HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIV

Vers 150-199

  Vers 150-199

[14,150] κεῖνον ἐλεύσεσθαι, θυμὸς δέ τοι αἰὲν ἄπιστος·
ἀλλἐγὼ οὐκ αὔτως μυθήσομαι, ἀλλὰ σὺν ὅρκῳ,
ὡς νεῖται Ὀδυσεύς· εὐαγγέλιον δέ μοι ἔστω
αὐτίκ᾽, ἐπεί κεν κεῖνος ἰὼν τὰ δώμαθἵκηται·
ἕσσαι με χλαῖνάν τε χιτῶνά τε, εἵματα καλά·
155 πρὶν δέ κε, καὶ μάλα περ κεχρημένος, οὔ τι δεχοίμην.
ἐχθρὸς γάρ μοι κεῖνος ὁμῶς Ἀΐδαο πύλῃσι
γίγνεται, ὃς πενίῃ εἴκων ἀπατήλια βάζει.
ἴστω νῦν Ζεὺς πρῶτα θεῶν, ξενίη τε τράπεζα,
ἱστίη τὈδυσῆος ἀμύμονος, ἣν ἀφικάνω·
160 μέν τοι τάδε πάντα τελείεται ὡς ἀγορεύω.
τοῦδαὐτοῦ λυκάβαντος ἐλεύσεται ἐνθάδὈδυσσεύς.
τοῦ μὲν φθίνοντος μηνός, τοῦ δἱσταμένοιο,
οἴκαδε νοστήσει, καὶ τίσεται ὅς τις ἐκείνου
ἐνθάδἀτιμάζει ἄλοχον καὶ φαίδιμον υἱόν."
165 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφης, Εὔμαιε συβῶτα·
" γέρον, οὔτἄρἐγὼν εὐαγγέλιον τόδε τίσω,
οὔτὈδυσεὺς ἔτι οἶκον ἐλεύσεται· ἀλλὰ ἕκηλος
πῖνε, καὶ ἄλλα παρὲξ μεμνώμεθα, μηδέ με τούτων
μίμνησκ᾽· γὰρ θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἐμοῖσιν
170 ἄχνυται, ὁππότε τις μνήσῃ κεδνοῖο ἄνακτος.
ἀλλ τοι ὅρκον μὲν ἐάσομεν, αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
ἔλθοι ὅπως μιν ἐγώ γἐθέλω καὶ Πηνελόπεια
Λαέρτης θ γέρων καὶ Τηλέμαχος θεοειδής.
νῦν αὖ παιδὸς ἄλαστον ὀδύρομαι, ὃν τέκὈδυσσεύς,
175 Τηλεμάχου· τὸν ἐπεὶ θρέψαν θεοὶ ἔρνεϊ ἶσον,
καί μιν ἔφην ἔσσεσθαι ἐν ἀνδράσιν οὔ τι χέρηα
πατρὸς ἑοῖο φίλοιο, δέμας καὶ εἶδος ἀγητόν,
τὸν δέ τις ἀθανάτων βλάψε φρένας ἔνδον ἐΐσας
ἠέ τις ἀνθρώπων· δἔβη μετὰ πατρὸς ἀκουὴν
180 ἐς Πύλον ἠγαθέην· τὸν δὲ μνηστῆρες ἀγαυοὶ
οἴκαδἰόντα λοχῶσιν, ὅπως ἀπὸ φῦλον ὄληται
νώνυμον ἐξ Ἰθάκης Ἀρκεισίου ἀντιθέοιο.
ἀλλ τοι κεῖνον μὲν ἐάσομεν, κεν ἁλώῃ
κε φύγῃ καί κέν οἱ ὑπέρσχῃ χεῖρα Κρονίων.
185 ἀλλἄγε μοι σύ, γεραιέ, τὰ σαὐτοῦ κήδεἐνίσπες
καί μοι τοῦτἀγόρευσον ἐτήτυμον, ὄφρἐῢ εἰδῶ·
τίς πόθεν εἶς ἀνδρῶν; πόθι τοι πόλις ἠδὲ τοκῆες;
ὁπποίης τἐπὶ νηὸς ἀφίκεο· πῶς δέ σε ναῦται
ἤγαγον εἰς Ἰθάκην; τίνες ἔμμεναι εὐχετόωντο;
190 οὐ μὲν γάρ τί σε πεζὸν ὀΐομαι ἐνθάδἱκέσθαι."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς
"τοιγὰρ ἐγώ τοι ταῦτα μάλἀτρεκέως ἀγορεύσω.
εἴη μὲν νῦν νῶϊν ἐπὶ χρόνον ἠμὲν ἐδωδὴ
ἠδὲ μέθυ γλυκερὸν κλισίης ἔντοσθεν ἐοῦσι,
195 δαίνυσθαι ἀκέοντ᾽, ἄλλοι δἐπὶ ἔργον ἕποιεν·
ῥηϊδίως κεν ἔπειτα καὶ εἰς ἐνιαυτὸν ἅπαντα
οὔ τι διαπρήξαιμι λέγων ἐμὰ κήδεα θυμοῦ,
ὅσσα γε δὴ ξύμπαντα θεῶν ἰότητι μόγησα.
"ἐκ μὲν Κρητάων γένος εὔχομαι εὐρειάων,
