HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVII

Vers 450-499

  Vers 450-499

[17,450] ἑξείης πάντεσσι παρίστασαι· οἱ δὲ διδοῦσι
μαψιδίως, ἐπεὶ οὔ τις ἐπίσχεσις οὐδἐλεητὺς
ἀλλοτρίων χαρίσασθαι, ἐπεὶ πάρα πολλὰ ἑκάστῳ."
τὸν δἀναχωρήσας προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
" πόποι, οὐκ ἄρα σοί γἐπὶ εἴδεϊ καὶ φρένες ἦσαν·
455 οὐ σύ γἂν ἐξ οἴκου σῷ ἐπιστάτῃ οὐδἅλα δοίης,
ὃς νῦν ἀλλοτρίοισι παρήμενος οὔ τί μοι ἔτλης
σίτου ἀποπροελὼν δόμεναι· τὰ δὲ πολλὰ πάρεστιν."
ὣς ἔφατ᾽, Ἀντίνοος δἐχολώσατο κηρόθι μᾶλλον,
καί μιν ὑπόδρα ἰδὼν ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
460 "νῦν δή σοὐκέτι καλὰ διὲκ μεγάροιό γὀΐω
ἂψ ἀναχωρήσειν, ὅτε δὴ καὶ ὀνείδεα βάζεις."
ὣς ἄρἔφη, καὶ θρῆνυν ἑλὼν βάλε δεξιὸν ὦμον,
πρυμνότατον κατὰ νῶτον· δἐστάθη ἠΰτε πέτρη
ἔμπεδον, οὐδἄρα μιν σφῆλεν βέλος Ἀντινόοιο,
465 ἀλλἀκέων κίνησε κάρη, κακὰ βυσσοδομεύων.
ἂψ δ γἐποὐδὸν ἰὼν κατἄρἕζετο, κὰδ δἄρα πήρην
θῆκεν ἐϋπλείην, μετὰ δὲ μνηστῆρσιν ἔειπε·
"κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγακλειτῆς βασιλείης,
ὄφρεἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει.
470 οὐ μὰν οὔτἄχος ἐστὶ μετὰ φρεσὶν οὔτε τι πένθος,
ὁππότἀνὴρ περὶ οἷσι μαχειόμενος κτεάτεσσι
βλήεται, περὶ βουσὶν ἀργεννῇς ὀΐεσσιν·
αὐτὰρ ἔμἈντίνοος βάλε γαστέρος εἵνεκα λυγρῆς,
οὐλομένης, πολλὰ κάκἀνθρώποισι δίδωσιν.
475 ἀλλεἴ που πτωχῶν γε θεοὶ καὶ Ἐρινύες εἰσίν,
Ἀντίνοον πρὸ γάμοιο τέλος θανάτοιο κιχείη."
τὸν δαὖτἈντίνοος προσέφη, Εὐπείθεος υἱός·
"ἔσθιἕκηλος, ξεῖνε, καθήμενος, ἄπιθἄλλῃ,
μή σε νέοι διὰ δώματἐρύσσωσ᾽, οἷἀγορεύεις,
480 ποδὸς καὶ χειρός, ἀποδρύψωσι δὲ πάντα."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ὑπερφιάλως νεμέσησαν·
ὧδε δέ τις εἴπεσκε νέων ὑπερηνορεόντων·
"Ἀντίνο᾽, οὐ μὲν κάλἔβαλες δύστηνον ἀλήτην,
οὐλόμεν᾽, εἰ δή πού τις ἐπουράνιος θεός ἐστιν.
485 καί τε θεοὶ ξείνοισιν ἐοικότες ἀλλοδαποῖσι,
παντοῖοι τελέθοντες, ἐπιστρωφῶσι πόληας,
ἀνθρώπων ὕβριν τε καὶ εὐνομίην ἐφορῶντες."
ὣς ἄρἔφαν μνηστῆρες, δοὐκ ἐμπάζετο μύθων.
Τηλέμαχος δἐν μὲν κραδίῃ μέγα πένθος ἄεξε
490 βλημένου, οὐδἄρα δάκρυ χαμαὶ βάλεν ἐκ βλεφάροιϊν,
ἀλλἀκέων κίνησε κάρη, κακὰ βυσσοδομεύων.
τοῦ δὡς οὖν ἤκουσε περίφρων Πηνελόπεια
βλημένου ἐν μεγάρῳ, μετἄρα δμῳῇσιν ἔειπεν·
"αἴθοὕτως αὐτόν σε βάλοι κλυτότοξος Ἀπόλλων."
495 τὴν δαὖτΕὐρυνόμη ταμίη πρὸς μῦθον ἔειπεν·
"εἰ γὰρ ἐπἀρῇσιν τέλος ἡμετέρῃσι γένοιτο·
οὐκ ἄν τις τούτων γε ἐΰθρονον Ἠῶ ἵκοιτο."
τὴν δαὖτε προσέειπε περίφρων Πηνελόπεια·
"μαῖ᾽, ἐχθροὶ μὲν πάντες, ἐπεὶ κακὰ μηχανόωνται·
