[2,7] Ἀλλ´ ἀσθένειάν μοι προβάλλῃ γυναικείας φύσεως, καὶ
χρειῶν ἀνθρωπίνων οἰκονομίαν, καὶ ἀνάπαυσιν τὴν κατὰ
τὴν οἰκίαν, πλάττουσα καὶ συντιθεῖσα τὰς οὐκ οὔσας προφάσεις.
Ἀλλ´ οὐδὲ οὕτω λήσεις τοὺς νοῦν ἔχοντας. Οὐ
γάρ ἐστιν, οὐκ ἔστιν ἀνάπαυσις ἡ καταναγκάζουσα τοσαῦτα
ἀσχημονεῖν. Γυνὴ γὰρ, εἰ βουληθείη, οὐχ ἑαυτῇ μόνον,
ἀλλὰ καὶ ἑτέροις ἀρκέσει πλείοσιν εἰς διακονίαν, ἐπεὶ καὶ
ἐξ ἀρχῆς τἀνδρὸς τὰ πολιτικὰ πράγματα λαχόντος, τὸ
οἰκουρεῖν αὐτὴ καὶ οἰκονομεῖν τὰ ἔνδον ἅπαντα ἐκληρώσατο.
Οὐ τοίνυν οὐκ ἀναπαύσεως δεόμεναι ἕλκετε τοὺς
ἄνδρας ἔνδον. Ἀλλὰ τί; φησί· πορνείας ἕνεκεν καὶ ἀσελγείας;
Ἐγὼ μὲν οὐκ ἂν εἴποιμι τοῦτο, μὴ γένοιτο, ἀλλὰ
καὶ τοῖς λέγουσιν ἐπιτιμῶν οὐ παύσομαι· εἴθε καὶ πεῖσαι
δυνατὸν ἦν. Τίς οὖν ἐστιν ἡ πρόφασις ἡ ποθεινὸν ἡμῖν
τὸ πρᾶγμα ποιοῦσα; φησί. Κενοδοξίας ἔρως. Καὶ καθάπερ
ἀνδράσιν ἡδονὴ ψυχρὰ καὶ ταλαίπωρος, οὕτω καὶ ταύταις
φιλοτιμίας ἐπιθυμία τὴν ὁμοσκηνίαν ταύτην ἐργάζεται.
Κενόδοξον μὲν γὰρ ἅπαν, ὡς εἰπεῖν, τὸ τῶν ἀνθρώπων
ἔθνος, μάλιστα δὲ τὸ γυναικεῖον γένος· ὅταν γὰρ μήτε
ἀναπαύσεως δέωνται, καθάπερ ἀποδέδεικται, μήτε
διαφθείρωνται μετ´ αὐτῶν, εὔδηλον ὅτι τοῦτο λείπεται
ὑποπτεύειν μόνον.
Ἐπεὶ οὖν αὐτὴν τοῦ κακοῦ τὴν ῥίζαν ηὑρήκαμεν, φέρε
λοιπὸν τὸ ἐγκαλεῖν ἀφέντες, παραινῶμεν καὶ πείθωμεν,
ὅτι καθάπερ τῶν ἀνδρῶν οἱ συνοικοῦντες αὐταῖς δοκοῦσι
μὲν ἡδονὴν καρποῦσθαι, πλείονι δὲ περιβάλλονται βασάνῳ
(καὶ γὰρ ἐκείνη μόνη καθαρὰ γένοιτ´ ἂν ἡδονὴ καὶ
μόνιμος, ἡ τοῦ χωρισμοῦ), οὕτω δὴ καὶ ταύταις δοκεῖ
μὲν, ὡς αὐταὶ νομίζουσι, δόξα τις ἐντεῦθεν καὶ περιφάνεια
τίκτεσθαι· εἰ δὲ ἀκριβῶς τις ἐξετάσειε, γέλωτος καὶ
αἰσχύνης καὶ ὀνειδῶν καὶ τῆς ἐσχάτης ἐμπίπλανται
ἀδοξίας. Καὶ ὑπὲρ τούτων εἴρηται μὲν ἡμῖν καὶ ἐν ἀρχῇ
βραχέα, εἰρήσεται δὲ καὶ νῦν. Ἔστω γὰρ ὁ συνοικῶν, εἰ
βούλει, μὴ τῶν εὐτελῶν τις, μηδὲ τῶν ἀπερριμμένων, ἀλλὰ
τῶν πολλὴν ἐν Ἐκκλησίᾳ δύναμιν ἐχόντων, καὶ ἐπὶ γένους
δὲ λαμπρότητι, καὶ ἐπὶ λόγων δυνάμει, καὶ εὐλαβείᾳ
θαυμαζέσθω παρὰ πᾶσι, καὶ πάντοθεν ἔστω λαμπρός· οὐδὲ
γὰρ οὕτως δυνήσεται ταύτην ποιῆσαι περιφανῆ καὶ εὐδόκιμον.
