HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Traite des cohabitations illicites, livre II

Chapitre 6

  Chapitre 6

[2,6] Ἀλλὰ γὰρ οὐκ οἶδα πῶς ἀπὸ τῶν παρθένων πρὸς τοὺς συνοικοῦντας αὐταῖς ἐξέβην· διὸ δὴ πρὸς αὐτὰς πάλιν ἐπανιτέον ἡμῖν. Πόθεν οὖν τοὺς ταῦτα κατηγοροῦντας καὶ συλλογιζομένους ἡμεῖς δυνησόμεθα πεῖσαι; Καὶ μὴ πεισθήτωσαν, φησίν. Καὶ ποῦ τοῦτο ψυχῆς εὐλαβοῦς; Τῶν γὰρ κακῶς λεγόντων τότε χρὴ καταφρονεῖν, ὅταν ἡμεῖς αὐτοῖς μὴ παρέχωμεν λαβάς· μᾶλλον δὲ οὐδὲ τότε, ἐπειδὰν δυνώμεθα ἐπιστομίζειν αὐτούς· ὅταν δὲ ἐξ ἡμῶν γίνηται τὸ πᾶν, ἐπὶ τὴν ἡμετέραν τρέπεται κεφαλὴν ἅπαν τὸ πῦρ. »Οὕτω γὰρ ἁμαρτάνοντες, φησίν, εἰς τοὺς ἀδελφοὺς καὶ τύπτοντες αὐτῶν τὴν συνείδησιν ἀσθενοῦσαν, εἰς Χριστὸν ἁμαρτάνετεΗἴδει γὰρ, ᾔδει σαφῶς, ὅτι οὐκ ἀρκεῖ πρὸς ἀπολογίαν ἡμῖν τῶν πληττομένων ἀσθένεια, ἀλλ´ αὐτὸ μὲν οὖν τοῦτο καὶ μάλιστά ἐστι τὸ καταδικάζον ἡμᾶς. Ὅσῳ γὰρ ἂν καθαρεύωμεν τῆς πληττούσης αἰτίας, τοσούτῳ δίκαιοι μᾶλλον ἂν εἴημεν φείδεσθαι τῆς ἀσθενείας αὐτῶν. Καὶ οὔπω λέγω ὅτι ἐνταῦθα οὐδὲ ἀπεικότως πλήττονται, ἀλλὰ κείσθω καὶ ἀλόγως αὐτοὺς ὑπομένειν τοῦτο· οὐδὲ γὰρ οὐδὲ οὕτως αὐτῶν ἀφειδεῖν χρή. Καὶ ταῦτα Ῥωμαίοις ἐπιστέλλων Παῦλος ἡμᾶς ἐπαίδευσεν, οὕτω λέγων. »Μὴ ἕνεκεν βρώματος καταλύετε τὸ ἔργον τοῦ ΘεοῦΚαίτοι γε ἄλογος ἦν πληγὴ, ἀλλ´ ὅμως οὐ τῷ πληττομένῳ, ἀλλὰ τῷ τὴν πληγὴν ἐπάγοντι ταύτην ἐπιτιμᾷ. Ὅπερ γὰρ ἔφην ἤδη, τοῦτο καὶ νῦν ἐρῶ· ὅταν μὲν γὰρ μέγα τι γίνηται κέρδος καὶ τῆς πληγῆς μεῖζον, δεῖ τῶν σκανδαλιζομένων ὑπερορᾶν· ὅταν δὲ μηδὲν πλέον τοὺς ἀσθενεῖς καταβάλλεσθαι, κἂν μυριάκις ἐξ ἀλογίας τοῦτο πάσχωσιν ἐκεῖνοι, φείδεσθαι χρή· ἐπεὶ καὶ Θεὸς τοὺς ὠθοῦντας καὶ καταβάλλοντας ὑπὸ τὴν ἀπόφασιν ἄγει τῆς τιμωρίας. Τὸ γὰρ μηδὲν κερδαίνοντα ἕτερον πλήττειν, τῆς ἐσχάτης πονηρίας ἐστίν. Καὶ ἡμεῖς δὲ ὅταν ἴδωμέν τινα δυσάρεστον ὑπὸ μακρᾶς ἀρρωστίας γενόμενον, τοὺς παροξύνοντας αὐτὸν ἀκαίρως τούτους τῆς οἰκίας ἀπελαύνομεν, καὶ οὐκ ἀκριβολογούμεθα, εἴτε δικαίως, εἴτε ἀδίκως τοῦτο ἐκεῖνοι ποιοῦσιν, ἀλλὰ πάσης αὐτοὺς ἀπολογίας ἐκβαλόντες καὶ πολλὴν τούτῳ δόντες συγγνώμην διὰ τὴν ἀσθένειαν, κἂν ἀδίκως παροξύνηται, ἐλεοῦμεν. Εἰ δὲ ἡμεῖς τοσαύτῃ καὶ περὶ τοὺς οἰκέτας καὶ περὶ τοὺς παῖδας προνοίᾳ κεχρήμεθα, καὶ υἱὸν πολλάκις τοιαῦτα πλημμελοῦντα μαστιγοῦμεν, πολλῷ μᾶλλον ἀγαθὸς Θεὸς καὶ χρηστὸς καὶ ἐπιεικὴς τοῦτο ἐργάσεται. Καὶ τί λέγεις; ἀσθενής ἐστιν πληττόμενος; Οὐκοῦν φειδοῦς, οὐ πληγῆς ἄξιος. Τραύματα ἔχει; Μὴ τοίνυν