HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XV

Vers 350-399

  Vers 350-399

[15,350] ἤδη τεθνᾶσι καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισι."
τὸν δαὖτε προσέειπε συβώτης, ὄρχαμος ἀνδρὼν·
"τοιγὰρ ἐγώ τοι, ξεῖνε, μάλἀτρεκέως ἀγορεύσω.
Λαέρτης μὲν ἔτι ζώει, Διὶ δεὔχεται αἰεὶ
θυμὸν ἀπὸ μελέων φθίσθαι οἷς ἐν μεγάροισιν·
355 ἐκπάγλως γὰρ παιδὸς ὀδύρεται οἰχομένοιο
κουριδίης τἀλόχοιο δαΐφρονος, μάλιστα
ἤκαχἀποφθιμένη καὶ ἐν ὠμῷ γήραϊ θῆκεν.
δἄχεϊ οὗ παιδὸς ἀπέφθιτο κυδαλίμοιο,
λευγαλέῳ θανάτῳ, ὡς μὴ θάνοι ὅς τις ἐμοί γε
360 ἐνθάδε ναιετάων φίλος εἴη καὶ φίλα ἔρδοι.
ὄφρα μὲν οὖν δὴ κείνη ἔην, ἀχέουσά περ ἔμπης,
τόφρα τί μοι φίλον ἔσκε μεταλλῆσαι καὶ ἐρέσθαι,
οὕνεκά μαὐτὴ θρέψεν ἅμα Κτιμένῃ τανυπέπλῳ,
θυγατέρἰφθίμῃ, τὴν ὁπλοτάτην τέκε παίδων·
365 τῇ ὁμοῦ ἐτρεφόμην, ὀλίγον δέ τί μἧσσον ἐτίμα.
αὐτὰρ ἐπεί ἥβην πολυήρατον ἱκόμεθἄμφω,
τὴν μὲν ἔπειτα Σάμηνδἔδοσαν καὶ μυρίἕλοντο,
αὐτὰρ ἐμὲ χλαῖνάν τε χιτῶνά τε εἵματἐκείνη
καλὰ μάλἀμφιέσασα, ποσὶν δὑποδήματα δοῦσα
370 ἀγρόνδε προΐαλλε· φίλει δέ με κηρόθι μᾶλλον.
νῦν δἤδη τούτων ἐπιδεύομαι· ἀλλά μοι αὐτῷ
ἔργον ἀέξουσιν μάκαρες θεοὶ ἐπιμίμνω·
τῶν ἔφαγόν τἔπιόν τε καὶ αἰδοίοισιν ἔδωκα.
ἐκ δἄρα δεσποίνης οὐ μείλιχον ἔστιν ἀκοῦσαι
375 οὔτἔπος οὔτε τι ἔργον, ἐπεὶ κακὸν ἔμπεσεν οἴκῳ,
ἄνδρες ὑπερφίαλοι· μέγα δὲ δμῶες χατέουσιν
ἀντία δεσποίνης φάσθαι καὶ ἕκαστα πυθέσθαι
καὶ φαγέμεν πιέμεν τε, ἔπειτα δὲ καί τι φέρεσθαι
ἀγρόνδ᾽, οἷά τε θυμὸν ἀεὶ δμώεσσιν ἰαίνει."
380 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
" πόποι, ὡς ἄρα τυτθὸς ἐών, Εὔμαιε συβῶτα,
πολλὸν ἀπεπλάγχθης σῆς πατρίδος ἠδὲ τοκήων.
ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
ἠὲ διεπράθετο πτόλις ἀνδρῶν εὐρυάγυια,
385 ἔνι ναιετάασκε πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ,
σέ γε μουνωθέντα παροἴεσιν παρὰ βουσὶν
ἄνδρες δυσμενέες νηυσὶν λάβον ἠδἐπέρασσαν
τοῦδἀνδρὸς πρὸς δώμαθ᾽, δἄξιον ὦνον ἔδωκε."
τὸν δαὖτε προσέειπε συβώτης, ὄρχαμος ἀνδρῶν·
390 "ξεῖν᾽, ἐπεὶ ἂρ δὴ ταῦτά μἀνείρεαι ἠδὲ μεταλλᾷς,
σιγῇ νῦν ξυνίει καὶ τέρπεο, πῖνέ τε οἶνον
ἥμενος. αἵδε δὲ νύκτες ἀθέσφατοι· ἔστι μὲν εὕδειν,
ἔστι δὲ τερπομένοισιν ἀκούειν· οὐδέ τί σε χρή,
πρὶν ὥρη, καταλέχθαι· ἀνίη καὶ πολὺς ὕπνος.
395 τῶν δἄλλων ὅτινα κραδίη καὶ θυμὸς ἀνώγει,
εὑδέτω ἐξελθών· ἅμα δἠοῖ φαινομένηφι
δειπνήσας ἅμὕεσσιν ἀνακτορίῃσιν ἑπέσθω.
νῶϊ δἐνὶ κλισίῃ πίνοντέ τε δαινυμένω τε
κήδεσιν ἀλλήλων τερπώμεθα λευγαλέοισι,
[15,350] ou sont-ils déjà morts et dans les demeures d'Hadès?
Le maître porcher répondit : « Eh bien, étranger, je te
dirai tout très exactement. Laerte vit encore; mais
toujours il demande à Zeus que la vie abandonne ses
membres, en sa maison. Car il déplore lamentablement
l'absence de son fils, la mort de sa digne épouse, dont la
