HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 50-99

  Vers 50-99

[24,50] καί νύ κἀναΐξαντες ἔβαν κοίλας ἐπὶ νῆας,
εἰ μὴ ἀνὴρ κατέρυκε παλαιά τε πολλά τε εἰδώς,
Νέστωρ, οὗ καὶ πρόσθεν ἀρίστη φαίνετο βουλή·
σφιν ἐϋφρονέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
"ἴσχεσθ᾽, Ἀργεῖοι, μὴ φεύγετε, κοῦροι Ἀχαιῶν·
55 μήτηρ ἐξ ἁλὸς ἥδε σὺν ἀθανάτῃς ἁλίῃσιν
ἔρχεται, οὗ παιδὸς τεθνηότος ἀντιόωσα."
"ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἔσχοντο φόβου μεγάθυμοι Ἀχαιοί·
ἀμφὶ δέ σἔστησαν κοῦραι ἁλίοιο γέροντος
οἴκτρὀλοφυρόμεναι, περὶ δἄμβροτα εἵματα ἕσσαν.
60 Μοῦσαι δἐννέα πᾶσαι ἀμειβόμεναι ὀπὶ καλῇ
θρήνεον· ἔνθα κεν οὔ τινἀδάκρυτόν γἐνόησας
Ἀργείων· τοῖον γὰρ ὑπώρορε Μοῦσα λίγεια.
ἑπτὰ δὲ καὶ δέκα μέν σε ὁμῶς νύκτας τε καὶ ἦμαρ
κλαίομεν ἀθάνατοί τε θεοὶ θνητοί τἄνθρωποι·
65 ὀκτωκαιδεκάτῃ δἔδομεν πυρί, πολλὰ δέ σἀμφὶ
μῆλα κατεκτάνομεν μάλα πίονα καὶ ἕλικας βοῦς.
καίεο δἔν τἐσθῆτι θεῶν καὶ ἀλείφατι πολλῷ
καὶ μέλιτι γλυκερῷ· πολλοὶ δἥρωες Ἀχαιοὶ
τεύχεσιν ἐρρώσαντο πυρὴν πέρι καιομένοιο,
70 πεζοί θἱππῆές τε· πολὺς δὀρυμαγδὸς ὀρώρει
αὐτὰρ ἐπεὶ δή σε φλὸξ ἤνυσεν Ἡφαίστοιο,
ἠῶθεν δή τοι λέγομεν λεύκὀστέ᾽, Ἀχιλλεῦ,
οἴνῳ ἐν ἀκρήτῳ καὶ ἀλείφατι· δῶκε δὲ μήτηρ
χρύσεον ἀμφιφορῆα· Διωνύσοιο δὲ δῶρον
75 φάσκἔμεναι, ἔργον δὲ περικλυτοῦ Ἡφαίστοιο.
ἐν τῷ τοι κεῖται λεύκὀστέα, φαίδιμἈχιλλεῦ,
μίγδα δὲ Πατρόκλοιο Μενοιτιάδαο θανόντος,
χωρὶς δἈντιλόχοιο, τὸν ἔξοχα τῖες ἁπάντων
τῶν ἄλλων ἑτάρων, μετὰ Πάτροκλόν γε θανόντα.
80 ἀμφαὐτοῖσι δἔπειτα μέγαν καὶ ἀμύμονα τύμβον
χεύαμεν Ἀργείων ἱερὸς στρατὸς αἰχμητάων
ἀκτῇ ἔπι προὐχούσῃ, ἐπὶ πλατεῖ Ἑλλησπόντῳ,
ὥς κεν τηλεφανὴς ἐκ ποντόφιν ἀνδράσιν εἴη
τοῖς οἳ νῦν γεγάασι καὶ οἳ μετόπισθεν ἔσονται.
85 μήτηρ δαἰτήσασα θεοὺς περικαλλέἄεθλα
θῆκε μέσῳ ἐν ἀγῶνι ἀριστήεσσιν Ἀχαιῶν.
ἤδη μὲν πολέων τάφῳ ἀνδρῶν ἀντεβόλησας
ἡρώων, ὅτε κέν ποτἀποφθιμένου βασιλῆος
ζώννυνταί τε νέοι καὶ ἐπεντύνονται ἄεθλα·
90 ἀλλά κε κεῖνα μάλιστα ἰδὼν θηήσαο θυμῷ,
οἷἐπὶ σοὶ κατέθηκε θεὰ περικαλλέἄεθλα,
ἀργυρόπεζα Θέτις· μάλα γὰρ φίλος ἦσθα θεοῖσιν.
