HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[24,250] λυγρὸν ἔχεις αὐχμεῖς τε κακῶς καὶ ἀεικέα ἕσσαι.
οὐ μὲν ἀεργίης γε ἄναξ ἕνεκοὔ σε κομίζει,
οὐδέ τί τοι δούλειον ἐπιπρέπει εἰσοράασθαι
εἶδος καὶ μέγεθος· βασιλῆϊ γὰρ ἀνδρὶ ἔοικας.
τοιούτῳ δὲ ἔοικας, ἐπεὶ λούσαιτο φάγοι τε,
255 εὑδέμεναι μαλακῶς· γὰρ δίκη ἐστὶ γερόντων.
ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
τεῦ δμὼς εἶς ἀνδρῶν; τεῦ δὄρχατον ἀμφιπολεύεις;
καὶ μοι τοῦτἀγόρευσον ἐτήτυμον, ὄφρἐῢ εἰδῶ,
εἰ ἐτεόν γἸθάκην τήνδἱκόμεθ᾽, ὥς μοι ἔειπεν
260 οὗτος ἀνὴρ νῦν δὴ ξυμβλήμενος ἐνθάδἰόντι,
οὔ τι μάλἀρτίφρων, ἐπεὶ οὐ τόλμησεν ἕκαστα
εἰπεῖν ἠδἐπακοῦσαι ἐμὸν ἔπος, ὡς ἐρέεινον
ἀμφὶ ξείνῳ ἐμῷ, που ζώει τε καὶ ἔστιν
ἤδη τέθνηκε καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισιν.
265 ἐκ γάρ τοι ἐρέω, σὺ δὲ σύνθεο καί μευ ἄκουσον·
ἄνδρα ποτἐξείνισσα φίλῃ ἐνὶ πατρίδι γαίῃ
ἡμέτερόνδἐλθόντα, καὶ οὔ πω τις βροτὸς ἄλλος
ξείνων τηλεδαπῶν φιλίων ἐμὸν ἵκετο δῶμα·
εὔχετο δἐξ Ἰθάκης γένος ἔμμεναι, αὐτὰρ ἔφασκε
270 Λαέρτην Ἀρκεισιάδην πατέρἔμμεναι αὐτῷ.
τὸν μὲν ἐγὼ πρὸς δώματἄγων ἐῢ ἐξείνισσα,
ἐνδυκέως φιλέων, πολλῶν κατὰ οἶκον ἐόντων,
καί οἱ δῶρα πόρον ξεινήϊα, οἷα ἐῴκει.
χρυσοῦ μέν οἱ δῶκεὐεργέος ἑπτὰ τάλαντα,
275 δῶκα δέ οἱ κρητῆρα πανάργυρον ἀνθεμόεντα,
δώδεκα δἁπλοΐδας χλαίνας, τόσσους δὲ τάπητας,
τόσσα δὲ φάρεα καλά, τόσους δἐπὶ τοῖσι χιτῶνας,
χωρὶς δαὖτε γυναῖκας, ἀμύμονα ἔργα ἰδυίας,
τέσσαρας εἰδαλίμας, ἃς ἤθελεν αὐτὸς ἑλέσθαι."
280 τὸν δἠμείβετἔπειτα πατὴρ κατὰ δάκρυον εἴβων·
"ξεῖν᾽, τοι μὲν γαῖαν ἱκάνεις, ἣν ἐρεείνεις,
ὑβρισταὶ δαὐτὴν καὶ ἀτάσθαλοι ἄνδρες ἔχουσιν·
δῶρα δἐτώσια ταῦτα χαρίζεο, μυρίὀπάζων·
εἰ γάρ μιν ζωόν γἐκίχεις Ἰθάκης ἐνὶ δήμῳ,
285 τῷ κέν σεὖ δώροισιν ἀμειψάμενος ἀπέπεμψε
καὶ ξενίῃ ἀγαθῇ γὰρ θέμις, ὅς τις ὑπάρξῃ.
ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
πόστον δὴ ἔτος ἐστίν, ὅτε ξείνισσας ἐκεῖνον
σὸν ξεῖνον δύστηνον, ἐμὸν παῖδ᾽, εἴ ποτἔην γε,
290 δύσμορον; ὅν που τῆλε φίλων καὶ πατρίδος αἴης
ἠέ που ἐν πόντῳ φάγον ἰχθύες, ἐπὶ χέρσου
θηρσὶ καὶ οἰωνοῖσιν ἕλωρ γένετ᾽· οὐδέ μήτηρ
κλαῦσε περιστείλασα πατήρ θ᾽, οἵ μιν τεκόμεσθα·
οὐδἄλοχος πολύδωρος, ἐχέφρων Πηνελόπεια,
295 κώκυσἐν λεχέεσσιν ἑὸν πόσιν, ὡς ἐπεῴκει,
ὀφθαλμοὺς καθελοῦσα· τὸ γὰρ γέρας ἐστὶ θανόντων.
καί μοι τοῦτἀγόρευσον ἐτήτυμον, ὄφρἐῢ εἰδῶ·
τίς πόθεν εἶς ἀνδρῶν; πόθι τοι πόλις ἠδὲ τοκῆες;
ποῦ δὲ νηῦς ἕστηκε θοή, σἤγαγε δεῦρο
[24,250] tu as déjà les misères de la vieillesse et tu te
tiens fort sale, couvert d'ignobles haillons Tu n'es assurément
pas un serviteur que son maître néglige à cause de
sa paresse et rien en toi ne dénonce l'esclave, ni l'aspect,
ni la taille : tu as plutôt l'air d'un roi. Tu sembles être de
ces hommes qui, après le bain et le repas, se laissent aller
doucement au sommeil : ce sont là, comme on sait, coutumes
de vieillards. Mais, allons, réponds-moi : parle
bien sincèrement. De qui es-tu serviteur? à qui est le jardin
que tu soignes? Dis-moi aussi, exactement, une chose
que je voudrais savoir : est-ce bien Ithaque, cet endroit
où nous sommes arrivés? Un quidam me l'a dit, que j'ai
rencontré tout à l'heure en venant. Mais ce n'est pas
un homme de grand sens : il s'est refusé à me donner aucun
détail, à m'entendre quand je l'interrogeai sur un mien
hôte, lui demandant s'il vit encore, s'il existe ou s'il est
mort et dans les demeures d'Hadès. Je te mettrai au courant :
prête-moi attention; écoute. Il s'agit d'un homme
qui vint jadis en ma maison et qui fut mon hôte dans ma
terre natale : jamais de nos hôtes étrangers nul, qui me fût
plus cher, n'est entré sous mon toit. Or, il me déclara
qu'il était originaire d'Ithaque et ajouta que son père
était Laerte, fils d'Arcisios. L'emmenant chez moi, je lui
fis fête et le traitai amicalement : car les ressources ne
manquaient pas à la maison. Je lui donnai les présents que
l'on doit à un hôte : c'étaient sept talents d'or bien
travaillé, puis un cratère tout en argent à fleurs ciselées,
douze manteaux simples, autant de tapis, autant de beaux
voiles, autant de tuniques : enfin je lui donnai quatre
belles femmes, expertes en jolis travaux, et qu'il choisit lui-même. »
Son père lui répondit en versant des larmes :
« Étranger, tu es bien arrivé dans le pays que tu cherches;
mais il est occupé par des hommes violents et
injustes. C'est en vain que tu as donné, que tu as prodigué
des présents à ton hôte. Ah ! si tu l'eusses retrouvé sur la
terre d'Ithaque, il t'eût bien accueilli et ne t'eût pas laissé
partir sans te combler de présents à ton tour; car, c'est
justice : qui a donné d'abord doit recevoir aussi. Mais
allons, dis-moi et parle sans détour : combien y a-t-il
d'années que tu as vu en ta maison cet homme, ton
hôte, mais aussi mon enfant, un malheureux, un pauvre
infortuné, s'il en fut jamais, que peut-être loin de ses
amis et du pays natal, les poissons de mer ont dévoré, ou
qui sur la terre ferme est devenu la pâture des bêtes
sauvages ou des oiseaux de proie? sa mère ne l'aura
pas enveloppé d'un linceul; elle et moi, nous ne l'aurons
pas pleuré, nous qui lui avons donné le jour : son épouse
non plus qui lui coûta si cher, la sage Pénélope, n'a pas,
comme il convient, poussé de lamentations près de son
époux étendu sur sa couche funèbre : elle ne lui a pas fermé
les yeux : car ce sont les hommages qui sont dus aux défunts.
« Mais, laissons : dis-moi exactement ce que je voudrais
savoir : Qui es-tu? de quel peuple? où est ta ville? où
tes parents? où se tient le vaisseau rapide


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Dernière mise à jour : 2/02/2006