HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[17,150] ὣς φάτο, τῇ δἄρα θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ὄρινε.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειπε Θεοκλύμενος θεοειδής·
" γύναι αἰδοίη Λαερτιάδεω Ὀδυσῆος,
τοι γοὐ σάφα οἶδεν, ἐμεῖο δὲ σύνθεο μῦθον·
ἀτρεκέως γάρ σοι μαντεύσομαι οὐδἐπικεύσω·
155 ἴστω νῦν Ζεὺς πρῶτα θεῶν, ξενίη τε τράπεζα
ἱστίη τὈδυσῆος ἀμύμονος, ἣν ἀφικάνω,
ὡς τοι Ὀδυσεὺς ἤδη ἐν πατρίδι γαίῃ,
ἥμενος ἕρπων, τάδε πευθόμενος κακὰ ἔργα,
ἔστιν, ἀτὰρ μνηστῆρσι κακὸν πάντεσσι φυτεύει·
160 τοῖον ἐγὼν οἰωνὸν ἐϋσσέλμου ἐπὶ νηὸς
ἥμενος ἐφρασάμην καὶ Τηλεμάχῳ ἐγεγώνευν."
τὸν δαὖτε προσέειπε περίφρων Πηνελόπεια·
"αἲ γὰρ τοῦτο, ξεῖνε, ἔπος τετελεσμένον εἴη·
τῷ κε τάχα γνοίης φιλότητά τε πολλά τε δῶρα
165 ἐξ ἐμεῦ, ὡς ἄν τίς σε συναντόμενος μακαρίζοι."
ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
μνηστῆρες δὲ πάροιθεν Ὀδυσσῆος μεγάροιο
δίσκοισιν τέρποντο καὶ αἰγανέῃσιν ἱέντες,
ἐν τυκτῷ δαπέδῳ, ὅθι περ πάρος ὕβριν ἔχοντες.
170 ἀλλὅτε δὴ δείπνηστος ἔην καὶ ἐπήλυθε μῆλα
πάντοθεν ἐξ ἀγρῶν, οἱ δἤγαγον οἳ τὸ πάρος περ,
καὶ τότε δή σφιν ἔειπε Μέδων· ὃς γάρ ῥα μάλιστα
ἥνδανε κηρύκων, καὶ σφιν παρεγίγνετο δαιτί·
"κοῦροι, ἐπεὶ δὴ πάντες ἐτέρφθητε φρένἀέθλοις,
175 ἔρχεσθε πρὸς δώμαθ᾽, ἵνἐντυνώμεθα δαῖτα·
οὐ μὲν γάρ τι χέρειον ἐν ὥρῃ δεῖπνον ἑλέσθαι."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἀνστάντες ἔβαν πείθοντό τε μύθῳ.
αὐτὰρ ἐπεί ἵκοντο δόμους εὖ ναιετάοντας,
χλαίνας μὲν κατέθεντο κατὰ κλισμούς τε θρόνους τε,
180 οἱ δἱέρευον ὄϊς μεγάλους καὶ πίονας αἶγας,
ἵρευον δὲ σύας σιάλους καὶ βοῦν ἀγελαίην,
δαῖτἐντυνόμενοι. τοὶ δἐξ ἀγροῖο πόλινδε
ὠτρύνοντὈδυσεύς τἰέναι καὶ δῖος ὑφορβός.
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε συβώτης, ὄρχαμος ἀνδρῶν·
185 "ξεῖν᾽, ἐπεὶ ἂρ δὴ ἔπειτα πόλινδἰέναι μενεαίνεις
σήμερον, ὡς ἐπέτελλεν ἄναξ ἐμός - σἂν ἐγώ γε
αὐτοῦ βουλοίμην σταθμῶν ῥυτῆρα λιπέσθαι·
ἀλλὰ τὸν αἰδέομαι καὶ δείδια, μή μοι ὀπίσσω
νεικείῃ· χαλεπαὶ δέ τἀνάκτων εἰσὶν ὁμοκλαί -
190 ἀλλἄγε νῦν ἴομεν· δὴ γὰρ μέμβλωκε μάλιστα
ἦμαρ, ἀτὰρ τάχα τοι ποτὶ ἕσπερα ῥίγιον ἔσται."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"γιγνώσκω, φρονέω· τά γε δὴ νοέοντι κελεύεις.
