HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[22,150] αἶψα δὲ Τηλέμαχον ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· "Τηλέμαχ᾽, μάλα δή τις ἐνὶ μεγάροισι γυναικῶν νῶϊν ἐποτρύνει πόλεμον κακὸν ἠὲ Μελανθεύς." τὸν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα· " πάτερ, αὐτὸς ἐγὼ τόδε γἤμβροτον - οὐδέ τις ἄλλος 155 αἴτιος - ὃς θαλάμοιο θύρην πυκινῶς ἀραρυῖαν κάλλιπον ἀγκλίνας· τῶν δὲ σκοπὸς ἦεν ἀμείνων. ἀλλἴθι, δῖΕὔμαιε, θύρην ἐπίθες θαλάμοιο καὶ φράσαι τις ἄρἐστὶ γυναικῶν τάδε ῥέζει, υἱὸς Δολίοιο, Μελανθεύς, τόν περ ὀΐω." 160 ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον, βῆ δαὖτις θάλαμόνδε Μελάνθιος, αἰπόλος αἰγῶν, οἴσων τεύχεα καλά. νόησε δὲ δῖος ὑφορβός, αἶψα δὈδυσσῆα προσεφώνεεν ἐγγὺς ἐόντα· "διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχανὈδυσσεῦ, 165 κεῖνος δαὖτἀΐδηλος ἀνήρ, ὃν ὀϊόμεθαὐτοί, ἔρχεται ἐς θάλαμον· σὺ δέ μοι νημερτὲς ἐνίσπες, μιν ἀποκτείνω, αἴ κε κρείσσων γε γένωμαι, ἦε σοὶ ἐνθάδἄγω, ἵνὑπερβασίας ἀποτίσῃ πολλάς, ὅσσας οὗτος ἐμήσατο σῷ ἐνὶ οἴκῳ." 170 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς· " τοι ἐγὼ καὶ Τηλέμαχος μνηστῆρας ἀγαυοὺς σχήσομεν ἔντοσθεν μεγάρων, μάλα περ μεμαῶτας. σφῶϊ δἀποστρέψαντε πόδας καὶ χεῖρας ὕπερθεν ἐς θάλαμον βαλέειν, σανίδας δἐκδῆσαι ὄπισθε, 175 σειρὴν δὲ πλεκτὴν ἐξ αὐτοῦ πειρήναντε κίονἀνὑψηλὴν ἐρύσαι πελάσαι τε δοκοῖσιν, ὥς κεν δηθὰ ζωὸς ἐὼν χαλέπἄλγεα πάσχῃ·" ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα τοῦ μάλα μὲν κλύον ἠδἐπίθοντο, βὰν δἴμεν ἐς θάλαμον, λαθέτην δέ μιν ἔνδον ἐόντα. 180 τοι μὲν θαλάμοιο μυχὸν κάτα τεύχεἐρεύνα, τὼ δἔσταν ἑκάτερθε παρὰ σταθμοῖσι μένοντε. εὖθὑπὲρ οὐδὸν ἔβαινε Μελάνθιος, αἰπόλος αἰγῶν, τῇ ἑτέρῃ μὲν χειρὶ φέρων καλὴν τρυφάλειαν, τῇ δἑτέρῃ σάκος εὐρὺ γέρον, πεπαλαγμένον ἄζῃ, 185 Λαέρτεω ἥρωος, κουρίζων φορέεσκε· δὴ τότε γἤδη κεῖτο, ῥαφαὶ δὲ λέλυντο ἱμάντων· τὼ δἄρἐπαΐξανθἑλέτην ἔρυσάν τέ μιν εἴσω κουρίξ, ἐν δαπέδῳ δὲ χαμαὶ βάλον ἀχνύμενον κῆρ, σὺν δὲ πόδας χεῖράς τε δέον θυμαλγέϊ δεσμῷ 190 εὖ μάλἀποστρέψαντε διαμπερές, ὡς ἐκέλευσεν υἱὸς Λαέρταο, πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς· σειρὴν δὲ πλεκτὴν ἐξ αὐτοῦ πειρήναντε κίονἀνὑψηλὴν ἔρυσαν πέλασάν τε δοκοῖσι. τὸν δἐπικερτομέων προσέφης, Εὔμαιε συβῶτα· 195 "νῦν μὲν δὴ μάλα πάγχυ, Μελάνθιε, νύκτα φυλάξεις, εὐνῇ ἔνι μαλακῇ καταλέγμενος, ὥς σε ἔοικεν· οὐδέ σέ γἠριγένεια παρὨκεανοῖο ῥοάων λήσει ἐπερχομένη χρυσόθρονος, ἡνίκἀγινεῖς αἶγας μνηστήρεσσι δόμον κάτα δαῖτα πένεσθαι." [22,150] Il dit aussitôt à Télémaque ces paroles ailées :
« Télémaque, c'est, je crois bien, quelqu'une des servantes
de la maison qui nous attire cette lutte difficile;
ou bien c'est Mélanthios. »
Le sage Télémaque lui répondit : « Mon père, c'est moi
qui suis en faute; nul autre n'est cause de ce qui arrive.
