HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Éloge d'Évagoras (texte complet)

Paragraphes 10-19

  Paragraphes 10-19

[10] τοῖς δὲ περὶ τοὺς λόγους οὐδὲν ἔξεστι τῶν τοιούτων, ἀλλ' ἀποτόμως καὶ τῶν ὀνομάτων τοῖς πολιτικοῖς μόνον καὶ τῶν ἐνθυμημάτων τοῖς περὶ αὐτὰς τὰς πράξεις ἀναγκαῖόν ἐστι χρῆσθαι. Πρὸς δὲ τούτοις οἱ μὲν μετὰ μέτρων καὶ ῥυθμῶν ἅπαντα ποιοῦσιν, οἱ δ' οὐδενὸς τούτων κοινωνοῦσιν· τοσαύτην ἔχει χάριν, ὥστ' ἂν καὶ τῇ λέξει καὶ τοῖς ἐνθυμήμασιν ἔχῃ κακῶς, ὅμως αὐταῖς ταῖς εὐρυθμίαις καὶ ταῖς συμμετρίαις ψυχαγωγοῦσι τοὺς ἀκούοντας. (11) Γνοίη δ' ἄν τις ἐκεῖθεν τὴν δύναμιν αὐτῶν· ἢν γάρ τις τῶν ποιημάτων τῶν εὐδοκιμούντων τὰ μὲν ὀνόματα καὶ τὰς διανοίας καταλίπῃ, τὸ δὲ μέτρον διαλύσῃ, φανήσεται πολὺ καταδεέστερα τῆς δόξης ἧς νῦν ἔχομεν περὶ αὐτῶν. Ὅμως δὲ καίπερ τοσοῦτον πλεονεκτούσης τῆς ποιήσεως, οὐκ ὀκνητέον, ἀλλ' ἀποπειρατέον τῶν λόγων ἐστίν, εἰ καὶ τοῦτο δυνήσονται, τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας εὐλογεῖν μηδὲν χεῖρον τῶν ἐν ταῖς ᾠδαῖς καὶ τοῖς μέτροις ἐγκωμιαζόντων. (12) Πρῶτον μὲν οὖν περὶ τῆς φύσεως τῆς Εὐαγόρου, καὶ τίνων ἦν ἀπόγονος, εἰ καὶ πολλοὶ προεπίστανται, δοκεῖ μοι πρέπειν κἀμὲ τῶν ἄλλων ἕνεκα διελθεῖν περὶ αὐτῶν, ἵνα πάντες εἰδῶσιν ὅτι καλλίστων αὐτῷ καὶ μεγίστων παραδειγμάτων καταλειφθέντων οὐδὲν καταδεέστερον αὑτὸν ἐκείνων παρέσχεν. (13) Ὁμολογεῖται μὲν γὰρ τοὺς ἀπὸ Διὸς εὐγενεστάτους τῶν ἡμιθέων εἶναι, τούτων δ' αὐτῶν οὐκ ἔστιν ὅστις οὐκ ἂν Αἰακίδας προκρίνειεν· ἐν μὲν γὰρ τοῖς ἄλλοις γένεσιν εὑρήσομεν τοὺς μὲν ὑπερβάλλοντας, τοὺς δὲ καταδεεστέρους ὄντας, οὗτοι δ' ἅπαντες ὀνομαστότατοι τῶν καθ' αὑτοὺς γεγόνασιν. (14) Τοῦτο μὲν γὰρ Αἰακὸς Διὸς μὲν ἔκγονος, τοῦ δὲ γένους τοῦ Τευκριδῶν πρόγονος, τοσοῦτον διήνεγκεν ὥστε γενομένων αὐχμῶν ἐν τοῖς Ἕλλησι καὶ πολλῶν ἀνθρώπων διαφθαρέντων, ἐπειδὴ τὸ μέγεθος τῆς συμφορᾶς ὑπερέβαλλεν, ἦλθον οἱ προεστῶτες τῶν πόλεων ἱκετεύοντες αὐτόν, νομίζοντες διὰ τῆς συγγενείας καὶ τῆς εὐσεβείας τῆς ἐκείνου τάχιστ' ἂν εὑρέσθαι παρὰ τῶν θεῶν τῶν παρόντων κακῶν ἀπαλλαγήν. (15) Σωθέντες δὲ καὶ τυχόντες ὧν ἐδεήθησαν, ἱερὸν ἐν Αἰγίνῃ κατεστήσαντο κοινὸν τῶν Ἑλλήνων, οὗπερ ἐκεῖνος ἐποιήσατο τὴν εὐχήν. Καὶ κατ' ἐκεῖνόν τε τὸν χρόνον ἕως ἦν μετ' ἀνθρώπων, μετὰ καλλίστης ὢν δόξης διετέλεσεν· ἐπειδή τε μετήλλαξε τὸν βίον, λέγεται παρὰ Πλούτωνι καὶ Κόρῃ μεγίστας τιμὰς ἔχων παρεδρεύειν ἐκείνοις. (16) Τούτου δὲ παῖδες ἦσαν Τελαμὼν καὶ Πηλεύς, ὧν μὲν ἕτερος μεθ' Ἡρακλέους ἐπὶ Λαομέδοντα στρατευσάμενος ἀριστείων ἠξιώθη, Πηλεὺς δ' ἔν τε τῇ μάχῃ τῇ πρὸς Κενταύρους ἀριστεύσας καὶ κατὰ πολλοὺς ἄλλους κινδύνους εὐδοκιμήσας Θέτιδι τῇ Νηρέως, θνητὸς ὢν ἀθανάτῃ, συνῴκησε, καὶ μόνου τούτου φασὶ τῶν προγεγενημένων ὑπὸ θεῶν ἐν τοῖς γάμοις ὑμέναιον ᾀσθῆναι. (17) Τούτοιν δ' ἑκατέρου, Τελαμῶνος μὲν Αἴας καὶ Τεῦκρος ἐγενέσθην, Πηλέως δ' Ἀχιλλεύς, οἳ μέγιστον καὶ σαφέστατον ἔλεγχον ἔδοσαν τῆς αὑτῶν ἀρετῆς· οὐ γὰρ ἐν ταῖς αὑτῶν πόλεσι μόνον ἐπρώτευσαν, οὐδ' ἐν τοῖς τόποις ἐν οἷς κατῴκουν, ἀλλὰ στρατείας τοῖς Ἕλλησιν ἐπὶ τοὺς βαρβάρους γενομένης, καὶ πολλῶν μὲν ἑκατέρων ἀθροισθέντων, (18) οὐδενὸς δὲ τῶν ὀνομαστῶν ἀπολειφθέντος, ἐν τούτοις τοῖς κινδύνοις Ἀχιλλεὺς μὲν ἁπάντων διήνεγκεν. Αἴας δὲ μετ' ἐκεῖνον ἠρίστευσε, Τεῦκρος δὲ τῆς τε τούτων συγγενείας ἄξιος καὶ τῶν ἄλλων οὐδενὸς χείρων γενόμενος, ἐπειδὴ Τροίαν συνεξεῖλεν, ἀφικόμενος εἰς Κύπρον Σαλαμῖνατε κατῴκισεν, ὁμώνυμον ποιήσας τῆς πρότερον αὑτῷ πατρίδος οὔσης, καὶ τὸ γένος τὸ νῦν βασιλεῦον κατέλιπεν. (19) Τὰ μὲν οὖν ἐξ ἀρχῆς Εὐαγόρᾳ παρὰ τῶν προγόνων ὑπάρξαντα τηλικαῦτα τὸ μέγεθός ἐστιν. Τοῦτον δὲ τὸν τρόπον τῆς πόλεως κατοικισθείσης κατὰ μὲν ἀρχὰς οἱ γεγονότες ἀπὸ Τεύκρου τὴν βασιλείαν εἶχον, χρόνῳ δ' ὕστερον ἀφικόμενος ἐκ Φοινίκης ἀνὴρ φυγὰς καὶ πιστευθεὶς ὑπὸ τοῦ τότε βασιλεύοντος καὶ μεγάλας δυναστείας λαβὼν οὐ χάριν ἔσχε τούτων, [10] Les orateurs, au contraire, privés de toutes ces ressources, sont contraints de s'exprimer avec précision, d'employer uniquement des termes de la langue commune et des pensées qui ressortait du sujet. En outre, les poètes emploient constamment le rythme et la mesure, tandis que les orateurs ne participent à aucun de ces deux avantages, dont le charme est si attrayant que, quand bien même les pensées et les paroles offriraient quelque chose de défectueux, ils entraîneraient les auditeurs par le nombre et la cadence. (11) On peut, d'après ce que je vais dire, reconnaître la puissance de ces moyens. Si quelqu'un, dans les poèmes les plus renommés, conservant les mots et les pensées, essayait seulement de briser la mesure, il est certain que ces grands ouvrages paraîtraient fort au-dessous de l'idée que nous en avons. Mais quelque grands que puissent être les prestiges de la poésie, il ne faut pas perdre courage, il faut voir si les hommes distingués pour leur vertu ne peuvent pas être loués dans un discours éloquent, aussi bien que dans une poésie harmonieuse. (12) 4. Et d'abord, pour ce qui touche à l'origine d'Évagoras et aux ancêtres dont il était issu, encore que beaucoup d'hommes en soient instruits, je crois qu'il est convenable d'en parler ici, à cause de ceux qui les ignorent, et afin que tout le monde sache que les plus beaux et les plus nobles exemples lui ayant été laissés par ses ancêtres, il ne s'est montré inférieur à aucun d'eux. (13) On convient unanimement que, parmi les demi-dieux, les plus nobles sont les descendants de Jupiter, et il n'existe personne qui n'accorde, parmi ceux-ci, le premier rang aux Eacides. Dans toutes les autres races, on reconnaît que, si les uns sont des hommes supérieurs, les autres sont des hommes d'un mérite ordinaire, tandis que tous