ἐπιτρίψωμεν, ἀλλ´ ἰασώμεθα. Ὑποπτεύει πονηρῶς καὶ ἀλογίστως; Οὐκοῦν ἀνέλωμεν τὴν ὑποψίαν, μὴ ἐπιτείνωμεν· εἰς γὰρ Χριστὸν αὐτὸν ἁμαρτάνεις, τοιαῦτα φιλονεικοῦσα. οὐκ ἀκούεις συνεχῶς ἐν μὲν τῇ Παλαιᾷ τοῦ Μωσέως λέγοντος ὅτι »Θεός ἐστι ζηλωτής;« αὐτοῦ δὲ, ὅτι »Ἐζήλωκα τὴν Ἱερουσαλήμ;« ἐν δὲ τῇ Καινῇ τοῦ Παύλου βοῶντος, »Ζηλῶ γὰρ ὑμᾶς Θεοῦ ζήλῳΤοῦτο, εἰ καὶ μηδὲν ἕτερον, ἀλλ´ ἱκανὸν ἦν τὴν μὴ σφόδρα νοσοῦσαν καὶ ἀπηλγημένην ἐπιστρέψαι ψυχήν· οὕτω γὰρ φοβερὸν ὂν, ἡδὺ μᾶλλόν ἐστιν φοβερόν. Οὐ γὰρ ἂν ζῆλός ποτε γένοιτο, μὴ θερμῆς τινος καὶ ζεούσης προϋποκειμένης ἀγάπης· ὥστε τῆς σφοδρᾶς καὶ πεπυρωμένης τοῦ Θεοῦ φιλίας τεκμήριον τοῦτο ἔστιν. Οὐδὲ γὰρ πόθος ἐστὶν ζῆλος ἐπὶ Θεοῦ, ἀλλὰ τὴν ἄφατον αὑτοῦ φιλοστοργίαν ἑρμηνεῦσαι βουλόμενος, τούτῳ πολλάκις ἀποκέχρηται τῷ ὀνόματι. Ἀλλ´ ὅμως ἡμεῖς οἱ σφόδρα ἀναίσθητοι πρὸς τὰς ἀνθρωπίνας καταπίπτομεν συμπαθείας, καὶ τὸν μὲν οὕτως ἡμῶν σφοδρῶς ἐρῶντα καθυβρίζομεν, τοὺς δὲ οὐδὲν δυναμένους ὠφελῆσαι παντὶ τρόπῳ θεραπεύομεν. Τί γάρ σε, ταλαίπωρε, τοσοῦτον ὀνῆσαι δυνήσεται ψυχρὰ αὕτη συνοίκησις, ὅσων ἐκβάλλει σε θησαυρῶν; Σκόπει δέ· κατάγει σε ἐκ τῶν οὐρανῶν, τοῦ νυμφῶνος ἀπελαύνει τοῦ πνευματικοῦ, διαζεύγνυσίν σε τοῦ οὐρανίου νυμφίου, προξενεῖ τὴν ἀθάνατον κόλασιν, τὰ βασανιστήρια τὰ τέλος οὐκ ἔχοντα. Ἀντὶ τούτων, εἰ τάλαντα χρυσίου παρεῖχεν συνοικῶν μυρία, εἰ τῶν ἀργυρωνήτων σοι μᾶλλον ὑπέκειτο ἀνδραπόδων, εἰ τῆς βασιλίδος αὐτῆς ἐν πλείονί σε καὶ τιμῇ καὶ ἀναπαύσει καθίστη, ἆρα οὐχ ὡς λυμεῶνα καὶ ἐχθρὸν καὶ μείζονα ἀφαιρούμενον διδόντα, οὕτω μισεῖν καὶ ἀποστρέφεσθαι δεῖ; —Περὶ τῶν ἐν τοῖς οὐρανοῖς ἀγαθῶν λόγος σοι πρόκειται, περὶ τῆς ἐκεῖ βασιλείας, περὶ τῆς ἀθανάτου ζωῆς, περὶ τῆς ἀπορρήτου δόξης· σὺ δὲ γηΐνων μνημονεύεις πραγμάτων, καὶ τὸν ἐν ἐκείνοις χρήσιμον εἶναι δοκοῦντα θεραπεύεις ὥσπερ δεσπότην, καὶ οὐ καταδύῃ, οὐδὲ εὔχῃ διαστῆναί σοι τὴν γῆν, καὶ οὕτως ἐνθένδε ἀπελθεῖν; [2,6] Mais je ne sais pourquoi j'ai laissé de côté les vierges pour parler de ceux qui habitent avec elles: je reviens à mon sujet. Il circule sur leur compte des bruits injurieux que je voudrais arrêter. — Ne vous en mettez pas en peine, me dit-on. — Est-ce là le fait d'une âme qui craint Dieu? Ne nous inquiétons pas des médisants, lorsque nous ne donnons pas lieu à la médisance, soit; — et encore devons-nous, même alors, leur fermer la bouche, si nous le pouvons; mais si la faute vient de nous, attendons-nous à voir retomber sur