J'ai laissé ouverte la porte de la chambre aux jambages
bien emboîtés, et leur espion a été plus diligent que moi.
Eh bien, va, excellent Eumée, fermer la porte et observe
si c'est une des servantes qui fait cette besogne, ou le
fils de Dolios, Mélanthios; car je le soupçonne fort.
C'est ainsi qu'ils s'entretenaient. Or, de nouveau,
Mélanthios, le chevrier maître, s'en allait à la chambre
pour en rapporter de belles armes. L'excellent porcher
s'en aperçut et aussitôt il dit à Ulysse qui était près de lui :
« Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse, fertile en
expédients, voici que de nouveau cet homme exécrable,
que nous soupçonnons, s'en va à la réserve. Dis-moi
bien ce que tu veux. Supposé que je sois le plus fort,
dois-je le tuer, ou te l'amener ici, pour qu'il y expie tous
les indignes méfaits que le coquin a commis dans ta
maison? » Ulysse l'avisé lui répondit :
« Télémaque et moi, nous tiendrons tête aux prétendants
dans cette salle, quelle que soit leur ardeur. Vous deux,
mettez-lui pieds et mains derrière le dos; jetez-le dans
la chambre et fermez solidement la porte derrière vous;
vous l'enlacerez d'une corde tressée, le tirerez le long
d'une colonne élevée et le suspendrez aux poutres afin
que, vivant, il ait longtemps et beaucoup à souffrir. »
Il dit; les deux serviteurs comprirent et obéirent. Ils
s'en allèrent vers la chambre où était déjà Mélanthios
qui ne les voyait pas. Or donc, au fond de la réserve,
celui-ci cherchait des armes : eux se tenaient en embuscade
près des battants, l'un d'un côté, l'autre de l'autre.
Au moment où arriva sur le seuil Mélanthios le chevrier
maître, portant d'une main un beau casque, de l'autre
un large bouclier, vieux, tout bruni par la poussière,
celui que dans sa jeunesse revêtait le héros Laerte — il
y avait longtemps qu'il était là, hors de service et les
coutures des courroies s'étaient disjointes — à ce moment
donc, les deux serviteurs bondirent sur lui, le saisirent
et le traînèrent à l'intérieur par les cheveux; ils jetèrent
sur le sol le chevrier angoissé; ils lui attachèrent pieds
et mains avec un lien qui le serrait douloureusement,
les lui ayant repliés bien et dûment, ainsi que l'avait
ordonné le fils de Laerte, le noble et patient Ulysse; ils
l'enlacèrent avec une corde tressée, le hissèrent le long
d'une colonne élevée et le laissèrent pendu à la hauteur
des poutres. Et tu lui dis alors, en le raillant, porcher
Eumée : « Maintenant, tout le long de la nuit, tu vas
être de faction, Mélanthios, couché dans une couche
molle, comme tu aimes, et la fille du matin, qui sort des
flots de l'Océan, n'arrivera pas sans que tu la voies, la
déesse au trône d'or, à l'heure où dans cette maison
tu amènes des chèvres pour les prétendants et leur repas. »


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Dernière mise à jour : 2/02/2006