HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXII

Vers 300-349

  Vers 300-349

[22,300] τὰς μέν ταἰόλος οἶστρος ἐφορμηθεὶς ἐδόνησεν ὥρῃ ἐν εἰαρινῇ, ὅτε τἤματα μακρὰ πέλονται. οἱ δὥς ταἰγυπιοὶ γαμψώνυχες ἀγκυλοχεῖλαι, ἐξ ὀρέων ἐλθόντες ἐπὀρνίθεσσι θόρωσι· ταὶ μέν τἐν πεδίῳ νέφεα πτώσσουσαι ἵενται, 305 οἱ δέ τε τὰς ὀλέκουσιν ἐπάλμενοι, οὐδέ τις ἀλκὴ γίγνεται οὐδὲ φυγή· χαίρουσι δέ τἀνέρες ἄγρῃ· ὣς ἄρα τοὶ μνηστῆρας ἐπεσσύμενοι κατὰ δῶμα τύπτον ἐπιστροφάδην· τῶν δὲ στόνος ὤρνυτἀεικὴς κράτων τυπτομένων, δάπεδον δἅπαν αἵματι θῦε. 310 λειώδης δὈδυσῆος ἐπεσσύμενος λάβε γούνων, καί μιν λισσόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· "γουνοῦμαί σ᾽, Ὀδυσεῦ· σὺ δέ μαἴδεο καί μἐλέησον· οὐ γάρ πώ τινά φημι γυναικῶν ἐν μεγάροισιν εἰπεῖν οὐδέ τι ῥέξαι ἀτάσθαλον· ἀλλὰ καὶ ἄλλους 315 παύεσκον μνηστῆρας, ὅτις τοιαῦτά γε ῥέζοι. ἀλλά μοι οὐ πείθοντο κακῶν ἄπο χεῖρας ἔχεσθαι· τῷ καὶ ἀτασθαλίῃσιν ἀεικέα πότμον ἐπέσπον. αὐτὰρ ἐγὼ μετὰ τοῖσι θυοσκόος οὐδὲν ἐοργὼς κείσομαι, ὡς οὐκ ἔστι χάρις μετόπισθεὐεργέων·" 320 τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς· "εἰ μὲν δὴ μετὰ τοῖσι θυοσκόος εὔχεαι εἶναι, πολλάκι που μέλλεις ἀρήμεναι ἐν μεγάροισι τηλοῦ ἐμοὶ νόστοιο τέλος γλυκεροῖο γενέσθαι, σοὶ δἄλοχόν τε φίλην σπέσθαι καὶ τέκνα τεκέσθαι· 325 τῷ οὐκ ἂν θάνατόν γε δυσηλεγέα προφύγοισθα." ὣς ἄρα φωνήσας ξίφος εἵλετο χειρὶ παχείῃ κείμενον, Ἀγέλαος ἀποπροέηκε χαμᾶζε κτεινόμενος· τῷ τόν γε καταὐχένα μέσσον ἔλασσε. φθεγγομένου δἄρα τοῦ γε κάρη κονίῃσιν ἐμίχθη. 330 Τερπιάδης δἔτἀοιδὸς ἀλύσκανε κῆρα μέλαιναν, Φήμιος, ὅς ἤειδε μετὰ μνηστῆρσιν ἀνάγκῃ. ἔστη δἐν χείρεσσίν ἔχων φόρμιγγα λίγειαν ἄγχι παρὀρσοθύρην· δίχα δὲ φρεσὶ μερμήριζεν, ἐκδὺς μεγάροιο Διὸς μεγάλου ποτὶ βωμὸν 335 ἑρκείου ἵζοιτο τετυγμένον, ἔνθἄρα πολλὰ Λαέρτης Ὀδυσεύς τε βοῶν ἐπὶ μηρίἔκηαν, γούνων λίσσοιτο προσαΐξας Ὀδυσῆα. ὧδε δέ οἱ φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι, γούνων ἅψασθαι Λαερτιάδεω Ὀδυσῆος. 340 τοι φόρμιγγα γλαφυρὴν κατέθηκε χαμᾶζε μεσσηγὺς κρητῆρος ἰδὲ θρόνου ἀργυροήλου, αὐτὸς δαὖτὈδυσῆα προσαΐξας λάβε γούνων, καί μιν λισσόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· "γουνοῦμαί σ᾽, Ὀδυσεῦ· σὺ δέ μαἴδεο καί μἐλέησον· 345 αὐτῷ τοι μετόπισθἄχος ἔσσεται, εἴ κεν ἀοιδὸν πέφνῃς, ὅς τε θεοῖσι καὶ ἀνθρώποισιν ἀείδω. αὐτοδίδακτος δεἰμί, θεὸς δέ μοι ἐν φρεσὶν οἴμας παντοίας ἐνέφυσεν· ἔοικα δέ τοι παραείδειν ὥς τε θεῷ· τῷ με λιλαίεο δειροτομῆσαι. [22,300] que le taon agile attaque et pique lorsque viennent les
longs jours de la saison printanière.
Comme des vautours aux serres recourbées, au bec crochu
fondent des montagnes sur des oiseaux — ceux-ci s'abattent
dans la plaine, fuyant avec effroi la région des nuages;
leurs ennemis se jetant sur eux les tuent, et pour l'oiseau
point de résistance, point de fuite possible; chasse
