HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Éloge d'Hélène (texte complet)

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[20] καὶ τοσαύτην χάριν ἔσχε Πειρίθῳ τῷ μετασχόντι τῆς ἁρπαγῆς, ὥστε βουληθέντος αὐτοῦ μνηστεῦσαι Κόρην τὴν Διὸς καὶ Δήμητρος, καὶ παρακαλοῦντος ἐπὶ τὴν εἰς Ἅιδου κατάβασιν, ἐπειδὴ συμβουλεύων οὐχ οἷός τ' ἦν ἀποτρέπειν, προδήλου τῆς συμφορᾶς οὔσης ὅμως αὐτῷ συνηκολούθησε, νομίζων ὀφείλειν τοῦτον τὸν ἔρανον, μηδενὸς ἀποστῆναι τῶν ὑπὸ Πειρίθου προσταχθέντων ἀνθ' ὧν ἐκεῖνος αὐτῷ συνεκινδύνευσεν. (21) Εἰ μὲν οὖν ταῦτα πράξας εἷς ἦν τῶν τυχόντων ἀλλὰ μὴ τῶν πολὺ διενεγκόντων, οὐκ ἄν πω δῆλος ἦν λόγος, πότερον Ἑλένης ἔπαινος κατηγορία Θησέως ἐστίν· νῦν δὲ τῶν μὲν ἄλλων τῶν εὐδοκιμησάντων εὑρήσομεν τὸν μὲν ἀνδρίας, τὸν δὲ σοφίας, τὸν δ' ἄλλου τινὸς τῶν τοιούτων μερῶν ἀπεστερημένον, τοῦτον δὲ μόνον οὐδ' ἑνὸς ἐνδεᾶ γενόμενον, ἀλλὰ παντελῆ τὴν ἀρετὴν κτησάμενον. (22) Δοκεῖ δέ μοι πρέπειν περὶ αὐτοῦ καὶ διὰ μακροτέρων εἰπεῖν· ἡγοῦμαι γὰρ ταύτην μεγίστην εἶναι πίστιν τοῖς βουλομένοις Ἑλένην ἐπαινεῖν, ἢν ἐπιδείξωμεν τοὺς ἀγαπήσαντας καὶ θαυμάσαντας ἐκείνην αὐτοὺς τῶν ἄλλων θαυμαστοτέρους ὄντας. Ὅσα μὲν γὰρ ἐφ' ἡμῶν γέγονεν, εἰκότως ἂν ταῖς δόξαις ταῖς ἡμετέραις αὐτῶν διακρίνοιμεν, περὶ δὲ τῶν οὕτω παλαιῶν προσήκει τοῖς κατ' ἐκεῖνον τὸν χρόνον εὖ φρονήσασιν ὁμονοοῦντας ἡμᾶς φαίνεσθαι. (23) Κάλλιστον μὲν οὖν ἔχω περὶ Θησέως τοῦτ' εἰπεῖν, ὅτι κατὰ τὸν αὐτὸν χρόνον Ἡρακλεῖ γενόμενος ἐνάμιλλον τὴν αὑτοῦ δόξαν πρὸς τὴν ἐκείνου κατέστησεν. Οὐ γὰρ μόνον τοῖς ὅπλοις ἐκοσμήσαντο παραπλησίοις, ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐπιτηδεύμασιν ἐχρήσαντο τοῖς αὐτοῖς, πρέποντα τῇ συγγενείᾳ ποιοῦντες. Ἐξ ἀδελφῶν γὰρ γεγονότες, μὲν ἐκ Διός, δ' ἐκ Ποσειδῶνος, ἀδελφὰς καὶ τὰς ἐπιθυμίας ἔσχον. Μόνοι γὰρ οὗτοι τῶν προγεγενημένων ὑπὲρ τοῦ βίου τοῦ τῶν ἀνθρώπων ἀθληταὶ κατέστησαν. Συνέβη δὲ τὸν μὲν ὀνομαστοτέρους καὶ μείζους, (24) τὸν δ' ὠφελιμωτέρους καὶ τοῖς Ἕλλησιν οἰκειοτέρους ποιήσασθαι τοὺς κινδύνους. Τῷ μὲν γὰρ Εὐρυσθεὺς προσέταττε τάς τε βοῦς τὰς ἐκ τῆς Ἐρυθείας ἀγαγεῖν καὶ τὰ μῆλα τὰ τῶν Ἑσπερίδων ἐνεγκεῖν καὶ τὸν Κέρβερον ἀναγαγεῖν καὶ τοιούτους ἄλλους πόνους, ἐξ ὧν ἤμελλεν οὐ τοὺς ἄλλους ὠφελήσειν ἀλλ' αὐτὸς κινδυνεύσειν· (25) δ' αὐτὸς αὑτοῦ κύριος ὢν τούτους προῃρεῖτο τῶν ἀγώνων ἐξ ὧν ἤμελλεν τῶν Ἑλλήνων τῆς αὑτοῦ πατρίδος εὐεργέτης γενήσεσθαι. Καὶ τόν τε ταῦρον τὸν ἀνεθέντα μὲν ὑπὸ Ποσειδῶνος, τὴν δὲ χώραν λυμαινόμενον, ὃν πάντες οὐκ ἐτόλμων ὑπομένειν, μόνος χειρωσάμενος μεγάλου φόβου καὶ πολλῆς ἀπορίας τοὺς οἰκοῦντας τὴν πόλιν ἀπήλλαξεν· (26) καὶ μετὰ ταῦτα Λαπίθαις σύμμαχος γενόμενος, στρατευσάμενος ἐπὶ Κενταύρους τοὺς διφυεῖς, οἳ καὶ τάχει καὶ ῥώμῃ καὶ τόλμῃ διενεγκόντες τὰς μὲν ἐπόρθουν, τὰς δ' ἤμελλον, ταῖς δ' ἠπείλουν τῶν πόλεων, τούτους μάχῃ νικήσας εὐθὺς μὲν αὐτῶν τὴν ὕβριν ἔπαυσεν, οὐ πολλῷ δ' ὕστερον τὸ γένος ἐξ ἀνθρώπων ἠφάνισεν. (27) Περὶ δὲ τοὺς αὐτοὺς χρόνους τὸ τέρας τὸ τραφὲν μὲν ἐν Κρήτῃ, γενόμενον δ' ἐκ Πασιφάης τῆς Ἡλίου θυγατρός, κατὰ μαντείαν δασμὸν τῆς πόλεως δὶς ἑπτὰ παῖδας ἀποστελλούσης, ἰδὼν αὐτοὺς ἀγομένους καὶ πανδημεὶ προπεμπομένους ἐπὶ θάνατον ἄνομον καὶ προῦπτον καὶ πενθουμένους ἔτι ζῶντας, οὕτως ἠγανάκτησεν ὥσθ' ἡγήσατο κρεῖττον εἶναι τεθνάναι μᾶλλον ζῆν ἄρχων τῆς πόλεως τῆς οὕτως οἰκτρὸν τοῖς ἐχθροῖς φόρον ὑποτελεῖν ἠναγκασμένης. (28) Σύμπλους δὲ γενόμενος, καὶ κρατήσας φύσεως ἐξ ἀνδρὸς μὲν καὶ ταύρου μεμιγμένης, τὴν δ' ἰσχὺν ἐχούσης οἵαν προσήκει τὴν ἐκ τοιούτων σωμάτων συγκειμένην, τοὺς μὲν παῖδας διασώσας τοῖς γονεῦσιν ἀπέδωκε, τὴν δὲ πόλιν οὕτως ἀνόμου καὶ δεινοῦ καὶ δυσαπαλλάκτου προστάγματος ἠλευθέρωσεν. (29) Ἀπορῶ δ' τι χρήσωμαι τοῖς ἐπιλοίποις· ἐπιστὰς γὰρ ἐπὶ τὰ Θησέως ἔργα καὶ λέγειν ἀρξάμενος περὶ αὐτῶν ὀκνῶ μὲν μεταξὺ παύσασθαι καὶ παραλιπεῖν τήν τε Σκίρωνος καὶ Κερκύονος καὶ τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων παρανομίαν, πρὸς οὓς ἀνταγωνιστὴς γενόμενος ἐκεῖνος πολλῶν καὶ μεγάλων συμφορῶν τοὺς Ἕλληνας ἀπήλλαξεν, αἰσθάνομαι δ' ἐμαυτὸν ἔξω φερόμενον τῶν καιρῶν καὶ δέδοικα μή τισι δόξω περὶ τούτου μᾶλλον σπουδάζειν περὶ ἧς τὴν ἀρχὴν ὑπεθέμην. [20] et la reconnaissance qu'il éprouva pour Pirithoüs, qui lui avait prêté son appui dans cet enlèvement, fut si grande que, celui-ci aspirant à la possession de Proserpine, fille de Jupiter et de Cérès, et lui ayant demandé de l'accompagner dans sa descente aux enfers, Thésée, après avoir fait de vains efforts pour l'en détourner par ses conseils, le suivit malgré l'évidence du danger, croyant devoir à Pirithoûs, comme prix des périls qu'il avait bravés pour lui, de ne refuser aucune de ses demandes. (21) 11. Si l'homme qui a fait de telles choses était un homme du vulgaire, et s'il n'avait pas montré une incontestable supériorité, on se demanderait, peut-être, si ce discours présente l'éloge d'Hélène ou l'accusation de Thésée; mais, parmi tous ceux qui se sont illustrés, nous trouvons que l'un a manqué de force, qu'un autre a manqué de prudence, un autre de quelque autre qualité, tandis que Thésée n'a été privé d'aucune et a ainsi possédé une vertu complète. (22) Il me semble donc convenable de m'exprimer à son égard avec plus d'étendue; car je crois que le moyen le plus sur d'inspirer de la confiance à ceux qui veulent louer Hélène, est de montrer que les hommes qui l'ont aimée et admirée étaient des hommes dignes de plus d'admiration que les autres. 12. Pour juger les événements arrivés de notre temps, il est naturel de prendre nos propres sentiments pour guides; mais, lorsqu'il s'agit de faits qui remontent à une aussi haute antiquité , il est nécessaire que l'on nous voie en harmonie avec les sages qui ont vécu à cette époque. (23) Ce que je puis dire de plus glorieux pour Thésée, c'est qu'étant né dans le même temps qu'Hercule, il s'est créé une renommée qui rivalise avec celle de ce héros. Non seulement on les vit l'un et l'autre se revêtir d'armes semblables, mais aussi se consacrer aux mêmes travaux; et en cela ils agissaient d'une manière qui convenait à leur commune origine. Fils de deux frères, l'un de Jupiter, l'autre de Neptune, leurs inclinations présentaient une véritable fraternité. Seuls, en effet, dans toute l'antiquité, ils se sont constitués les défenseurs de la vie des hommes. 