HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVIII

Vers 1-49

  Vers 1-49

[18,0] Ὀδύσσεια XVIII.
ἦλθε δἐπὶ πτωχὸς πανδήμιος, ὃς κατὰ ἄστυ
πτωχεύεσκἸθάκης, μετὰ δἔπρεπε γαστέρι μάργῃ
ἀζηχὲς φαγέμεν καὶ πιέμεν· οὐδέ οἱ ἦν ἲς
οὐδὲ βίη, εἶδος δὲ μάλα μέγας ἦν ὁράασθαι.
5 Ἀρναῖος δὄνομἔσκε· τὸ γὰρ θέτο πότνια μήτηρ
ἐκ γενετῆς· Ἶρον δὲ νέοι κίκλησκον ἅπαντες,
οὕνεκἀπαγγέλλεσκε κιών, ὅτε πού τις ἀνώγοι·
ὅς ἐλθὼν Ὀδυσῆα διώκετο οἷο δόμοιο,
καί μιν νεικείων ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
10 "εἶκε, γέρον, προθύρου, μὴ δὴ τάχα καὶ ποδὸς ἕλκῃ.
οὐκ ἀΐεις ὅτι δή μοι ἐπιλλίζουσιν ἅπαντες,
ἑλκέμεναι δὲ κέλονται; ἐγὼ δαἰσχύνομαι ἔμπης.
ἀλλἄνα, μὴ τάχα νῶϊν ἔρις καὶ χερσὶ γένηται."
τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
15 "δαιμόνι᾽, οὔτε τί σε ῥέζω κακὸν οὔτἀγορεύω,
οὔτε τινὰ φθονέω δόμεναι καὶ πόλλἀνελόντα.
οὐδὸς δἀμφοτέρους ὅδε χείσεται, οὐδέ τί σε χρὴ
ἀλλοτρίων φθονέειν· δοκέεις δέ μοι εἶναι ἀλήτης
ὥς περ ἐγών, ὄλβον δὲ θεοὶ μέλλουσιν ὀπάζειν.
20 χερσὶ δὲ μή τι λίην προκαλίζεο, μή με χολώσῃς,
μή σε γέρων περ ἐὼν στῆθος καὶ χείλεα φύρσω
αἵματος· ἡσυχίη δἂν ἐμοὶ καὶ μᾶλλον ἔτεἴη
αὔριον· οὐ μὲν γάρ τί σὑποστρέψεσθαι ὀΐω
δεύτερον ἐς μέγαρον Λαερτιάδεω Ὀδυσῆος."
25 τὸν δὲ χολωσάμενος προσεφώνεεν Ἶρος ἀλήτης·
" πόποι, ὡς μολοβρὸς ἐπιτροχάδην ἀγορεύει,
γρηῒ καμινοῖ ἶσος· ὃν ἂν κακὰ μητισαίμην
κόπτων ἀμφοτέρῃσι, χαμαὶ δέ κε πάντας ὀδόντας
γναθμῶν ἐξελάσαιμι συὸς ὣς ληϊβοτείρης.
30 ζῶσαι νῦν, ἵνα πάντες ἐπιγνώωσι καὶ οἵδε
μαρναμένους· πῶς δἂν σὺ νεωτέρῳ ἀνδρὶ μάχοιο;"
ὣς οἱ μὲν προπάροιθε θυράων ὑψηλάων
οὐδοῦ ἔπι ξεστοῦ πανθυμαδὸν ὀκριόωντο.
τοῖϊν δὲ ξυνέηχἱερὸν μένος Ἀντινόοιο,
35 ἡδὺ δἄρἐκγελάσας μετεφώνει μνηστήρεσσιν·
" φίλοι, οὐ μέν πώ τι πάρος τοιοῦτον ἐτύχθη,
οἵην τερπωλὴν θεὸς ἤγαγεν ἐς τόδε δῶμα.
ξεῖνός τε καὶ Ἶρος ἐρίζετον ἀλλήλοιϊν
χερσὶ μαχέσσασθαι· ἀλλὰ ξυνελάσσομεν ὦκα."
40 ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἀνήϊξαν γελόωντες,
ἀμφὶ δἄρα πτωχοὺς κακοείμονας ἠγερέθοντο.
τοῖσιν δἈντίνοος μετέφη, Εὐπείθεος υἱός·
"κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγήνορες, ὄφρα τι εἴπω.
γαστέρες αἵδαἰγῶν κέατἐν πυρί, τὰς ἐπὶ δόρπῳ
45 κατθέμεθα κνίσης τε καὶ αἵματος ἐμπλήσαντες·
ὁππότερος δέ κε νικήσῃ κρείσσων τε γένηται,
τάων ἥν κἐθέλῃσιν ἀναστὰς αὐτὸς ἑλέσθω·
αἰεὶ αὖθἡμῖν μεταδαίσεται, οὐδέ τινἄλλον
πτωχὸν ἔσω μίσγεσθαι ἐάσομεν αἰτήσοντα."
