[30] Ἐκεῖνοι δ' εἶπον ἡμῖν, εἰ μὲν
ἐπιτρέποιμεν αὐτοῖς ὥστε τὰ δίκαια δίκαια διαγνῶναι, οὐκ ἂν ἔφασαν
διαιτῆσαι· οὐδὲν γὰρ δεῖσθαι ἀπέχθεσθαι οὐδετέροις ἡμῶν· εἰ δ'
ἐάσομεν αὐτοὺς γνῶναι τὰ συμφέροντα πᾶσιν, ἔφασαν διαιτήσειν. Καὶ
ἡμεῖς, ἵνα δὴ πραγμάτων ἀπαλλαγῶμεν, ὥς γε δὴ ᾠόμεθα, (31) καὶ
ἐκεῖνοι ὀμόσαντες ἡμῖν πρὸς τῷ βωμῷ τῷ τῆς Ἀφροδίτης τῆς Κεφαλῆσι
τὰ συμφέροντα γνώσεσθαι, διῄτησαν ἡμᾶς ἀποστῆναι ὧν οὗτος
ἠμφισβήτησε καὶ δοῦναι δωρεάν· οὐ γὰρ ἔφασαν εἶναι ἄλλην
ἀπαλλαγὴν οὐδεμίαν, εἰ μὴ μεταλήψονται οὗτοι τῶν ἐκείνου. (32) Ἐκ δὲ
τοῦ λοιποῦ χρόνου ἔγνωσαν ἡμᾶς εὖ ποιεῖν ἀλλήλους καὶ λόγῳ καὶ
ἔργῳ, καὶ ταῦτα ὀμόσαι ἠνάγκασαν ἡμᾶς ἀμφοτέρους πρὸς τῷ βωμῷ ἦ
μὴν ποιήσειν. Καὶ ἡμεῖς ὠμόσαμεν εὖ ποιεῖν ἀλλήλους ἐκ τοῦ ἐπιλοίπου
χρόνου, κατὰ δύναμιν εἶναι, καὶ λόγῳ καὶ ἔργῳ. (33) Καὶ ὡς ὅ τε ὅρκος
ἐγένετο, καὶ ἔχουσιν οὗτοι ἃ ἐγνώσθη αὐτοῖς ὑπὸ τῶν οἰκείων τῶν
τούτου, εἶτα νυνὶ ταυτὶ τὰ ἀγαθὰ ποιοῦσιν ἡμᾶς, τὸν μὲν τεθνεῶτα
ἄπαιδα βουλόμενοι καταστῆσαι, ἐμὲ δ' ἐκβάλλειν ὑβρίσαντες ἐκ τοῦ
οἴκου, τοὺς γνόντας αὐτοὺς ὑμῖν παρέξομαι μάρτυρας, ἐὰν ἐθέλωσιν
ἀναβαίνειν ̔εἰσὶ γὰρ τούτων οἰκεῖοἰ, εἰ δὲ μή, τοὺς παραγενομένους. (34)
Καί μοι τὰς μαρτυρίας ἀνάγνωθι ταυτασί· σὺ δ' ἐπίλαβε τὸ ὕδωρ.
Μαρτυρίαι.
Λαβὲ δή μοι τὰς μαρτυρίας ἐκείνας, ὡς τό τε χωρίον ἑβδομήκοντα
μνῶν ἐπράθη, καὶ ὡς ἀπέλαβεν ὁ ὀρφανὸς ἑπτὰ καὶ ἐξήκοντα μνᾶς
πραθέντος τοῦ χωρίου.
Μαρτυρίαι.
