HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XV

Vers 450-499

  Vers 450-499

[15,450] παῖδα γὰρ ἀνδρὸς ἑῆος ἐνὶ μεγάροις ἀτιτάλλω,
κερδαλέον δὴ τοῖον, ἅμα τροχόωντα θύραζε·
τόν κεν ἄγοιμἐπὶ νηός, δὑμῖν μυρίον ὦνον
ἄλφοι, ὅπῃ περάσητε κατἀλλοθρόους ἀνθρώπους."
" μὲν ἄρὣς εἰποῦσἀπέβη πρὸς δώματα καλά,
455 οἱ δἐνιαυτὸν ἅπαντα παρἡμῖν αὖθι μένοντες
ἐν νηῒ γλαφυρῇ βίοτον πολὺν ἐμπολόωντο.
ἀλλὅτε δὴ κοίλη νηῦς ἤχθετο τοῖσι νέεσθαι,
καὶ τότἄρἄγγελον ἧκαν, ὃς ἀγγείλειε γυναικί.
ἤλυθἀνὴρ πολύϊδρις ἐμοῦ πρὸς δώματα πατρὸς
460 χρύσεον ὅρμον ἔχων, μετὰ δἠλέκτροισιν ἔερτο.
τὸν μὲν ἄρἐν μεγάρῳ δμῳαὶ καὶ πότνια μήτηρ
χερσίν τἀμφαφόωντο καὶ ὀφθαλμοῖσιν ὁρῶντο,
ὦνον ὑπισχόμεναι· δὲ τῇ κατένευσε σιωπῇ.
τοι καννεύσας κοίλην ἐπὶ νῆα βεβήκει,
465 δἐμὲ χειρὸς ἑλοῦσα δόμων ἐξῆγε θύραζε.
εὗρε δἐνὶ προδόμῳ ἠμὲν δέπα ἠδὲ τραπέζας
ἀνδρῶν δαιτυμόνων, οἵ μευ πατέρἀμφεπένοντο.
οἱ μὲν ἄρἐς θῶκον πρόμολον, δήμοιό τε φῆμιν,
δαἶψα τρίἄλεισα κατακρύψασὑπὸ κόλπῳ
470 ἔκφερεν· αὐτὰρ ἐγὼν ἑπόμην ἀεσιφροσύνῃσι.
δύσετό τἠέλιος, σκιόωντό τε πᾶσαι ἀγυιαί·
ἡμεῖς δἐς λιμένα κλυτὸν ἤλθομεν ὦκα κιόντες,
ἔνθἄρα Φοινίκων ἀνδρῶν ἦν ὠκύαλος νηῦς.
οἱ μὲν ἔπειτἀναβάντες ἐπέπλεον ὑγρὰ κέλευθα,
475 νὼ ἀναβησάμενοι· ἐπὶ δὲ Ζεὺς οὖρον ἴαλλεν.
ἑξῆμαρ μὲν ὁμῶς πλέομεν νύκτας τε καὶ ἦμαρ·
ἀλλὅτε δὴ ἕβδομον ἦμαρ ἐπὶ Ζεὺς θῆκε Κρονίων,
τὴν μὲν ἔπειτα γυναῖκα βάλἌρτεμις ἰοχέαιρα,
ἄντλῳ δἐνδούπησε πεσοῦσὡς εἰναλίη κήξ.
480 καὶ τὴν μὲν φώκῃσι καὶ ἰχθύσι κύρμα γενέσθαι
ἔκβαλον· αὐτὰρ ἐγὼ λιπόμην ἀκαχήμενος ἦτορ·
τοὺς δἸθάκῃ ἐπέλασσε φέρων ἄνεμός τε καὶ ὕδωρ,
ἔνθα με Λαέρτης πρίατο κτεάτεσσιν ἑοῖσιν.
οὕτω τήνδε τε γαῖαν ἐγὼν ἴδον ὀφθαλμοῖσι."
485 τὸν δαὖ διογενὴς Ὀδυσεὺς ἠμείβετο μύθῳ·
"Εὔμαι᾽, μάλα δή μοι ἐνὶ φρεσὶ θυμὸν ὄρινας
ταῦτα ἕκαστα λέγων, ὅσα δὴ πάθες ἄλγεα θυμῷ.
ἀλλ τοι σοὶ μὲν παρὰ καὶ κακῷ ἐσθλὸν ἔθηκε
Ζεύς, ἐπεὶ ἀνδρὸς δώματἀφίκεο πολλὰ μογήσας
490 ἠπίου, ὃς δή τοι παρέχει βρῶσίν τε πόσιν τε
ἐνδυκέως, ζώεις δἀγαθὸν βίον· αὐτὰρ ἐγώ γε
πολλὰ βροτῶν ἐπὶ ἄστεἀλώμενος ἐνθάδἱκάνω."
ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
καδδραθέτην δοὐ πολλὸν ἐπὶ χρόνον, ἀλλὰ μίνυνθα·
495 αἶψα γὰρ Ἠὼς ἦλθεν ἐΰθρονος. οἱ δἐπὶ χέρσου
Τηλεμάχου ἕταροι λύον ἱστία, κὰδ δἕλον ἱστὸν
καρπαλίμως, τὴν δεἰς ὅρμον προέρυσσαν ἐρετμοῖς·
ἐκ δεὐνὰς ἔβαλον, κατὰ δὲ πρυμνήσιἔδησαν·
ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βαῖνον ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης,
[15,450] J'élève au manoir un enfant de mon brave maître : un petit
malicieux, qui court à mes trousses, quand je sors. Je puis l'amener
à votre bord; il vous sera payé un très grand prix, quelque part
que vous le vendiez à l'étranger. »
Ayant ainsi parlé, elle s'en fut vers la belle demeure.
