HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[24,200] κουρίδιον κτείνασα πόσιν, στυγερὴ δέ τἀοιδὴ
ἔσσετἐπἀνθρώπους, χαλεπὴν δέ τε φῆμιν ὀπάσσει
θηλυτέρῃσι γυναιξί, καὶ κεὐεργὸς ἔῃσιν."
ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
ἑσταότεἰν Ἀΐδαο δόμοις, ὑπὸ κεύθεσι γαίης·
205 οἱ δἐπεὶ ἐκ πόλιος κατέβαν, τάχα δἀγρὸν ἵκοντο
καλὸν Λαέρταο τετυγμένον, ὅν ῥά ποταὐτὸς
Λαέρτης κτεάτισσεν, ἐπεὶ μάλα πόλλἐμόγησεν.
ἔνθα οἱ οἶκος ἔην, περὶ δὲ κλίσιον θέε πάντη,
ἐν τῷ σιτέσκοντο καὶ ἵζανον ἠδὲ ἴαυον
210 δμῶες ἀναγκαῖοι, τοί οἱ φίλα ἐργάζοντο.
ἐν δὲ γυνὴ Σικελὴ γρηῢς πέλεν, ῥα γέροντα
ἐνδυκέως κομέεσκεν ἐπἀγροῦ, νόσφι πόληος.
ἔνθὈδυσεὺς δμώεσσι καὶ υἱέϊ μῦθον ἔειπεν·
"ὑμεῖς μὲν νῦν ἔλθετἐϋκτίμενον δόμον εἴσω,
215 δεῖπνον δαἶψα συῶν ἱερεύσατε ὅς τις ἄριστος·
αὐτὰρ ἐγὼ πατρὸς πειρήσομαι ἡμετέροιο,
αἴ κέ μἐπιγνώῃ καὶ φράσσεται ὀφθαλμοῖσιν,
ἦέ κεν ἀγνοιῇσι, πολὺν χρόνον ἀμφὶς ἐόντα."
ὣς εἰπὼν δμώεσσιν ἀρήϊα τεύχεἔδωκεν.
220 οἱ μὲν ἔπειτα δόμονδε θοῶς κίον, αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
ἆσσον ἴεν πολυκάρπου ἀλωῆς πειρητίζων.
οὐδεὗρεν Δολίον, μέγαν ὄρχατον ἐσκαταβαίνων,
οὐδέ τινα δμώων οὐδυἱῶν· ἀλλἄρα τοί γε
αἱμασιὰς λέξοντες ἀλωῆς ἔμμεναι ἕρκος
225 ᾤχοντ᾽, αὐτὰρ τοῖσι γέρων ὁδὸν ἡγεμόνευε.
τὸν δοἶον πατέρεὗρεν ἐϋκτιμένῃ ἐν ἀλωῇ,
λιστρεύοντα φυτόν· ῥυπόωντα δὲ ἕστο χιτῶνα
ῥαπτὸν ἀεικέλιον, περὶ δὲ κνήμῃσι βοείας
κνημῖδας ῥαπτὰς δέδετο, γραπτῦς ἀλεείνων,
230 χειρῖδάς τἐπὶ χερσὶ βάτων ἕνεκ᾽· αὐτὰρ ὕπερθεν
αἰγείην κυνέην κεφαλῇ ἔχε, πένθος ἀέξων.
τὸν δὡς οὖν ἐνόησε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς
γήραϊ τειρόμενον, μέγα δὲ φρεσὶ πένθος ἔχοντα,
στὰς ἄρὑπὸ βλωθρὴν ὄγχνην κατὰ δάκρυον εἶβε.
235 μερμήριξε δἔπειτα κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμὸν
κύσσαι καὶ περιφῦναι ἑὸν πατέρ᾽, ἠδὲ ἕκαστα
εἰπεῖν, ὡς ἔλθοι καὶ ἵκοιτἐς πατρίδα γαῖαν,
πρῶτἐξερέοιτο ἕκαστά τε πειρήσαιτο.
ὧδε δέ οἱ φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι,
240 πρῶτον κερτομίοις ἐπέεσσιν πειρηθῆναι.
τὰ φρονέων ἰθὺς κίεν αὐτοῦ δῖος Ὀδυσσεύς.
