[31] Ἐκείνῳ δὲ πρόδηλον ἦν ὅτι εἰ καταλείψει τὸν
κλῆρον ἐπὶ τούτοις, ἔρημον ποιήσει τὸν οἶκον, τί προορῶντι;
Ταύτας τὰς ἀδελφὰς τὸν μὲν Ἀπολλοδώρου τοῦ ἀδελφοῦ κλῆρον
ἐχούσας, ἐκείνῳ δ' οὐκ εἰσποιούσας ὄντων αὐταῖς παίδων, καὶ τοὺς
μὲν ἄνδρας αὐτῶν τὴν γῆν, ἣν ἐκεῖνος κατέλιπε, καὶ τὰ κτήματα
πέντε ταλάντων πεπρακότας καὶ τὸ ἀργύριον διανειμαμένους, τὸν
δὲ οἶκον αἰσχρῶς οὕτω καὶ δεινῶς ἐξηρημωμένον. (32) Ὃς δὴ ταῦτ'
ᾔδει τὸν τούτων ἀδελφὸν πεπονθότα, πῶς ἂν προσεδόκησεν αὐτός,
εἰ καὶ φίλος ἦν, τυχεῖν τῶν νομιζομένων ὑπ' αὐτῶν, ἀνεψιὸς ὢν
ἀλλ' οὐκ ἀδελφὸς αὐταῖς; Οὐκ ἐνῆν ἐλπίσαι δήπουθεν. Ἀλλὰ μὴν
ὅτι ἄπαιδα ἐκεῖνον περιεωράκασι καὶ τὰ χρήματα ἔχουσι καὶ οἶκον
ἐκ τοῦ φανεροῦ τριηραρχοῦντα ἀνῃρήκασι, κάλει μοι καὶ τούτων
τοὺς μάρτυρας.
Μάρτυρες
(33) Εἰ τοίνυν καὶ τοιοῦτοι τὰς φύσεις περὶ ἀλλήλους εἰσὶ καὶ
ἔχθραι πρὸς Ἀπολλόδωρον τὸν ἐμὲ ποιησάμενον ὑπῆρχον αὐτοῖς31
τηλικαῦται τὸ μέγεθος, τί βέλτιον ἂν ἔπραξεν ἢ ταῦτα
βουλευσάμενος ἅπερ ἐποίησεν; Εἰ νὴ Δία παιδίον ἐποιήσατο
λαβὼν παρά του τῶν φίλων ὄντων, καὶ τούτῳ τὴν οὐσίαν ἔδωκεν;
Ἀλλὰ (καὶ) τοῦτ' ἦν ἄδηλον καὶ τοῖς γεννήσασιν, εἴτε σπουδαῖον
εἴτε μηδενὸς ἄξιον ἔμελλεν ἔσεσθαι, διὰ τὴν ἡλικίαν. (34) Ἐμοῦ δὲ
πεῖραν εἰλήφει, δοκιμασίαν ἱκανὴν λαβών. Εἴς τε γὰρ τὸν πατέρα
καὶ τὴν μητέρα οἷος ἦν ἀκριβῶς ᾔδει, τῶν τ' οἰκείων ἐπιμελῆ καὶ
τἀμαυτοῦ πράττειν ἐπιστάμενον· ἐν ἀρχῇ τε, θεσμοθετήσας, ὡς
ἐγενόμην οὐκ ἄδικος οὐδὲ πλεονέκτης, ἠπίστατο σαφῶς. Ὥστ' οὐκ
ἀγνοῶν ἀλλὰ σαφῶς εἰδὼς ἐποίει με τῶν αὑτοῦ κύριον. (35) Καὶ
μὴν οὐδὲ ἀλλότριον ἀλλ' ὄντα ἀδελφιδοῦν, οὐδ' αὖ μικρὰ
πεπονθὼς ἀλλὰ μεγάλα ἀγαθὰ ὑφ' ἡμῶν, οὐδ' αὖ ἀφιλότιμον, ὃς
τὰ ὄντα ἀφανιεῖν ἔμελλον ὥσπερ οὗτοι τὰ τοῦ κλήρου
πεποιήκασιν, ἀλλὰ βουλησόμενον καὶ τριηραρχεῖν καὶ πολεμεῖν
καὶ χορηγεῖν καὶ πάνθ' ὑμῖν τὰ προσταττόμενα ποιεῖν, ὥσπερ
κἀκεῖνος.
| [31] Or, Apollodore (fils de Thrasylle)
était bien convaincu que s'il laissait sa succession à ces hommes, sa maison serait bientôt déserte. Il
voyait les sœurs dont je vous ai parlé, détenir la succession de leur frère Apollodore (fils
d'Eupolis), sans lui avoir donné un fils adoptif, quoiqu'elles eussent des enfants; il voyait leurs
maris ayant réalisé le domaine laissé par cet Apollodore, et des biens valant cinq talents, pour
partager ensuite l'argent entre eux, il voyait enfin cette maison honteusement et misérablement
déserte. 32. Et voyant comment leur frère avait été traité, comment aurait-il pu s'attendre à ce que
ces hommes, accomplissent pour lui-même, tout ami qu'il fût, les cérémonies accoutumées, pour lui
qui était seulement le cousin et non le frère de ces femmes? Assurément il ne pouvait espérer cela.
Pour prouver qu'elles ont vu avec indifférence leur frère resté seul sans enfants, qu'elles sont en
possession de ses biens et qu'elles ont ainsi anéanti une maison où la fortune apparente suffisait
pour faire face aux triérarchies, appelle encore les témoins de ces faits.
TÉMOINS.
33. Du moment où ils étaient ainsi disposés les uns à l'égard des autres, du moment où ces
hommes avaient des haines si grandes contre Apollodore, mon père adoptif, Apollodore pouvait-il
mieux faire que de prendre le parti qu'il a mis à exécution? Fallait-il qu'il adoptât un enfant pris
chez un ami, et qu'il lui donnât sa fortune? Mais ni le père ni la mère de cet enfant n'auraient pu
deviner, tant qu'il aurait été en bas-âge, s'il serait appliqué ou bon à rien. 34. Tandis que moi, il me
connaissait par expérience, m'ayant assez vu à l'épreuve. Il savait parfaitement, en effet, quel j'étais
à l'égard de mon père et de ma mère, combien attentif à l’égard de ma famille, et sachant conduire
mes propres affaires; il avait vu clairement, quand j'étais en fonctions comme thesmothète, que je
n'avais été ni injuste ni cupide. Ce n'est donc pas par ignorance, c'est en pleine connaissance de
cause qu'il m'a fait maître de ses biens. 35. Je n'étais pas un étranger, j'étais le fils de sa sœur, nous
lui avions fait du bien ; que dis-je? nous l'avions comblé; je n'étais pas non plus dépourvu du
sentiment de l'honneur au point de dissiper follement les biens, comme ces gens ont fait pour les
biens, de la succession (de leur frère); j'étais résolu à servir comme triérarque, à porter les armes, à
dresser des chœurs, en un mot à faire tout ce que vous me demanderiez, comme l'était Apollodore.
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