HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[14,200] ἀνέρος ἀφνειοῖο πάϊς· πολλοὶ δὲ καὶ ἄλλοι
υἱέες ἐν μεγάρῳ ἠμὲν τράφεν ἠδἐγένοντο
γνήσιοι ἐξ ἀλόχου· ἐμὲ δὠνητὴ τέκε μήτηρ
παλλακίς, ἀλλά με ἶσον ἰθαιγενέεσσιν ἐτίμα
Κάστωρ Ὑλακίδης, τοῦ ἐγὼ γένος εὔχομαι εἶναι
205 ὃς τότἐνὶ Κρήτεσσι θεὸς ὣς τίετο δήμῳ
ὄλβῳ τε πλούτῳ τε καὶ υἱάσι κυδαλίμοισιν.
ἀλλ τοι τὸν κῆρες ἔβαν θανάτοιο φέρουσαι
εἰς Ἀΐδαο δόμους· τοὶ δὲ ζωὴν ἐδύσαντο
παῖδες ὑπέρθυμοι καὶ ἐπὶ κλήρους ἐβάλοντο,
210 αὐτὰρ ἐμοὶ μάλα παῦρα δόσαν καὶ οἰκίἔνειμαν.
ἠγαγόμην δὲ γυναῖκα πολυκλήρων ἀνθρώπων
εἵνεκἐμῆς ἀρετῆς, ἐπεὶ οὐκ ἀποφώλιος ἦα
οὐδὲ φυγοπτόλεμος· νῦν δἤδη πάντα λέλοιπεν
ἀλλἔμπης καλάμην γέ σὀΐομαι εἰσορόωντα
215 γιγνώσκειν· γάρ με δύη ἔχει ἤλιθα πολλή.
μὲν δὴ θάρσος μοι Ἄρης τἔδοσαν καὶ Ἀθήνη
καὶ ῥηξηνορίην· ὁπότε κρίνοιμι λόχονδε
ἄνδρας ἀριστῆας, κακὰ δυσμενέεσσι φυτεύων,
οὔ ποτέ μοι θάνατον προτιόσσετο θυμὸς ἀγήνωρ,
220 ἀλλὰ πολὺ πρώτιστος ἐπάλμενος ἔγχει ἕλεσκον
ἀνδρῶν δυσμενέων τέ μοι εἴξειε πόδεσσιν.
τοῖος ἔα ἐν πολέμῳ· ἔργον δέ μοι οὐ φίλον ἔσκεν
οὐδοἰκωφελίη, τε τρέφει ἀγλαὰ τέκνα,
ἀλλά μοι αἰεὶ νῆες ἐπήρετμοι φίλαι ἦσαν
225 καὶ πόλεμοι καὶ ἄκοντες ἐΰξεστοι καὶ ὀϊστοί,
λυγρά, τά τἄλλοισίν γε καταριγηλὰ πέλονται.
αὐτὰρ ἐμοὶ τὰ φίλἔσκε τά που θεὸς ἐν φρεσὶ θῆκεν·
ἄλλος γάρ τἄλλοισιν ἀνὴρ ἐπιτέρπεται ἔργοις.
πρὶν μὲν γὰρ Τροίης ἐπιβήμεναι υἷας Ἀχαιῶν
230 εἰνάκις ἀνδράσιν ἦρξα καὶ ὠκυπόροισι νέεσσιν
ἄνδρας ἐς ἀλλοδαπούς, καί μοι μάλα τύγχανε πολλά.
τῶν ἐξαιρεύμην μενοεικέα, πολλὰ δὀπίσσω
λάγχανον· αἶψα δὲ οἶκος ὀφέλλετο, καί ῥα ἔπειτα
δεινός ταἰδοῖός τε μετὰ Κρήτεσσι τετύγμην.
235 "ἀλλὅτε δὴ τήν γε στυγερὴν ὁδὸν εὐρύοπα Ζεὺς
ἐφράσαθ᾽, πολλῶν ἀνδρῶν ὑπὸ γούνατἔλυσε,
δὴ τότἔμἤνωγον καὶ ἀγακλυτὸν Ἰδομενῆα
νήεσσἡγήσασθαι ἐς Ἴλιον· οὐδέ τι μῆχος
ἦεν ἀνήνασθαι, χαλεπὴ δἔχε δήμου φῆμις.
