HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Discours sur le couple de chevaux (texte complet)

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[20] Γενόμενος δὲ μεθ' ὑμῶν ἔπεισε μὲν Τισσαφέρνην μὴ παρέχειν χρήματα Λακεδαιμονίοις, ἔπαυσε δὲ τοὺς συμμάχους ὑμῶν ἀφισταμένους, διέδωκε δὲ παρ' αὑτοῦ μισθὸν τοῖς στρατιώταις, ἀπέδωκε δὲ τῷ δήμῳ τὴν πολιτείαν, διήλλαξε δὲ τοὺς πολίτας, ἀπέστρεψε δὲ τὰς ναῦς τὰς Φοινίσσας. <21> Καὶ μετὰ ταῦτα καθ' ἕκαστον μέν, ὅσας τριήρεις ἔλαβεν μάχας ἐνίκησεν πόλεις κατὰ κράτος εἷλεν λόγῳ πείσας φίλας ὑμῖν ἐποίησε, πολὺ ἂν ἔργον εἴη λέγειν· πλείστων δὲ κινδύνων τῇ πόλει κατ' ἐκεῖνον τὸν καιρὸν γενομένων οὐδεπώποτε τοῦ πατρὸς ἡγουμένου τρόπαιον ὑμῶν ἔστησαν οἱ πολέμιοι. <22> Περὶ μὲν οὖν τῶν ἐστρατηγημένων οἶδα μὲν ὅτι πολλὰ παραλείπω, διὰ τοῦτο δ' οὐκ ἀκριβῶς εἴρηκα περὶ αὐτῶν, ὅτι σχεδὸν ἅπαντες μνημονεύετε τὰ πραχθέντα. Λοιδοροῦσι δὲ λίαν ἀσελγῶς καὶ θρασέως καὶ τὸν ἄλλον βίον τὸν τοῦ πατρός, καὶ οὐκ αἰσχύνονται τοιαύτῃ παρρησίᾳ χρώμενοι περὶ τοῦ τεθνεῶτος, ἣν ἔδεισαν ἂν ποιήσασθαι περὶ ζῶντος, ἀλλ' εἰς τοσοῦτον ἀνοίας ἐληλύθασιν, <23> ὥστ' οἴονται καὶ παρ' ὑμῖν καὶ παρὰ τοῖς ἄλλοις εὐδοκιμήσειν, ἢν ὡς ἂν δύνωνται πλεῖστα περὶ αὐτοῦ βλασφημήσωσιν, ὥσπερ οὐ πάντας εἰδότας ὅτι καὶ τοῖς φαυλοτάτοις τῶν ἀνθρώπων ἔξεστιν οὐ μόνον περὶ τῶν ἀνδρῶν τῶν ἀρίστων ἀλλὰ καὶ περὶ τῶν θεῶν ὑβριστικοὺς λόγους εἰπεῖν. <24> Ἵσως μὲν οὖν ἀνόητόν ἐστιν ἁπάντων τῶν εἰρημένων φροντίζειν· ὅμως δ' οὐχ ἥκιστ' ἐπιθυμῶ περὶ τῶν ἐπιτηδευμάτων τῶν τοῦ πατρὸς διελθεῖν πρὸς ὑμᾶς, μικρὸν προλαβὼν καὶ τῶν προγόνων ἐπιμνησθείς, ἵν' ἐπίστησθ' ὅτι πόρρωθεν ἡμῖν ὑπάρχει μέγιστα καὶ κάλλιστα τῶν πολιτῶν. <25> γὰρ πατὴρ πρὸς μὲν ἀνδρῶν ἦν Εὐπατριδῶν, ὧν τὴν εὐγένειαν ἐξ αὐτῆς τῆς ἐπωνυμίας ῥᾴδιον γνῶναι, πρὸς γυναικῶν δ' Ἀλκμεωνιδῶν, οἳ τοῦ μὲν πλούτου μέγιστον μνημεῖον κατέλιπον, ἵππων γὰρ ζεύγει πρῶτος Ἀλκμέων τῶν πολιτῶν Ὀλυμπίασιν ἐνίκησε, τὴν δ' εὔνοιαν ἣν εἶχον εἰς τὸ πλῆθος, ἐν τοῖς τυραννικοῖς ἐπεδείξαντο· συγγενεῖς γὰρ ὄντες Πεισιστράτου καὶ πρὶν εἰς τὴν ἀρχὴν καταστῆναι μάλιστ' αὐτῷ χρώμενοι τῶν πολιτῶν, οὐκ ἠξίωσαν μετασχεῖν τῆς ἐκείνου τυραννίδος, ἀλλ' εἵλοντο φυγεῖν μᾶλλον τοὺς πολίτας ἰδεῖν δουλεύοντας. <26> Τετταράκοντα δ' ἔτη τῆς στάσεως γενομένης ὑπὸ μὲν τῶν τυράννων τοσούτῳ μᾶλλον τῶν ἄλλων ἐμισήθησαν, ὥσθ' ὁπότε τἀκείνων κρατήσειεν, οὐ μόνον τὰς οἰκίας αὐτῶν κατέσκαπτον ἀλλὰ καὶ τοὺς τάφους ἀνώρυττον, ὑπὸ δὲ τῶν συμφυγάδων οὕτω σφόδρ' ἐπιστεύθησαν, ὥσθ' ἅπαντα τοῦτον τὸν χρόνον ἡγούμενοι τοῦ δήμου διετέλεσαν. Καὶ τὸ τελευταῖον Ἀλκιβιάδης καὶ Κλεισθένης, μὲν πρὸς πατρός, δὲ πρὸς μητρὸς ὢν πρόπαππος τοῦ πατρὸς τοὐμοῦ, στρατηγήσαντες τῆς φυγῆς κατήγαγον τὸν δῆμον καὶ τοὺς τυράννους ἐξέβαλον, <27> καὶ κατέστησαν ἐκείνην τὴν δημοκρατίαν, ἐξ ἧς οἱ πολῖται πρὸς μὲν ἀνδρίαν οὕτως ἐπαιδεύθησαν ὥστε τοὺς βαρβάρους τοὺς ἐπὶ πᾶσαν ἐλθόντας τὴν Ἑλλάδα μόνοι νικᾶν μαχόμενοι, περὶ δὲ δικαιοσύνης τοσαύτην δόξαν ἔλαβον ὥσθ' ἑκόντας αὐτοῖς τοὺς Ἕλληνας ἐγχειρίσαι τὴν ἀρχὴν τῆς θαλάττης, τὴν δὲ πόλιν τηλικαύτην τὸ μέγεθος ἐποίησαν καὶ τῇ δυνάμει καὶ ταῖς ἄλλαις κατασκευαῖς ὥστε τοὺς φάσκοντας αὐτὴν ἄστυ τῆς Ἑλλάδος εἶναι