Τὸν γὰρ μέλλοντα καρποῦσθαι δόξαν ἐκ τῆς πρός
τινα φιλίας, τὴν ἐκείνου δόξαν πρότερον φυλάττειν δεῖ
τοῦ παρέχοντος τὸ δοξάζεσθαι· ὡς εἴ γε ταύτῃ λυμήναιτο,
πολλῷ μᾶλλον ἂν τὴν ἑαυτοῦ καταβάλοι. Ὥσπερ γὰρ
πηγῆς διαφθειρομένης καὶ τὰ προχεόμενα κοινωνεῖ νάματα
τοῦ μολυσμοῦ, καὶ ῥίζης σηπομένης πολλῷ μᾶλλον ὁ
καρπὸς τοῦτο πείσεται· οὕτω καὶ νῦν, τοῦ μέλλοντος τὴν
παρθένον δεικνύναι λαμπρὰν γενομένου καταγελάστου διὰ
τῆς συνοικήσεως, αὐτὴ πρὸ ἐκείνου καὶ μετ´ ἐκείνου κοινωνήσει
τοῦ γέλωτος· κἂν τύχῃ τις τῇ γυναικὶ χρηστὴ παρὰ
πολλοῖς προϋπάρχουσα δόξα, καὶ ταύτην εἰσελθὼν ἐκεῖνος
ἀπελάσει τῆς οἰκίας· τοσοῦτον ἀπέχει καὶ ἑτέραν προσθεῖναι
τοιαύτην· κἂν αὐτὸς ἔχῃ πάλιν τοιαύτην ὑπόληψιν,
τοῦτο καὶ αὐτὸς πείσεται. Οὐκ ἄρα δόξαν ὑμῖν χρηστὴν
προστίθησιν αὕτη ἡ κοινωνία τῆς οἰκήσεως, ἀλλὰ καὶ τὴν
οὖσαν ἀναιρεῖ, καὶ τὴν οὐκ οὖσαν ἐπάγει τὴν πονηρὰν
ἀμφοτέροις. Καὶ ὃ περὶ τῶν Ἰουδαίων ὁ προφήτης εἶπεν,
εὔκαιρον καὶ νῦν εἰπεῖν· »Εἰ ἀλλάξεται Αἰθίοψ τὸ δέρμα
αὐτοῦ, καὶ πάρδαλις τὰ ποικίλματα αὐτῆς«, καὶ οἱ ταῖς
τοιαύταις συνοικοῦντες τὴν κηλῖδα ἀποθήσονταί ποτε
ταύτην· οὕτω, καθάπερ τις καυτὴρ σώματι, ταῖς ἀμφοτέρων
ὑπολήψεσιν ἐγκαίεται ἐπισκοτοῦσα ἅπασιν αὐτῶν
τοῖς καλοῖς.
Ἀλλ´ ἴσως δόξαν ἡγοῦνται αὐτὸ τοῦτο ᾑρηκέναι τοὺς
ἄνδρας. Ἀλλ´ οὗτός ἐστιν ὁ πολὺς γέλως, καὶ ᾧ μάλιστα
αἱ ἑταιριζόμεναι ἐγκαλλωπίζονται μόναι. Οὐ γὰρ δὴ
γυναικῶν ἐλευθέρων οὐδὲ σωφρόνων τὸ τούτοις ἐναβρύνεσθαι
τοῖς δικτύοις. Ἐπεὶ καὶ αὕτη πάλιν ἑτέρα ἀτιμίας
ὑπόθεσις, καὶ ὅσῳπερ ἂν κρατῶσι τῶν ἀνδρῶν, καὶ χαλεπώτερα
ἐπιτάττωσι, τοσούτῳ μᾶλλον ἑαυτὰς καταισχύνουσι μετ´ ἐκείνων.
