HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Sur la succession de Ménéclès (texte complet)

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[20] Ἀλλ', ἄνδρες, οὐχ ὑπ' ἐκείνης πεισθεὶς ἐμὲ ἐποιήσατο ὑόν, ἀλλὰ μάλιστα μὲν ὑπὸ τῆς ἐρημίας (ἐπείσθη), δεύτερον δὲ διὰ τὰς προειρημένας αἰτίας καὶ διὰ τὴν εὔνοιαν τὴν ὑπάρχουσαν πρὸς τὸν πατέρα τὸν ἐμόν, τρίτον δὲ διὰ τὸ μὴ εἶναι συγγενῆ μηδέν' ἄλλον αὐτῷ, ὁπόθεν ἂν ἐποιήσατο ὑόν. Ταῦτα τηνικαῦτα ἐνῆγεν ἐμὲ ποιήσασθαι· ὥστε οὐ παραφρονῶν φαίνεται οὐδὲ τῇ γυναικὶ πεισθείς, εἰ μὴ ἄρα τὴν ἐρημίαν αὐτοῦ καὶ τὴν ἀπαιδίαν οὗτος βούλεται τὸ ὄνομα τοῦτο προσαγορεύειν. (21) Ἡδέως δ' ἄν μοι δοκῶ τούτου πυθέσθαι τοῦ φάσκοντος εὖ φρονεῖν, τίνα ποιήσασθαι ἐχρῆν (ἀπὸ) τῶν συγγενῶν; Πότερα τὸν ὑὸν τὸν τούτου; Ἀλλ' οὐκ ἂν αὐτῷ ἔδωκεν, ἄπαιδα αὑτὸν καθιστάς· οὐχ οὕτως οὗτός ἐστι φιλοχρήματος. Ἀλλὰ τὸν τῆς ἀδελφῆς τὸν τῆς ἀνεψιᾶς τὸν τοῦ ἀνεψιοῦ; Ἀλλὰ τὴν ἀρχὴν οὐκ ἐγένετο αὐτῷ οὐδεὶς τούτων τῶν συγγενῶν. (22) Οὐκοῦν ἐξ ἀνάγκης ἦν αὐτῷ ἄλλον τινὰ ποιήσασθαι μᾶλλον ἄπαιδα καταγηρᾶν, ὥσπερ οὗτος ἀξιοῖ νυνὶ αὐτόν. Ἐγὼ τοίνυν πάντας (ἀνθρώπους) ἂν οἶμαι ὁμολογῆσαι ὑμᾶς ὡς οὐκ ἂν ποιησάμενος ἄλλον οἰκειότερον ἐμοῦ ἐποιήσατ' ἄν. Δειξάτω γὰρ οὗτος ὑμῖν. Ἀλλ' οὐκ ἄν ποτε δύναιτο· ἦν γὰρ οὐδεὶς ἄλλος συγγενὴς αὐτῷ πλὴν τούτων. (23) Ἀλλὰ νῦν οὗτος ἐπιτιμῶν αὐτῷ φαίνεται οὐχ ὅτι τὸν ὑὸν οὐκ ἐποιήσατο τὸν αὑτοῦ, ἀλλ' ὅτι τὸ παράπαν ἐποιήσατο καὶ οὐκ ἐτελεύτησεν ἄπαις. Τοῦτ' ἔστιν ἐπιτιμᾷ, ἐπίφθονον πρᾶγμα καὶ οὐ δίκαιον ποιῶν· ὄντων γὰρ αὐτῷ παίδων ἐκείνῳ ὄντι ἄπαιδι καὶ ἀτυχοῦντι φαίνεται ἐπιτιμῶν. (24) Καὶ τοῖς μὲν ἄλλοις ἅπασιν ἀνθρώποις καὶ Ἕλλησι καὶ βαρβάροις δοκεῖ καλῶς οὗτος νόμος κεῖσθαι, περὶ τῆς ποιήσεως, καὶ διὰ τοῦτο χρῶνται πάντες αὐτῷ· δὲ θεῖος οὑτοσὶ οὐκ αἰσχύνεται τὸν αὑτοῦ ἀδελφὸν ταύτης τῆς ἐξουσίας ἀποστερῶν νῦν, τοῦ ποιήσασθαι, ἧς οὐδὲ τοῖς οὐ γένει προσήκουσιν οὐδεὶς πώποτε ἐφθόνησεν. (25) Οἶμαι δὲ κἂν τοῦτον, εἴ τις ἐρωτήσειεν αὐτὸν τί δή ποτ' ἂν ἐποίησεν εἰς τὴν αὐτὴν τύχην ἐκείνῳ καταστάς, οὐκ ἄλλ' οὐδὲν εἰπεῖν ὅτι ἐποιήσατ' ἂν ὅς τις αὐτὸν ἔμελλε ζῶντα θεραπεύσειν καὶ τελευτήσαντα θάψειν· καὶ δῆλον ὅτι κατὰ τὸν αὐτὸν τοῦτον νόμον ποίησις ἐγένετ' ἄν, καθ' ὅν περ ἐμή. Εἶτα αὐτὸς μὲν εἰ ἦν ἄπαις, ἐποιήσατ' ἄν· τὸν δὲ Μενεκλέα ποιήσαντα ταὐτὰ τούτῳ παραφρονεῖν φησι καὶ γυναικὶ πειθόμενον ποιήσασθαι. (26) Πῶς οὖν οὐ σχέτλια λέγων φαίνεται; Ἐγὼ γὰρ οἶμαι πολλῷ μᾶλλον τοῦτον παραφρονεῖν τῷ τε λόγῳ τούτῳ νυνὶ λέγει, καὶ οἷς πολιεῖ. Τοῖς τε γὰρ νόμοις καὶ δικαίοις καὶ οἷς αὐτὸς ἐποίησεν ἂν τἀναντία λέγων φαίνεται, καὶ οὐκ αἰσχύνεται μὲν αὑτῷ τὸν νόμον τὸν περὶ τῆς ποιήσεως ποιῶν κύριον, τῷ δὲ ἀδελφῷ τὸν αὐτὸν τοῦτον ζητῶν ἄκυρον ποιῆσαι. (27) Εἶτα νῦν διὰ τί διαφερόμενος ζητεῖ οὗτος τὸν ἀδελφὸν τὸν ἑαυτοῦ ἄπαιδα καταστῆσαι, ἄξιόν ἐστιν, ἄνδρες, ἀκοῦσαι. Εἰ μὲν γὰρ περὶ τοῦ ὀνόματός μοι διαφέρεται καὶ ἀναίνεται, εἰ ἐγὼ ἔσομαι ὑὸς Μενεκλέους, πῶς οὐ φθονερός ἐστιν; Εἰ δὲ περὶ χρημάτων ἐστὶν λόγος αὐτῷ, ἐπιδειξάτω ὑμῖν ὁποῖον χωρίον συνοικίαν οἰκίαν κατέλιπεν ἐκεῖνος, ἐγὼ ἔχω νυνί. Εἰ δὲ μηδὲν τούτων κατέλιπεν, δ' ἦν αὐτῷ ὑπόλοιπα, ἐπειδὴ τῷ ὀρφανῷ τὸ ἀργύριον