HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XV

Vers 400-449

  Vers 400-449

[15,400] μνωομένω· μετὰ γάρ τε καὶ ἄλγεσι τέρπεται ἀνήρ,
ὅς τις δὴ μάλα πολλὰ πάθῃ καὶ πόλλἐπαληθῇ.
τοῦτο δέ τοι ἐρέω μἀνείρεαι ἠδὲ μεταλλᾷς.
"νῆσός τις Συρίη κικλήσκεται, εἴ που ἀκούεις,
Ὀρτυγίης καθύπερθεν, ὅθι τροπαὶ ἠελίοιο,
405 οὔ τι περιπληθὴς λίην τόσον, ἀλλἀγαθὴ μέν,
εὔβοτος, εὔμηλος, οἰνοπληθής, πολύπυρος.
πείνη δοὔ ποτε δῆμον ἐσέρχεται, οὐδέ τις ἄλλη
νοῦσος ἐπὶ στυγερὴ πέλεται δειλοῖσι βροτοῖσιν·
ἀλλὅτε γηράσκωσι πόλιν κάτα φῦλἀνθρώπων,
410 ἐλθὼν ἀργυρότοξος Ἀπόλλων Ἀρτέμιδι ξὺν
οἷς ἀγανοῖς βελέεσσιν ἐποιχόμενος κατέπεφνεν.
ἔνθα δύω πόλιες, δίχα δέ σφισι πάντα δέδασται·
τῇσιν δἀμφοτέρῃσι πατὴρ ἐμὸς ἐμβασίλευε,
Κτήσιος Ὀρμενίδης, ἐπιείκελος ἀθανάτοισιν.
415 "ἔνθα δὲ Φοίνικες ναυσίκλυτοι ἤλυθον ἄνδρες,
τρῶκται, μυρίἄγοντες ἀθύρματα νηῒ μελαίνῃ.
ἔσκε δὲ πατρὸς ἐμοῖο γυνὴ Φοίνισσἐνὶ οἴκῳ,
καλή τε μεγάλη τε καὶ ἀγλαὰ ἔργα ἰδυῖα·
τὴν δἄρα Φοίνικες πολυπαίπαλοι ἠπερόπευον.
420 πλυνούσῃ τις πρῶτα μίγη κοίλῃ παρὰ νηῒ
εὐνῇ καὶ φιλότητι, τά τε φρένας ἠπεροπεύει
θηλυτέρῃσι γυναιξί, καὶ κεὐεργὸς ἔῃσιν.
εἰρώτα δὴ ἔπειτα τίς εἴη καὶ πόθεν ἔλθοι·
δὲ μάλαὐτίκα πατρὸς ἐπέφραδεν ὑψερεφὲς δῶ·
425 "ἐκ μὲν Σιδῶνος πολυχάλκου εὔχομαι εἶναι,
κούρη δεἴμἈρύβαντος ἐγὼ ῥυδὸν ἀφνειοῖο·
ἀλλά μἀνήρπαξαν Τάφιοι ληΐστορες ἄνδρες
ἀγρόθεν ἐρχομένην, πέρασαν δέ τε δεῦρἀγαγόντες
τοῦδἀνδρὸς πρὸς δώμαθ᾽· δἄξιον ὦνον ἔδωκε."
"τὴν δαὖτε προσέειπεν ἀνήρ, ὃς ἐμίσγετο λάθρη·
430 ᾽ ῥά κε νῦν πάλιν αὖτις ἅμἡμῖν οἴκαδἕποιο,
ὄφρα ἴδῃ πατρὸς καὶ μητέρος ὑψερεφὲς δῶ
αὐτούς τ᾽; γὰρ ἔτεἰσὶ καὶ ἀφνειοὶ καλέονται.᾽
"τὸν δαὖτε προσέειπε γυνὴ καὶ ἀμείβετο μύθῳ·
435 ᾽εἴη κεν καὶ τοῦτ᾽, εἴ μοι ἐθέλοιτέ γε, ναῦται,
ὅρκῳ πιστωθῆναι ἀπήμονά μοἴκαδἀπάξειν.᾽
"ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἐπώμνυον ὡς ἐκέλευεν.
αὐτὰρ ἐπεί ὄμοσάν τε τελεύτησάν τε τὸν ὅρκον,
τοῖς δαὖτις μετέειπε γυνὴ καὶ ἀμείβετο μύθῳ·
440 "σιγῇ νῦν, μή τίς με προσαυδάτω ἐπέεσσιν
ὑμετέρων ἑτάρων, ξυμβλήμενος ἐν ἀγυιῇ,
που ἐπὶ κρήνῃ· μή τις ποτὶ δῶμα γέροντι
ἐλθὼν ἐξείπῃ, δὀϊσάμενος καταδήσῃ
δεσμῷ ἐν ἀργαλέῳ, ὑμῖν δἐπιφράσσετὄλεθρον.
445 ἀλλἔχετἐν φρεσὶ μῦθον, ἐπείγετε δὦνον ὁδαίων.
ἀλλὅτε κεν δὴ νηῦς πλείη βιότοιο γένηται,
ἀγγελίη μοι ἔπειτα θοῶς ἐς δώμαθἱκέσθω·
οἴσω γὰρ καὶ χρυσόν, ὅτις χὑποχείριος ἔλθῃ·
καὶ δέ κεν ἄλλἐπίβαθρον ἐγὼν ἐθέλουσά γε δοίην.
[15,400] en les rappelant à notre souvenir ! Les
épreuves mêmes ont une douceur pour l'homme qui a
beaucoup souffert, beaucoup erré. Je vais donc te conter
tout ce que tu me demandes, répondre à toutes tes questions.
Il y a une île qu'on appelle Syrie; peut-être en
as-tu ouï parler. Elle est située au-dessus d'Ortygie,
