HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[15,250] ἀλλ τοι Κλεῖτον χρυσόθρονος ἥρπασεν Ἠὼς
κάλλεος εἵνεκα οἷο, ἵνἀθανάτοισι μετείη·
αὐτὰρ ὑπέρθυμον Πολυφείδεα μάντιν Ἀπόλλων
θῆκε βροτῶν ὄχἄριστον, ἐπεὶ θάνεν Ἀμφιάραος·
ὅς Ὑπερησίηνδἀπενάσσατο πατρὶ χολωθείς,
255 ἔνθ γε ναιετάων μαντεύετο πᾶσι βροτοῖσιν.
τοῦ μὲν ἄρυἱὸς ἐπῆλθε, Θεοκλύμενος δὄνομἦεν,
ὃς τότε Τηλεμάχου πέλας ἵστατο· τὸν δἐκίχανεν
σπένδοντεὐχόμενόν τε θοῇ παρὰ νηῒ μελαίνῃ,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
260 " φίλ᾽, ἐπεί σε θύοντα κιχάνω τῷδἐνὶ χώρῳ,
λίσσομὑπὲρ θυέων καὶ δαίμονος, αὐτὰρ ἔπειτα
σῆς ταὐτοῦ κεφαλῆς καὶ ἑταίρων, οἵ τοι ἕπονται,
εἰπέ μοι εἰρομένῳ νημερτέα μηδἐπικεύσῃς·
τίς πόθεν εἶς ἀνδρῶν; πόθι τοι πόλις ἠδὲ τοκῆες;"
265 τὸν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"τοιγὰρ ἐγώ τοι, ξεῖνε, μάλἀτρεκέως ἀγορεύσω.
ἐξ Ἰθάκης γένος εἰμί, πατὴρ δέ μοί ἐστιν Ὀδυσσεύς,
εἴ ποτἔην· νῦν δἤδη ἀπέφθιτο λυγρῷ ὀλέθρῳ.
τοὔνεκα νῦν ἑτάρους τε λαβὼν καὶ νῆα μέλαιναν
270 ἦλθον πευσόμενος πατρὸς δὴν οἰχομένοιο."
τὸν δαὖτε προσέειπε Θεοκλύμενος θεοειδής·
"οὕτω τοι καὶ ἐγὼν ἐκ πατρίδος, ἄνδρα κατακτὰς
ἔμφυλον· πολλοὶ δὲ κασίγνητοί τε ἔται τε
Ἄργος ἀνἱππόβοτον, μέγα δὲ κρατέουσιν Ἀχαιῶν.
275 τῶν ὑπαλευάμενος θάνατον καὶ κῆρα μέλαιναν
φεύγω, ἐπεί νύ μοι αἶσα κατἀνθρώπους ἀλάλησθαι.
ἀλλά με νηὸς ἔφεσσαι, ἐπεί σε φυγὼν ἱκέτευσα,
μή με κατακτείνωσι· διωκέμεναι γὰρ ὀΐω."
τὸν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
280 "οὐ μὲν δή σἐθέλοντά γἀπώσω νηὸς ἐΐσης,
ἀλλἕπευ· αὐτὰρ κεῖθι φιλήσεαι, οἷά κἔχωμεν."
ὣς ἄρα φωνήσας οἱ ἐδέξατο χάλκεον ἔγχος,
καὶ τό γἐπἰκριόφιν τάνυσεν νεὸς ἀμφιελίσσης·
ἂν δὲ καὶ αὐτὸς νηὸς ἐβήσετο ποντοπόροιο.
285 ἐν πρύμνῃ δἄρἔπειτα καθέζετο, πὰρ δὲ οἷ αὐτῷ
εἷσε Θεοκλύμενον· τοὶ δὲ πρυμνήσιἔλυσαν.
Τηλέμαχος δἑτάροισιν ἐποτρύνας ἐκέλευσεν
ὅπλων ἅπτεσθαι· τοὶ δἐσσυμένως ἐπίθοντο.
ἱστὸν δεἰλάτινον κοίλης ἔντοσθε μεσόδμης
290 στῆσαν ἀείραντες, κατὰ δὲ προτόνοισιν ἔδησαν,
ἕλκον δἱστία λευκὰ ἐϋστρέπτοισι βοεῦσι.
