HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Discours sur le couple de chevaux (texte complet)

Paragraphes 30-39

  Paragraphes 30-39

[30] Καίτοι τί χρὴ τὸν τῶν μεγίστων ἐπαίνων ἄξιον; Οὐ μετὰ μὲν τῶν βελτίστων ἐκ τῆς πόλεως στρατευόμενον ἀριστείων ἀξιοῦσθαι, πρὸς δὲ τοὺς κρατίστους τῶν Ἑλλήνων ἀντιστρατηγοῦντ' ἐν ἅπασι τοῖς κινδύνοις αὐτῶν φαίνεσθαι περιγιγνόμενον; Ἐκεῖνος τοίνυν τῶν μὲν νέος ὢν ἔτυχε, τὰ δ' ἐπειδὴ πρεσβύτερος ἦν ἔπραξεν. <31> Μετὰ δὲ ταῦτα τὴν μητέρα τὴν ἐμὴν ἔγημεν· ἡγοῦμαι γὰρ καὶ ταύτην ἀριστεῖον αὐτὸν λαβεῖν. γὰρ πατὴρ αὐτῆς Ἱππόνικος, πλούτῳ μὲν πρῶτος ὢν τῶν Ἑλλήνων, γένει δ' οὐδενὸς ὕστερος τῶν πολιτῶν, τιμώμενος δὲ καὶ θαυμαζόμενος μάλιστα τῶν ἐφ' αὑτοῦ, μετὰ προικὸς δὲ πλείστης καὶ δόξης μεγίστης ἐκδιδοὺς τὴν θυγατέρα, καὶ τοῦ γάμου τυχεῖν εὐχομένων μὲν ἁπάντων, ἀξιούντων δὲ τῶν πρώτων, τὸν πατέρα τὸν ἐμὸν ἐξ ἁπάντων ἐκλεξάμενος κηδεστὴν ἐπεθύμησε ποιήσασθαι. <32> Περὶ δὲ τοὺς αὐτοὺς χρόνους ὁρῶν τὴν ἐν Ὀλυμπίᾳ πανήγυριν ὑπὸ πάντων ἀνθρώπων ἀγαπωμένην καὶ θαυμαξομένην, καὶ τοὺς Ἕλληνας ἐπίδειξιν ἐν αὐτῇ ποιουμένους πλούτου καὶ ῥώμης καὶ παιδεύσεως, καὶ τούς τ' ἀθλητὰς ζηλουμένους καὶ τὰς πόλεις ὀνομαστὰς γιγνομένας τὰς τῶν νικώντων, καὶ πρὸς τούτοις ἡγούμενος τὰς μὲν ἐνθάδε λῃτουργίας ὑπὲρ τῶν ἰδίων πρὸς τοὺς πολίτας εἶναι, τὰς δ' εἰς ἐκείνην τὴν πανήγυριν ὑπὲρ τῆς πόλεως εἰς ἅπασαν τὴν Ἑλλάδα γίγνεσθαι, <33> ταῦτα διανοηθείς, οὐδενὸς ἀφυέστερος οὐδ' ἀρρωστότερος τῷ σώματι γενόμενος τοὺς μὲν γυμνικοὺς ἀγῶνας ὑπερεῖδεν, εἰδὼς ἐνίους τῶν ἀθλητῶν καὶ κακῶς γεγονότας καὶ μικρὰς πόλεις οἰκοῦντας καὶ ταπεινῶς πεπαιδευμένους, ἱπποτροφεῖν δ' ἐπιχειρήσας, τῶν εὐδαιμονεστάτων ἔργον ἐστί, φαῦλος δ' οὐδεὶς ἂν ποιήσειεν, οὐ μόνον τοὺς ἀνταγωνιστὰς ἀλλὰ καὶ τοὺς πώποτε νικήσαντας ὑπερεβάλετο. <34> Ζεύγη γὰρ καθῆκε τοσαῦτα μὲν τὸν ἀριθμὸν ὅσοις οὐδ' αἱ μέγισται τῶν πόλεων ἠγωνίσαντο, τοιαῦτα δὲ τὴν ἀρετὴν ὥστε καὶ πρῶτος καὶ δεύτερος γενέσθαι καὶ τρίτος. Χωρὶς δὲ τούτων ἐν ταῖς θυσίαις καὶ ταῖς ἄλλαις ταῖς περὶ τὴν ἑορτὴν δαπάναις οὕτως ἀφειδῶς διέκειτο καὶ μεγαλοπρεπῶς ὥστε φαίνεσθαι τὰ κοινὰ τὰ τῶν ἄλλων ἐλάττω τῶν ἰδίων τῶν ἐκείνου. Κατέλυσε δὲ τὴν θεωρίαν, τὰς μὲν τῶν προτέρων εὐτυχίας μικρὰς πρὸς τὰς αὑτοῦ δόξαι ποιήσας, τοὺς δ' ἐφ' αὑτοῦ νικήσαντας παύσας ζηλουμένους, τοῖς δὲ μέλλουσιν ἱπποτροφεῖν οὐδεμίαν ὑπερβολὴν καταλιπών. <35> Περὶ δὲ τῶν ἐνθάδε χορηγιῶν καὶ γυμνασιαρχιῶν καὶ τριηραρχιῶν αἰσχύνομαι λέγειν· τοσοῦτον γὰρ ἐν τοῖς ἄλλοις διήνεγκεν, ὥσθ' οἱ μὲν ἐνδεεστέρως ἐκείνου λῃτουργήσαντες ἐκ τούτων σφᾶς αὐτοὺς ἐγκωμιάζουσιν, ὑπὲρ ἐκείνου δ' εἴ τις καὶ τῶν τηλικούτων χάριν ἀπαιτοίη, περὶ μικρῶν ἂν δόξειε τοὺς λόγους ποιεῖσθαι. <36> Πρὸς δὲ τὴν πολιτείαν, οὐδὲ γὰρ τοῦτο παραλειπτέον, ὥσπερ οὐδ' ἐκεῖνος αὐτῆς ἠμέλησεν, ἀλλὰ τοσούτῳ τῶν