Οὐδὲ γὰρ ἡ δουλουμένη τοὺς ἄνδρας
γυνὴ, ἀλλ´ ἡ αἰδουμένη αὕτη πᾶσίν ἐστιν αἰδέσιμός τε
καὶ ἐπίσημος. Εἰ δὲ οὐκ ἀνέχοιντο τῶν ῥημάτων τῶν
ἡμετέρων, ὁ τοῦ Θεοῦ νόμος αὐτὰς ἐπιστομίσαι δυνήσεται,
λέγων οὕτως· »Πρὸς τὸν ἄνδρα σου ἡ ἀποστροφή σου,
καὶ αὐτός σου κυριεύσει· κεφαλὴ γὰρ γυναικὸς ὁ ἀνήρ.«
Καὶ ἑτέρωθεν δὲ εὕροι τις ἂν πολλαχόθεν τοῦτο οὕτω
νενομισμένον, καὶ ταύτην ἄνωθεν οὖσαν τὴν τάξιν. Ὥστε
ἀσχημοσύνη μεγάλη, ὅταν τὰ ἄνω κάτω γίνηται, κάτω
μὲν ἡ κεφαλὴ, τὸ σῶμα δὲ ἄνω. Εἰ δὲ ἐπὶ γάμου τοῦτο
αἰσχρὸν, πολλῷ μᾶλλον ἐπὶ ταύτης τῆς συζυγίας, ἔνθα οὐ
τοῦτο μόνον ἐστὶ τὸ δεινὸν, ὅτι νόμου παράβασίς ἐστι τὸ
γινόμενον θείου, ἀλλ´ ὅτι πονηροτέραν καὶ τῇ γυναικὶ καὶ
ἑαυτῷ περιτίθησι δόξαν. Εἰ γὰρ τὸ συνοικεῖν αἰσχρὸν,
πολλῷ δήπου τὸ συνοικοῦσαν δουλοῦσθαι· οὐδὲ γὰρ πανταχοῦ
τὸ κρατεῖν ἔπαινον φέρει, ἀλλ´ ἔστι καὶ μὴ κρατοῦντα εὐδοκιμεῖν,
καὶ κρατοῦντα ἀσχημονεῖν.
| [2,7] Mais voilà que vous mettez en avant la faiblesse de la femme,
le maniement des choses temporelles, la tranquillité de votre maison :
imagination que tout cela, prétextes vains ! vous ne tromperez pas les personnes
clairvoyantes. Non, non, point de repos au prix d'une telle honte ! une femme, si elle veut,
peut non seulement se suffire à elle-même; mais encore être utile à beaucoup d'autres, puisque
dès l'origine des choses l'homme a dû se charger de l'administration des affaires civiles et
politiques, et que la femme a eu en partage le soin et le maniement des affaires domestiques.
Ce n'est donc pas pour votre tranquillité que vous entraînez des hommes dans l'intérieur de vos
maisons. Pour quel motif est-ce donc? pour satisfaire des passions honteuses ? je ne le dis pas:
arrière un tel langage, je reprends même sans cesse ceux qui parlent ainsi : fasse le ciel que je
les persuade ! Voulez-vous que je vous dise, moi, quel est votre motif ? c'est l'amour de la
vaine gloire. La cohabitation procure aux hommes un plaisir insipide, une jouissance
misérable, et les femmes la désirent par amour de la vaine gloire et pour satisfaire leur vanité.
