HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Discours Plataïque (texte complet)

Paragraphes 30-39

  Paragraphes 30-39

[30] Καὶ τοιοῦτοι μὲν νεωστὶ περὶ τὴν πόλιν τήνδε γεγενημένοι, τὸ δὲ παλαιὸν ἁπάσης τῆς Ἑλλάδος προδόται καταστάντες, αὐτοὶ μὲν ὑπὲρ οὕτως ἑκουσίων σίων καὶ μεγάλων ἀδικημάτων συγγνώμης τυχεῖν ἠξιώθησαν, ἡμῖν δ' ὑπὲρ ὧν ἠναγκάσθημεν, οὐδεμίαν ἔχειν οἴονται δεῖν, ἀλλὰ τολμῶσιν ὄντες Θηβαῖοι λακωνισμὸν ἑτέροις ὀνειδίζειν, οὓς πάντες ἴσμεν πλεῖστον χρόνον Λακεδαιμονίοις δεδουλευκότας καὶ προθυμότερον ὑπὲρ τῆς ἐκείνων ἀρχῆς τῆς αὑτῶν σωτηρίας πεπολεμηκότας. (31) Ποίας γὰρ εἰσβολῆς ἀπελείφθησαν τῶν εἰς ταύτην τὴν χώραν γεγενημένων; τίνων οὐκ ἐχθίους ὑμῖν καὶ δυσμενέστεροι διετέλεσαν ὄντες; Οὐκ ἐν τῷ Λεκελεικῷ πολέμῳ πλειόνων αἴτιοι κακῶν ἐγένοντο τῶν ἄλλων τῶν συνεισβαλόντων; Οὐ δυστυχησάντων ὑμῶν μόνοι τῶν συμμάχων ἔθεντο τὴν ψῆφον, ὡς χρὴ τήν τε πόλιν ἐξανδραποδίσασθαι καὶ τὴν χώραν ἀνεῖναι μηλόβοτον ὥσπερ τὸ Κρισαῖον πεδίον; (32) Ὥστ' εἰ Λακεδαιμόνιοι τὴν αὐτὴν γνώμην ἔσχον Θηβαίοις, οὐδὲν ἂν ἐκώλυε τοὺς ἅπασι τοῖς Ἕλλησιν αἰτίους τῆς σωτηρίας γενομένους αὐτοὺς ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων ἐξανδραποδισθῆναι καὶ ταῖς μεγίσταις συμφοραῖς περιπεσεῖν. Καίτοι τίνα τηλικαύτην εὐεργεσίαν ἔχοιεν ἂν εἰπεῖν, ἥτις ἱκανὴ γενήσεται διαλῦσαι τὴν ἔχθραν τὴν ἐκ τούτων δικαίως ἂν ὑπάρχουσαν πρὸς αὐτούς; (33) Τούτοις μὲν οὖν οὐδεὶς λόγος ὑπολείπεται τηλικαῦτα τὸ μέγεθος ἐξημαρτηκόσι, τοῖς δὲ συναγορεύειν βουλομένοις ἐκεῖνος μόνος, ὡς νῦν μὲν Βοιωτία προπολεμεῖ τῆς ὑμετέρας χώρας, ἢν δὲ διαλύσησθε τὴν πρὸς τούτους φιλίαν, ἀσύμφορα τοῖς συμμάχοις διαπράξεσθε· μεγάλην γὰρ ἔσεσθαι τὴν ῥοπήν, εἰ μετὰ Λακεδαιμονίων τούτων γενήσεται πόλις. (34) Ἐγὼ δ' οὔτε τοῖς συμμάχοις ἡγοῦμαι λυσιτελεῖν τοὺς ἀσθενεστέρους τοῖς κρείττοσι δουλεύειν, καὶ γὰρ τὸν παρελθόντα χρόνον ὑπὲρ τούτων ἐπολεμήσαμεν, οὔτε Θηβαίους εἰς τοῦτο μανίας ἥξειν ὥστ' ἀποστάντας τῆς συμμαχίας Λακεδαιμονίοις ἐνδώσειν τὴν πόλιν, οὐχ ὡς πιστεύων τοῖς τούτων ἤθεσιν, ἀλλ' οἶδ' ὅτι γιγνώσκουσιν ὡς δυοῖν θάτερον ἀναγκαῖόν ἐστιν αὐτοῖς, μένοντας ἀποθνῄσκειν καὶ πάσχειν οἷά περ ἐποίησαν, φεύγοντας ἀπορεῖν καὶ τῶν ἐλπίδων ἁπασῶν ἐστερῆσθαι. (35) Πότερα γὰρ τὰ πρὸς τοὺς πολίτας αὐτοῖς ἔχει καλῶς, ὧν τοὺς μὲν ἀποκτείναντες, τοὺς δ' ἐκ τῆς πόλεως ἐκβαλόντες διηρπάκασι τὰς οὐσίας, τὰ πρὸς τοὺς ἄλλους Βοιωτούς, ὧν οὐκ ἄρχειν μόνον ἀδίκως ἐπιχειροῦσιν, ἀλλὰ τῶν μὲν τὰ τείχη κατεσκάφασι, τῶν δὲ καὶ τὴν χώραν ἀπεστερήκασιν; (36) Ἀλλὰ μὴν οὐδ' ἐπὶ τὴν ὑμετέραν πόλιν οἷόν τ' αὐτοῖς ἐπανελθεῖν ἐστίν, ἣν οὕτω συνεχῶς φανήσονται προδιδόντες. Ὥστ' οὐκ ἔστιν ὅπως βουλήσονται πρὸς ὑμᾶς ὑπὲρ τῆς ἀλλοτρίας διενεχθέντες τὴν αὑτῶν πόλιν οὕτως εἰκῇ καὶ προδήλως ἀποβαλεῖν, ἀλλὰ πολὺ κοσμιώτερον διακείσονται πρὸς ἁπάσας τὰς πράξεις, καὶ τοσούτῳ πλείω ποιήσονται θεραπείαν ὑμῶν, ὅσῳ περ ἂν μᾶλλον περὶ σφῶν αὐτῶν δεδίωσιν. (37) Ἐπεδείξαντο δ' ὑμῖν ὡς χρὴ τῇ φύσει χρῆσθαι τῇ τούτων ἐξ ὧν ἔπραξαν περὶ Ὠρωπόν· ὅτε μὲν γὰρ ἐξουσίαν ἤλπισαν αὑτοῖς ἔσεσθαι ποιεῖν, τι ἂν βουληθῶσιν, οὐχ ὡς συμμάχοις ὑμῖν προσηνέχθησαν, ἀλλ' ἅπερ ἂν εἰς τοὺς πολεμιωτάτους ἐξαμαρτεῖν ἐτόλμησαν· ἐπειδὴ δ' ἐκσπόνδους αὐτοὺς ἀντὶ τούτων ἐψηφίσασθε ποιῆσαι, παυσάμενοι τῶν φρονημάτων ἦλθον ὡς ὑμᾶς ταπεινότερον διατεθέντες νῦν ἡμεῖς τυγχάνομεν ἔχοντες. (38) Ὥστ' ἤν τινες ὑμᾶς ἐκφοβῶσι τῶν ῥητόρων ὡς κίνδυνός ἐστι, μὴ μεταβάλωνται καὶ γένωνται μετὰ τῶν πολεμίων, οὐ χρὴ πιστεύειν· τοιαῦται γὰρ αὐτοὺς ἀνάγκαι κατειλήφασιν, ὥστε πολὺ ἂν θᾶττον τὴν ὑμετέραν ἀρχὴν τὴν Λακεδαιμονίων συμμαχίαν ὑπομείναιεν. (39) Εἰ δ' οὖν καὶ τἀναντία μέλλοιεν ἅπαντα πράξειν, οὐδ' οὕτως ἡγοῦμαι προσήκειν ὑμῖν τῆς Θηβαίων πόλεως πλείω ποιήσασθαι λόγον τῶν ὅρκων καὶ τῶν συνθηκῶν, ἐνθυμουμένους πρῶτον μὲν ὡς οὐ τοὺς κινδύνους, ἀλλὰ τὰς ἀδοξίας καὶ τὰς αἰσχύνας φοβεῖσθαι πάτριον ὑμῖν ἐστιν, ἔπειθ' ὅτι συμβαίνει κρατεῖν ἐν τοῖς πολέμοις οὐ τοὺς βίᾳ τὰς πόλεις καταστρεφομένους, ἀλλὰ τοὺς ὁσιώτερον καὶ πραότερον τὴν Ἑλλάδα διοικοῦντας. [30] 13. Et ce sont pourtant ces hommes qui, de nos jours, ont été pour votre ville tels que nous venons de le dire, qui autrefois ont trahi toute la Grèce; ce sont eux qui, après avoir obtenu le pardon de tant de forfaits énormes et volontaires, prétendent que nous ne devons trouver aucune indulgence pour une faute que la nécessité seule nous a forcés de commettre ; ce sont eux qui osent, quand ils sont Thébains, accuser avec injure les autres peuples d'être dévoués au parti de Lacédémone, eux qui, nous le savons tous, courbés, presque à toutes les époques, sous le joug de Sparte, ont combattu pour sa puissance avec plus d'ardeur que pour leur propre salut. A quelle attaque dirigée contre votre pays ont-ils manqué de prendre part ? (31) Quels sont, parmi vos ennemis, ceux qu'ils n'ont pas dépasses dans leur inimitié, dans leur persévérance à vous nuire? Ne vous ont-ils pas fait plus de mal, dans la guerre de Décélie, que tous ceux qui envahissaient avec eux le territoire de l'Attique? Et quand la fortune vous fut contraire, seuls, entre tous les alliés, n'ont-ils pas donné leur suffrage pour que votre ville fût réduite en servitude, et votre pays livré, comme la plaine de Crissa, à la pâture des troupeaux? (32) De telle sorte que, si les Lacédémoniens eussent été animés des mêmes sentiments que les Thébains, rien n'aurait empêché que les auteurs du salut de toute la Grèce ne fussent réduits en esclavage par les Grecs, et victimes des plus affreux désastres. Quel bienfait, je le demande, pourraient-ils invoquer, qui fût capable d'effacer la haine dont ils sont justement l'objet? (33) 14. Il ne reste donc aucune excuse pour des hommes chargés de si grands forfaits, et, quant à ceux qui veulent prendre leur défense, ils ne peuvent faire valoir qu'une seule raison : c'est que, la Béotie formant aujourd'hui un véritable rempart pour l'Attique, vous agirez contre l'intérêt de vos alliés en rompant votre alliance avec Thèbes, attendu que cette ville apportera un grand poids dans la balance le jour où elle se réunira avec Lacédémone. 