[3,5] εʹ. Ὁ γοῦν κατηχούμενος οὐδέποτε πάσχα ἐπιτελεῖ,
καίτοι νηστεύων κατ´ ἐνιαυτὸν, ἐπειδὴ προσφορᾶς οὐ
κοινωνεῖ, ὥσπερ οὖν καὶ ὁ μὴ νηστεύων, ἂν μετὰ
καθαροῦ προσέλθῃ συνειδότος, πάσχα ἐπιτελεῖ, κἂν
σήμερον, κἂν αὔριον, κἂν ὁποτεοῦν μετάσχῃ τῆς
κοινωνίας. Οὐ γὰρ ἐν παρατηρήσει καιρῶν, ἀλλ´ ἐν
συνειδότι καθαρῷ ἡ ἀρίστη κρίνεται πρόσοδος. Ἡμεῖς
δὲ τοὐναντίον ποιοῦμεν. Τὴν μὲν διάνοιαν οὐ καθαίρομεν,
εἰ δὲ τῇ ἡμέρᾳ προσέλθοιμεν ἐκείνῃ, νομίζομεν πάσχα
ἐπιτελεῖν, κἂν μυρίων γέμωμεν
ἁμαρτημάτων. Ἀλλ´ οὐκ ἔστι ταῦτα, οὐκ ἔστιν, ἀλλὰ
κἂν ἐν αὐτῷ τῷ Σαββάτῳ προσέλθῃς μετὰ πονηροῦ
συνειδότος, ἐξέπεσες τῆς κοινωνίας, ἀπῆλθες οὐκ
ἐπιτελέσας τὸ πάσχα· ὥσπερ οὖν κἂν σήμερον κοινωνῇς,
τὰ ἁμαρτήματα ἀπονιψάμενος, τὸ πάσχα
ἐπετέλεσας ἀκριβῶς. Ἐχρῆν τοίνυν τὴν ἀκρίβειαν
ταύτην ὑμᾶς καὶ τὴν εὐτονίαν μὴ ἐν τῇ τῶν καιρῶν
παρατηρήσει, ἀλλ´ ἐν τῇ προσόδῳ φυλάττειν. Καὶ
καθάπερ αἱρεῖσθε νῦν πάντα ὑπομεῖναι, ἢ μεταθεῖναι
τὴν συνήθειαν, οὕτως ἔδει τούτου μὲν καταφρονεῖν,
πάντα δὲ αἱρεῖσθαι πάσχειν καὶ ποιεῖν, ὥστε μὴ
μεθ´ ἁμαρτημάτων προσιέναι. Ὅτι γὰρ οὐδεὶς λόγος
καιρῶν τῷ Θεῷ καὶ παρατηρήσεως τοιαύτης, ἄκουσον
αὐτοῦ δικάζοντος· Πεινῶντά με εἴδετε, φησὶ,
καὶ ἐθρέψατε, διψῶντα, καὶ ἐποτίσατε, γυμνὸν,
καὶ περιεβάλετε· καὶ τοῖς ἐξ εὐωνύμων τὰ ἐναντία
τούτοις ἐγκαλεῖ. Καὶ πάλιν ἄλλον ἐπεισαγαγὼν ἐπὶ
μνησικακίᾳ κολάζει· Πονηρὲ γὰρ, φησὶ, δοῦλε,
πᾶσαν τὴν ὀφειλὴν ἐκείνην ἀφῆκά σοι· οὐκ ἔδει
καὶ σὲ ἐλεῆσαι τὸν σύνδουλόν σου, ὡς καὶ ἐγώ σε
ἠλέησα; Πάλιν τὰς παρθένους, ἐπειδὴ ἔλαιον οὐκ
εἶχον ἐν ταῖς λαμπάσι, τοῦ νυμφῶνος ἀπέκλεισεν·
ἕτερον, ἐπειδὴ ἔνδυμα γάμου οὐκ ἔχων εἰσῆλθεν, ἀλλὰ
ῥυπαρὰ ἠμφίεστο ἱμάτια, πορνείαν καὶ ἀκαθαρσίαν
περιβεβλημένος· ὅτι δὲ τῷ δεῖνι μηνὶ καὶ τῷ δεῖνι
ἐποίησε τὸ πάσχα, οὐδεὶς ἐκολάσθη ποτὲ οὐδὲ ἐνεκλήθη.
