HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[15,200] μή μ γέρων ἀέκοντα κατάσχῃ ἐνὶ οἴκῳ
ἱέμενος φιλέειν· ἐμὲ δὲ χρεὼ θᾶσσον ἱκέσθαι."
"ὣς φάτο, Νεστορίδης δἄρἑῷ συμφράσσατο θυμῷ,
ὅππως οἱ κατὰ μοῖραν ὑποσχόμενος τελέσειεν.
ὧδε δέ οἱ φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι·
205 στρέψἵππους ἐπὶ νῆα θοὴν καὶ θῖνα θαλάσσης,
νηῒ δἐνὶ πρύμνῃ ἐξαίνυτο κάλλιμα δῶρα,
ἐσθῆτα χρυσόν τε, τά οἱ Μενέλαος ἔδωκε·
καί μιν ἐποτρύνων ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"σπουδῇ νῦν ἀνάβαινε κέλευέ τε πάντας ἑταίρους,
210 πρὶν ἐμὲ οἴκαδἱκέσθαι ἀπαγγεῖλαί τε γέροντι.
εὖ γὰρ ἐγὼ τόδε οἶδα κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμόν·
οἷος κείνου θυμὸς ὑπέρβιος, οὔ σε μεθήσει,
ἀλλαὐτὸς καλέων δεῦρεἴσεται, οὐδέ φημι
ἂψ ἰέναι κενεόν· μάλα γὰρ κεχολώσεται ἔμπης."
215 ὣς ἄρα φωνήσας ἔλασεν καλλίτριχας ἵππους
ἂψ Πυλίων εἰς ἄστυ, θοῶς δἄρα δώμαθἵκανε.
Τηλέμαχος δἑτάροισιν ἐποτρύνων ἐκέλευσεν·
"ἐγκοσμεῖτε τὰ τεύχε᾽, ἑταῖροι, νηῒ μελαίνῃ,
αὐτοί τἀμβαίνωμεν, ἵνα πρήσσωμεν ὁδοῖο."
220 "ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα τοῦ μάλα μὲν κλύον ἠδἐπίθοντο,
αἶψα δἄρεἴσβαινον καὶ ἐπὶ κληῖσι καθῖζον.
τοι μὲν τὰ πονεῖτο καὶ εὔχετο, θῦε δἈθήνῃ
νηῒ πάρα πρυμνῇ· σχεδόθεν δέ οἱ ἤλυθεν ἀνὴρ
τηλεδαπός, φεύγων ἐξ Ἄργεος ἄνδρα κατακτάς,
225 μάντις· ἀτὰρ γενεήν γε Μελάμποδος ἔκγονος ἦεν,
ὃς πρὶν μέν ποτἔναιε Πύλῳ ἔνι, μητέρι μήλων,
ἀφνειὸς Πυλίοισι μέγἔξοχα δώματα ναίων·
δὴ τότε γἄλλων δῆμον ἀφίκετο, πατρίδα φεύγων
Νηλέα τε μεγάθυμον, ἀγαυότατον ζωόντων,
230 ὅς οἱ χρήματα πολλὰ τελεσφόρον εἰς ἐνιαυτὸν
εἶχε βίῃ. δὲ τῆος ἐνὶ μεγάροις Φυλάκοιο
δεσμῷ ἐν ἀργαλέῳ δέδετο, κρατέρἄλγεα πάσχων
εἵνεκα Νηλῆος κούρης ἄτης τε βαρείης,
τήν οἱ ἐπὶ φρεσὶ θῆκε θεὰ δασπλῆτις Ἐρινύς.
235 ἀλλ μὲν ἔκφυγε κῆρα καὶ ἤλασε βοῦς ἐριμύκους
ἐς Πύλον ἐκ Φυλάκης καὶ ἐτίσατο ἔργον ἀεικὲς
ἀντίθεον Νηλῆα, κασιγνήτῳ δὲ γυναῖκα
ἠγάγετο πρὸς δώμαθ᾽. δἄλλων ἵκετο δῆμον,
Ἄργος ἐς ἱππόβοτον· τόθι γάρ νύ οἱ αἴσιμον ἦεν
240 ναιέμεναι πολλοῖσιν ἀνάσσοντἈργείοισιν
ἔνθα δἔγημε γυναῖκα καὶ ὑψερεφὲς θέτο δῶμα,
γείνατο δἈντιφάτην καὶ Μάντιον, υἷε κραταιώ.
