HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXII

Vers 200-249

  Vers 200-249

[22,200] ὣς μὲν αὖθι λέλειπτο, ταθεὶς ὀλοῷ ἐνὶ δεσμῷ· τὼ δἐς τεύχεα δύντε, θύρην ἐπιθέντε φαεινήν, βήτην εἰς Ὀδυσῆα δαΐφρονα, ποικιλομήτην. ἔνθα μένος πνείοντες ἐφέστασαν, οἱ μὲν ἐποὐδοῦ τέσσαρες, οἱ δἔντοσθε δόμων πολέες τε καὶ ἐσθλοί. 205 τοῖσι δἐπἀγχίμολον θυγάτηρ Διὸς ἦλθεν Ἀθήνη, Μέντορι εἰδομένη ἠμὲν δέμας ἠδὲ καὶ αὐδήν. τὴν δὈδυσεὺς γήθησεν ἰδὼν καὶ μῦθον ἔειπε· "Μέντορ, ἄμυνον ἀρήν, μνῆσαι δἑτάροιο φίλοιο, ὅς σἀγαθὰ ῥέζεσκον· ὁμηλικίην δέ μοί ἐσσι." 210 ὣς φάτ᾽, ὀϊόμενος λαοσσόον ἔμμεν Ἀθήνην. μνηστῆρες δἑτέρωθεν ὁμόκλεον ἐν μεγάροισι· πρῶτος τήν γἐνένιπε Δαμαστορίδης Ἀγέλαος· "Μέντορ, μή σἐπέεσσι παραιπεπίθῃσιν Ὀδυσσεὺς μνηστήρεσσι μάχεσθαι, ἀμυνέμεναι δέ οἱ αὐτῷ. 215 ὧδε γὰρ ἡμέτερόν γε νόον τελέεσθαι ὀΐω· ὁππότε κεν τούτους κτέωμεν, πατέρἠδὲ καὶ υἱόν, ἐν δὲ σὺ τοῖσιν ἔπειτα πεφήσεαι, οἷα μενοινᾷς ἔρδειν ἐν μεγάροις· σῷ δαὐτοῦ κράατι τίσεις. αὐτὰρ ἐπὴν ὑμέων γε βίας ἀφελώμεθα χαλκῷ, 220 κτήμαθὁπόσσα τοί ἐστι, τά τἔνδοθι καὶ τὰ θύρηφι, τοῖσιν Ὀδυσσῆος μεταμίξομεν· οὐδέ τοι υἷας ζώειν ἐν μεγάροισιν ἐάσομεν, οὐδέ θύγατρας οὐδἄλοχον κεδνὴν Ἰθάκης κατὰ ἄστυ πολεύειν." ὣς φάτ᾽, Ἀθηναίη δὲ χολώσατο κηρόθι μᾶλλον, νείκεσσεν δὈδυσῆα χολωτοῖσιν ἐπέεσσιν· 225 "οὐκέτι σοί γ᾽, Ὀδυσεῦ, μένος ἔμπεδον οὐδέ τις ἀλκή οἵη ὅτἀμφἙλένῃ λευκωλένῳ εὐπατερείῃ, εἰνάετες Τρώεσσιν ἐμάρναο νωλεμὲς αἰεί, πολλοὺς δἄνδρας ἔπεφνες ἐν αἰνῇ δηϊοτῆτι, 230 σῇ δἥλω βουλῇ Πριάμου πόλις εὐρυάγυια. πῶς δὴ νῦν, ὅτε σόν τε δόμον καὶ κτήμαθἱκάνεις, ἄντα μνηστήρων ὀλοφύρεαι ἄλκιμος εἶναι; ἀλλἄγε δεῦρο, πέπον, παρἔμἵστασο καὶ ἴδε ἔργον, ὄφρεἰδῇς οἷός τοι ἐν ἀνδράσι δυσμενέεσσιν 235 Μέντωρ Ἀλκιμίδης εὐεργεσίας ἀποτίνειν." ῥα, καὶ οὔ πω πάγχυ δίδου ἑτεραλκέα νίκην, ἀλλἔτἄρα σθένεός τε καὶ ἀλκῆς πειρήτιζεν ἠμὲν Ὀδυσσῆος ἠδυἱοῦ κυδαλίμοιο. αὐτὴ δαἰθαλόεντος ἀνὰ μεγάροιο μέλαθρον 240 ἕζετἀναΐξασα, χελιδόνι εἰκέλη ἄντην. μνηστῆρας δὤτρυνε Δαμαστορίδης Ἀγέλαος, Εὐρύνομός τε καὶ Ἀμφιμέδων Δημοπτόλεμός τε, Πείσανδρός τε Πολυκτορίδης Πόλυβός τε δαΐφρων· οἱ γὰρ μνηστήρων ἀρετῇ ἔσαν ἔξοχἄριστοι, 245 ὅσσοι ἔτἔζωον περί τε ψυχέων ἐμάχοντο· τοὺς δἤδη ἐδάμασσε βιὸς καὶ ταρφέες ἰοί. τοῖς δἈγέλεως μετέειπεν, ἔπος πάντεσσι πιφαύσκων· " φίλοι, ἤδη σχήσει ἀνὴρ ὅδε χεῖρας ἀάπτους· καὶ δή οἱ Μέντωρ μὲν ἔβη κενὰ εὔγματα εἰπών, [22,200] Ils le laissèrent ainsi, cruellement ligoté : puis ils
reprirent leurs armures, fermèrent la porte luisante et
revinrent auprès du prudent Ulysse, fertile en expédients.
Là, ils étaient debout tous, respirant l'audace : les uns
sur le seuil, — ils étaient quatre, — les autres au dedans
de la salle, nombreux et braves. Alors s'approcha d'Ulysse
la fille de Zeus, Athéné, semblable à Mentor pour le
corps et pour la voix.