μάλιστ' εὐδοκιμησάντων ἀμείνων περὶ τὸν δῆμον γέγονεν, ὅσον τοὺς μὲν ἄλλους εὑρήσεθ' ὑπὲρ αὑτῶν στασιάσαντας, ἐκεῖνον δ' ὑπὲρ ὑμῶν κινδυνεύοντα. Οὐ γὰρ ἀπελαυνόμενος ἀπὸ τῆς ὀλιγαρχίας ἀλλὰ παρακαλούμενος ἦν δημοτικός· καὶ πολλάκις ἐκγενόμενον αὐτῷ μὴ μόνον μετ' ὀλίγων τῶν ἄλλων ἄρχειν ἀλλὰ καὶ τούτων αὐτῶν πλέον ἔχειν, οὐκ ἠθέλησεν, ἀλλ' εἵλεθ' ὑπὸ τῆς πόλεως ἀδικηθῆναι μᾶλλον τὴν πολιτείαν προδοῦναι. <37> Καὶ ταῦθ' ἕως μὲν συνεχῶς ἐδημοκρατεῖσθ' οὐδεὶς ἂν ὑμᾶς λέγων ἔπεισεν· νῦν δ' αἱ στάσεις αἱ γενόμεναι σαφῶς ἐπέδειξαν καὶ τοὺς δημοτικοὺς καὶ τοὺς ὀλιγαρχικοὺς καὶ τοὺς οὐδετέρων ἐπιθυμοῦντας καὶ τοὺς ἀμφοτέρων μετέχειν ἀξιοῦντας. Ἐν αἷς δὶς ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν τῶν ὑμετέρων ἐξέπεσεν· καὶ τὸ μὲν πρότερον, ἐπειδὴ τάχιστ' ἐκεῖνον ἐκποδὼν ἐποιήσαντο, τὸν δῆμον κατέλυσαν, τὸ δ' ὕστερον οὐκ ἔφθασαν ὑμᾶς καταδουλωσάμενοι, καὶ πρώτου τῶν πολιτῶν αὐτοῦ φυγὴν κατέγνωσαν· οὕτω σφόδρ' τε πόλις τῶν τοῦ πατρὸς κακῶν ἀπέλαυσε κἀκεῖνος τῶν τῆς πόλεως συμφορῶν ἐκοινώνησεν. <38> Καίτοι πολλοὶ τῶν πολιτῶν πρὸς αὐτὸν δυσκόλως εἶχον ὡς πρὸς τυραννεῖν ἐπιβουλεύοντα, οὐκ ἐκ τῶν ἔργων σκοποῦντες, ἀλλ' ἡγούμενοι τὸ μὲν πρᾶγμ' ὑπὸ πάντων ζηλοῦσθαι, δύνασθαι δ' ἂν ἐκεῖνον μάλιστα διαπράξασθαι. Διὸ καὶ δικαίως ἂν αὐτῷ πλείω χάριν ἔχοιτε, ὅτι τὴν μὲν αἰτίαν μόνος τῶν πολιτῶν ἄξιος ἦν ταύτην ἔχειν, τῆς δὲ πολιτείας ἴσον ᾤετο δεῖν καὶ τοῖς ἄλλοις μετεῖναι. <39> Διὰ δὲ τὸ πλῆθος τῶν ἐνόντων εἰπεῖν ὑπὲρ τοῦ πατρὸς ἀπορῶ, τίνος ἐν τῷ παρόντι πρέπει μνησθῆναι καὶ ποῖ' αὐτῶν χρὴ παραλιπεῖν· ἀεὶ γάρ μοι δοκεῖ μεῖζον εἶναι τὸ μήπω πεφρασμένον τῶν ἤδη πρὸς ὑμᾶς εἰρημένων. Ἐπεὶ καὶ τοῦθ' ἡγοῦμαι πᾶσιν εἶναι φανερὸν ὅτι τοῦτον ἀναγκαῖόν ἐστιν εὐνούστατον εἶναι ταῖς τῆς πόλεως εὐτυχίαις, ὅτῳ πλεῖστον μέρος καὶ τῶν ἀγαθῶν καὶ τῶν κακῶν μέτεστιν. [30] Par quels exploits, cependant, croit-on que doit se signaler celui qui aspire aux plus grandes récompenses? Ne doit-il pas mériter le prix de la valeur en combattant au milieu des plus braves? Ne doit-il pas, en luttant à la tête de nos armées contre les plus vaillants des Grecs, sortir vainqueur de tous les combats ? Eh bien ! mon père, dans sa jeunesse, a obtenu le premier de ces honneurs, et, plus avancé dans la vie, il a obtenu le second. <31> 13. C'est à la suite de ces événements qu'il épousa ma mère ; et je crois aussi voir en elle un prix offert à sa valeur. Hipponicus, le père de ma mère, était, par sa richesse, le premier des Grecs, et, par sa naissance, il n'était inférieur à aucun autre citoyen; il était le plus respecté, le plus admiré des hommes de son temps ; il donnait avec sa fille une dot immense, jointe à une noble renommée ; et c'est lorsque tous les Grecs aspiraient à cet hymen, c'est lorsque les partis les plus brillants