[18,0] CHANT XVIII - Pugilat d'Ulysse et d'Iros. Survint alors un gueux bien connu qui mendiait à toutes les portes d'Ithaque : il se distinguait par la gloutonnerie de son estomac, était capable de manger et de boire sans arrêter. II n'avait ni force ni énergie; mais il était très grand d'aspect. Son nom était Arnaeos; c'est celui que lui avait donné sa vénérable mère à sa naissance; mais tous les jeunes gens l'appelaient Iros parce qu'il allait porter tous les messages, quand on le lui demandait. Il entra et voulait chasser Ulysse de sa demeure; il l'injuriait, lui adressant ces paroles ailées : «Hors d'ici, vieux; sors du vestibule, si tu ne veux pas qu'on te tire par le pied. Ne vois-tu pas qu'ils me font tous des clins d'yeux, pour m'inviter à te tirer dehors? Mais la honte me retient. Allons, ouste ! de peur que notre querelle ne tourne mal et qu'on n'en vienne aux coups.» Ulysse aux mille ruses lui lança un regard en dessous et lui dit : «Homme étrange ! Je ne te fais rien de mal, ne te dis rien de blessant. Je ne suis pas jaloux qu'on te donne, et même une grosse part. Le seuil est assez large pour deux; tu ne dois pas être jaloux de la chance d'un autre. Tu es, il me semble, un vagabond comme moi-même. C'est aux dieux d'assigner à chacun son lot. Mais ne me tends pas le poing; ne me provoque pas; ne m'échauffe pas la bile, si tu ne veux pas que, tout vieillard que je suis, je te souille de sang la poitrine et les lèvres. La paix me serait assurée pour demain et beaucoup plus longtemps; car, je pense, tu ne reviendrais pas une fois encore dans la grand'salle d'Ulysse, fils de Laerte.» Irrité, le vagabond Iros lui dit : «Malheur! Comme il nous en débite, ce glouton ! on dirait une vieille femme près de sa cheminée. Je veux le mettre mal en point en le frappant des deux mains; je lui ferai tomber à terre toutes les dents qui lui sauteront des mâchoires, comme à une truie qui ravage les récoltes. Ceins-toi, que tous ceux-ci nous voient combattre. Comment pourrais-tu lutter contre un plus jeune?» Devant la porte élevée, sur le seuil poli, ils s'excitaient à l'envi. Quand le fort et vigoureux Antinoos vit cette dispute, il rit de bon coeur et dit aux prétendants : «Amis, il nous arrive ici quelque chose d'extraordinaire; quel bon amusement un dieu nous ménage dans cette maison ! L'étranger et Iros se sont pris de querelle et vont en venir aux mains; mettons-les vite aux prises.» II dit; tous se lèvent en riant et se rangent autour des mendiants en guenilles. Antinoos, fils d'Eupithès, leur dit : «Écoutez, nobles prétendants; je veux vous parler. Voici des estomacs de chèvres qui cuisent sur le feu, où nous les avons mis pour le repas du soir; ils sont tout farcis de graisse et de sang. Le plus fort, vainqueur dans cette lutte, pourra en aller choisir un à son gré. Toujours il sera de nos festins; nous ne permettrons pas qu'un autre mendiant vienne quêter à notre table.»


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Dernière mise à jour : 14/12/2005