Ulysse se réjouit à sa vue et lui dit : « Mentor, sauve-nous
du trépas; souviens-toi d'un compagnon qui t'est
cher, qui t'a fait tant de bien; tu as le même âge que moi. »
Il parla ainsi, soupçonnant bien cependant qu'il avait
devant lui Athéné, la déesse qui soulève les peuples.
Les prétendants d'autre part la menaçaient dans toute
la salle. Celui qui le premier la prit à partie, ce fut
Agélaos, fils de Damastor : « Mentor, garde-toi de te
laisser séduire par les discours d'Ulysse, de combattre
les prétendants et de lui prêter main forte. Car nous
avons, nous, une résolution qui, je pense, ne restera pas
sans effet; quand nous les aurons tués ces deux-là, père
et fils, tu seras tué à ton tour, sur leurs corps en punition
de ce que tu projettes de faire ici; tu le payeras de ta
tête. Et quand notre fer vous aura enlevé la vie, il en
sera de tous les biens que tu possèdes à la ville ou aux
champs comme de ceux d'Ulysse; à tes fils, non plus
qu'à tes filles, nous ne permettrons de vivre dans leur
maison, et ta noble femme ne pourra pas davantage
séjourner dans la ville d'Ithaque. »
Il parla ainsi; et Athéné, dont le coeur se gonfla d'une
colère plus grande, éclata contre Ulysse en violents reproches :
« Ulysse, tu n'as donc plus toute ta vaillance, tu
n'as plus cette force que tu déployas quand pour Hélène
aux bras blancs, fille d'un noble père, tu combattis neuf
ans durant, sans trêve, sans répit contre les Troyens,
et que fut prise, grâce à ta sagesse, la ville de Priam,
aux larges rues. D'où vient donc que maintenant de retour
dans ta demeure, dans tes domaines, tu rechignes et ne
sais plus être fort? Allons, mon cher, viens près de moi
et regarde-moi faire, et tu sauras comment, dans la
lutte contre tes ennemis, Mentor, fils d'Alcime, reconnaît
les bienfaits qu'il a reçus. »
Elle dit; ce n'était pas qu'elle songeât dès lors à lui
donner une victoire décisive : elle ne voulait encore pour
le moment que mettre à l'épreuve la force et l'ardeur
d'Ulysse et de son glorieux fils. Et elle s'élança vers
une poutre de la salle, noircie par la fumée, et s'y posa,
semblable à une hirondelle.
Cependant Agélaos, fils de Damastor, animait au
combat les prétendants, avec Eurynomos, Amphimédon,
Démoptolème, Pisandre, fils de Polyctor, et le sage
Polybe : car ils étaient sans contredit les plus valeureux
de tous les prétendants qui survivaient et luttaient
pour la vie : les autres avaient dès lors été domptés par
l'arc et les flèches nombreuses.
Agélaos, s'adressant à tous, s'écria : « Amis, cet homme
bientôt tiendra tranquilles ses mains indomptées. Déjà
Mentor s'en est allé, après de vaines démonstrations, et


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Dernière mise à jour : 2/02/2006