HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVIII

Vers 200-249

  Vers 200-249

[18,200] καί ἀπομόρξατο χερσὶ παρειὰς φώνησέν τε·
" με μάλαἰνοπαθῆ μαλακὸν περὶ κῶμἐκάλυψεν.
αἴθε μοι ὣς μαλακὸν θάνατον πόροι Ἄρτεμις ἁγνὴ
αὐτίκα νῦν, ἵνα μηκέτὀδυρομένη κατὰ θυμὸν
αἰῶνα φθινύθω, πόσιος ποθέουσα φίλοιο
205 παντοίην ἀρετήν, ἐπεὶ ἔξοχος ἦεν Ἀχαιῶν."
ὣς φαμένη κατέβαινὑπερώϊα σιγαλόεντα,
οὐκ οἴη· ἅμα τῇ γε καὶ ἀμφίπολοι δύἕποντο.
δὅτε δὴ μνηστῆρας ἀφίκετο δῖα γυναικῶν,
στῆ ῥα παρὰ σταθμὸν τέγεος πύκα ποιητοῖο,
210 ἄντα παρειάων σχομένη λιπαρὰ κρήδεμνα·
ἀμφίπολος δἄρα οἱ κεδνὴ ἑκάτερθε παρέστη.
τῶν δαὐτοῦ λύτο γούνατ᾽, ἔρῳ δἄρα θυμὸν ἔθελχθεν,
πάντες δἠρήσαντο παραὶ λεχέεσσι κλιθῆναι.
δαὖ Τηλέμαχον προσεφώνεεν, ὃν φίλον υἱόν·
215 "Τηλέμαχ᾽, οὐκέτι τοι φρένες ἔμπεδοι οὐδὲ νόημα·
παῖς ἔτἐὼν καὶ μᾶλλον ἐνὶ φρεσὶ κέρδεἐνώμας·
νῦν δ᾽, ὅτε δὴ μέγας ἐσσὶ καὶ ἥβης μέτρον ἱκάνεις,
καί κέν τις φαίη γόνον ἔμμεναι ὀλβίου ἀνδρός,
ἐς μέγεθος καὶ κάλλος ὁρώμενος, ἀλλότριος φώς,
220 οὐκέτι τοι φρένες εἰσὶν ἐναίσιμοι οὐδὲ νόημα.
οἷον δὴ τόδε ἔργον ἐνὶ μεγάροισιν ἐτύχθη,
ὃς τὸν ξεῖνον ἔασας ἀεικισθήμεναι οὕτως.
πῶς νῦν, εἴ τι ξεῖνος ἐν ἡμετέροισι δόμοισιν
ἥμενος ὧδε πάθοι ῥυστακτύος ἐξ ἀλεγεινῆς;
225 σοί καἶσχος λώβη τε μετἀνθρώποισι πέλοιτο."
τὴν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"μῆτερ ἐμή, τὸ μὲν οὔ σε νεμεσσῶμαι κεχολῶσθαι·
αὐτὰρ ἐγὼ θυμῷ νοέω καὶ οἶδα ἕκαστα,
ἐσθλά τε καὶ τὰ χέρεια· πάρος δἔτι νήπιος ἦα.
230 ἀλλά τοι οὐ δύναμαι πεπνυμένα πάντα νοῆσαι·
ἐκ γάρ με πλήσσουσι παρήμενοι ἄλλοθεν ἄλλος
οἵδε κακὰ φρονέοντες, ἐμοὶ δοὐκ εἰσὶν ἀρωγοί.
οὐ μέν τοι ξείνου γε καὶ Ἴρου μῶλος ἐτύχθη
μνηστήρων ἰότητι, βίῃ δ γε φέρτερος ἦεν.
235 αἲ γάρ, Ζεῦ τε πάτερ καὶ Ἀθηναίη καὶ Ἄπολλον,
οὕτω νῦν μνηστῆρες ἐν ἡμετέροισι δόμοισι
νεύοιεν κεφαλὰς δεδμημένοι, οἱ μὲν ἐν αὐλῇ,
οἱ δἔντοσθε δόμοιο, λελῦτο δὲ γυῖα ἑκάστου,
ὡς νῦν Ἶρος κεῖνος ἐπαὐλείῃσι θύρῃσιν
240 ἧσται νευστάζων κεφαλῇ, μεθύοντι ἐοικώς,
οὐδὀρθὸς στῆναι δύναται ποσὶν οὐδὲ νέεσθαι
οἴκαδ᾽, ὅπη οἱ νόστος, ἐπεὶ φίλα γυῖα λέλυνται."
ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον·
Εὐρύμαχος δἐπέεσσι προσηύδα Πηνελόπειαν·
245 "κούρη Ἰκαρίοιο, περίφρον Πηνελόπεια,
εἰ πάντες σε ἴδοιεν ἀνἼασον Ἄργος Ἀχαιοί,
πλέονές κε μνηστῆρες ἐν ὑμετέροισι δόμοισιν
ἠῶθεν δαινύατ᾽, ἐπεὶ περίεσσι γυναικῶν
εἶδός τε μέγεθός τε ἰδὲ φρένας ἔνδον ἐΐσας."