Ἀντιφάτης μὲν ἔτικτεν Ὀϊκλῆα μεγάθυμον,
αὐτὰρ Ὀϊκλείης λαοσσόον Ἀμφιάραον,
245 ὃν περὶ κῆρι φίλει Ζεύς ταἰγίοχος καὶ Ἀπόλλων
παντοίην φιλότητ᾽· οὐδἵκετο γήραος οὐδόν,
ἀλλὄλετἐν Θήβῃσι γυναίων εἵνεκα δώρων.
τοῦ δυἱεῖς ἐγένοντἈλκμαίων Ἀμφίλοχός τε.
Μάντιος αὖ τέκετο Πολυφείδεά τε Κλεῖτόν τε·
[15,200] je crains que le vieillard ne me retienne malgré moi
en sa demeure, par désir de me bien traiter; et j'ai besoin
de partir sans tarder. »
Ainsi parla-t-il, et le fils de Nestor délibérait en son
coeur; il voulait tenir au mieux la promesse faite à Télémaque.
A la réflexion, il lui sembla que le plus sage était
d'agir ainsi : il tourna les chevaux vers le vaisseau rapide
et le rivage de la mer; sur la poupe, il rangea les riches
dons qu'il prit dans la corbeille, vêtements et or, offerts
par Ménélas, et, pressant Télémaque, il lui adressa ces
paroles ailées : « Hâte-toi maintenant d'embarquer et
donne l'ordre du départ à tout l'équipage, avant que j'aie
le temps d'arriver à la maison et de parler de toi au vieillard.
Car je sais en mon esprit et en mon coeur combien
sa colère est violente; il ne te lâchera pas; il viendra en
personne te chercher ici même, et je t'assure qu'il ne
rentrera pas seul; de toute façon, il aura une belle colère. »
Ayant ainsi parlé, il poussa les chevaux aux beaux crins,
pour s'en revenir à la ville des Pyliens, et il arriva vite au
manoir. Cependant Télémaque exhorta ses compagnons
et leur donna ses ordres : « Rangez les agrès, camarades,
dans le vaisseau noir, et embarquons-nous; il faut
dévorer du chemin! »
Ainsi parla-t-il; ses gens l'entendirent et s'empressèrent
de lui obéir. Ils s'embarquaient donc vite et s'asseyaient
devant les tolets. Télémaque, hâtant les préparatifs, priait
Athéné et sacrifiait, près du gaillard de poupe. De lui
s'approcha un étranger, qui s'était exilé d'Argos après
le meurtre d'un homme; c'était un devin; il appartenait
à la famille de Mélampous. Celui-ci habitait autrefois à
Pylos, la mère des moutons. Très riche, il avait dans la
ville un manoir d'une extraordinaire opulence. Puis, il
s'en était allé chez un autre peuple, fuyant sa patrie et
le magnanime Nélée, le plus noble des vivants, qui lui
retint par force maintes richesses, une année durant.
Pendant ce temps, dans le manoir de Phylacos, il était
enchaîné en une dure prison, où il souffrait des maux
cruels, à cause de la fille de Nélée, et de la lourde folie
qu'il avait commise à l'instigation d'une déesse, l'implacable
Erinys. Mais il évita la Kère, mena les boeufs mugissants
de Phylacé à Pylos, et s'étant vengé sur Nélée
semblable à un dieu du traitement déshonorant qu'il
avait subi, il donna pour épouse la jeune fille à son frère.
Il s'en alla ensuite au pays d'autres hommes, en Argos
nourrice de chevaux. Là sa destinée lui permit d'habiter
et régner sur les nombreux Argiens. Il y prit femme et se
construisit une maison au toit élevé. Il engendra Antiphatès
et Mantios, deux puissants fils. Antiphatès donna
naissance à Oiclès au grand coeur; puis Oiclès fut le père
de l'animateur des combats Amphiaraos, que Zeus, dieu
de l'égide, et Apollon aimaient de tout leur coeur et d'un
amour sans réserve. Il n'atteignit pas le seuil de la vieillesse,
et périt à Thèbes, séduit par les présents d'une femme.
Il eut comme fils Alcméon et Amphilochos. Mantios engendra
Polyphidès et Clitos.


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Dernière mise à jour : 17/11/2005