Le genre humain, presque tout entier, est avide de vaine gloire ; cela est vrai surtout
pour les femmes. Cette cohabitation n'ayant pour objet ni l'utilité, je l'ai démontré, ni le plaisir
des sens, il est évident qu'on ne peut plus supposer qu'un seul motif pour expliquer une telle
conduite. Voilà donc la racine du mal, la vaine gloire : Laissons tout le reste de côté,
seulement cherchons à leur prouver (et puissions-nous réussir) que leur sort est le même que
celui des hommes. Les hommes, en habitant avec des vierges, paraissent, à la vérité, jouir d'un
certain plaisir; mais, au fond, leur vie n'est qu'un supplice perpétuel: la pure et véritable
satisfaction n'arrivera qu'avec la séparation et la retraite. De leur côté, les vierges s'imaginent
que cette cohabitation fera rejaillir sur elles un certain éclat; mais pour l'oeil observateur, de
combien de ridicule, de honte, d'opprobre et d'ignominie n'est-elle pas la source? J'ai déjà dit
un mot là-dessus en commençant, parlons-en encore. Je suppose que l'homme qui habite avec
vous ne soit pas vil et méprisable, mais qu'il soit revêtu d'une grande dignité dans l'Eglise, et
que par l'éclat de sa naissance, son savoir et sa piété, il fasse l'admiration de tous, étant
vraiment remarquable sous tout rapport, eh bien ! cet homme, même dans de pareilles
conditions, ne pourra vous rendre illustre et recommandable. Quand nous voulons tirer gloire
de l'amitié de quelqu'un, nous devons d'abord sauvegarder l'honneur de cette personne, car si
elle perd son honneur, comment le partagera-t-elle avec nous? ou plutôt comment son
déshonneur ne deviendra-t-il pas le nôtre? Ainsi, quand une source est empoisonnée, le
courant formé par elle est empoisonné lui-même; quand la racine d'un arbre est gâtée,
les fruits n'en sont pas sains quand l'homme qui doit illustrer une vierge du reflet de sa gloire
devient lui-même ridicule et méprisable, précisément parce qu'il habite avec elle, cette vierge
tombe elle-même dans le ridicule et le mépris avant lui et avec lui. Ainsi, une femme jouissait
d'une bonne réputation, mais voilà qu'un homme met-le pied chez elle, loin d'apporter une
nouvelle gloire dans la maison, il en chasse la bonne réputation. Il en est de même pour
l'homme s'il jouit de l'estime générale, elle le quitte aussitôt qu'il entre chez vous. Cette
cohabitation ne vous procure donc pas une bonne renommée, loin de là, elle vous enlève
celle dont vous jouissiez et vous en apporte une mauvaise que vous n'aviez pas; et l'on peut
dire ici ce que le Prophète disait des Juifs : Si jamais l'éthiopien perd sa couleur, le léopard
changera aussi sa robe tachetée (Jér. XIII, 23), et l'on verra aussi les vierges qui habitent avec
des hommes se laver de la tache qui les déshonore. C'est comme un chancre qui ronge leur
réputation, et dévore leurs vertus.
Peut-être s'imaginent-elles qu'il est glorieux de commander à des hommes : vanité
ridicule, qui convient bien et qui ne convient qu'aux courtisanes. Des femmes honnêtes et
chastes ne mettront jamais leurs jouissances à tendre ainsi des piéges, d'autant plus que je
trouve encore là une nouvelle ignominie, plus elles exercent d'empire sur les hommes, plus
elles leur imposent de lourds fardeaux et plus elles s'ensevelissent avec eux dans une honte
profonde. La femme que tous honorent, la femme vraiment considérée, n'est pas celle qui fait
de l'homme un esclave, mais celle qui le respecte. Au reste, si elles ne peuvent supporter nos
paroles, la parole de Dieu est là pour les réduire au silence : C'est vers ton époux que tu dois
porter ton cœur, et lui aura l'empire sur toi, car le chef de la femme, c'est l'homme. (Gen. III,
16; 1 Cor, II, 3.) Dans une foule de passages vous pouvez vérifier les prescriptions de la loi :
tel est l'ordre établi dès l'origine aussi est-ce un désordre hideux que de voir en haut ce qui
doit être en bas, la tête en bas et le corps en haut. Si un tel renversement est honteux dans
l'état du mariage, il le deviendra bien davantage encore dans cette cohabitation, où la gravité
du péché vient de ce que non-seulement la loi divine est violée, mais de ce que la flétrissure
d'une mauvaise réputation est imprimée au front et de l'homme et de la femme. Habiter avec
un homme, c'est une honte; le dominer est une honte plus grande encore. La gloire ne consiste
pas à commander en tout et partout, il peut fort bien arriver que la gloire soit du côté de celui
qui obéit, et la honte le partage de celui qui commande.
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