τοι μὲν κατέχων κεφαλὴν φυτὸν ἀμφελάχαινε·
τὸν δὲ παριστάμενος προσεφώνεε φαίδιμος υἱός·
" γέρον, οὐκ ἀδαημονίη σἔχει ἀμφιπολεύειν
245 ὄρχατον, ἀλλεὖ τοι κομιδὴ ἔχει, οὐδέ τι πάμπαν,
οὐ φυτόν, οὐ συκέη, οὐκ ἄμπελος, οὐ μὲν ἐλαίη,
οὐκ ὄγχνη, οὐ πρασιή τοι ἄνευ κομιδῆς κατὰ κῆπον.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δὲ μὴ χόλον ἔνθεο θυμῷ
αὐτόν σοὐκ ἀγαθὴ κομιδὴ ἔχει, ἀλλἅμα γῆρας
[24,200] qui trama le crime et tua son époux : haineux sera
le chant que les hommes feront d'elle, triste la réputation
qu'elle assure à toute femme, fût-elle sans reproche ! »
C'est ainsi qu'ils s'entretenaient en la demeure d'Hadès,
dans les profondeurs souterraines.
Descendus de la ville, Ulysse et les siens arrivèrent
promptement au beau domaine que Laerte avait entretenu
avec soin et qu'il avait acquis jadis, au prix de
bien des peines. Là se trouvait sa maison entourée
d'une galerie continue où mangeaient, s'asseyaient et
couchaient des esclaves, ses serviteurs, qui avaient à coeur
de travailler selon ses désirs. Près de Laerte vivait aussi
une vieille femme, une Sicilienne, qui était dévouée au
vieillard et le soignait dans ce domaine, loin de la ville.
Ulysse dit alors à ses esclaves et à son fils :
« Vous, entrez maintenant dans la maison bien bâtie
et mettez-vous tout de suite à tuer pour le repas le plus
beau des porcs; moi, je vais éprouver si mon père me
reconnaîtra, si ses yeux me révéleront à lui ou s'il ne
reconnaîtra pas un fils, parti depuis si longtemps. » Ayant
ainsi parlé, il donna aux serviteurs ses armes de guerre.
Ils s'en allèrent rapidement à la maison, pendant qu'Ulysse
pour cette épreuve se rendait au verger riche en fruits.
Il entra dans le vaste enclos : il n'y trouva pas Dolios
ni aucun de ses fils ou de ses esclaves. Tout le personnel,
en effet, était parti sous la direction du vieux serviteur
cueillir des épines pour en faire la clôture du verger.
Ulysse ne trouva donc que son père dans le jardin bien
cultivé : il bêchait au pied d'une plante, vêtu d'une
tunique malpropre, rapiécée, misérable : autour de ses
jambes étaient attachées des guêtres en peau de boeuf,
toutes recousues, qui le garantissaient des écorchures;
des gants protégeaient ses mains de la piqûre des ronces,
et sur la tête il avait un bonnet en poil de chèvre : cet
accoutrement nourrissait son chagrin. Lorsque le noble
Ulysse, modèle d'endurance, le vit accablé de vieillesse
et l'âme en proie à la douleur, il s'arrêta sous un poirier
et versa des larmes. Puis il délibéra en son esprit et en
son coeur : devait-il baiser son père, le prendre dans ses
bras, lui dire tout, qu'il était revenu, qu'il était au pays,
dans la terre natale; devait-il, au contraire, l'interroger
d'abord, l'éprouver de toute façon? Réflexion faite, il
jugea préférable de l'éprouver d'abord en paroles railleuses
et dans cette intention le divin Ulysse marcha droit à lui
qui, le dos courbé, bêchait autour d'une plante. Arrivé
près de lui, le fils glorieux dit à son père :
« Vieillard, tu n'es pas un novice en travaux de jardin;
tout est bien soigné ici : il n'y a rien, plante, figuier, vigne,
olivier, légumes, qui soit négligé dans ce verger. Mais je
te dirai une chose : — et que ton coeur ne s'irrite pas de
cette remarque — de ta personne tu ne prends pas grand soin,


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Dernière mise à jour : 2/02/2006