notre tête tout le feu qu'elle allumera dans l'enfer : Si vous péchez contre vos frères, dit l'Apôtre, et si vous blessez la conscience de ceux qui sont faibles, c'est contre le Christ que vous péchez. (I Cor. VIII, 12) Il savait et savait très bien que nous ne trouverions pas une excuse dans la faiblesse de ceux qui se scandalisent, mais que cette faiblesse serait précisément la cause de notre condamnation. Oui, plus nous sommes innocents du scandale, plus il est digne de nous de ménager la faiblesse de ceux qui en souffrent. Je ne soutiens pas encore qu'on a raison de se scandaliser de votre conduite ; je suppose au contraire qu'on se scandalise à tort : même dans ce cas il faut tenir compte de la faiblesse du prochain. Cette doctrine est celle de saint Paul dans son Epître aux Romains: N'allez pas, dit-il, sous prétexte de prendre votre nourriture, détruire l'œuvre de Dieu. (Rom. XIV, 20) Ceux dont parle l'Apôtre se scandalisaient à tort, pourtant ses reproches tombent non sur ceux qui sont scandalisés, mais sur celui qui scandalise. Car, je le répète, c'est seulement lorsque l'avantage surpasse le dommage qu'il ne faut pas tenir compte de ceux qui se scandalisent. Si l'unique résultat de votre conduite est la ruine des faibles, quand même ils auraient mille fois tort, il faudrait les épargner. Dieu appliquera la sentence. portée par lui et punira ceux qui poussent les autres vers leur ruine : parce que nuire gratuitement à autrui, suppose un coeur très méchant. Quand nous voyons un homme que sa mauvaise santé rend morose, nous renvoyons de la maison ceux qui le fatiguent, sans trop nous inquiéter s'ils ont tort ou non; nous n'écoutons même pas leurs justifications; nous pardonnons tout au malade à cause de son état; et quand même son irritation serait injuste, nous lui donnons droit par pitié. Si donc nous usons de ces précautions en faveur de nos serviteurs et de nos enfants, si nous allons jusqu'à punir un fils pour cette faute, à plus forte raison, Dieu agira-t-il de la sorte, lui si bon, si clément, si juste? N'objectez donc plus la faiblesse de celui que vous scandalisez. S'il est faible, c'est une raison pour l'épargner et non pour le blesser : Est-il blessé ? n'aigrissons pas sa plaie, pansons la. Forme-t-il des soupçons injustes et téméraires? nous devons les faire disparaître et non les fortifier. C'est pécher contre le