ἀλλἴομεν, σὺ δἔπειτα διαμπερὲς ἡγεμόνευε.
195 δὸς δέ μοι, εἴ ποθί τοι ῥόπαλον τετμημένον ἐστίν,
σκηρίπτεσθ᾽, ἐπεὶ φατἀρισφαλέἔμμεναι οὐδόν."
ῥα καὶ ἀμφὤμοισιν ἀεικέα βάλλετο πήρην,
πυκνὰ ῥωγαλέην· ἐν δὲ στρόφος ἦεν ἀορτήρ·
Εὔμαιος δἄρα οἱ σκῆπτρον θυμαρὲς ἔδωκε.
[17,150] Il dit, et ses paroles émurent le coeur de Pénélope au fond de sa poitrine. Théoclymène à l'aspect divin parla ainsi devant eux : « Vénérable femme d'Ulysse, fils de Laerte, comme tu vois, Ménélas ne sait rien de précis; mais comprends bien ce que je vais te dire : je te ferai une prophétie exacte, sans rien te cacher. J'en prends à témoin Zeus avant tous les autres dieux, ta table hospitalière, ce foyer de l'irréprochable Ulysse, où me voilà maintenant arrivé. Sache donc qu'Ulysse est déjà dans sa patrie, tantôt s'arrête, tantôt s'avance, qu'il s'informe des méchantes actions perpétrées en sa maison; qu'il s'apprête à porter à tous les prétendants le coup fatal. Tel est l'augure qu'assis sur le vaisseau aux solides bordages j'eus en l'esprit et déclarai à Télémaque. » Pénélope, la plus sage des femmes, lui répondit : « Étranger, puisse ta prophétie se réaliser ! Alors, tu connaîtrais vite mon amitié; tu recevrais de moi beaucoup de présents, et ton bonheur ferait envie à qui serait sur ton chemin. » Tels étaient les propos qu'ils échangeaient. Cependant, les prétendants, devant la demeure d'Ulysse, jouaient à lancer le disque et le javelot sur une carrière aplanie, où ils faisaient d'ordinaire montre de leur arrogance. Mais quand ce fut l'heure du dîner, et que les brebis arrivaient des champs de tous côtés, conduites par leurs pâtres habituels, alors Médon leur dit : — c'était le héraut qui leur plaisait le plus et assistait à leurs festins — « Jeunes gens, maintenant que vous avez tous réjoui votre coeur à des jeux, rentrez à la maison, pour que nous préparions le repas; car ce n'est pas plus mal de prendre son dîner à l'heure. » Il dit; tous se levèrent pour rentrer, obéissant à son invitation. Puis, quand ils furent arrivés à la spacieuse demeure, ils déposèrent leurs manteaux sur des chaises et des fauteuils; ils immolèrent de grands béliers et des chèvres grasses; ils sacrifièrent des cochons bien en graisse, une génisse du troupeau et apprêtèrent le festin. Cependant Ulysse et l'excellent maître porcher se hâtaient des champs à la ville. Eumée prit le premier la parole : « Étranger, puisque tu désires aller à la ville aujourd'hui, comme mon maître le recommandait, partons; pour moi j'aurais préféré te laisser à la garde de l'étable; mais je respecte les ordres; je crains de m'attirer des reproches; et elles ne sont pas douces les réprimandes des maîtres. Allons; la plus grande partie du jour est passée, et bientôt avec le soir, le temps sera plus dur. Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : « Je comprends, je suis de ton avis; j'avais justement l'intention de faire ce que tu me conseilles; eh bien ! allons, sois mon guide tout le long du chemin, mais donne-moi un bâton, si tu en as un de taillé, pour que je m'appuie, puis- que, dites-vous, le chemin est très glissant. » Ce disant, il jeta sur ses épaules sa mauvaise besace, toute rapiécée, avec une simple corde en guise de bretelle. Eumée lui donna le bâton qu'il demandait. Tous deux allaient;


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Dernière mise à jour : 1/12/2005