Καὶ τί λέγω περὶ ἡμῶν τῶν ἀπηλλαγμένων
πάσης τοιαύτης ἀνάγκης, καὶ ἄνω πολιτευομένων
ἐν τοῖς οὐρανοῖς, ἔνθα μῆνες, καὶ ἥλιος, καὶ
σελήνη, καὶ ἐνιαυτῶν περίοδος οὐκ ἔστιν; Οὐδὲ γὰρ
ἐπ´ αὐτῶν τῶν Ἰουδαίων, ἂν ἀκριβῶς ἐπιστῆσαι ἐθελήσῃ
τις, οὐ πολὺν ὄψεται τοῦ χρόνου γινόμενον λόγον,
ἀλλὰ τὸν τῶν Ἱεροσολύμων αὐτοῦ τόπον προτιμώμενον.
Ἐπειδὴ γὰρ προσελθόντες ἄνθρωποι τῷ
Μωϋσῇ ἔλεγον, Ἀκάθαρτοί ἐσμεν ἐπὶ ψυχῇ· πῶς
(p. 869) ἵνα μὴ ὑστερήσωμεν ἀπὸ τῶν δώρων τοῦ Κυρίου;
Στῆτε αὐτοῦ, φησὶ, καὶ ἀνοίσωμεν ἐπὶ τὸν Θεόν.
Εἶτα ἐπειδὴ ἀνήνεγκε, κατήνεγκε νόμον λέγοντα, ὅτι
Ἄν τις ἀκάθαρτος ἐπὶ ψυχῇ ᾖ, ἢ ἐν ὁδῷ μακρᾷ,
καὶ μὴ δύνηται ποιῆσαι ἐν τῷ πρώτῳ μηνὶ τὸ
πάσχα, ποιήσει ἐν τῷ δευτέρῳ. Εἶτα ἐπὶ μὲν τῶν
Ἰουδαίων ἡ τοῦ χρόνου λύεται παρατήρησις, ἵνα εἰς
τὰ Ἱεροσόλυμα τὸ πάσχα γένηται· σὺ δὲ οὐ προτιμᾷς
τοῦ χρόνου τῆς Ἐκκλησίας τὴν συμφωνίαν, ἀλλ´
ἵνα δόξῃς ἡμέρας παρατηρεῖν, εἰς τὴν κοινὴν ἁπάντων
ἡμῶν ἐμπαροινεῖς μητέρα, καὶ τὴν ἁγίαν διατέμνεις σύνοδον;
καὶ πῶς ἂν ἄξιος εἴης συγγνώμης,
ὑπὲρ τοῦ μηδενὸς τοσαῦτα ἁμαρτάνειν αἱρούμενος;
Καὶ τί χρὴ λέγειν περὶ Ἰουδαίων; Ὅτι γὰρ οὐδὲ
σφόδρα βουλομένοις ἡμῖν καὶ σπουδάζουσι δυνατὸν
πάντως τηρῆσαι τὴν ἡμέραν ἐκείνην, καθ´ ἣν ἐσταυρώθη,
δῆλον ἐκεῖθεν. Εἰ γὰρ καὶ μὴ παρέβαινον Ἰουδαῖοι,
μηδὲ ἀγνώμονες ἦσαν, μηδὲ ἀναίσθητοι, μηδὲ
ῥᾴθυμοι καὶ καταφρονηταὶ, μηδὲ ἐκπεπτώκεσαν
τῆς πατρῴας πολιτείας, ἀλλ´ ἀκριβῶς αὐτὴν ἐτήρουν
νῦν, οὐδὲ οὕτω δυνατὸν ἦν ἡμῖν ἀκολουθοῦσιν αὐτοῖς
ἐπιλαβέσθαι τῆς ἡμέρας αὐτῆς, καθ´ ἣν ἐσταυρώθη,
καὶ τὸ πάσχα ἐπετέλεσε. Καὶ πῶς, ἐγὼ λέγω. Ἡνίκα
ἐσταυροῦτο, τότε ἡ πρώτη τῶν ἀζύμων ἦν, καὶ παρασκευή· ἀμφότερα δὲ ταῦτα οὐ δυνατὸν ἀεὶ συμπεσεῖν. Ἰδοὺ γοῦν
κατὰ τὸν παρόντα ἐνιαυτὸν ἡ πρώτη
τῶν ἀζύμων εἰς κυριακὴν ἡμέραν ἐμπίπτει, καὶ
ἀνάγκη πᾶσαν νηστεῦσαι τὴν ἑβδομάδα,
καὶ τοῦ πάθους παρελθόντος, καὶ τοῦ σταυροῦ γενομένου
