HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVIII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[18,50] ὣς ἔφατἈντίνοος, τοῖσιν δἐπιήνδανε μῦθος.
τοῖς δὲ δολοφρονέων μετέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
" φίλοι, οὔ πως ἔστι νεωτέρῳ ἀνδρὶ μάχεσθαι
ἄνδρα γέροντα, δύῃ ἀρημένον· ἀλλά με γαστὴρ
ὀτρύνει κακοεργός, ἵνα πληγῇσι δαμείω.
55 ἀλλἄγε νῦν μοι πάντες ὀμόσσατε καρτερὸν ὅρκον,
μή τις ἐπἼρῳ ἦρα φέρων ἐμὲ χειρὶ βαρείῃ
πλήξῃ ἀτασθάλλων, τούτῳ δέ με ἶφι δαμάσσῃ."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἀπώμνυον ὡς ἐκέλευεν.
αὐτὰρ ἐπεί ὄμοσάν τε τελεύτησάν τε τὸν ὅρκον,
60 τοῖς δαὖτις μετέειφἱερὴ ἲς Τηλεμάχοιο·
"ξεῖν᾽, εἴ σὀτρύνει κραδίη καὶ θυμὸς ἀγήνωρ
τοῦτον ἀλέξασθαι, τῶν δἄλλων μή τινἈχαιῶν
δείδιθ᾽, ἐπεὶ πλεόνεσσι μαχήσεται ὅς κέ σε θείνῃ·
ξεινοδόκος μὲν ἐγών, ἐπὶ δαἰνεῖτον βασιλῆες,
65 Ἀντίνοός τε καὶ Εὐρύμαχος, πεπνυμένω ἄμφω."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἐπῄνεον· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
ζώσατο μὲν ῥάκεσιν περὶ μήδεα, φαῖνε δὲ μηροὺς
καλούς τε μεγάλους τε, φάνεν δέ οἱ εὐρέες ὦμοι
στήθεά τε στιβαροί τε βραχίονες· αὐτὰρ Ἀθήνη
70 ἄγχι παρισταμένη μέλεἤλδανε ποιμένι λαῶν.
μνηστῆρες δἄρα πάντες ὑπερφιάλως ἀγάσαντο·
ὧδε δέ τις εἴπεσκεν ἰδὼν ἐς πλησίον ἄλλον·
" τάχα Ἶρος Ἄϊρος ἐπίσπαστον κακὸν ἕξει,
οἵην ἐκ ῥακέων γέρων ἐπιγουνίδα φαίνει."
75 ὣς ἄρἔφαν, Ἴρῳ δὲ κακῶς ὠρίνετο θυμός.
ἀλλὰ καὶ ὣς δρηστῆρες ἄγον ζώσαντες ἀνάγκῃ
δειδιότα· σάρκες δὲ περιτρομέοντο μέλεσσιν.
Ἀντίνοος δἐνένιπεν ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζεν·
"νῦν μὲν μήτεἴης, βουγάϊε, μήτε γένοιο,
80 εἰ δὴ τοῦτόν γε τρομέεις καὶ δείδιας αἰνῶς,
ἄνδρα γέροντα, δύῃ ἀρημένον, μιν ἱκάνει.
ἀλλἔκ τοι ἐρέω, τὸ δὲ καὶ τετελεσμένον ἔσται·
αἴ κέν σοὗτος νικήσῃ κρείσσων τε γένηται,
πέμψω σἤπειρόνδε, βαλὼν ἐν νηὶ μελαίνῃ,
85 εἰς Ἔχετον βασιλῆα, βροτῶν δηλήμονα πάντων,
ὅς κἀπὸ ῥῖνα τάμῃσι καὶ οὔατα νηλέϊ χαλκῷ,
μήδεά τἐξερύσας δώῃ κυσὶν ὠμὰ δάσασθαι."
ὣς φάτο, τῷ δἔτι μᾶλλον ὑπὸ τρόμος ἔλλαβε γυῖα.
ἐς μέσσον δἄναγον· τὼ δἄμφω χεῖρας ἀνέσχον.