καὶ τοιαύταις ὑπερβολαῖς εἰθισμένους χρῆσθαι δοκεῖν ἀληθῆ λέγειν. <28> Τὴν μὲν οὖν φιλίαν τὴν πρὸς τὸν δῆμον οὕτω παλαιὰν καὶ γνησίαν καὶ διὰ τὰς μεγίστας εὐεργεσίας γεγενημένην παρὰ τῶν προγόνων παρέλαβεν· αὐτὸς δὲ κατελείφθη μὲν ὀρφανός, γὰρ πατὴρ αὐτοῦ μαχόμενος ἐν Κορωνείᾳ τοῖς πολεμίοις ἀπέθανεν, ἐπετροπεύθη δ' ὑπὸ Περικλέους, ὃν πάντες ἂν ὁμολογήσειαν καὶ σωφρονέστατον καὶ δικαιότατον καὶ σοφώτατον γενέσθαι τῶν πολιτῶν. Ἡγοῦμαι γὰρ καὶ τοῦτ' εἶναι τῶν καλῶν, ἐκ τοιούτων γενόμενον ὑπὸ τοιούτοις ἤθεσιν ἐπιτροπευθῆναι καὶ τραφῆναι καὶ παιδευθῆναι. <29> Δοκιμασθεὶς δ' οὐκ ἐνδεέστερος ἐγένετο τῶν προειρημένων, οὐδ' ἠξίωσεν αὐτὸς μὲν ῥᾳθύμως ζῆν, σεμνύνεσθαι δ' ἐπὶ ταῖς τῶν προγόνων ἀρεταῖς, ἀλλ' εὐθὺς οὕτω μέγ' ἐφρόνησεν, ὥστ' ᾠήθη δεῖν δι' αὑτὸν καὶ τἀκείνων ἔργα μνημονεύεσθαι. Καὶ πρῶτον μέν, ὅτε Φορμίων ἐξήγαγεν ἐπὶ Θρᾴκης χιλίους Ἀθηναίων, ἐπιλεξάμενος τοὺς ἀρίστους, μετὰ τούτων στρατευσάμενος τοιοῦτος ἦν ἐν τοῖς κινδύνοις ὥστε στεφανωθῆναι καὶ πανοπλίαν λαβεῖν παρὰ τοῦ στρατηγοῦ. [20] Réuni alors avec vous, il persuada à Tissapherne de ne plus fournir de subsides aux Lacédémoniens, fit cesser la défection de vos alliés, paya de ses deniers la solde des troupes, rendit le gouvernement au peuple, réconcilia les citoyens et fit repartir les vaisseaux phéniciens. <21> L'énumération des navires dont il s'est rendu maître depuis cette époque, des batailles qu'il a gagnées, des villes qu'il a forcées, et de celles que son éloquence a conquises à votre amitié, serait un travail considérable ; il suffit de dire qu'un grand nombre de combats ayant été livrés dans ces circonstances, jamais, lorsque mon père a commandé, vos ennemis n'ont élevé un trophée sur vous. <22> Je sais que je passe sous silence un grand nombre d'exploits, mais je me suis interdit les détails, parce que la plupart d'entre vous ont conservé le souvenir de ces événements. 8. Nos ennemis cherchent en outre, avec un excès d'impudence et de témérité, à flétrir la vie privée de mon père. Ils ne rougissent pas de parler d'un homme qui a cessé de vivre, avec une audace de langage à la quelle, s'il eût vécu, ils auraient craint de s'abandonner; <23> et ils en sont venus à un tel point d'aveuglement, qu'ils croient se faire honneur près de vous et des autres Grecs, en accumulant contre lui tout ce qu'ils peuvent imaginer d'injurieux : comme si quelqu'un ignorait que les êtres les plus vils peuvent, non seulement outrager les hommes les plus estimables, mais insulter les dieux eux-mêmes ! <24> 9. Il est peut-être contraire à la raison de tenir compte de tous les discours des hommes, mais cela ne m'empêche pas d'éprouver le désir de vous présenter le tableau des mœurs et des habitudes de mon père, en reprenant les choses d'un peu plus loin, et en rappelant le souvenir de nos ancêtres, afin que vous ne puissiez, pas ignorer que nous occupons depuis longtemps, parmi nos concitoyens, la plus noble et la plus haute position. <25> 10. Alcibiade, du côté paternel, était de la race des Eupatrides, dont le nom seul suffirait pour faire reconnaître la noble origine; et, du côté