ἀπέδωκεν, οὗτος ἔλαβε ζῶντος ἐκείνου ἔτι, πῶς οὐ περιφανῶς ἐξελέγχεται ἀναιδὴς ὤν; (28) Ὡς δὲ ἔχει, ἐγὼ ἐπιδείξω. Ἐπειδὴ γὰρ ἔδει τῷ ὀρφανῷ τὰ χρήματα ἀποδιδόναι, δ' οὐκ εἶχεν ὁπόθεν ἀποδῷ, τόκοι δὲ πολλοῦ χρόνου συνερρυηκότες ἦσαν αὐτῷ τὸ χωρίον ἐπώλεί καὶ οὗτος καιροῦ λαβόμενος καὶ βουλόμενος αὐτῷ ἐπηρεάζειν, ὅτι ἐμὲ ἐποιήσατο, διεκώλυε τὸ χωρίον πραθῆναι, ἵνα κατοκώχιμον γένηται καὶ ἀναγκασθῇ τῷ ὀρφανῷ ἀποστῆναι. Ἠμφισβήτει οὖν αὐτῷ μέρους τινὸς τοῦ χωρίου, πρότερον οὐδὲ πώποτε ἀμφισβητήσας, καὶ ἀπηγόρευε τοῖς ὠνουμένοις μὴ ὠνεῖσθαι. (29) Κἀκεῖνος ἠγανάκτει, οἶμαι, καὶ ἠναγκάζετο ὑπολείπεσθαι οὗ ἠμφισβήτησεν οὗτος. Τὸ δὲ ἄλλο ἀποδίδοται Φιλίππῳ τῷ Πιθεῖ ἑβδομήκοντα μνῶν, καὶ οὕτω διαλύει τὸν ὀρφανόν, ἑπτὰ μνᾶς καὶ τάλαντον ἀποδοὺς ἀπὸ τῆς τιμῆς τοῦ χωρίου· τούτῳ δὲ λαγχάνει δίκην τῆς ἀπορρήσεως. Λόγων δὲ πολλῶν γενομένων καὶ ἔχθρας πολλῆς ἔδοξεν ἡμῖν χρῆναι, ἵνα μή ποτε εἴπῃ τις ἐμὲ φιλοχρηματεῖν καὶ ἐχθροὺς ἀδελφοὺς ὄντας αὐτοὺς καθιστάναι, ἐπιτρέψαι τῷ τε κηδεστῇ τῷ τούτου καὶ τοῖς φίλοις διαιτῆσαι. [20] Mais, juges, ce n'est pas à la suggestion de ma sœur qu’il m'a adopté. C’est surtout son isolement qui l’a déterminé. En second lieu, Ménéclès avait les raisons que j’ai déjà rappelées et de plus sa bienveillance pour mon père. En troisième lieu, il n’avait aucun parent plus proche que moi, dont il pût faire son fils adoptif. Tels sont les motifs qui le conduisirent alors à m'adopter. Sa raison n’était donc pas troublée et il ne cédait pas aux suggestions d’une femme à moins que mon adversaire ne veuille appeler de ce nom sa solitude et sa vie privée d’enfants. 21 Je voudrais bien apprendre de lui, qui se trouve lui-même si raisonnable, qui Ménéclès aurait dû adopter entre ses parents. Est-ce le fils de mon adversaire? Mais mon adversaire ne lui aurait pas donné pour rester lui-même sans enfants. Non, il n'a pas à ce point l’amour de l’argent. Est-ce le fils de sa sœur, celui de sa cousine ou de son cousin ? au début il ne lui était encore né aucun parent. 22 Il lui fallait donc, de toute nécessité, en adopter un autre plutôt que de vieillir sans enfants. Il l’aurait dû, au dire de mon adversaire. Vous tous, d’ailleurs, je n’en doute pas, prêts à admettre que s’il voulait adopter, il ne pouvait prendre personne qui fût plus avant que moi dans son intimité. S’il en est un, que mon adversaire vous le montre ; il ne le pourrait, car Ménéclès n’avait pas d’autres parents que dont je viens de parler. 23 Mais, apparemment, le reproche que me fait aujourd’hui mon adversaire ce n'est pas de ne pas avoir adopté son fils à lui, c’est d’en avoir adopté et de n’être pas resté sans enfants jusqu’à sa mort; voilà ce qu’il lui reproche, en quoi il fait une chose odieuse et injuste. Il avait des fils, lui, et ses reproches vont à un homme qui était sans enfants et malheureux. 24 Chez tous les hommes, Grecs et barbares, l'adoption est généralement approuvée. Mais mon oncle que voici ne rougit pas d’enlever aujourd’hui à son frère cette faculté, d'adopter que personne n'a regardée d’un mauvais œil, même lorsqu’elle s’adresse à ceux qui ne sont pas parents. 