καὶ τῆς ἀναστάσεως, ἡμεῖς μένομεν νηστεύοντες. Καὶ
πολλάκις τοῦτο συνέβη, μετὰ τὸν σταυρὸν, μετὰ τὴν
ἀνάστασιν, μηδέπω τῆς ἑβδομάδος ἀπαρτισθείσης,
τὴν νηστείαν ἐπιτελεῖσθαι· οὕτως οὐδεμία καιροῦ
παρατήρησίς ἐστι.
| [3,5] 5. Le catéchumène ne célèbre certainement jamais la pâque, bien qu'il jeûne chaque
année, parce qu'il ne communie pas à l'oblation; au contraire, le chrétien qui ne jeûne pas, s'il
s'approche du sacrement avec une conscience pure, célèbre la pâque, qu'il participe à la
communion aujourd'hui, demain ou n'importe quel jour. Ce n'est pas par l'observation des
temps mosaïques, c'est par la pureté de la conscience que l'on juge de la disposition de celui
qui s'approche de la table sainte; cependant nous sommes si peu raisonnables que nous faisons
le contraire. Nous ne purifions pas l'âme; et pourvu que nous nous approchions des saints
mystères le jour de Pâques, nous croyons que nous célébrons Pâques, quand même nous
serions tombés dans une infinité de péchés. Mais nous nous trompons; non, quand vous vous
approcheriez du banquet sacré, le jour même du sabbat, si votre conscience est mauvaise,
votre communion ne vaut rien; vous sortez de l'église sans avoir satisfait au devoir pascal; au
contraire si vous communiez après avoir purifié votre conscience, quand ce serait aujourd'hui,
vous avez parfaitement célébré la pâque. Il vous faudrait donc appliquer toute votre diligence
et votre ardeur, non pas à observer exactement les temps mosaïques, mais à vous approcher
dignement des saints mystères. Vous préféreriez maintenant tout endurer plutôt que de rompre
entièrement avec les coutumes judaïques ; gardez cette fermeté, maïs transportez-la à un autre
objet plus digne; ce souci que vous avez pour observer les coutumes des Juifs, ayez-le pour
vous approcher sans péchés des sacrements.
