HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[17,250] ἄξω τῆλἸθάκης, ἵνα μοι βίοτον πολὺν ἄλφοι.
αἲ γὰρ Τηλέμαχον βάλοι ἀργυρότοξος Ἀπόλλων
σήμερον ἐν μεγάροις, ὑπὸ μνηστῆρσι δαμείη,
ὡς Ὀδυσῆΐ γε τηλοῦ ἀπώλετο νόστιμον ἦμαρ."
ὣς εἰπὼν τοὺς μὲν λίπεν αὐτοῦ ἦκα κιόντας,
255 αὐτὰρ βῆ, μάλα δὦκα δόμους ἵκανεν ἄνακτος.
αὐτίκα δεἴσω ἴεν, μετὰ δὲ μνηστῆρσι καθῖζεν,
ἀντίον Εὐρυμάχου· τὸν γὰρ φιλέεσκε μάλιστα.
τῷ πάρα μὲν κρειῶν μοῖραν θέσαν οἳ πονέοντο,
σῖτον δαἰδοίη ταμίη παρέθηκε φέρουσα
260 ἔδμεναι. ἀγχίμολον δὈδυσεὺς καὶ δῖος ὑφορβὸς
στήτην ἐρχομένω, περὶ δέ σφεας ἤλυθἰωὴ
φόρμιγγος γλαφυρῆς· ἀνὰ γάρ σφισι βάλλετἀείδειν
Φήμιος· αὐτὰρ χειρὸς ἑλὼν προσέειπε συβώτην·
"Εὔμαι᾽, μάλα δὴ τάδε δώματα κάλὈδυσῆος,
265 ῥεῖα δἀρίγνωτἐστὶ καὶ ἐν πολλοῖσιν ἰδέσθαι.
ἐξ ἑτέρων ἕτερἐστίν, ἐπήσκηται δέ οἱ αὐλὴ
τοίχῳ καὶ θριγκοῖσι, θύραι δεὐερκέες εἰσὶ
δικλίδες· οὐκ ἄν τίς μιν ἀνὴρ ὑπεροπλίσσαιτο.
γιγνώσκω δὅτι πολλοὶ ἐν αὐτῷ δαῖτα τίθενται
270 ἄνδρες, ἐπεὶ κνίση μὲν ἀνήνοθεν, ἐν δέ τε φόρμιγξ
ἠπύει, ἣν ἄρα δαιτὶ θεοὶ ποίησαν ἑταίρην."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφης, Εὔμαιε συβῶτα·
"ῥεῖἔγνως, ἐπεὶ οὐδὲ τά τἄλλα πέρ ἐσσἀνοήμων.
ἀλλἄγε δὴ φραζώμεθὅπως ἔσται τάδε ἔργα.
275 ἠὲ σὺ πρῶτος ἔσελθε δόμους εὖ ναιετάοντας,
δύσεο δὲ μνηστῆρας, ἐγὼ δὑπολείψομαι αὐτοῦ·
εἰ δἐθέλεις, ἐπίμεινον, ἐγὼ δεἶμι προπάροιθε·
μηδὲ σὺ δηθύνειν, μή τίς σἔκτοσθε νοήσας
βάλῃ ἐλάσῃ· τὰ δέ σε φράζεσθαι ἄνωγα."
280 τὸν δἠμείβετἔπειτα πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
γιγνώσκω, φρονέω· τά γε δὴ νοέοντι κελεύεις.
ἀλλἔρχευ προπάροιθεν, ἐγὼ δὑπολείψομαι αὐτοῦ.
οὐ γάρ τι πληγέων ἀδαήμων οὐδὲ βολάων·
τολμήεις μοι θυμός, ἐπεὶ κακὰ πολλὰ πέπονθα
285 κύμασι καὶ πολέμῳ· μετὰ καὶ τόδε τοῖσι γενέσθω·
γαστέρα δοὔ πως ἔστιν ἀποκρύψαι μεμαυῖαν,
οὐλομένην, πολλὰ κάκἀνθρώποισι δίδωσι,
τῆς ἕνεκεν καὶ νῆες ἐΰζυγοι ὁπλίζονται
πόντον ἐπἀτρύγετον, κακὰ δυσμενέεσσι φέρουσαι."