les Eacides ont été les hommes les plus renommés de leur temps. (14) 5. Eacus, fils de Jupiter, auteur de la race des Teucrides, fut tellement supérieur au reste des mortels, qu'une grande sécheresse ayant affligé la Grèce et fait périr une partie de ses habitants, les chefs des villes, lorsque la grandeur du fléau eut dépassé toutes les limites, se présentèrent comme suppliants devant lui, dans la confiance que l'affinité du sang, réunie à la piété, obtiendrait bientôt des dieux la fin de leurs misères. (15) Exaucés dans leurs vœux, ils bâtirent à Égine, au nom de tous les Grecs, un temple dans le lieu même où Eacus avait adressé sa prière aux immortels. A partir de cette époque, et tant qu'il resta parmi les hommes, Eacus continua de jouir de la plus haute renommée; et lorsqu'il eut quitté la vie, la tradition nous apprend qu'entouré des plus grands honneurs dans le palais de Pluton et de Proserpine, il a pris place près de ces divinités. (16) 6. Eacus eut pour fils Télamon et Pelée. Télamon, compagnon d'Hercule dans la guerre que ce dieu fit à Laomédon, obtint le prix de la valeur ; Pelée, après avoir signalé son courage dans le combat contre les Centaures, et s'être illustré dans un grand nombre d'autres dangers, s'unit à Thétis, fille de Nérée, et, mortel, devint l'époux d'une épouse immortelle ; enfin nous savons que pour lui seul, dans toute l'antiquité, les dieux, présidant à ses noces, firent retentir eux-mêmes le chant de l'hyménée. (17) 7. Télamon eut pour fils Ajax et Teucer; Pelée fut le père d'Achille; et tous les trois donnèrent les preuves les plus brillantes de leur courage. Mais ce n'était pas assez pour eux d'occuper le premier rang dans leur patrie et dans les lieux qu'ils habitaient : les Grecs ayant entrepris une expédition contre les Barbares, d'innombrables armées s'étant réunies des deux côtés, (18) et aucun homme de quelque renom n'étant resté dans ses foyers, Achille, dans ces luttes terribles, surpassa tous les héros; Ajax obtint le second rang; Teucer, digne de la noble origine qu'il partageait avec eux, ne se montra inférieur à aucun autre guerrier, et, après avoir contribué à la conquête de Troie, il se rendit dans l'île de Cypre, bâtit Salamine, qu'il appela du nom de sa première patrie, et fut l'auteur de la race qui y règne encore aujourd'hui. (19) 8. Telle a été, dans l'origine, la grandeur dont Évagoras fut redevable à ses ancêtres. Salamine ayant été fondée connue nous l'avons dit, les descendants de Teucer en furent les premiers rois. Dans la suite, un proscrit venu de la Phénicie, admis dans la confiance du prince qui régnait alors, obtint près de lui un grand crédit : mais, au lieu d'en éprouver de la reconnaissance,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2008