maternel, il descendait des Alcméonides, qui ont laissé le plus grand monument de richesse, car Alcméon est le premier de nos citoyens qui ait remporté, aux jeux Olympiques, le prix de la course des chars. Et, de plus, ils ont montré leur dévouement pour le peuple dans les temps de la tyrannie. Parents de Pisistrate, ils vivaient avec lui, avant qu'il se fut emparé du pouvoir, dans une intimité plus grande que tous les autres citoyens, mais ils dédaignèrent de s'associer à son usurpation, et préférèrent s'exiler plutôt que d'être témoins de l'asservissement de leurs concitoyens. <26> Nos divisions ayant duré quarante ans, la haine des tyrans pour les Alcméonides surpassait à un tel point la haine qu'ils portaient aux autres citoyens que, leur parti étant devenu victorieux, non seulement ils détruisirent de fond en comble les maisons des Alcméonides, mais ils violèrent leurs sépultures; et cependant les Alcméonides jouissaient d'une telle confiance auprès de leurs compagnons d'exil, que pendant tout le cours de cette période ils furent constamment reconnus comme les chefs dû parti populaire. Enfin, Alcibiade et Clisthène, bisaïeuls, l'un paternel, l'autre maternel, de mon père, s'étant mis à la tête des exilés, ramenèrent le peuple dans la ville, chassèrent les tyrans, <27> et fondèrent cette démocratie, qui a tellement exalté les sentiments généreux dans l'âme de nos concitoyens que, les Barbares étant venus pour subjuguer la Grèce entière, seuls, ils les attaquèrent et les vainquirent; relativement à la justice, ils acquirent une telle renommée que les Grecs leur remirent le commandement sur la mer, et ils élevèrent à un si haut degré leur patrie, que les hommes habitués à donner à Athènes le nom de capitale de la Grèce, et à se servir, en parlant d'elle, de semblables hyperboles, semblent ne dire que la vérité. <28> 11. Ainsi donc, cet amour du peuple, amour antique, héréditaire, né au milieu des plus éclatants services, mon père le tenait de ses ancêtres. Resté orphelin dans sa jeunesse, car son père avait succombé à Coronée en combattant nos ennemis, il eut pour tuteur Périclès, dans lequel tout le monde s'accorde à reconnaître le plus modéré, le plus juste, le plus sage des citoyens; et je regarde comme une illustration pour celui qui était né de tels parents d'avoir été formé, nourri, élevé sous l'influence de pareils exemples. <29> Parvenu à l'âge viril, mon père ne se montra inférieur à aucun des hommes dont j'ai parlé ; il ne crut pas digne de lui de vivre dans la mollesse, et de se glorifier uniquement des vertus de ses ancêtres ; mais, dès le premier moment, il porta si haut ses pensées, qu'il regarda comme un devoir de faire revivre en lui la mémoire de leurs grandes actions. 12. Et d'abord, lorsque Phormion conduisit mille hoplites athéniens contre les Thraces, Alcibiade, ayant fait un choix des plus braves, et s'étant mis à leur tête, se distingua tellement au milieu des dangers, qu'il reçut une couronne et une armure complète de la main du général.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 25/06/2009