aérienne que l'homme suit avec intérêt — ainsi Ulysse
et ses compagnons se précipitant frappaient de tous
côtés; affreuse était la plainte de ceux dont la tête
éclatait sous les coups; tout le pavé bouillonnait de sang.
Leiôdès, courant à Ulysse, le prit par les genoux et,
suppliant, lui dit ces paroles ailées :
« J'embrasse tes genoux, Ulysse; entends ma prière et
aie pitié de moi; car, je l'affirme, je n'ai insulté, je n'ai
outragé aucune des femmes dans cette maison; bien plus
je tâchais toujours de retenir les autres prétendants,
quand ils se comportaient de la sorte. Mais ils ne m'écoutaient
pas et leurs mains n'en commettaient pas moins
le mal; en punition de leur folie criminelle ils ont eu une
fin lamentable. Et moi qui étais un haruspice parmi eux
et n'ai rien à me reprocher, je serai cependant étendu
mort; car, c'en est fait; il n'y a plus de reconnaissance
pour ceux qui font le bien. »
Le regardant en dessous Ulysse l'avisé lui répondit :
« Puisque, comme tu le dis si bien, tu étais haruspice
parmi eux, souvent, j'imagine, tu as dans ma maison
fait des voeux pour que je ne voie pas de si tôt l'heure
du retour désiré et que par suite ma femme te suive
et te donne des enfants. Aussi tu ne saurais échapper
à la mort cruelle. »
Ayant ainsi parlé, il prit à pleine main une épée qui
était à ses pieds, celle qu'Agélaos avait laissé tomber
à terre, quand il fut tué, et de cette arme il lui traversa
le cou. Leiôdès parlait encore, et sa tête déjà roulait
dans la poussière.
Cependant le chanteur, fils de Terpias, cherchait à
éviter la noire Kère, Phémios qui parmi les prétendants
chantait par contrainte. Il se tenait debout ayant en main
sa phorminx harmonieuse, tout près de la porte surélevée;
son âme était partagée : devait-il, sortant de la salle,
aller s'asseoir à l'autel bien construit du grand Zeus,
protecteur des maisons, là où tant de fois Laerte et
Ulysse brûlaient les cuisses des boeufs, ou bien, se jetant
aux genoux d'Ulysse, les embrasser et lui demander grâce?
Il réfléchissait : le parti le plus sage lui sembla être de
toucher les genoux d'Ulysse, fils de Laerte. Il déposa
donc à terre sa phorminx creuse entre le cratère et le
fauteuil à clous d'argent; puis, courant à Ulysse, il le prit
par les genoux et, suppliant, lui dit ces paroles ailées :
« J'embrasse tes genoux, Ulysse; ne me repousse pas
et aie pitié de moi. Toi-même, tu auras plus tard du
regret, pour avoir tué l'aède qui chantait pour les dieux
et les hommes. Je n'ai eu d'autre maître que moi : c'est
un dieu qui m'a mis en l'esprit des récits de tout genre,
et il me semble que toi aussi tu es un dieu, quand je
les déroule devant toi. C'est pourquoi ne cède pas au
désir de me trancher la tête.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006