90 δὴ τότε μερμήριξε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς
ἐλάσειὥς μιν ψυχὴ λίποι αὖθι πεσόντα,
ἦέ μιν ἦκἐλάσειε τανύσσειέν τἐπὶ γαίῃ.
ὧδε δέ οἱ φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι,
ἦκἐλάσαι, ἵνα μή μιν ἐπιφρασσαίατἈχαιοί.
95 δὴ τότἀνασχομένω μὲν ἤλασε δεξιὸν ὦμον
Ἶρος, δαὐχένἔλασσεν ὑποὔατος, ὀστέα δεἴσω
ἔθλασεν· αὐτίκα δἦλθε κατὰ στόμα φοίνιον αἷμα,
κὰδ δἔπεσἐν κονίῃσι μακών, σὺν δἤλασὀδόντας
λακτίζων ποσὶ γαῖαν· ἀτὰρ μνηστῆρες ἀγαυοὶ
[18,50] Ainsi parlait Antinoos; tous applaudirent à ses paroles. Ayant son idée en tête, Ulysse aux mille ruses leur dit : «Amis, il n'est pas possible qu'un vieil homme, accablé de tristesse, lutte contre un plus jeune; mais mon estomac, ce mauvais, m'oblige à me faire rouer de coups. Allons, prêtez-moi tous un grand serment que nul de vous, pour seconder Iros, ne commettra l'injustice de me frapper de sa pesante main; que nul, par faveur pour l'autre, ne me portera un coup violent.» Il dit, et tous jurèrent comme il le demandait. Quand ils eurent prêté un serment formel, le jeune et vigoureux Télémaque prit la parole parmi eux : «Étranger, si ton coeur et ton âme ardente te poussent à chasser cet homme, ne crains aucun autre Achéen; car celui qui te frapperait aurait à lutter contre de nombreux adversaires; je ne le souffrirai pas, moi qui t'ai accueilli comme un hôte, et deux rois pleins de sens, Antinoos et Eurymaque, partagent mon avis.» Ainsi parla-t-il, et tous l'approuvèrent. Ulysse ceignit de ses haillons ses parties viriles, découvrit de belles et fortes cuisses; on vit aussi ses larges épaules, sa poitrine et ses bras robustes. Athéné, s'approchant, doubla pour le pasteur des peuples la vigueur des membres. Tous les prétendants furent frappés d'étonnement : ils disaient, en regardant le voisin : «Bientôt Iros ne sera plus Iros et aura le mal qu'il a bien cherché : voyez les cuisses que découvre le vieux de dessous ses haillons !» Ils disaient, et le coeur d'Iros tremblait d'inquiétude. Malgré cela, les serviteurs le ceignent de force et l'amènent apeuré. La chair de ses membres était secouée de frissons. Antinoos l'apostropha avec force : «Mieux vaudrait pour toi, fanfaron, n'exister pas, n'être pas né, si tu trembles devant cet homme, si tu as cette peur terrible d'un vieux, en proie au malheur qui le tient. Eh bien, je vais te dire une chose, et elle s'accomplira. S'il est vainqueur, s'il a le dessus, je te jette dans un vaisseau noir et t'envoie sur le continent, chez le roi Echétos, fléau de tous mortels; il te coupera le nez et les oreilles d'un bronze sans pitié, il t'arrachera les parties viriles et les donnera toutes crues à ses chiens voraces.» Il dit; Iros trembla plus encore de tous ses membres. On le poussa sur le terrain du combat. Tous deux tendirent les bras vers l'adversaire. Alors le noble Ulysse, modèle de patience, délibéra : le frapperait-il d'un coup à le faire tomber mort sur place, ou bien devait-il y mettre plus de douceur et seulement l'étendre contre terre? A la réflexion il lui parut plus sage de le frapper assez mollement, pour ne pas être reconnu des Achéens. Tous deux ayant levé les poings, Iros atteignit à l'épaule droite Ulysse, qui frappa le cou de l'adversaire sous l'oreille et y fracassa les os. Aussitôt un sang noir remplit la bouche d'Iros; il tombe dans la poussière en hurlant, claque des dents, bat le sol des talons; sur quoi les nobles prétendants,


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Dernière mise à jour : 14/12/2005