HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

Vers 350-399

  Vers 350-399

[21,350] ἀλλεἰς οἶκον ἰοῦσα τὰ σαὐτῆς ἔργα κόμιζε,
ἱστόν τἠλακάτην τε, καὶ ἀμφιπόλοισι κέλευε
ἔργον ἐποίχεσθαι· τόξον δἄνδρεσσι μελήσει
πᾶσι, μάλιστα δἐμοί· τοῦ γὰρ κράτος ἔστἐνὶ οἴκῳ."
μὲν θαμβήσασα πάλιν οἶκόνδε βεβήκει·
355 παιδὸς γὰρ μῦθον πεπνυμένον ἔνθετο θυμῷ.
ἐς δὑπερῷἀναβᾶσα σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξὶ
κλαῖεν ἔπειτὈδυσῆα, φίλον πόσιν, ὄφρα οἱ ὕπνον
ἡδὺν ἐπὶ βλεφάροισι βάλε γλαυκῶπις Ἀθήνη.
αὐτὰρ τόξα λαβὼν φέρε καμπύλα δῖος ὑφορβός·
360 μνηστῆρες δἄρα πάντες ὁμόκλεον ἐν μεγάροισιν·
ὧδε δέ τις εἴπεσκε νέων ὑπερηνορεόντων·
"πῆ δὴ καμπύλα τόξα φέρεις, ἀμέγαρτε συβῶτα,
πλαγκτέ; τάχαὖ σἐφὕεσσι κύνες ταχέες κατέδονται
οἶον ἀπἀνθρώπων, οὓς ἔτρεφες, εἴ κεν Ἀπόλλων
365 ἡμῖν ἱλήκῃσι καὶ ἀθάνατοι θεοὶ ἄλλοι."
ὣς φάσαν, αὐτὰρ, θῆκε φέρων αὐτῇ ἐνὶ χώρῃ,
δείσας, οὕνεκα πολλοὶ ὁμόκλεον ἐν μεγάροισιν.
Τηλέμαχος δἑτέρωθεν ἀπειλήσας ἐγεγώνει·
"ἄττα, πρόσω φέρε τόξα· τάχοὐκ εὖ πᾶσι πιθήσεις
370 μή σε καὶ ὁπλότερός περ ἐὼν ἀγρόνδε δίωμαι,
βάλλων χερμαδίοισι· βίηφι δὲ φέρτερός εἰμι.
αἲ γὰρ πάντων τόσσον, ὅσοι κατὰ δώματἔασι,
μνηστήρων χερσίν τε βίηφί τε φέρτερος εἴην·
τῷ κε τάχα στυγερῶς τινἐγὼ πέμψαιμι νέεσθαι
375 ἡμετέρου ἐξ οἴκου, ἐπεὶ κακὰ μηχανόωνται."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἐπαὐτῷ ἡδὺ γέλασσαν
μνηστῆρες, καὶ δὴ μέθιεν χαλεποῖο χόλοιο
Τηλεμάχῳ· τὰ δὲ τόξα φέρων ἀνὰ δῶμα συβώτης
ἐν χείρεσσὈδυσῆϊ δαΐφρονι θῆκε παραστάς.
380 ἐκ δὲ καλεσσάμενος προσέφη τροφὸν Εὐρύκλειαν·
"Τηλέμαχος κέλεταί σε, περίφρων Εὐρύκλεια,
κληῖσαι μεγάροιο θύρας πυκινῶς ἀραρυίας.
ἢν δέ τις στοναχῆς ἠὲ κτύπου ἔνδον ἀκούσῃ
ἀνδρῶν ἡμετέροισιν ἐν ἕρκεσι, μή τι θύραζε
385 προβλώσκειν, ἀλλαὐτοῦ ἀκὴν ἔμεναι παρὰ ἔργῳ."
ὣς ἄρἐφώνησεν, τῇ δἄπτερος ἔπλετο μῦθος,
κλήϊσεν δὲ θύρας μεγάρων εὖ ναιεταόντων.
σιγῇ δἐξ οἴκοιο Φιλοίτιος ἆλτο θύραζε,
κλήϊσεν δἄρἔπειτα θύρας εὐερκέος αὐλῆς.
390 κεῖτο δὑπαἰθούσῃ ὅπλον νεὸς ἀμφιελίσσης
βύβλινον, ἐπέδησε θύρας, ἐς δἤϊεν αὐτός·
ἕζετἔπειτἐπὶ δίφρον ἰών, ἔνθεν περ ἀνέστη,
εἰσορόων Ὀδυσῆα. δἤδη τόξον ἐνώμα
πάντη ἀναστρωφῶν, πειρώμενος ἔνθα καὶ ἔνθα,
395 μὴ κέρα ἶπες ἔδοιεν ἀποιχομένοιο ἄνακτος.
ὧδε τις εἴπεσκεν ἰδὼν ἐς πλησίον ἄλλον·
" τις θηητὴρ καὶ ἐπίκλοπος ἔπλετο τόξων·
ῥά νύ που τοιαῦτα καὶ αὐτῷ οἴκοθι κεῖται
γἐφορμᾶται ποιησέμεν, ὡς ἐνὶ χερσὶ
[21,350] Rentre donc dans ton appartement pour t'occuper
de tes travaux personnels, la toile et le fuseau,
et ordonne aux servantes de se mettre à l'ouvrage : l'arc,
c'est l'affaire des hommes, de moi surtout : car c'est moi
qui suis le maître dans cette maison. »
Frappée d'étonnement à ces paroles, Pénélope s'en
fut à son appartement : car les sages paroles de son fils
avaient pénétré son coeur. Remontée à l'étage supérieur