perte lui fit tant de peine et hâta pour lui l'heure de la
vieillesse ! Elle, minée par le douloureux regret de son
glorieux enfant, mourut bien tristement. Puisse une
telle fin être épargnée à l'habitant de cette île, qui
m'aime et me traite avec amitié ! Tant qu'elle était là,
en dépit de son chagrin, il m'était agréable de l'entretenir
et de l'interroger, parce qu'elle-même m'avait
élevé, en compagnie de Ctimène au long voile, sa belle
grande fille et la plus jeune de ses enfants. Je fus élevé
avec elle, et c'est à peine si sa mère m'honorait moins.
Mais quand tous deux nous atteignîmes l'adolescence
tant aimable, ils la marièrent pour aller habiter Samé,
et que de présents ils reçurent ! Pour moi, Anticlée me
donna de très beaux vêtements, un manteau, une
tunique, me mit aux pieds des chaussures neuves et l'on
m'envoya aux champs; et plus que jamais j'étais cher
à son coeur. Maintenant, j'ai perdu tout cela ! Mais les
bienheureux augmentent le fruit de mon labeur. Par
ce gain, j'ai mangé, j'ai bu et j'ai pu faire aumône à
l'hôte vénérable. Mais, de la maîtresse nouvelle, je ne
puis entendre une douce parole, avoir une marque
d'amitié : le malheur est tombé sur la maison envahie
par ces prétendants sans vergogne ! Pourtant, les serviteurs
ont grand besoin de s'entretenir face à face avec
leur maîtresse, de l'interroger sur tout, de manger et
boire chez elle, puis d'emporter aux champs un de ces
cadeaux qui leur dilatent le coeur. »
Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : « Malédiction !
Ainsi, porcher Eumée, tu erras, tout petit, loin de
ta patrie et de tes parents. Mais allons ! dis-moi, et
parle bien sincèrement. Saccageait-on alors une ville
aux larges rues, où habitaient ton père et ta vénérable
mère? étais-tu resté seul, près des brebis ou près des
boeufs, et des pirates t'ont-ils pris sur leurs vaisseaux,
sont-ils venus te vendre au maître de ce manoir et toucher
un bon prix? »
Le maître porcher lui répondit : « Mon hôte, puis donc
que tu t'enquiers de ce passé et m'interroges, écoute-moi
maintenant en silence; jouis de l'heure et, bien assis, bois
ton vin. Ces nuits sont très longues : on peut, certes,
dormir; on peut aussi prendre plaisir à écouter. Il ne
faut pas que tu ailles te coucher trop tôt ! C'est encore
une fatigue qu'un trop long sommeil. Vous autres, si
votre coeur et l'envie vous y poussent, allez-vous-en
dormir dehors ! Dès que paraîtra l'Aurore, aussitôt après
votre repas, partez avec les porcs du maître; nous, dans
la cabane, buvant et mangeant, consolons-nous de nos
amers chagrins


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Dernière mise à jour : 17/11/2005