HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 100-149

  Vers 100-149

[24,100] ψυχὰς μνηστήρων κατάγων Ὀδυσῆϊ δαμέντων,
τὼ δἄρα θαμβήσαντἰθὺς κίον, ὡς ἐσιδέσθην.
ἔγνω δὲ ψυχὴ Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο
παῖδα φίλον Μελανῆος, ἀγακλυτὸν Ἀμφιμέδοντα·
ξεῖνος γάρ οἱ ἔην Ἰθάκῃ ἔνι οἰκία ναίων.
105 τὸν προτέρη ψυχὴ προσεφώνεεν Ἀτρεΐδαο·
"Ἀμφίμεδον, τί παθόντες ἐρεμνὴν γαῖαν ἔδυτε
πάντες κεκριμένοι καὶ ὁμήλικες; οὐδέ κεν ἄλλως
κρινάμενος λέξαιτο κατὰ πτόλιν ἄνδρας ἀρίστους.
ὔμμἐν νήεσσι Ποσειδάων ἐδάμασσεν,
110 ὄρσας ἀργαλέους ἀνέμους καὶ κύματα μακρά;
που ἀνάρσιοι ἄνδρες ἐδηλήσαντἐπὶ χέρσου
βοῦς περιταμνομένους ἠδοἰῶν πώεα καλά,
ἠὲ περὶ πτόλιος μαχεούμενοι ἠδὲ γυναικῶν;
εἰπέ μοι εἰρομένῳ· ξεῖνος δέ τοι εὔχομαι εἶναι.
115 οὐ μέμνῃ ὅτε κεῖσε κατήλυθον ὑμέτερον δῶ,
ὀτρυνέων Ὀδυσῆα σὺν ἀντιθέῳ Μενελάῳ
Ἴλιον εἰς ἅμἕπεσθαι ἐϋσσέλμων ἐπὶ νηῶν;
μηνὶ δἄροὔλῳ πάντα περήσαμεν εὐρέα πόντον,
σπουδῇ παρπεπιθόντες Ὀδυσσῆα πτολίπορθον."
120 τὸν δαὖτε ψυχὴ προσεφώνεεν Ἀμφιμέδοντος·
"Ἀτρεΐδη κύδιστε, ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον,
μέμνημαι τάδε πάντα, διοτρεφές, ὡς ἀγορεύεις·
σοὶ δἐγὼ εὖ μάλα πάντα καὶ ἀτρεκέως καταλέξω,
ἡμετέρου θανάτοιο κακὸν τέλος, οἷον ἐτύχθη.
125 μνώμεθὈδυσσῆος δὴν οἰχομένοιο δάμαρτα·
δοὔτἠρνεῖτο στυγερὸν γάμον οὔτἐτελεύτα,
ἡμῖν φραζομένη θάνατον καὶ κῆρα μέλαιναν,
ἀλλὰ δόλον τόνδἄλλον ἐνὶ φρεσὶ μερμήριξε·
στησαμένη μέγαν ἱστὸν ἐνὶ μεγάροισιν ὕφαινε,
130 λεπτὸν καὶ περίμετρον· ἄφαρ δἡμῖν μετέειπε·
"᾽κοῦροι ἐμοὶ μνηστῆρες, ἐπεὶ θάνε δῖος Ὀδυσσεύς,
μίμνετἐπειγόμενοι τὸν ἐμὸν γάμον, εἰς κε φᾶρος
ἐκτελέσω, μή μοι μεταμώνια νήματὄληται,
Λαέρτῃ ἥρωϊ ταφήϊον, εἰς ὅτε κέν μιν
135 μοῖρὀλοὴ καθέλῃσι τανηλεγέος θανάτοιο,
μή τίς μοι κατὰ δῆμον Ἀχαιϊάδων νεμεσήσῃ,
αἴ κεν ἄτερ σπείρου κεῖται πολλὰ κτεατίσσας.᾽
"ὣς ἔφαθ᾽, ἡμῖν δαὖτἐπεπείθετο θυμὸς ἀγήνωρ.
ἔνθα καὶ ἠματίη μὲν ὑφαίνεσκεν μέγαν ἱστόν,
140 νύκτας δἀλλύεσκεν, ἐπεὶ δαΐδας παραθεῖτο.
ὣς τρίετες μὲν ἔληθε δόλῳ καὶ ἔπειθεν Ἀχαιούς·
ἀλλὅτε τέτρατον ἦλθεν ἔτος καὶ ἐπήλυθον ὧραι,
μηνῶν φθινόντων, περὶ δἤματα πόλλἐτελέσθη,
καὶ τότε δή τις ἔειπε γυναικῶν, σάφα ᾔδη,
145 καὶ τήν γἀλλύουσαν ἐφεύρομεν ἀγλαὸν ἱστόν.
ὣς τὸ μὲν ἐξετέλεσσε καὶ οὐκ ἐθέλουσ᾽, ὑπἀνάγκης.
"εὖθ φᾶρος ἔδειξεν, ὑφήνασα μέγαν ἱστόν,
πλύνασ᾽, ἠελίῳ ἐναλίγκιον ἠὲ σελήνῃ,
καὶ τότε δή Ὀδυσῆα κακός ποθεν ἤγαγε δαίμων
[24,100] qui amenait les âmes des prétendants abattus par Ulysse.
Les deux héros, frappés de surprise à cette vue, allèrent droit
à eux. L'âme d'Agamemnon, fils d'Atrée, reconnut le fils
de Mélaneus, l'illustre Amphimédon qui lui était cher : car
celui-ci, qui habitait Ithaque, avait cependant été son hôte.
L'âme de l'Atride fut la première à prendre la parole :
« Amphimédon, d'où vient que vous soyez descendus
dans les ténèbres souterraines, tous hommes d'élite et
de même âge? quelqu'un qui eût voulu prendre les
plus nobles d'une ville n'aurait point fait un autre choix.
Est-ce Posidon qui vous a frappés sur vos vaisseaux,
soulevant contre vous les vents impétueux et les vagues
immenses? Ou bien sur terre des ennemis vous ont-ils
fait périr lorsque vous pilliez leurs boeufs, leurs beaux
troupeaux de moutons, ou que vous vous attaquiez à leur
ville, à leurs femmes? Réponds à mes questions; je suis
ton hôte et me flatte de l'être. Ne te rappelles-tu pas
que je vins en votre demeure d'Ithaque avec le divin
Ménélas, pour engager Ulysse à partir avec nous pour
Ilios sur des vaisseaux bien pontés? Pendant tout un mois
nous traversâmes la vaste mer, et nous eûmes bien de
la peine à décider Ulysse, le destructeur des villes. »
L'âme d'Amphimédon lui répondit :
« Glorieux fils d'Atrée, Agamemnon, roi des hommes,
je me rappelle tout ce que tu viens de dire, nourrisson
de Zeus. Mais je veux te raconter sincèrement et en détail
les tristes circonstances de notre fin. Ulysse était parti
depuis longtemps : nous recherchions sa femme en
mariage. Elle, sans refuser une union dont elle avait
horreur, ne se décidait pas à en finir : elle cherchait le
moyen de nous faire mourir sous le coup de la noire Kère.
Connais entre autres une ruse que conçut son esprit.
« Elle dressa en sa chambre un grand métier : elle y tissait
un voile fin et long. Sans tarder, elle vint nous trouver
et nous dit : « Jeunes hommes, mes prétendants, vous
pressez mon mariage : l'illustre Ulysse est mort; attendez
donc que j'aie achevé ce voile. Ne faites pas que tous ces
fils soient pour moi en pure perte. Ce sera le linceul du
seigneur Laerte, le jour où il aura succombé à l'atteinte
fatale de la mort cruelle. Ne faites pas que quelqu'une
des femmes d'Achaïe aille parler au peuple contre moi,
indignée de voir sans suaire un homme qui gagna tant
de biens ! » Elle parla ainsi : nous nous rendîmes, malgré
la fierté de nos coeurs. Alors, de jour elle tissait la grande
toile et la nuit défaisait son ouvrage, à la lueur des
flambeaux. C'est ainsi que, trois ans durant, elle sut
cacher sa ruse et tromper les Achéens : mais, quand
vint la quatrième année, que les mois s'écoulant ramenèrent
des saisons, que les jours se furent encore succédé
en grand nombre, alors une de ses femmes, qui était au
courant, nous révéla la ruse et nous la surprîmes, qui
défaisait le magnifique voile. Elle dut dès lors achever
son ouvrage, malgré elle : mais il le fallait bien. Elle nous
montra la pièce, toile immense qu'elle avait tissée, lavée,
et dont l'éclat rappelait le soleil ou la lune. C'est à ce moment-là
qu'un mauvais génie amena Ulysse de quelque endroit


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Dernière mise à jour : 2/02/2006