25 A coup sûr, si on lui demandait ce qu'il eût fait, s’il se fût trouvé dans la même situation que Ménéclès, il n’aurait rien à dire sinon qu'il eût adopté un homme capable de le soigner durant sa vie et de l'ensevelir après sa mort. Evidemment cette adoption se serait faite comme la mienne et suivant la même loi. Alors si mon oncle eût été sans enfants, il aurait adopté, et quand Ménéclès fait la même chose, il lui reproche de ne pas avoir été sain d’esprit et d’avoir obéi aux suggestions d’une femme. 26 Ne trouvez-vous pas que ce langage est pitoyable? Pour moi celui qui n’est pas sain d’esprit, c’est plutôt lui si j’en juge et par ce qu’il dit et par ce qu’il fait. Son langage, en effet, est contraire aux lois et au droit, et à ce qu’il aurait fait lui-même et il ne rougit pas de trouver bonne pour lui-même la loi sur l'adoption, tout en s’efforçant de faire en sorte que cette même loi ne vaille rien pour son frère. 27 Et maintenant quel est le dissentiment qui le pousse à faire en sorte que son frère soit mort sans enfants? Ecoutez-moi, juges, la chose en vaut la peine. S'il est en dissentiment avec moi au sujet du nom et s’il trouve mauvais que je sois, moi, le fils de Ménéclès, c’est un envieux? Si c’est de l’argent qu’il parle, eh bien ! qu'il vous montre quelles terres, quel édifice, quelle maison laissés par Ménéclès se trouvent actuellement en ma possession. Si Ménéclès n’a rien laissé de tout cela, si ce qui lui restait, une fois avoir restitué à l'orphelin son argent, mon adversaire l’a reçu du vivant même de Ménéclès, en vérité ne devrait-il pas rougir de parler comme il le fait? Je vais vous montrer ce qu’il en est. 28 Lorsqu’il a fallu restituer à l'orphelin sa fortune, Ménéclès n'avait pas de quoi payer et de plus les intérêts s'étaient accumulés depuis longtemps. Il mit en vente sa terre ; mon adversaire saisit l'occasion et voulant lui jouer un mauvais tour à cause de mon adoption, il lui fit défense de procéder à la vente, afin que l’immeuble put être saisi et Ménéclès contraint de l’abandonner en paiement à l'orphelin. Il revendiqua donc contre lui une partie de l’immeuble qu'il n'avait jamais revendiquée auparavant, et fit défense à tous de se rendre acquéreurs. 29 Ménéclès fut mécontent, je pense ; et se vit forcé de réserver la partie de l’immeuble qui était revendiquée par son frère. Le surplus fut vendu à Philippe de Pithe pour soixante-dix mines et Ménéclès paya de cette manière l'orphelin, en lui remettant sept mines et un talent sur le prix de l’immeuble. Puis il intenta contre son frère une action pour opposition faite. Beaucoup de paroles furent échangées et l'inimitié devint très forte. Enfin nous ne voulûmes pas qu’on puisse dire que j’aimais l’argent et que de deux frères ils devinssent deux ennemis. Nous crûmes donc qu’il fallait faire un compromis et prendre pour arbitre le beau-frère de mon adversaire et quelques amis communs.


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Dernière mise à jour : 23/10/2008