[14,150] qu'il ne reviendra plus, c'est que ton coeur est incrédule, pour toujours. Eh bien ! moi, je te dirai, non pas à la légère mais sous serment, qu'Ulysse reviendra. Que ce bon message me soit bien payé dès qu'il reviendra et arrivera en son manoir : que l'on me mette alors sur le dos de beaux vêtements, un manteau, une tunique. Auparavant, quelque besoin que j'en aie, je ne saurais rien recevoir. Celui-là m'est odieux autant que les portes d'Hadès, qui, cédant à la pauvreté, débite des tromperies. J'en prends maintenant à témoin Zeus, avant tous les dieux, cette table d'hospitalité, le foyer de l'irréprochable Ulysse, où je suis arrivé, oui, tout s'accomplira, ainsi que je le dis. Au cours de cette année, Ulysse reviendra; au déclin de ce mois, ou au commencement de l'autre, il rentrera dans sa maison, et se vengera des outrages que l'on inflige ici à sa femme et à son illustre fils. » Tu lui dis en réponse, porcher Eumée : « Vieux, je n'aurai donc pas à te payer ce bon message, et Ulysse ne reviendra plus en sa maison; mais bois en paix; oublions le reste; ne me rappelle plus ce passé; car mon coeur, en ma poitrine, est étreint d'angoisse, quand on me parle de mon bon maître. Laissons ce serment, et puisse Ulysse revenir, comme moi je le souhaite, ainsi que Pénélope, le vieux Laerte et le divin Télémaque. Maintenant, par surcroît, je pleure à tout instant sur le fils engendré par Ulysse, Télémaque. Les dieux l'ont nourri comme une jeune plante et je pensais que parmi les hommes, il ne le céderait en rien à son père, qu'il serait admirable de taille et d'aspect. Mais, un immortel, sans doute, ou un homme, est venu troubler l'esprit sage qui était dans sa poitrine. Il est parti chercher des nouvelles de son père dans la sainte Pylos, et les fiers prétendants sont en embuscade sur son chemin de retour, pour faire disparaître d'Ithaque la race et le nom d'Arcisios, égal à un dieu. Mais ne parlons plus de lui : peut-être a-t-il été pris, peut-être a-t-il échappé et le fils de Cronos a-t-il étendu sur lui sa main. Et toi, vieux, dis-moi tes soucis à toi, conte-moi cela en vérité, que je le sache bien. Qui es-tu? D'où viens-tu ? Où sont ta cité, tes parents? Sur quel vaisseau es-tu venu? Comment des matelots t'ont-ils conduit en Ithaque? Et qui prétendaient-ils être? Car je ne pense pas que tu sois arrivé ici sur tes pieds. » L'ingénieux Ulysse lui dit en réponse : « Je te ferai donc ce récit en toute exactitude. Que n'avons-nous, tous deux, du temps, le manger et le boire, du doux vin pur, pour festiner à l'aise dans cette cabane, tandis que d'autres poursuivraient leur tâche ! Alors, j'en aurais facilement pour toute une année, avant d'achever de dire tous les soucis de mon coeur, tous les maux que j'endurai par la volonté des dieux. Je me vante de tirer mon origine de la vaste Crète,


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Dernière mise à jour : 17/11/2005