[21] Ἐκεῖνος τοίνυν οὔτε ἐξ ἀρχῆς
ἠμφισβήτηκε πρὸς ἐμὲ οὐδὲν οὔτε νῦν δίκην εἴληχε περὶ αὐτῶν,
ἀλλὰ ταῦτα πάντα καλῶς ἔχειν ὡμολόγηκεν· οἱ δ' ὑπὲρ ταύτης
πάντων ἀμφισβητεῖν τετολμήκασιν· εἰς τοῦτο ἀναιδείας
ἐληλύθασι. Λαβὲ δὴ αὐτοῖς τοὺς νόμους, παρ' οὓς ταῦτα
πεποιήκασι, καὶ ἀνάγνωθι.
Νόμος
(22) Ἐνταῦθα μὲν ὁμοίως καὶ ἀδελφὴ καὶ ἀδελφιδοῦς ἰσόμοιροι
κατὰ τὸν νόμον εἰσί. Λαβὲ δὴ καὶ τοῦτον, καὶ ἀναγίγνωσκε αὐτοῖς.
Ἐὰν μὴ ὦσιν ἀνεψιοὶ μηδὲ ἀνεψιῶν παῖδες, μηδὲ τοῦ πρὸς
πατρὸς γένους ᾖ προσήκων μηδείς, τότε ἀπέδωκε τοῖς πρὸς μητρός,
διορίσας οὓς δεῖ κρατεῖν. Λαβὲ δὲ αὐτοῖς καὶ τοῦτον τὸν νόμον καὶ
ἀνάγνωθι.
Νόμος
(23) Ταῦτα τῶν νόμων κελευόντων ὁ μὲν ἀνὴρ ὢν οὐδὲ μέρους
εἴληχεν, οἱ δ' ὑπὲρ ταύτης, τῆς γυναικός, ἁπάντων· οὕτω τὴν
ἀναίδειαν οὐδεμίαν ζημίαν εἶναι νομίζουσι. Καὶ ὑπὲρ τούτων
τολμήσουσι καὶ τοῖς λόγοις χρῆσθαι τοιούτοις, ὡς αὐτοῖς ὅλου τοῦ
κλήρου ληκτέον, ὅτι Θρασύβουλος ἐκποίητος εἰς τὸν οἶκον τὸν
Ἱππολοχίδου γέγονε, λέγοντες τοῦτο μὲν ἀληθές, ἐκεῖνο δ' οὐ
προσῆκον· (24) τί γὰρ ἧττον αὐτῷ τῆς συγγενείας ταύτης
προσῆκεν; Οὐ γὰρ κατὰ τὸν πατέρα ἀλλὰ κατὰ τὴν μητέρα καὶ τῶν
Ἀπολλοδώρου τοῦ Εὐπόλιδος ὑέος τὸ μέρος εἴληφε· καὶ τῶνδε ἐξῆν
αὐτῷ κατὰ ταύτην τὴν συγγένειαν λαγχάνειν, ὄντι προτέρῳ
ταύτης, εἴπερ τὰ πεπραγμένα μὴ κυρίως ἔχειν ἐνόμιζεν. Ἀλλ' οὐκ
ἔστιν ἀναίσχυντος. (25) Μητρὸς δ' οὐδείς ἐστιν ἐκποίητος, ἀλλ'
ὁμοίως ὑπάρχει τὴν αὐτὴν εἶναι μητέρα, κἂν ἐν τῷ πατρῴῳ μένῃ
τις οἴκῳ κἂν ἐκποιηθῇ. Διὸ τῶν Ἀπολλοδώρου χρημάτων οὐκ
ἀπεστερήθη τοῦ μέρους, ἀλλὰ μετειλήφει τὸ ἡμικλήριον, πρὸς
ταύτην νειμάμενος. Ὡς δ' ἀληθῆ λέγω, κάλει μοι τούτων τοὺς
μάρτυρας.
| [21] Eh bien! Thrasybule,
dès le commencement, n'a jamais rien réclamé contre moi. Aujourd'hui même il n'a intenté aucune
action. Il reconnaît au contraire que tout est régulier. Mais eux, ils ont osé réclamer le tout au nom
de cette femme. Voilà jusqu'où va leur audace. Prends donc les lois au mépris desquelles ils ont fait
cela, et lis.
LOI.
Les mâles et les descendants par les mâles seront préférés pourvu qu'ils aient le même auteur
que le défunt, alors même qu'ils seraient à un degré plus éloigné.
22. Ici la sœur et le fils de la sœur prennent chacun une part égale, suivant la loi. Prends
maintenant celle-ci et donnes-en lecture.
LOI.
{S'il n'y a ni frères ni descendants de frères, les sœurs et leurs descendants hériteront suivant
les mêmes règles.}
S'il n'y a ni cousins ni enfants de cousins, ni personnel de la famille du père, ni aucun parent,
en ce cas la loi donne les biens aux parents par la mère en réglant l'ordre des préférences. Prends
donc encore cette loi, et lis.
LOI.
{S'il n'y a pas de parents du côté du père jusqu'au degré d'enfants de cousins, les parents du
côté de la mère auront les biens suivant les mêmes règles.}
23. Contrairement à cette disposition des lois, l'un, qui était un homme, n'a même pas eu une
part; les autres, qui plaidaient pour une femme, ont eu tout. Ce comble d'impudence ne leur coûte
rien. Ils oseront tout pour arriver à leurs fins et voici ce qu'ils disent. Selon eux, ils ont droit à toute
la succession parce que Thrasybule a été donné en adoption dans la maison d'Hippolochide, ce qui
est vrai, mais non la conclusion qu'ils en tirent. 24. En quoi en effet, cette circonstance pouvait-elle
porter atteinte à la parenté de Thrasybule? Ce n'est pas du chef de son père, c'est du chef de sa mère
qu'il a pris une part dans la succession d'Apollodore (fils d'Eupolis). Il pouvait donc, sur le
fondement de cette parenté, réclamer aussi la succession dont s'agit, et par préférence à cette
femme, en supposant qu'à ses yeux on n'eût pas procédé régulièrement. 25. Mais il n'est pas
impudent, lui. L'enfant donné en adoption ne devient pas étranger à sa mère. Il a toujours la même
mère, qu'il reste dans la maison paternelle, ou qu'il soit donné en adoption. C'est pourquoi il n'a pas
été privé de sa part dans les biens d'Apollodore (fils d'Eupolis), pourquoi il a pris la moitié de la
succession après avoir partagé avec cette femme (l'épouse de Pronape). Pour prouver que je dis
vrai appelle les témoins de ces faits.
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