15. Pour moi, je suis loin d'admettre comme utile pour les alliés que les plus faibles subissent le joug des plus forts (et nous avons autrefois combattu pour qu'il n'en fût pas ainsi) ; je ne puis croire les Thébains susceptibles d'un tel excès de folie qu'après s'être séparés de votre alliance, ils remettent leur ville entre les mains des Lacédémoniens ; non pas que j'aie confiance dans leur loyauté, mais parce qu'ils savent qu'ils se réduiraient à l'alternative de périr en restant dans leur ville et de souffrir des maux semblables à ceux qu'ils ont fait souffrir aux autres, ou de fuir leur patrie pour vivre dans la misère, privés de toute espérance. (35) Que pourraient-ils attendre de favorable, soit de la part de leurs concitoyens, quand ils ont immolé les uns et chassé les autres de leur ville après les avoir dépouillés de leur fortune, soit du reste des Béotiens, qu'ils entreprennent injustement de dominer après avoir détruit les remparts d'une partie d'entre eux et enlevé aux autres leur territoire? (36) Ils n'auront même pas la faculté de revenir vers votre ville après l'avoir aussi constamment trahie. Il est donc impossible qu'ils veuillent, se séparant de vous au sujet d'une ville étrangère, risquer le sort de leur patrie avec une si évidente témérité, et ils seront d'autant plus traitables, d'autant plus empressés à vous servir dans toutes les circonstances, qu'ils craindront davantage pour leur salut. (37) Ils vous ont montré d'ailleurs, dans la conduite qu'ils ont tenue à l'égard d'Orope, comment vous devez agir avec des hommes de leur nature. Lorsqu'ils avaient l'espoir de faire impunément tout ce qu'ils voudraient, ils ne vous traitaient pas comme des alliés : ils osaient, dans leur insolence, agir relativement à vous comme à l'égard des ennemis les plus acharnés ; et lorsque, pour les punir, vous avez décidé qu'ils seraient exclus des traités, imposant alors silence à leur orgueil, ils se sont présentés devant vous dans une attitude plus humiliée que celle où nous sommes maintenant. (38) Si donc quelques-uns de vos orateurs cherchent à vous effrayer, en vous disant qu'il est à craindre que les Thébains, changeant d'alliance, s'unissent à vos ennemis, refusez-leur votre confiance ; car de telles nécessités les pressent aujourd'hui, qu'ils subiraient plutôt votre domination que l'alliance de Lacédémone. (39) 16. Et si pourtant on pouvait supposer qu'ils dussent agir autrement, même alors je ne croirais pas qu'il vous convînt d'avoir plus d'égard pour la ville de Thèbes que pour les serments et les traités. Rappelez-vous que la crainte, non des dangers, mais de l'infamie et de la honte est pour vous un sentiment héréditaire, et que le résultat des succès de la guerre est le partage, non pas de ceux qui renversent les villes par la violence, mais de ceux qui administrent les intérêts de la Grèce avec le plus de piété et de douceur.


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Dernière mise à jour : 16/10/2008