avec les suivantes, elle pleurait Ulysse, son cher époux,
jusqu'au moment où sur ses paupières un doux sommeil
fut versé par Athéné aux yeux brillants.
Cependant l'excellent porcher ayant pris l'arc recourbé,
l'apportait : alors tous les prétendants se mirent à le
huer dans la salle, et ils lui criaient, ces jeunes orgueilleux :
« Où portes-tu donc l'arc recourbé, misérable porcher,
fou que tu es? à l'instant, près de tes porcs, ils vont te
dévorer, seul, loin des hommes, ces chiens rapides que tu
nourris, si Apollon nous est favorable, ainsi que les
autres dieux immortels. »
Ils parlaient ainsi, et lui déposa l'arc qu'il portait à
l'endroit même où il se trouvait, effrayé de se voir hué
dans la salle par tous ces prétendants.
Et Télémaque, d'autre part, lui criait, menaçant :
« Eh ! vieux père, marche donc, porte l'arc : tu regretteras
sur l'heure d'obéir à tout ce monde. Prends garde;
je suis plus jeune que toi : je pourrais bien cependant te
chasser à la campagne, à coups de pierres; je suis plus
fort que toi ! Ah ! que ne puis-je de même sur tous les
prétendants qui sont en cette demeure l'emporter par la
force de mes bras ! il ne faudrait pas longtemps : j'enverrais
chacun d'eux promener loin de notre maison, où
ils ne songent qu'à faire mal. »
Il dit, tous les prétendants se rirent de cet aveu, et dès
lors se relâchèrent de leur violente colère contre Télémaque.
Alors, portant l'arc à travers la salle, le porcher
s'approcha du prudent Ulysse et lui mit l'arc dans la main.
Puis, appelant au dehors la nourrice Euryclée, il lui dit :
"Télémaque t'ordonne, prudente Euryclée, de fermer
sur la salle la porte fortement jointe; si quelqu'une des
femmes entend à l'intérieur, dans la chambre des hommes
du tumulte ou des gémissements, qu'elle ne sorte pas,
mais qu'en silence elle se tienne sans bouger à son ouvrage. »
Il dit, cette parole ne fut pas perdue pour Euryclée,
qui ferma la porte de la salle spacieuse.
Sans mot dire, Philoetios sortit vivement de la salle
et il alla fermer les portes de la cour à la solide enceinte.
Sous le portique était le cordage d'un navire aux flancs
recourbés : il s'en servit pour attacher les portes et
rentra : il s'assit sur le siège d'où il s'était levé, sans
quitter Ulysse des yeux.
Lui, déjà, maniait l'arc, le tournait en tous sens, le
tâtait d'un côté, puis d'un autre, voulant s'assurer qu'en
l'absence du maître, les vers n'en avaient pas rongé la
corne. Et tel des prétendants disait, regardant son voisin :
« Cet homme sans nul doute est un connaisseur et
sait tirer de l'arc : peut-être en a-t-il de ce genre chez
lui, ou bien a-t-il en tête d'en fabriquer de semblables :


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Dernière mise à jour : 19/01/2006