τοῖσιν δἴκμενον οὖρον ἵει γλαυκῶπις Ἀθήνη,
λάβρον ἐπαιγίζοντα διαἰθέρος, ὄφρα τάχιστα
νηῦς ἀνύσειε θέουσα θαλάσσης ἁλμυρὸν ὕδωρ.
295 βὰν δὲ παρὰ Κρουνοὺς καὶ Χαλκίδα καλλιρέεθρον.
δύσετό τἠέλιος σκιόωντό τε πᾶσαι ἀγυιαί·
δὲ Φεὰς ἐπέβαλλεν ἐπειγομένη Διὸς οὔρῳ
ἠδὲ παρἬλιδα δῖαν, ὅθι κρατέουσιν Ἐπειοί.
ἔνθεν δαὖ νήσοισιν ἐπιπροέηκε θοῇσιν,
[15,250] Mais Clitos fut enlevé par Aurore au trône d'or,
à cause de sa beauté, pour prendre place parmi les immortels.
C'est Apollon qui fit de l'enthousiaste Polyphidès le devin de
beaucoup le meilleur entre les mortels, quand mourut Amphiaraos.
Il émigra vers Hypérésie, courroucé contre son père; il y
habita et tous les mortels venaient l'y consulter. C'est
son fils, du nom de Théoclymène qui, survenant, s'approcha
alors de Télémaque. Il le trouva faisant libation
et prière près du vaisseau rapide, aux flancs noirs, et,
ayant pris la parole, il lui adressa ces mots ailés : « Ami,
puisque je te trouve sacrifiant en ce lieu, je te prie, par
tes offrandes et la divinité, ensuite par ta tête, par celle
des compagnons qui te suivent, réponds à mes questions
en toute vérité; ne me cache rien. Qui es-tu? De quelle
contrée viens-tu? Où est ta cité? Où tes parents? » Le
sage Télémaque lui répondit : « Je te parlerai donc, étranger,
sans détour. Ma famille est d'Ithaque; Ulysse est
mon père, un père, s'il en fut jamais. Maintenant il a péri
d'une mort lamentable. J'ai pris des compagnons et suis
venu sur ce vaisseau noir m'enquérir de lui, depuis si
longtemps disparu. »
Théoclymène semblable à un dieu lui repartit : « Et
moi de même, je fuis ma patrie, où j'ai tué un homme.
Il avait dans Argos, nourrice de chevaux, nombre de
frères et de parents, tout-puissants sur les Achéens;
pour échapper à leur haine mortelle et à la noire Kere,
je me suis exilé. Ma destinée est maintenant d'errer parmi
les hommes. Mais prends-moi à ton bord; garde l'exilé
que tu vois suppliant; fais qu'ils ne nie tuent pas; car
ils sont à ma poursuite, je crois. » Le sage Télémaque
lui répondit : « Puisque tu le veux, je ne te chasserai
pas de mon vaisseau bien équilibré. Viens avec moi et
là-bas tu seras bien traité, autant que nous le pourrons. »
Ayant ainsi parlé, il lui prit sa javeline de bronze,
et la coucha sur le gaillard de poupe de la nef en forme
de croissant. Il monta lui-même sur le vaisseau au long
cours, s'assit sur la poupe et fit à Théoclymène une place
à côté de lui. L'équipage amena les amarres de l'arrière.
Télémaque, exhortant ses gens, leur ordonna de mettre
les mains aux agrès, et ceux-ci obéirent avec entrain.
Ils dressèrent le mât de sapin, l'emboîtèrent dans la
poutre, le fixèrent par le câble de proue, hissèrent la
voilure blanche par les lanières en peau de boeuf bien
tressées. Athéné aux yeux brillants leur envoya un vent
favorable, qui soufflait vif à travers l'éther, pour que
la course de la nef fût au plus vite achevée sur l'eau
salée. Ils passèrent devant les Fontaines et les belles
eaux de Chalcis.
Le soleil se coucha et toutes les rues se remplissaient
d'ombre; la nef avançait rapidement sur Phéae, grâce
au bon vent de Zeus; elle longeait la brillante Élide, où règnent
les Épéens. De là, Télémaque se dirigea vers les îles Pointues;


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Dernière mise à jour : 17/11/2005