[18,200] elle se passa les mains sur les joues et dit : «Dans ma détresse une torpeur m'a pénétrée de son charme apaisant. Puisse la chaste Artémis me donner maintenant même une mort aussi paisible afin que, la tristesse au coeur, je ne consume plus ma vie à regretter un époux chéri et ses qualités de tout genre; car il était hors de pair entre tous les Achéens.» Ayant parlé ainsi, elle descendit de sa chambre magnifique; elle n'était pas seule : deux suivantes l'accompagnaient. Mais quand la noble femme arriva devant les prétendants, elle s'arrêta près d'un des battants de la salle solidement construite, tirant devant ses joues son voile moiré. A ses côtés se tenaient les fidèles suivantes. Les prétendants à cette vue sentent leurs genoux défaillir; l'amour enchante leur coeur; tous brûlent du désir d'être couchés près d'elle. Elle adresse alors la parole à Télémaque, son fils chéri : «Télémaque, tu n'as donc plus un esprit juste, un jugement sain. Quand tu étais encore enfant, tu avais en l'esprit plus de sagesse et de réflexion. Aujourd'hui que te voilà grand, que tu touches à l'âge d'homme, un étranger, voyant ta taille, ta beauté, dirait sans doute que tu es le fils d'un homme puissant; mais tu n'as plus la justesse de l'esprit; tu ne réfléchis plus. Quoi ! un grave outrage a été commis dans la grand'salle, et tu as laissé traiter notre hôte aussi indignement ! Que serait-ce pour nous si un étranger, assis dans notre manoir, succombait victime d'une violence cruelle? La honte et l'infamie en retomberaient sur toi parmi les hommes. Le sage Télémaque lui répondit : Ma mère, je ne blâme pas cet emportement. Cependant, je réfléchis, je sais ce qui est bien, ce qui est mal; jusqu'ici je n'étais qu'un enfant. Mais, à la vérité, je ne puis pas toujours voir ce qu'il faudrait faire. Et je suis déconcerté par ces gens assis en foule à notre table : ils méditent ma ruine et je n'ai personne pour me défendre ! Au reste, cette lutte entre l'étranger et Iros n'a pas été imposée par les prétendants : et notre hôte plus fort a été le vainqueur. Zeus père, Athéné, Apollon, puissent à cette heure en notre maison les prétendants domptés branler de la tête, les uns dans la cour, les autres dans la demeure, avoir les membres rompus, comme à présent cet Iros, qui assis aux portes de la cour, hoche la tête, semblable à un homme ivre, est incapable de se mettre droit sur ses pieds, de regagner le logis où il voudrait s'en retourner; car ses membres ne tiennent plus! Tels étaient les propos qu'ils échangeaient. Eurymaque adressa ces paroles à Pénélope : «Fille d'Icarios, Pénélope, la plus sage des femmes, si tous les Achéens de l'Argos ionienne te voyaient, il y aurait plus de prétendants en votre manoir pour banqueter dès l'aurore; car tu surpasses toutes les femmes pour la beauté, la taille, la justesse de l'esprit.»


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Dernière mise à jour : 14/12/2005