290 ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον·
ἂν δὲ κύων κεφαλήν τε καὶ οὔατα κείμενος ἔσχεν,
Ἄργος, Ὀδυσσῆος ταλασίφρονος, ὅν ῥά ποταὐτὸς
θρέψε μέν, οὐδἀπόνητο, πάρος δεἰς Ἴλιον ἱρὴν
ᾤχετο. τὸν δὲ πάροιθεν ἀγίνεσκον νέοι ἄνδρες
295 αἶγας ἐπἀγροτέρας ἠδὲ πρόκας ἠδὲ λαγωούς·
δὴ τότε κεῖτἀπόθεστος ἀποιχομένοιο ἄνακτος,
ἐν πολλῇ κόπρῳ, οἱ προπάροιθε θυράων
ἡμιόνων τε βοῶν τε ἅλις κέχυτ᾽, ὄφρἂν ἄγοιεν
δμῶες Ὀδυσσῆος τέμενος μέγα κοπρήσοντες·
[17,250] loin d'Ithaque, et j'en aurai un bon prix. Quant à Télémaque, puisse Apollon à l'arc d'argent le frapper aujourd'hui même au manoir, ou la main des prétendants l'abattre, aussi vrai que la journée du retour a péri pour Ulysse. » Ayant dit, il les laissa, car ils marchaient doucement; lui allait d'un très bon pas et eut vite atteint la demeure du maître. Il entra tout aussitôt et vint s'asseoir parmi les prétendants, en face d'Eurymaque : c'était celui qu'il aimait le plus. Devant lui, des serviteurs placèrent une part de viandes et une digne intendante lui présenta du pain. Ulysse et l'excellent porcher s'arrêtèrent à quelque distance de la maison : le son d'une phorminx creuse frappa leurs oreilles; c'était le prélude du chant de Phémios parmi les prétendants. Ulysse, prenant la main du porcher, lui dit : « Eumée, certainement voilà là la belle demeure d'Ulysse; elle est facile à reconnaître, même entre beaucoup d'autres. Quelle suite de bâtiments ! la cour a de belles proportions avec son mur et sa corniche; voilà une porte qui est fermée solidement : nul ne saurait la forcer. Je vois que de nombreux convives festoient là dedans; il s'y élève une odeur de graisse, et la phorminx y résonne, la phorminx dont les dieux firent la compagne des festins. » Tu lui dis en réponse, porcher Eumée : « Tu as tout de suite reconnu le manoir : en toutes choses, tu as le coup d'oeil. Mais délibérons sur ce que nous allons faire. Ou bien tu entreras le premier dans la maison spacieuse, et tu te mêleras aux prétendants, moi je resterai ici derrière; ou, si tu veux, attends, et c'est moi qui entrerai d'abord. Mais fais vite; si on t'aperçoit dehors, crains qu'on ne te frappe ou ne te chasse; je te conseille d'y aviser. » Ensuite, l'illustre Ulysse, modèle de patience, lui répondit : « Je comprends, je suis de ton avis. Tes recommandations s'adressent à un homme qui y pensait déjà. Va d'abord; moi je resterai ici. Je ne suis pas sans expérience des coups et des projectiles. Mon coeur a de l'endurance; j'ai tant souffert des flots et de la guerre ! S'il faut encore souffrir, je suis prêt. Le moyen de taire les cris d'un ventre affamé, ce maudit ventre, qui cause tant de maux aux hommes! C'est pour lui qu'on arme les nefs bien charpentées, qui traversent la mer inlassable pour la ruine des ennemis. Tels étaient les propos que tous deux échangeaient. Il y avait là un chien couché, qui dressa la tête et les oreilles; c'était Argos, le chien du patient Ulysse, qu'il avait nourri de ses mains, et dont il n'avait pu jouir; il partit trop tôt pour la sainte Ilios. Auparavant, les jeunes gens l'emmenaient contre les chèvres sauvages, les daims et les lièvres. Mais depuis le départ du maître il gisait sans soins, devant la porte, sur un tas de fumier des mulets et des boeufs, où les serviteurs d'Ulysse venaient prendre de quoi fumer le grand domaine.


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Dernière mise à jour : 1/12/2005