HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVII

Vers 300-349

  Vers 300-349

[17,300] ἔνθα κύων κεῖτἌργος, ἐνίπλειος κυνοραιστέων.
δὴ τότε γ᾽, ὡς ἐνόησεν Ὀδυσσέα ἐγγὺς ἐόντα,
οὐρῇ μέν γἔσηνε καὶ οὔατα κάββαλεν ἄμφω,
ἆσσον δοὐκέτἔπειτα δυνήσατο οἷο ἄνακτος
ἐλθέμεν· αὐτὰρ νόσφιν ἰδὼν ἀπομόρξατο δάκρυ,
305 ῥεῖα λαθὼν Εὔμαιον, ἄφαρ δἐρεείνετο μύθῳ·
"Εὔμαι᾽, μάλα θαῦμα, κύων ὅδε κεῖτἐνὶ κόπρῳ.
καλὸς μὲν δέμας ἐστίν, ἀτὰρ τόδε γοὐ σάφα οἶδα,
εἰ δὴ καὶ ταχὺς ἔσκε θέειν ἐπὶ εἴδεϊ τῷδε,
αὔτως οἷοί τε τραπεζῆες κύνες ἀνδρῶν
310 γίγνοντ᾽· ἀγλαΐης δἕνεκεν κομέουσιν ἄνακτες."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφης, Εὔμαιε συβῶτα·
"καὶ λίην ἀνδρός γε κύων ὅδε τῆλε θανόντος.
εἰ τοιόσδεἴη ἠμὲν δέμας ἠδὲ καὶ ἔργα,
οἷόν μιν Τροίηνδε κιὼν κατέλειπεν Ὀδυσσεύς,
315 αἶψά κε θηήσαιο ἰδὼν ταχυτῆτα καὶ ἀλκήν.
οὐ μὲν γάρ τι φύγεσκε βαθείης βένθεσιν ὕλης
κνώδαλον, ὅττι δίοιτο· καὶ ἴχνεσι γὰρ περιῄδη·
νῦν δἔχεται κακότητι, ἄναξ δέ οἱ ἄλλοθι πάτρης
ὤλετο, τὸν δὲ γυναῖκες ἀκηδέες οὐ κομέουσι.
320 δμῶες δ᾽, εὖτἂν μηκέτἐπικρατέωσιν ἄνακτες,
οὐκέτἔπειτἐθέλουσιν ἐναίσιμα ἐργάζεσθαι·
ἥμισυ γάρ τἀρετῆς ἀποαίνυται εὐρύοπα Ζεὺς
ἀνέρος, εὖτἄν μιν κατὰ δούλιον ἦμαρ ἕλῃσιν."
ὣς εἰπὼν εἰσῆλθε δόμους εὖ ναιετάοντας,
325 βῆ δἰθὺς μεγάροιο μετὰ μνηστῆρας ἀγαυούς.
Ἄργον δαὖ κατὰ μοῖρἔλαβεν μέλανος θανάτοιο,
αὐτίκἰδόντὈδυσῆα ἐεικοστῷ ἐνιαυτῷ.
τὸν δὲ πολὺ πρῶτος ἴδε Τηλέμαχος θεοειδὴς
ἐρχόμενον κατὰ δῶμα συβώτην, ὦκα δἔπειτα
330 νεῦσἐπὶ οἷ καλέσας· δὲ παπτήνας ἕλε δίφρον
κείμενον, ἔνθα τε δαιτρὸς ἐφίζεσκε κρέα πολλὰ
δαιόμενος μνηστῆρσι δόμον κάτα δαινυμένοισι·
τὸν κατέθηκε φέρων πρὸς Τηλεμάχοιο τράπεζαν
ἀντίον, ἔνθα δἄραὐτὸς ἐφέζετο· τῷ δἄρα κῆρυξ
335 μοῖραν ἑλὼν ἐτίθει κανέου τἐκ σῖτον ἀείρας.
ἀγχίμολον δὲ μεταὐτὸν ἐδύσετο δώματὈδυσσεύς,
πτωχῷ λευγαλέῳ ἐναλίγκιος ἠδὲ γέροντι,
σκηπτόμενος· τὰ δὲ λυγρὰ περὶ χροΐ εἵματα ἕστο.
ἷζε δἐπὶ μελίνου οὐδοῦ ἔντοσθε θυράων,
340 κλινάμενος σταθμῷ κυπαρισσίνῳ, ὅν ποτε τέκτων
ξέσσεν ἐπισταμένως καὶ ἐπὶ στάθμην ἴθυνεν.
Τηλέμαχος δἐπὶ οἷ καλέσας προσέειπε συβώτην,
ἄρτον τοὖλον ἑλὼν περικαλλέος ἐκ κανέοιο
καὶ κρέας, ὥς οἱ χεῖρες ἐχάνδανον ἀμφιβαλόντι·
345 "δὸς τῷ ξείνῳ ταῦτα φέρων αὐτόν τε κέλευε
αἰτίζειν μάλα πάντας ἐποιχόμενον μνηστῆρας·
αἰδὼς δοὐκ ἀγαθὴ κεχρημένῳ ἀνδρὶ παρεῖναι."
ὣς φάτο, βῆ δὲ συφορβός, ἐπεὶ τὸν μῦθον ἄκουσεν,
ἀγχοῦ δἱστάμενος ἔπεα πτερόεντἀγόρευε·