rivalisaient pour obtenir la préférence, qu'Hipponicus choisit mon père entre tous, et voulut l'avoir pour gendre. <32> 14. Vers le même temps, mon père, voyant que la solennité d'Olympie excitait l'enthousiasme du monde entier; que les Grecs y déployaient avec ostentation leur opulence, leur force et l'élégance de leurs mœurs ; que, d'un autre côté, les athlètes étaient pour les villes un sujet de rivalité, et que celles qui avaient donné le jour aux vainqueurs acquéraient de la célébrité, comprit que les dépenses faites à Athènes au nom des particuliers n'avaient pour témoins que les citoyens de leur ville, tandis que celles qui se faisaient à Olympie au nom d'Athènes fixaient l'attention de toute la Grèce ; <33> mon père, dis-je, ayant apprécié ces considérations, bien qu'il ne le cédât à personne pour l'adresse et la force corporelles, dédaigna les luttes de la gymnastique, parce qu'il savait qu'une partie des athlètes étaient des hommes d'une origine obscure, sortis de villes sans importance, et privés d'éducation ; il entreprit d'élever des chevaux, privilège réservé à l'opulence, et auquel ne saurait prétendre un homme d'une situation inférieure ; et non seulement il surpassa ses rivaux, mais tous ceux qui, à une époque quelconque, avaient triomphé dans ces luttes. <34> Il présenta des couples de chevaux en tel nombre que, même les villes les plus puissantes ne pouvaient rivaliser avec lui, et doués d'une telle vigueur, qu'il remporta le premier, le second, le troisième prix. Ce n'est pas tout encore ; car, pour les sacrifices et les autres dépenses relatives à cette assemblée, sa magnificence et sa générosité furent si grandes que la fortune publique paraissait, chez les autres peuples, inférieure à sa fortune particulière. Enfin, il se retira de cette solennité après avoir fait paraître de peu de valeur, en comparaison des siens, les succès des vainqueurs précédents ; et, ayant découragé les rivalités de ceux qui avaient vaincu de son temps, il ne laissa désormais à ceux qui voudraient élever des chevaux aucun moyen de le surpasser. <35> J'éprouve quelque pudeur à rappeler ici et les chœurs, et les luttes gymnastiques, et les constructions de galères dont il a fait les frais; car il s'est montré tellement supérieur à tous, que ceux qui, dans l'accomplissement des mêmes devoirs, n'ont été vaincus que par lui, font de cette circonstance un texte pour les éloges qu'ils se donnent ; et que, si quelqu'un, réclamait de la reconnaissance pour des sacrifices de la même nature, il paraîtrait, à cause d'Alcibiade, exercer son éloquence sur des sujets de peu de valeur. <36> 15. Je ne dois pas non plus omettre ce qui touche au gouvernement de l'État, car mon père n'a pas