HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVIII

Vers 100-149

  Vers 100-149

[18,100] χεῖρας ἀνασχόμενοι γέλῳ ἔκθανον. αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
ἕλκε διὲκ προθύροιο λαβὼν ποδός, ὄφρἵκεταὐλήν,
αἰθούσης τε θύρας· καί μιν ποτὶ ἑρκίον αὐλῆς
εἷσεν ἀνακλίνας· σκῆπτρον δέ οἱ ἔμβαλε χειρί,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
105 "ἐνταυθοῖ νῦν ἧσο σύας τε κύνας τἀπερύκων,
μηδὲ σύ γε ξείνων καὶ πτωχῶν κοίρανος εἶναι
λυγρὸς ἐών, μή πού τι κακὸν καὶ μεῖζον ἐπαύρῃ."
ῥα καὶ ἀμφὤμοισιν ἀεικέα βάλλετο πήρην,
πυκνὰ ῥωγαλέην· ἐν δὲ στρόφος ἦεν ἀορτήρ.
110 ἂψ δ γἐποὐδὸν ἰὼν κατἄρἕζετο· τοὶ δἴσαν εἴσω
ἡδὺ γελώοντες καὶ δεικανόωντἐπέεσσι·
"Ζεύς τοι δοίη, ξεῖνε, καὶ ἀθάνατοι θεοὶ ἄλλοι,
ὅττι μάλιστἐθέλεις καί τοι φίλον ἔπλετο θυμῷ,
ὃς τοῦτον τὸν ἄναλτον ἀλητεύειν ἀπέπαυσας
115 ἐν δήμῳ· τάχα γάρ μιν ἀνάξομεν ἤπειρόνδε
εἰς Ἔχετον βασιλῆα, βροτῶν δηλήμονα πάντων."
ὣς ἄρἔφαν, χαῖρεν δὲ κλεηδόνι δῖος Ὀδυσσεύς.
Ἀντίνοος δἄρα οἱ μεγάλην παρὰ γαστέρα θῆκεν,
ἐμπλείην κνίσης τε καὶ αἵματος· Ἀμφίνομος δὲ
120 ἄρτους ἐκ κανέοιο δύω παρέθηκεν ἀείρας
καὶ δέπαϊ χρυσέῳ δειδίσκετο, φώνησέν τε·
"χαῖρε, πάτερ ξεῖνε, γένοιτό τοι ἔς περ ὀπίσσω
ὄλβος· ἀτὰρ μὲν νῦν γε κακοῖς ἔχεαι πολέεσσι."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
125 "Ἀμφίνομ᾽, μάλα μοι δοκέεις πεπνυμένος εἶναι·
τοίου γὰρ καὶ πατρός, ἐπεὶ κλέος ἐσθλὸν ἄκουον,
Νῖσον Δουλιχιῆα ἐΰν τἔμεν ἀφνειόν τε·
τοῦ σἔκ φασι γενέσθαι, ἐπητῇ δἀνδρὶ ἔοικας.
τοὔνεκά τοι ἐρέω, σὺ δὲ σύνθεο καί μευ ἄκουσον·
130 οὐδὲν ἀκιδνότερον γαῖα τρέφει ἀνθρώποιο,
πάντων ὅσσα τε γαῖαν ἔπι πνείει τε καὶ ἕρπει.
οὐ μὲν γάρ ποτέ φησι κακὸν πείσεσθαι ὀπίσσω,
ὄφρἀρετὴν παρέχωσι θεοὶ καὶ γούνατὀρώρῃ·
ἀλλὅτε δὴ καὶ λυγρὰ θεοὶ μάκαρες τελέσωσι,
135 καὶ τὰ φέρει ἀεκαζόμενος τετληότι θυμῷ·
τοῖος γὰρ νόος ἐστὶν ἐπιχθονίων ἀνθρώπων
οἷον ἐπἦμαρ ἄγησι πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε.
καὶ γὰρ ἐγώ ποτἔμελλον ἐν ἀνδράσιν ὄλβιος εἶναι,
πολλὰ δἀτάσθαλἔρεξα βίῃ καὶ κάρτεϊ εἴκων,
140 πατρί τἐμῷ πίσυνος καὶ ἐμοῖσι κασιγνήτοισι.
τῷ μή τίς ποτε πάμπαν ἀνὴρ ἀθεμίστιος εἴη,
ἀλλ γε σιγῇ δῶρα θεῶν ἔχοι, ὅττι διδοῖεν.
οἷὁρόω μνηστῆρας ἀτάσθαλα μηχανόωντας,
κτήματα κείροντας καὶ ἀτιμάζοντας ἄκοιτιν
145 ἀνδρός, ὃν οὐκέτι φημὶ φίλων καὶ πατρίδος αἴης
δηρὸν ἀπέσσεσθαι· μάλα δὲ σχεδόν. ἀλλά σε δαίμων
οἴκαδὑπεξαγάγοι, μηδἀντιάσειας ἐκείνῳ,
ὁππότε νοστήσειε φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν·
οὐ γὰρ ἀναιμωτί γε διακρινέεσθαι ὀΐω