Pour vous convaincre, en effet, que Dieu ne fait aucun cas des temps fixés pour les
fêtes de l'Ancien Testament, ni de tant d'autres vaines observances, écoutez ce qu'il dira au
jugement dernier : J'ai eu faim, et vous m'avez nourri; j'ai eu soif, et vous m'avez donné â
boire. J'ai été nu, et vous m'avez revêtu (Matth. XXV, 35) ; ceux qui sont à la gauche, il leur
reproche le contraire; vient ensuite un autre pécheur qu'il châtie pour son ressentiment et son
manque de charité : Méchant serviteur, dit-il en effet, je vous ai remis toute votre dette; ne
deviez-vous pas, vous aussi, avoir compassion de votre frère, comme j'ai eu compassion de
vous? (Ib. XVIII, 32) Il exclut aussi des vierges de la chambre nuptiale, parce qu'elles
n'avaient pas d'huile dans leurs lampes (Ib. XXV, 7 et suiv) ; un autre, parce qu'il était entré
sans avoir l'habit nuptial (Ib. XXII, 4l et suiv), et couvert de sordides vêtements, et rempli de
fornication et d'impureté ; mais, on ne voit pas que jamais personne ait été châtié ni repris
pour avoir fait la pâque en tel mois ou en tel autre.
Mais que parlé-je des chrétiens qui ont été délivrés de toute obligation semblable, et
dont la conversation est en haut, dans les cieux, où il n'y a ni mois, ni soleil, ni lune, ni
révolution des années? Les Juifs eux-mêmes, si l'on veut faire attention à ce qui se passe
parmi eux, les Juifs ne considèrent l'observation fidèle des temps que comme un devoir d'une
importance secondaire, le point capital de leur loi, le devoir auquel il leur est rigoureusement
interdit de manquer, c'est l'observation du lieu, c'est de sacrifier à Jérusalem. Des
hommes, en effet, s'étant approchés de Moïse, et lui ayant dit: Nous sommes impurs parce que
nous avons approché d'un corps mort; comment, serons-nous privés pour cela d'offrir les
dons au Seigneur ? (Nomb. IX, 7) Tenez-vous là, leur répondit-il, et j'en référerai à Dieu.
(Ibid. V, 8) Puis, quand il en eut référé, il porta une loi par laquelle il était dit que si
quelqu'un était impur pour avoir approché d'un corps mort ou si quelqu'un faisait un long
voyage, et qu'il leur fût impossible de faire la pâque dans le premier mois, ils la feraient dans
le second. (Ibid. V, 10) Quoi donc ! chez les Juifs l'observation du temps est supprimée pour
que la pâque se fasse à Jérusalem; et vous, vous ne préférez pas à l'observation servile du
temps l'accord et l'union de l'Eglise ! vous affectez d'observer rigoureusement les jours, et
dans votre égarement, vous osez insulter à notre commune Mère; vous divisez la sainte
assemblée ! N'espérez aucun pardon, vous qui n'avez aucune excuse pour commettre de tels
péchés.
Mais je vais plus loin et j'affirme qu'avec la meilleure volonté du monde, il nous est
tout à fait impossible d'observer le jour dans lequel Jésus-Christ a été crucifié. Je vais vous le
prouver d'une manière évidente. Oui, quand même les Juifs n'auraient pas transgressé la loi de
Dieu et ne seraient ni ingrats, ni stupides, ni plongés dans l'insouciance et le mépris des
choses du salut; quand ils ne seraient pas déchus des institutions de leurs pères; quand ils les
garderaient maintenant avec soin, il nous serait impossible, même alors, en marchant sur leurs
traces, d'observer le jour dans lequel Jésus-Christ a été crucifié et a célébré la- pâque.
Pourquoi ? Je vais vous le dire. Le jour où il a été crucifié était le premier jour des azymes et
la veille du sabbat, coïncidence qui n'arrive pas tous les ans. Voici, en effet, que dans, l'année
présente, le premier jour des azymes tombe un jour de dimanche, et c'est une nécessité de
jeûner toute la semaine : la passion est passée, nous avons assisté au supplice de la croix, à la
résurrection même, et le jeûne dure encore. II arrive donc souvent que le jeûne se prolonge
après la croix, après la résurrection, la semaine n'étant pas encore finie: ainsi, il n'y a aucune
observation du temps.
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