HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVII

Vers 400-449

  Vers 400-449

[17,400] δός οἱ ἑλών· οὔ τοι φθονέω· κέλομαι γὰρ ἐγώ γε·
μήτοὖν μητέρἐμὴν ἅζευ τό γε μήτε τινἄλλον
δμώων, οἳ κατὰ δώματὈδυσσῆος θείοιο.
ἀλλοὔ τοι τοιοῦτον ἐνὶ στήθεσσι νόημα·
αὐτὸς γὰρ φαγέμεν πολὺ βούλεαι δόμεν ἄλλῳ."
405 τὸν δαὖτἈντίνοος ἀπαμειβόμενος προσέειπε·
"Τηλέμαχὑψαγόρη, μένος ἄσχετε, ποῖον ἔειπες.
εἴ οἱ τόσσον ἅπαντες ὀρέξειαν μνηστῆρες,
καί κέν μιν τρεῖς μῆνας ἀπόπροθεν οἶκος ἐρύκοι."
ὣς ἄρἔφη, καὶ θρῆνυν ἑλὼν ὑπέφηνε τραπέζης
410 κείμενον, ἔπεχεν λιπαροὺς πόδας εἰλαπινάζων·
οἱ δἄλλοι πάντες δίδοσαν, πλῆσαν δἄρα πήρην
σίτου καὶ κρειῶν· τάχα δὴ καὶ ἔμελλεν Ὀδυσσεὺς
αὖτις ἐποὐδὸν ἰὼν προικὸς γεύσεσθαι Ἀχαιῶν·
στῆ δὲ παρἈντίνοον, καί μιν πρὸς μῦθον ἔειπε·
415 "δός, φίλος· οὐ μέν μοι δοκέεις κάκιστος Ἀχαιῶν
ἔμμεναι, ἀλλὤριστος, ἐπεὶ βασιλῆϊ ἔοικας.
τῷ σε χρὴ δόμεναι καὶ λώϊον ἠέ περ ἄλλοι
σίτου· ἐγὼ δέ κέ σε κλείω κατἀπείρονα γαῖαν.
καὶ γὰρ ἐγώ ποτε οἶκον ἐν ἀνθρώποισιν ἔναιον
420 ὄλβιος ἀφνειὸν καὶ πολλάκι δόσκον ἀλήτῃ,
τοίῳ ὁποῖος ἔοι καὶ ὅτευ κεχρημένος ἔλθοι·
ἦσαν δὲ δμῶες μάλα μυρίοι ἄλλα τε πολλὰ
οἷσίν τεὖ ζώουσι καὶ ἀφνειοὶ καλέονται.
ἀλλὰ Ζεὺς ἀλάπαξε Κρονίων - ἤθελε γάρ που -
425 ὅς μἅμα ληϊστῆρσι πολυπλάγκτοισιν ἀνῆκεν
Αἴγυπτόνδἰέναι, δολιχὴν ὁδόν, ὄφρἀπολοίμην.
στῆσα δἐν Αἰγύπτῳ ποταμῷ νέας ἀμφιελίσσας.
ἔνθ τοι μὲν ἐγὼ κελόμην ἐρίηρας ἑταίρους
αὐτοῦ πὰρ νήεσσι μένειν καὶ νῆας ἔρυσθαι,
430 ὀπτῆρας δὲ κατὰ σκοπιὰς ὤτρυνα νέεσθαι.
οἱ δὕβρει εἴξαντες, ἐπισπόμενοι μένεϊ σφῷ,
αἶψα μάλΑἰγυπτίων ἀνδρῶν περικαλλέας ἀγροὺς
πόρθεον, ἐκ δὲ γυναῖκας ἄγον καὶ νήπια τέκνα,
αὐτούς τἔκτεινον· τάχα δἐς πόλιν ἵκετἀϋτή.
435 οἱ δὲ βοῆς ἀΐοντες ἅμἠοῖ φαινομένηφιν
ἦλθον· πλῆτο δὲ πᾶν πεδίον πεζῶν τε καὶ ἵππων
χαλκοῦ τε στεροπῆς· ἐν δὲ Ζεὺς τερπικέραυνος
φύζαν ἐμοῖς ἑτάροισι κακὴν βάλεν, οὐδέ τις ἔτλη
στῆναι ἐναντίβιον· περὶ γὰρ κακὰ πάντοθεν ἔστη.
440 ἔνθἡμέων πολλοὺς μὲν ἀπέκτανον ὀξέϊ χαλκῷ,
τοὺς δἄναγον ζωούς, σφίσιν ἐργάζεσθαι ἀνάγκῃ.
αὐτὰρ ἔμἐς Κύπρον ξείνῳ δόσαν ἀντιάσαντι,
Δμήτορι Ἰασίδῃ, ὃς Κύπρου ἶφι ἄνασσεν·
ἔνθεν δὴ νῦν δεῦρο τόδἵκω πήματα πάσχων."
445 τὸν δαὖτἈντίνοος ἀπαμείβετο φώνησέν τε·
"τίς δαίμων τόδε πῆμα προσήγαγε, δαιτὸς ἀνίην;
στῆθοὕτως ἐς μέσσον, ἐμῆς ἀπάνευθε τραπέζης,
μὴ τάχα πικρὴν Αἴγυπτον καὶ Κύπρον ἵκηαι·
ὥς τις θαρσαλέος καὶ ἀναιδής ἐσσι προΐκτης.