Christ que de contester cette doctrine. N'entendez-vous pas dans l'Ancien Testament Moïse dire souvent: Dieu est un Dieu jaloux (Exod. XX, 5) ; et encore : Je suis jaloux de Jérusalem (Zach. I, 14) ; et dans le Nouveau, Paul qui s'écrie : Mon amour pour vous me rend jaloux, mais jaloux selon Dieu? (II Cor. XI, 2) Ce motif, quand il serait seul, devrait suffire pour ramener une âme qui ne serait pas très malade et très pervertie. Si terrible qu'elle soit, cette jalousie de Dieu est encore plus douce que terrible. La jalousie ne va pas sans un grand amour, sans une charité ardente, la jalousie de Dieu est donc la preuve de la charité ardente, de l'immense amour de Dieu pour nous. La jalousie de Dieu n'est pas de la passion: mais Dieu voulant nous faire comprendre en une certaine façon la grandeur de son amour s'est souvent servi pour cela de cette expression. Et pourtant nous, insensés que nous sommes ! nous nous rabaissons aux affections humaines, nous outrageons Celui qui nous aime à ce point, et ceux qui ne peuvent être pour nous d'aucune utilité, nous avons pour eux toutes sortes d'égards et de tendresses. Dites-moi, infortunée que vous êtes, quelle utilité retirez-vous de ce commerce misérable, en compensation des grands biens dont il vous prive? Voyez, je vous prie, il vous éloigne du ciel, il vous chasse de la chambre nuptiale du Fiancé céleste, il vous arrache à ses chastes embrassements, il vous prépare ici-bas des douleurs continuelles et vous montre dans l'avenir des tourments sans fin ! Quand même, celui qui habite avec vous, vous donnerait en retour de l'or en abondance, quand même il serait plus attentif que le plus fidèle des serviteurs, quand même il vous élèverait en honneur et en dignité comme une reine glorieuse, ne devriez-vous pas le repousser, l'avoir en horreur comme un ennemi, un fléau, un être odieux qui vous ravit plus qu'il ne vous donne? Votre devoir serait de vous appliquer aux biens célestes, au royaume futur, à la vie immortelle, à une gloire ineffable, et vous, vous ne parlez que d'affaires temporelles et vous honorez comme votre seigneur et maître celui que vous croyez utile à l'administration de ces biens, et vous ne vous cachez pas, et vous ne dites pas à la terre de vous engloutir pour vous dérober à la honte !


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Dernière mise à jour : 10/06/2009