ὣς σὺ μὲν οὐδὲ θανὼν ὄνομὤλεσας, ἀλλά τοι αἰεὶ
πάντας ἐπἀνθρώπους κλέος ἔσσεται ἐσθλόν, Ἀχιλλεῦ,
95 αὐτὰρ ἐμοὶ τί τόδἦδος, ἐπεὶ πόλεμον τολύπευσα;
ἐν νόστῳ γάρ μοι Ζεὺς μήσατο λυγρὸν ὄλεθρον
Αἰγίσθου ὑπὸ χερσὶ καὶ οὐλομένης ἀλόχοιο."
ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
ἀγχίμολον δέ σφἦλθε διάκτορος ἀργεϊφόντης,
[24,50] Même, ils eussent couru se réfugier dans leurs vaisseaux
profonds s'ils n'avaient été retenus par Nestor, un ancien d'une
grande expérience et qui toujours avait fait preuve de la plus
haute sagesse.
Il dit avec une douce bienveillance : « Arrêtez, Argiens;
ne fuyez pas, enfants de l'Achaïe : c'est la mère d'Achille
qui avec les immortelles déesses marines sort des flots
pour voir son fils mort. » Il dit, et les nobles Achéens
suspendirent leur fuite.
« Alors autour de toi se rangèrent les filles du vieillard
marin qui, te pleurant à grands cris, te couvrirent de
vêtements divins. Puis les neuf Muses de leurs belles voix
chantèrent en ton honneur un thrène dont les couplets
alternaient; à ce moment tu n'aurais vu aucun des
Argiens qui n'eût les larmes aux yeux : tant l'harmonieuse
Muse avait ému leurs âmes ! Tu fus pleuré dix-sept jours,
dix-sept nuits par les dieux immortels et les hommes
mortels : le dix-huitième jour on livra ton corps aux
flammes et on tua autour de toi en grand nombre moutons
gras et boeufs aux cornes recourbées. Tu fus brûlé
couvert de vêtements divins dans d'abondants parfums
et un doux miel : en foule des héros achéens, fantassins,
cavaliers, les armes à la main, s'agitèrent autour du bûcher
où tu te consumais : immense était le bruit qui s'éleva.
Et, quand le fils d'Héphaistos eut achevé son oeuvre,
nous recueillîmes, Achille, au retour de l'aurore, tes os
blanchis, dans le vin pur et les parfums. Ta mère nous
donna une urne d'or : c'était, nous dit-elle, un présent
de Dionysos et l'ouvrage de l'illustre Héphaistos. C'est
là que reposent tes os blanchis, glorieux Achille, et ils y
sont mêlés à ceux de Patrocle, fils de Menoetios. A part,
on mit les os d'Antiloque que, depuis la mort de Patrocle,
tu honorais plus que tous tes autres compagnons. Puis
au-dessus de ces restes, un grand et superbe tombeau fut
élevé par la puissante armée des Argiens belliqueux sur un
promontoire du rivage, à l'endroit du large Hellespont,
de telle sorte que, de loin sur la mer, il apparût aux yeux
des hommes qui vivent de nos jours ou seront après nous.
« Ta mère demanda aux dieux de magnifiques prix qu'elle
déposa au milieu de l'arène pour un concours entre les
chefs achéens. Souvent, en l'honneur de héros, tu assistas
à des jeux funèbres, quand à la mort d'un souverain les
jeunes gens se ceignent et se disposent au tournoi; mais
ton admiration eût été bien plus grande si tu avais vu ces
prix magnifiques que déposa en ton honneur Thétis, la
déesse aux pieds d'argent; car nul plus que toi ne fut
cher aux dieux. Ainsi, bien que tu sois mort, ta gloire
n'a point péri : toujours, Achille, ta renommée vivra
parmi tous les hommes. Mais moi, quel fruit ai-je retiré
d'avoir terminé la guerre? Car, je revins : mais Zeus me
réservait une fin lamentable, sous les coups d'Égisthe
et d'une femme perfide ! »
Ils s'entretenaient de la sorte, quand s'avança le messager Argiphonte,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006