(35) Ὁ θεῖος τοίνυν οὑτοσί, ὦ ἄνδρες, κεκληρονομηκὼς τῶν
ἐκείνου ἔργῳ καὶ οὐ λόγῳ ὥσπερ ἐγώ, καὶ ἔχων ἐμοῦ πολλῷ πλείονα·
ἐγὼ γὰρ τὰς τριακοσίας δραχμὰς ἔλαβον τὰς περιλειφθείσας ἀπὸ τῆς
τιμῆς τοῦ χωρίου, καὶ οἰκίδιον ὅ ἐστιν οὐκ ἄξιον τριῶν μνῶν· οὗτος δὲ
πλεῖον ἢ δέκα μνῶν χωρίον ἔχων, εἶτα προσέτι νῦν ἥκει τὸν οἶκον
αὐτοῦ ἐξερημώσων. (36) Καὶ ἐγὼ μὲν ὁ ποιητὸς ἐκεῖνόν τε ζῶντα
ἐθεράπευον, καὶ αὐτὸς καὶ ἐμὴ γυνή, θυγάτηρ οὖσα τουτουὶ Φιλωνίδου,
καὶ τῷ ἐμῷ παιδίῳ ἐθέμην τὸ ὄνομα τὸ ἐκείνου, ἵνα μὴ ἀνώνυμος ὁ
οἶκος αὐτοῦ γένηται, καὶ τελευτήσαντα ἔθαψα ἀξίως ἐκείνου τε καὶ
ἐμαυτοῦ, καὶ ἐπίθημα καλὸν ἐπέθηκα, καὶ τὰ ἔνατα καὶ τἆλλα πάντα
ἐποίησα τὰ περὶ τὴν ταφὴν ὡς οἷόν τε κάλλιστα, ὥστε τοὺς δημότας
ἐπαινεῖν ἅπαντας· (37) οὗτος δὲ ὁ συγγενής, ὁ ἐπιτιμῶν αὐτῷ ὅτι ὑὸν
ἐποιήσατο, ζῶντος μὲν τὸ χωρίον τὸ περιλειφθὲν αὐτῷ περιείλετο,
τελευτήσαντα δ' αὐτὸν ἄπαιδα καὶ ἀνώνυμον βούλεται καταστῆσαι.
Τοιοῦτός ἐστιν οὗτος. καὶ Ὡς ἔθαψά τ' ἐγὼ αὐτὸν καὶ τὰ τρίτα καὶ τὰ
ἔνατα ἐποίησα καὶ τἆλλα τὰ περὶ τὴν ταφήν, τὰς μαρτυρίας ὑμῖν τῶν
εἰδότων ἀναγνώσεται.
Μαρτυρίαι.
(38) Ὅτι τοίνυν ὁ Μενεκλῆς, ὦ ἄνδρες, ἐποιήσατό με οὐ παρανοῶν
οὐδὲ γυναικὶ πειθόμενος, βούλομαι ὑμῖν καὶ αὐτοὺς τούτους μάρτυρας
παρασχέσθαι, (καὶ) ἐμοὶ μαρτυροῦντας ἔργῳ καὶ οὐ λόγῳ, ἐξ ὧν
ἔπραξαν αὐτοί, ὅτι ἐγὼ τἀληθῆ λέγω. Τὰς γὰρ διαλύσεις φαίνονται
πρὸς ἐμὲ ποιησάμενοι ἀμφότεροι οὗτοι, καὶ οὐ πρὸς τὸν Μενεκλέα, καὶ
ὀμόσαντες ὅρκους καὶ ἐγὼ τούτοις. (39) Καίτοι εἴ γε μὴ κατὰ τοὺς
νόμους ἐγεγένητο ἡ ποίησις, μηδὲ κληρονόμος ἦν ἐγὼ τῶν Μενεκλέους
ὑπ' αὐτῶν τούτων δεδοκιμασμένος, τί ἔδει αὐτοὺς ὀμνύναι ἐμοὶ ἢ παρ'
ἐμοῦ λαμβάνειν ὅρκους; Οὐδὲν δήπου. Οὐκοῦν ὁπότε ἐποίησαν ταῦτα,
φαίνονται αὐτοὶ οὗτοι ἐμοὶ μαρτυροῦντες ὅτι κατὰ τοὺς νόμους
ἐποιήθην (ἡ ποίησις) καὶ δικαίως εἰμὶ κληρονόμος τῶν Μενεκλέους.