[17,300] Là donc était couché le chien Argos tout couvert de poux. Alors, quand il reconnut Ulysse qui était près de lui, il agita la queue et laissa retomber ses deux oreilles; mais il n'eut pas la force de venir plus près de son maître. Celui-ci, à sa vue, se tourna pour essuyer une larme, qu'il lui fut facile de cacher à Eumée, et il se hâta de lui poser cette question : « Eumée, voilà qui est étrange, un pareil chien sur le fumier; il a un beau corps; mais je ne puis savoir si sa vitesse à la course égalait sa beauté, ou s'il n'était qu'un de ces chiens de luxe nourris à la maison et que les grands entretiennent pour la montre. » Tu lui dis en réponse, porcher Eumée : « C'est le chien d'un homme qui est mort au loin. S'il était tel pour le corps, pour l'ardeur, qu'au moment du départ d'Ulysse pour la Troade, tu admirerais aussitôt sa vitesse et sa fougue. Dans les profondeurs de l'épaisse forêt, point de gibier qui échappât à sa poursuite : quel flair il avait pour trouver la piste ! Il est sans forces à présent; son maître a péri hors de sa patrie, et les femmes négligentes ne lui donnent plus de soins. Les serviteurs, dès que les maîtres ne les commandent plus, ne veulent plus faire leur travail. Zeus dont la voix s'entend au loin retire la moitié de sa valeur à l'homme que saisit le jour de l'esclavage. » Ayant ainsi parlé, il entra dans la spacieuse demeure; il alla droit dans la grand'salle se mêler aux nobles prétendants. Quant au chien Argos, la noire mort le prit dès qu'il eut revu son maître après vingt années. Bien avant tous les autres, Télémaque à l'aspect divin vit le porcher s'avancer dans la salle, et il lui fit aussitôt un signe de tête pour l'appeler près de lui. Eumée, cherchant un siège des yeux, prit la chaise où d'ordinaire s'asseyait l'écuyer tranchant qui découpait force viandes pour les prétendants réunis au manoir. Il alla placer ce siège face à la table de Télémaque et s'assit en cet endroit. Le héraut prit une portion et la lui servit avec du pain qu'il tira de la corbeille. Bientôt après, Ulysse entra dans la salle, sous les traits d'un vieux mendiant misérable; il s'appuyait sur un bâton et n'avait que de pauvres loques sur le corps. Il s'assit sur le seuil de frêne à l'intérieur de la porte, appuyé contre un montant de cyprès, que jadis l'architecte avait poli avec art et dressé au cordeau. Télémaque, ayant appelé à lui le porcher, lui dit, après avoir pris un gros morceau de pain dans la très belle corbeille, et autant de viande qu'il en pouvait tenir dans le creux de ses mains : « Porte cela, donne-le à l'étranger et dis-lui d'aller quêter à tous les prétendants sans exception. La honte n'est pas de saison quand on est dans le besoin. Il dit, et le porcher alla vers Ulysse après avoir entendu ces mots; puis, se plaçant près de lui, il lui adressa ces paroles ailées :


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Dernière mise à jour : 1/12/2005