[17,400] Prends et donne-lui ! Je ne t'en blâmerai pas; je t'y engage plutôt. Ne crains à ce propos ni ma mère ni aucun des serviteurs, qui sont au manoir du divin Ulysse. Mais ce n'est pas cette pensée que tu as dans le coeur. Tu as bien plutôt le désir de manger, toi, sans donner à un autre. » Antinoos lui dit en réponse : « Télémaque au verbe haut, à l'audace effrénée, qu'as-tu dit là? Si tous les pré- tendants lui donnaient autant que moi, trois mois durant la maison serait délivrée de sa personne. » Il dit, et prend sous la table et montre l'escabeau sur lequel il appuyait ses pieds brillants pendant le repas. Tous les autres donnaient, et avaient rempli la besace de pain et de viandes. Déjà UIysse regagnait le seuil, pour y goûter les dons des Achéens. Mais il s'arrêta près d'Antinoos et lui dit : « Donne, l'ami. Tu ne me sembles pas le plus vilain, mais le plus noble des Achéens; car, tu as l'air d'un roi. Aussi dois-tu me donner du pain, et plus que les autres : moi, je te vanterai sur la terre immense. Car moi aussi, dans le temps, j'étais riche et j'habitais chez les hommes une maison opulente, et je donnais souvent au vagabond, quel que fût son nom et le besoin qui l'amenait. J'avais en effet par milliers des serviteurs et tous les biens qui vous font vivre heureux et appeler riche. Mais Zeus, fils de Cronos, a tout anéanti. Il lui plaisait ainsi, sans doute. C'est lui qui me fit partir avec des pirates errants pour l'Egyptos, lointain voyage, afin que j'y périsse. J'arrêtai mes nefs en forme de croissant dans le fleuve Egyptos; je dis à mes fidèles compagnons de rester là près des vaisseaux et de garder les navires, et j'ordonnai à des vedettes d'observer l'horizon sur les hauteurs. Ils cédèrent à leur folle audace et suivirent leur fougue. Ils se mirent aussitôt à ravager les si beaux champs des Égyptiens, enlevèrent les femmes et les petits enfants, tuèrent les hommes. Le bruit en arriva promptement à la ville. Entendant le cri de guerre, les habitants vinrent au lever de l'aurore : toute la plaine était remplie de fantassins, de chevaux et de bronze étincelant. Zeus qui lance la foudre jeta la déroute parmi mes compagnons; personne n'osa faire front. Le danger les menaçait de toutes parts. Alors, les ennemis tuèrent beaucoup d'entre nous à la pointe du bronze, les autres furent emmenés vivants pour être des esclaves, condamnés au travail. Pour moi, ils me donnèrent pour m'emmener à un étranger qui les rencontra, Dmétor, fils d'Iasos, puissant roi de Chypre. C'est de là que j'arrive maintenant, après avoir souffert bien des maux. » Antinoos éleva la voix pour lui répondre : « Quel démon amena ici ce gueux, plaie du festin? Tiens-toi au milieu, loin de ma table, si tu ne veux pas arriver en une amère Égypte ou une Chypre amère, hardi et impudent mendiant.


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Dernière mise à jour : 1/12/2005