire du bien au plus grand
nombre de gens. — Et toi, dit Silène, n'avais-tu donc besoin
de rien? — Moi, non, dit Marc-Aurèle, mais ce corps chétif
avait peut-être besoin de quelques petites choses. » Cette réponse
suivie, comme les autres, de l'approbation générale, finit
par embarrasser Silène, qui s'attaque à la conduite faible et peu
sensée de Marc-Aurèle envers son fils et sa femme : il lui reproche
d'avoir fait de celle-ci une héroïne, de son fils un empereur.
« En cela même encore, dit Marc-Aurèle, j'imitais les
dieux. Je croyais à Homère, qui dit à propos de la femme :
"Tout homme bon et sage
Aime et soigne l'épouse échue en son partage".
Quant à mon fils, j'ai le propre aveu de Jupiter, qui, fàché
contre Mars, lui dit : "Il y a longtemps que je t'aurais foudroyé,
si je ne t'aimais, parce que tu es mon fils." Et puis
je ne pouvais prévoir que mon fils devînt si méchant. Si en lui
la jeunesse, qui a de grands entraînements vers le bien ou vers
le mal, s'est laissé emporter au mal, on ne peut pas dire que
j'ai confié l'empire à un mauvais prince; mais celui qui l'a reçu
est devenu mauvais. Ainsi, pour ma femme, j'ai suivi l'exemple
du divin Achille, et pour mon fils celui du très grand Jupiter,
sans me permettre aucune innovation. En effet, la loi assure
aux fils l'héritage des pères, et la volonté de tous les y appelle.
Quant aux honneurs rendus à ma femme, je ne suis pas le premier;
bien d'autres l'avaient fait avant moi. Peut-être n'a-t-on
pas eu raison de commencer, mais priver les siens de ce qu'on
fait pour tout le monde, c'est bien près d'une injustice. Mais
voilà que, à mon insu, j'ai fait une apologie trop longue pour
vous qui savez tout, Jupiter et vous dieux. Pardonnez-moi donc
mon indiscrétion. »


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Dernière mise à jour : 9/03/2006