13. Il arriva toutefois que l'un dut braver des périls plus grands, plus glorieux, (24) l'autre des dangers plus utiles, plus spécialement liés aux destinées de la Grèce. Eurysthée ordonna à Hercule de conduire devant lui les taureaux d'Erythée, de lui apporter les pommes du jardin des Hespérides, de lui amener Cerbère, et il lui imposa divers travaux de la même nature, qui, sans utilité pour les autres, devaient l'exposer aux plus grands dangers; (25) Thésée, maître de lui-même, choisit, entre tous les périls, ceux qui devaient montrer en lui le bienfaiteur de la Grèce ou de sa patrie. Il attaqua le taureau envoyé par Neptune, qui ravageait l'Attique; les populations réunies n'osaient lutter contre ce formidable ennemi : Thésée, seul, le terrassa et délivra les habitants de son pays d'une immense terreur et des plus cruelles anxiétés. (26) Ayant ensuite fait alliance avec la nation des Lapithes, il marcha contre les Centaures, monstres à la double nature, également redoutables par leur rapidité à la course, leur force et leur audace; ils avaient saccagé une partie des villes grecques, se préparaient à en attaquer d'autres, et les menaçaient toutes d'une entière destruction. Thésée, les ayant vaincus dans un combat, mit immédiatement un terme à leur insolence, et fit bientôt disparaître leur race de la surface la terre. (27) Vers le même temps, le monstre nourri dans la Crète, né de Pasiphaé, fille du Soleil, devait recevoir le tribut de deux fois sept jeunes enfants, qu'Athènes lui envoyait pour obéir à l'oracle. Thésée , voyant les victimes, accompagnées par le peuple entier, s'avancer vers une mort injuste, inévitable, et assister pleines de vie aux larmes que leur mort faisait répandre, se sentit enflammé d'une telle indignation qu'il préféra mourir, plutôt que de vivre et de régner sur une ville condamnée à payer à ses ennemis un si déplorable tribut. Il monte avec les victimes sur le vaisseau; (28) il fait voile vers la Crète; et, vainqueur de cette nature mêlée de l'homme et du taureau , qui réunissait en elle la double force inhérente à cette double origine, il rend à leurs parents les enfants qu'il a sauvés, et délivre sa patrie d'une servitude si injuste, si barbare, si difficile à faire cesser. (29) 14. Ici, j'éprouve une sorte d'incertitude sur le parti que je dois prendre relativement à la suite de mon discours : je viens de parler des hauts faits de Thésée, et j'ai commencé à exprimer mon opinion à leur égard ; maintenant j'hésite à m'arrêter, et à passer sous silence la scélératesse de Sciron , de Cercyon et des autres brigands de la même nature, contre lesquels Thésée a signalé son courage, en délivrant la Grèce des plus affreuses calamités : d'un autre côté, je sens que je suis entraîné en dehors de mon sujet, et je crains de paraître aux jeux de quelques hommes plus occupé de Thésée que de celle que j'ai présentée d'abord comme le sujet de mon discours.


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Dernière mise à jour : 16/10/2008