| [30] Ceux-ci
nous dirent qu’ils ne siégeraient pas contre nous, si nous voulions qu’ils
décidassent en droit car ils n’avaient nul besoin de se brouiller ni avec une des
parties ou avec l’autre, mais qu’ils siégeraient si nous leur promettions d’être
amiables compositeurs. Nous acceptâmes le compromis dans ces termes afin
d’en régler les affaires, nous l’espérions du moins. 31 Les arbitres
s’engagèrent envers nous par serment devant l'autel d'Aphrodite à Képhalé à
rendre une sentence juste et leur décision fut que nous devions abandonner ce
que notre oncle avait revendiqué, et le faire sans compensation. Il n’y avait,
disaient-ils aucun autre, il fallait que nos adversaires eussent une part dans les
biens de Ménéclès. 32 Ils décidèrent en outre qu'à l'avenir nous nous devions
service les uns aux autres, en paroles et nous contraignirent de part et d’autre
à jurer devant l'autel que nous le ferions ainsi et nous jurâmes de nous rendre
service les uns aux autres à l'avenir, de tout notre pouvoir, et de fait. 33 Pour
vous prouver que ce serment a été prêté, que mes adversaires sont en
possession de tout ce qui leur a été attribuée par les amis de notre oncle, et
qu’après cela ils nous rendent tous les services que vous savez, faisant tous
leurs efforts pour que le défunt se trouve être décédé sans enfants et que je
sois chassé outrageusement de la maison, je vais produire comme témoins
ceux qui ont rendu cette décision, s'ils consentent à monter ici (car ils sont
amis de mes adversaires) ; sinon je vous produirai ceux qui étaient présents
lors de la sentence. 34 Lis-moi les témoignages que voici; toi, arrête l'eau.
TEMOIGNAGES.
Prends-moi maintenant ces autres témoignages, pour prouver que la terre
a été vendue soixante-dix mines et que l'orphelin a reçu soixante-sept mines
après la vente de la terre.
TEMOIGNAGES.
35 Ainsi notre oncle que voici a hérité des biens de Ménéclès, de fait et
non pas de son nom, comme moi, et il en a eu bien plus que moi. En effet, j'ai
reçu les trois cents drachmes qui restaient sur le prix de la terre, et une
méchante maison qui ne vaut pas trois mines, mais lui, il a reçu une terre qui
vaut plus de dix mines, et après cela il vient encore plaider pour que la maison
de Ménéclès soit déserte. 36 Et moi, le fils adoptif, j'ai soigné Ménéclès
vivant, moi et ma femme, fille de Philonide que voici ; j'ai donné à mon
enfant le nom de Ménéclès pour que la maison de celui-ci ne restât pas sans
nom; après sa mort, je lui ai donné la sépulture d’une manière digne de lui et
de moi, je lui ai élevé un beau monument; j'ai célébré sur son tombeau le
neuvième jour et j’ai accompli toutes les autres cérémonies funéraires du mieux
que j’ai pu, de façon à obtenir les éloges de tous les membres du dème. 37 Et
lui, le parent qui reproche à Ménéclès d'avoir adopté un fils, il lui a enlevé de
son vivant la terre qui lui restait et, après sa mort, il veut faire disparaître sa
postérité et jusqu’à son nom. Voilà l’homme que vous avez devant vous. Pour
prouver que j'ai rendu à Ménéclès les derniers devoirs, que j'ai célébré le
troisième et le neuvième jour et accompli toutes les autres cérémonies
funéraires, on va vous lire les témoignages de ceux qui ont tout vu de leurs yeux.
TEMOIGNAGES.
38 Ainsi, juges, Ménéclès, lorsqu'il m'a adopté, était sain d’esprit et
n’obéissait pas aux suggestions d'une femme. Mais je veux encore à cet égard
vous produire comme témoins mes adversaires eux-mêmes, qui témoignent
pour moi, par leurs actes sinon par leurs paroles. Ce qu’ils ont fait eux-mêmes
prouve que j’ai dit la vérité. En effet c’est avec moi, et non avec Ménéclès,
que ces deux hommes ont publiquement contracté une transaction, après
serment prêté à eux par moi, et à moi par eux. 39 Pourtant si l'adoption n'avait
pas été faite conformément aux lois, si je n'avais pas été regardé par mes
adversaires eux-mêmes comme l’héritier de Ménéclès, qui les forçait à me
donner leurs serments et à recevoir les miens ? Rien, assurément. Donc
lorsqu’ils ont fait cela ils m’ont évidemment rendu témoignage de ce fait que
l'adoption a été faite conformément aux lois et que je suis bien l'héritier
de Ménéclès.
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