Les Phéniciens restèrent chez nous, toute une année,
se procurant de multiples ressources, qui emplissaient
la cale de leur vaisseau; mais quand il fut bondé, quand
il fallut partir, ils envoyèrent un messager pour aviser
la femme. L'homme — c'était un finaud — vint à la
demeure de mon père : il tenait à la main un collier d'or,
où étaient enfilées des perles d'ambre. Dans la salle,
les servantes et ma vénérable mère palpaient le collier,
s'en rassasiaient les yeux, proposaient un prix; l'homme
cependant, sans mot dire, fit un signe à la femme, et
là-dessus regagna le vaisseau creux; elle, me prenant
par la main, m'emmenait hors de la maison. Dans le
vestibule, elle trouva les coupes et les tables du festin
offert par mon père aux conseillers qui l'assistaient. Ils
venaient de partir à l'assemblée du peuple, présidée par
les anciens. La femme, vivement, prit trois coupes qu'elle
cacha dans son sein; moi, je la suivais, sans réfléchir. Le
soleil se coucha et les ténèbres couvraient toutes les
rues. Nous avions marché vite, nous arrivâmes au
port bien connu; là était le vaisseau, rapide marcheur.
L'équipage, qui s'était embarqué, suivait les chemins
liquides, avec nous deux à bord. Et Zeus envoyait
un vent favorable. Pendant six journées, nous naviguions,
les nuits comme les jours. Mais, quand Zeus, fils de
Cronos, eut fait paraître le septième, Artémis la sagittaire
frappa cette femme de ses traits; on entendit le bruit
de son corps tombant dans la sentine, comme une mouette
dans la mer. On la jeta en proie aux phoques et
aux poissons; et moi, on me laissa là, le coeur serré.
Le vent et l'eau nous poussèrent sur Ithaque, où Laerte
m'acheta de ses propres deniers. De là vient que cette
terre fut connue de mes yeux. »
Ulysse, issu de Zeus, lui répondit : « Eumée, tu as
vivement ému mon âme dans ma poitrine, par tout le
détail des maux que tu souffris en ton coeur. Pourtant,
même dans ton malheur, Zeus te ménagea un bien,
puisque, après tant d'épreuves, tu es venu au logis d'un
clément, qui te fournit le manger et le boire
sans compter, et que ta vie est bonne; tandis que moi,
que tant de villes ont déjà vu, j'arrive ici toujours errant. »
Tels étaient les propos qu'ils échangeaient. Ensuite
ils se couchèrent pour dormir; ils ne reposèrent pas
longtemps; leur sommeil fut très court. Car bientôt survint
Aurore au trône d'or. Déjà, au rivage, les compagnons
de Télémaque carguaient les voiles; ils dégagèrent le
mât promptement, et poussèrent la nef à l'aviron jusqu'à
son mouillage. Ils jetèrent les ancres et y attachèrent les amarres
de poupe. Alors ils débarquèrent au brisement de la mer ;


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Dernière mise à jour : 17/11/2005