240 ἔνθα μὲν εἰνάετες πολεμίζομεν υἷες Ἀχαιῶν,
τῷ δεκάτῳ δὲ πόλιν Πριάμου πέρσαντες ἔβημεν
οἴκαδε σὺν νήεσσι, θεὸς δἐκέδασσεν Ἀχαιούς.
αὐτὰρ ἐμοὶ δειλῷ κακὰ μήδετο μητίετα Ζεύς·
μῆνα γὰρ οἶον ἔμεινα τεταρπόμενος τεκέεσσιν
245 κουριδίῃ τἀλόχῳ καὶ κτήμασιν· αὐτὰρ ἔπειτα
Αἴγυπτόνδε με θυμὸς ἀνώγει ναυτίλλεσθαι,
νῆας ἐῢ στείλαντα σὺν ἀντιθέοις ἑτάροισιν.
ἐννέα νῆας στεῖλα, θοῶς δἐσαγείρατο λαός.
ἑξῆμαρ μὲν ἔπειτα ἐμοὶ ἐρίηρες ἑταῖροι
[14,200] et d'être l'enfant d'un homme opulent; il en avait beaucoup d'autres nés et nourris dans le manoir, des fils légitimes, qu'il eut de son épouse; moi, c'est une mère achetée, une concubine, qui m'avait donné le jour; et pourtant, il me mettait au même rang que les purs descendants de sa race, Castor, fils d'Hylax, celui dont je suis fier d'être né, et qui alors, chez les Crétois, était honoré par le peuple comme un dieu, pour son opulence, sa richesse, ses fils glorieux. Mais vinrent les Kères de la mort, qui l'emportèrent dans les demeures d'Hadès. Ses enfants orgueilleux se partagèrent les biens et les tirèrent au sort; à moi, ils attribuèrent une maison et ce fut à peu près tout. J'avais épousé une femme de riche famille, grâce à mon mérite; car je n'étais pas méprisable à l'ouvrage et je ne fuyais pas la bataille. Maintenant tout cela m'a quitté; mais, à voir le chaume, on connaît, je pense, l'épi; car, vraiment le malheur m'a poursuivi sans fin. Certes, Arès et Athéné m'avaient accordé l'audace, la force qui brise les rangs de guerriers : quand je triais pour une embuscade les hommes les plus vaillants, que je méditais la perte de l'ennemi, jamais mon coeur valeureux ne pensait à la mort ; je m'élançais le premier de tous, et cueillais de ma javeline l'ennemi dont la course était moins prompte que la mienne. Tel étais-je dans la bataille. Mais le travail des champs ne me plaisait pas, ni le soin de la maison, qui nourrit les beaux enfants; ce que j'aimais d'un constant amour, c'étaient les vaisseaux avec leurs rames, les batailles, les javelots bien polis, les flèches, instruments de deuil, qui font frissonner les autres, mais où je trouvais ma joie, et qu'un dieu sans doute m'avait mis en tête. Car chaque homme, toujours, a ses préférences. Avant que les fils des Achéens eussent mis le pied en Troade, neuf fois déjà j'avais commandé à des guerriers et des vaisseaux rapides que je menais chez des hommes d'autres pays, et j'avais fait un grand butin. Car je prélevais le lot de mon choix, et ensuite j'obtenais encore au sort une large part. Et ma maison bien vite s'enrichissait; j'étais devenu parmi les Crétois objet de crainte et de respect. Mais dès que Zeus, dont la voix porte au loin, eut prémédité cette odieuse expédition, qui brisa les genoux de tant d'hommes, alors c'est moi qui fus avec le fameux Idoménée chargé de conduire les nefs vers Ilios ; aucun moyen de s'y refuser; le peuple m'eût trop sévèrement blâmé. Là-bas, neuf années durant, nous, les fils des Achéens, nous faisions la guerre; enfin, la dixième, après avoir mis à sac l'acropole de Priam, nous nous en retournions chez nous avec nos vaisseaux; mais un dieu dispersa les Achéens. A moi, infortuné, quels maux me réservait la sagesse de Zeus ! Je ne restai qu'un mois à jouir de mes enfants, de mon épouse légitime et de mes biens. Ensuite mon coeur me poussait à voguer vers l'Égypte, après avoir bien équipé des vaisseaux, avec des compagnons égaux à des dieux. Je gréai neuf vaisseaux, et, bien vite, tout un peuple y courut. Pendant six jours, mes fidèles compagnons festoyaient


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/11/2005