[18,100] levant les bras, mouraient de rire. Cependant Ulysse prend Iros par un pied et le traîne à travers le vestibule jusqu'à la cour et à l'entrée du portique. Là il l'adosse contre la muraille de la cour et lui met son bâton dans la main; puis, il lui adresse ces paroles ailées : «Reste là maintenant, écarte les porcs et les chiens; ne prétends plus être le roi des étrangers et des mendiants, toi qui n'es qu'un pauvre hère, si tu ne veux t'attirer un mal encore plus grand. Il dit, et lui jeta sur les épaules son ignoble besace, toute rapiécée, et qui avait une corde pour bretelle. Puis il revint vers le seuil et s'y assit. Les assistants rentrèrent alors en riant de bon coeur; ils le félicitaient en ces termes : «Que Zeus, étranger, et les autres dieux immortels t'accordent ce que tu désires le plus vivement et qui serait agréable à ton coeur, pour avoir mis fin dans le pays à la mendicité de ce goinfre. Nous ne tarderons pas à le faire passer sur le continent chez le roi Echétos, fléau de tous mortels.» Ainsi parlaient-ils, et le noble Ulysse se réjouit du présage contenu dans ce voeu. Antinoos donc lui servit un gros estomac farci de graisse et de sang; Amphinomos prit dans une corbeille et lui présenta deux pains et, le fêtant une coupe d'or à la main, il lui dit : «Salut, digne étranger; puisses-tu dans l'avenir avoir l'opulence ! Mais pour le moment tu es la proie de bien des maux.» Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : «Amphinomos, tu me parais certes très sensé, comme ton père, dont la renommée vante le mérite : elle m'a appris que Nisos de Doulichion avait la bonté avec la richesse. On dit que tu es son fils, et tu as l'air d'un homme à qui on peut parler. Aussi je vais te dire une chose, écoute et garde-la en ton esprit : la terre ne nourrit rien de plus faible que l'homme, entre tous les êtres qui respirent et rampent sur le sol. Car il croit qu'il ne souffrira aucun mal dans l'avenir, tant que les dieux veillent à son bonheur et que ses genoux sont souples. Du jour où les Bienheureux lui envoient des revers, il se résigne, mais les supporte malgré lui. L'esprit des hommes sur la terre se conforme aux jours divers que leur assigne le père des hommes et des dieux. Moi aussi, j'aurais dû vivre heureux parmi les hommes; mais j'ai commis bien des injustices, emporté par la violence d'un tempérament vigoureux, et confiant dans l'appui de mon père, de mes frères. Aussi puisse toujours l'homme s'interdire toute iniquité et jouir en silence des biens que les dieux lui octroient ! A quels excès je vois se livrer ces prétendants, qui consument l'avoir, traitent sans respect l'épouse d'un homme qui, je l'affirme, ne sera plus longtemps éloigné de ceux qu'il aime et de la terre patrie ! Car il est tout près d'ici. Je souhaite pour toi qu'un dieu te fasse rentrer chez toi, t'épargne sa rencontre, quand il reparaîtra au pays de ses pères. Car je ne crois pas qu'elle soit sans effusion de sang,


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Dernière mise à jour : 14/12/2005