où commence à décliner le soleil; elle n'est pas très
peuplée; mais c'est un bon pays, riche en boeufs, riche
en moutons; le vin, le froment y abondent. Jamais n'y
sévit la famine; et nulle cruelle maladie n'y frappe les
misérables mortels. Mais lorsque, dans la ville, les gênérations
d'hommes atteignent la vieillesse, Apollon, à
l'arc d'argent, vient, avec Artémis, les toucher de ses
traits cléments pour les faire mourir. Les habitants
ont deux cités qui se partagent tout le territoire. Sur
l'une et l'autre régnait mon père, Ctésios, fils d'Orménos,
semblable aux Immortels. Un jour, survinrent des Phéniciens,
marins renommés, mais gens rapaces. Ils apportaient
dans leur vaisseau noir une foule de bibelots. Or
il y avait au logis de mon père une Phénicienne, belle,
grande, experte en fins ouvrages. Les rusés Phéniciens
l'enjôlèrent, et, pour commencer, un jour qu'elle
était au lavoir, près du vaisseau creux, un d'eux s'unit
à elle; les caresses d'amour, voilà ce qui égare les
femmes, même les meilleures. Il lui demanda ensuite
qui elle était, d'où elle venait. Elle, tout aussitôt, lui
montra la haute maison de mon père : « Je me fais gloire
d'être née à Sidon, riche en bronze; je suis fille d'Arybas,
aux immenses richesses. Mais j'ai été enlevée par des
Taphiens, des pirates, comme je revenais des champs;
ils m'amenèrent ici, en la maison de cet homme, me vendirent
et touchèrent un bon prix. » L'homme, qui s'était
secrètement uni à elle, lui dit : « Ne veux-tu pas maintenant
revenir avec nous, chez toi, pour revoir ton père, ta
mère, leur demeure au toit élevé? car, sache-le, ils vivent
encore et on les dit riches. » Et la femme, en réponse
à cette offre : « Oui, c'est possible; mais il faut, matelots,
que vous vous engagiez par serment à me conduire
indemne en mon logis. » Elle dit; tous donc prêtèrent le
serment qu'elle demandait. Quand ils eurent juré bien
et dûment, la femme reprit la parole et leur dit : « Silence,
maintenant ! Qu'aucun de vos compagnons ne m'adresse
la parole, s'il me rencontre dans une rue, ou quelque
part à la fontaine; il ne faut pas que l'on aille à la maison
avertir le vieillard, qu'il conçoive des soupçons, m'enferme
en une dure geôle, et médite votre perte. Mettez-vous
bien ma recommandation en l'esprit : hâtez l'achat
de votre cargaison. Quand votre nef sera pleine de marchandises,
qu'on m'envoie vite prévenir au logis : j'apporterai
de l'or, tout ce qui me tombera sous la main. Et
je serai bien contente de vous donner encore autre chose
pour mon passage à votre bord.


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Dernière mise à jour : 17/11/2005