[17,450] Tu vas à toutes les tables à la suite. Les autres te donnent à foison; ils n'y regardent pas et n'ont point de modération et de scrupule : ils donnent le bien d'autrui; car chacun a de tout en abondance. » Ulysse aux mille ruses se retira et dit : « Ah ! grands dieux ! Tu n'avais donc pas la beauté du coeur si tu as celle du visage ! Tu ne donnerais même pas à ton suppliant un grain de sel sur ton bien, toi qui, maintenant, assis à la table d'autrui, as eu l'âme assez dure pour me refuser une part de nourriture prise sur le vivre d'un autre; et tu as tout sous la main ! Il dit; le courroux crût au coeur d'Antinoos, et, le regardant en dessous, il lui adressa ces paroles ailées : « Maintenant, je ne crois pas que tu sortes à ton avantage de cette salle, puisque tu vas jusqu'à proférer des injures. » Ayant ainsi parlé, il prit son escabeau et le lui lança à l'épaule droite, tout en haut du dos. Ulysse resta fixé au sol comme un roc; le coup d'Antinoos ne le fit pas remuer d'un pas. Mais, sans mot dire, il hocha la tête, roulant au fond de son coeur de funestes projets. Il s'en retourna vers le seuil, s'y assit, déposa par terre sa besace bien remplie et dit parmi les prétendants : « Écoutez-moi, prétendants de l'illustre reine, que je vous dise ce qu'en ma poitrine mon coeur m'ordonne d'exprimer. Il peut n'avoir au coeur ni tristesse ni douleur, l'homme qui se voit frappé, combattant pour ses propres biens, boeufs ou blanches brebis. Mais Antinoos m'a frappé, parce que mon ventre crie, le ventre, ce maudit, qui cause tant de maux aux hommes. S'il est, comme je crois, des dieux et des Érinyes, même pour les mendiants, puisse Antinoos avant le mariage trouver la mort ! Antinoos, fils d'Eupithès, lui repartit : « Mange et tais-toi, étranger; ou va-t'en ailleurs; crains que, pour tes beaux discours, nos jeunes gens ne te traînent à travers la salle par un pied ou un bras, et ne te mettent tout le corps en pièces. » Ainsi parla-t-il; et tous exprimèrent leur blâme avec violence. Un de ces jeunes arrogants disait : « Antinoos, ce n'est pas beau : tu as frappé un pauvre errant. Imprudent ! Si c'était quelque dieu du ciel ! Semblables à des étrangers venus de loin, les dieux prennent des aspects divers et vont de ville en ville connaître parmi les hommes, les superbes et les justes. » Ainsi donc parlaient les prétendants. Mais Antinoos ne se souciait guère de leurs paroles. Télémaque avait le coeur ulcéré pour avoir vu frapper son père. Il ne laissa pas tomber une larme de ses paupières; sans mot dire il secouait la tête, nourrissant au fond de lui-même de funestes pensées. Quand la plus sage des femmes Pénélope apprit qu'on avait frappé un mendiant dans la grand'salle, elle dit à ses servantes : « Qu'ainsi te frappe toi-même Apollon à l'arc fameux ! » L'intendante Eurynomé lui répondit : « Puisse notre imprécation être entendue ! aucun de ces gens-là ne verrait l'Aurore au beau trône. » Pénélope, la plus sage des femmes, lui repartit : « Nourrice, tous me sont ennemis : car ils ne méditent que le mal;


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Dernière mise à jour : 1/12/2005