négligé d'y donner ses soins ; et il a été, dans son dévouement pour le peuple, tellement supérieur aux hommes les plus renommés, que vous trouverez ceux-ci excitant des séditions dans leur propre intérêt, tandis que mon père a toujours bravé les dangers pour les vôtres. Et en effet ce n'est pas rejeté par l'oligarchie, mais lorsqu'il était appelé par elle, qu'il s'est déclaré pour le peuple ; et souvent, lorsqu'il était en son pouvoir, non seulement de partager le gouvernement avec un petit nombre d'hommes, mais de se placer à leur tête, il ne le voulut pas, et il préféra souffrir l'injustice, quand elle venait de sa patrie, plutôt que de trahir la République. <37> Cette vérité, tant que le gouvernement populaire s'est maintenu parmi vous, aucun de ceux qui vous l'ont dite n'a pu vous persuader; mais aujourd'hui les divisions qui sont survenues ont pu vous faire reconnaître avec évidence les hommes de la démocratie et les hommes de l'oligarchie, ceux qui ne veulent ni l'une ni l'autre, et ceux qui veulent un mélange des deux formes de gouvernement. Mon père, dans ces luttes, a succombé deux fois devant vos ennemis : dans la première, aussitôt qu'ils l'eurent écarté, ils abolirent le pouvoir populaire ; dans la seconde, ils ne vous eurent pas plutôt asservis, que, le premier entre tous les citoyens, ils le condamnèrent à l'exil ; tant il est vrai que notre ville a toujours recueilli le fruit des malheurs de mon père, et que mon père a toujours eu la part la plus grande dans les calamités de son pays. <38> Et cependant un grand nombre de citoyens étaient irrités contre lui, comme s'il eût aspiré à la tyrannie ; non qu'ils tinssent compte de ses actes, mais parce qu'ils considéraient d'un côté le pouvoir comme l'objet de l'ambition universelle, et que, de l'autre, ils reconnaissaient en lui l'homme réunissant au plus haut degré les conditions nécessaires pour s'en emparer. C'est pourquoi la justice vous ordonne d'avoir pour lui d'autant plus de reconnaissance, que, seul digne de faire naître un tel soupçon, il a voulu dans sa participation aux droits politiques demeurer l'égal des autres citoyens. <39> 16. Le grand nombre de choses que je pourrais dire encore à la louange de mon père me fait hésiter sur celles qu'il convient de rappeler en ce moment, et sur celles qu'il faut omettre : car ce qui n'a pas encore été dit me semble toujours avoir plus d'importance que ce qui a déjà été exposé devant vous. Je regarde comme évident pour tout le monde que l'homme le plus dévoué au bonheur de sa patrie est nécessairement celui qui a eu la plus grande part dans ses prospérités comme dans ses malheurs.


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Dernière mise à jour : 25/06/2009