HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIV

Vers 100-149

  Vers 100-149

[14,100] δώδεκἐν ἠπείρῳ ἀγέλαι· τόσα πώεα οἰῶν,
τόσσα συῶν συβόσια, τόσαἰπόλια πλατέαἰγῶν
βόσκουσι ξεῖνοί τε καὶ αὐτοῦ βώτορες ἄνδρες.
ἐνθάδε δαἰπόλια πλατέαἰγῶν ἕνδεκα πάντα
ἐσχατιῇ βόσκοντ᾽, ἐπὶ δἀνέρες ἐσθλοὶ ὄρονται.
105 τῶν αἰεί σφιν ἕκαστος ἐπἤματι μῆλον ἀγινεῖ,
ζατρεφέων αἰγῶν ὅς τις φαίνηται ἄριστος.
αὐτὰρ ἐγὼ σῦς τάσδε φυλάσσω τε ῥύομαί τε,
καί σφι συῶν τὸν ἄριστον ἐῢ κρίνας ἀποπέμπω."
ὣς φύθ᾽, δἐνδυκέως κρέα τἤσθιε πῖνέ τε οἶνον
110 ἁρπαλέως ἀκέων, κακὰ δὲ μνηστῆρσι φύτευεν.
αὐτὰρ ἐπεὶ δείπνησε καὶ ἤραρε θυμὸν ἐδωδῇ,
καί οἱ πλησάμενος δῶκε σκύφον, περ ἔπινεν,
οἴνου ἐνίπλειον· δἐδέξατο, χαῖρε δὲ θυμῷ,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
115 " φίλε, τίς γάρ σε πρίατο κτεάτεσσιν ἑοῖσιν,
ὧδε μάλἀφνειὸς καὶ καρτερὸς ὡς ἀγορεύεις;
φῆς δαὐτὸν φθίσθαι Ἀγαμέμνονος εἵνεκα τιμῆς.
εἰπέ μοι, αἴ κέ ποθι γνώω τοιοῦτον ἐόντα.
Ζεὺς γάρ που τό γε οἶδε καὶ ἀθάνατοι θεοὶ ἄλλοι,
120 εἴ κέ μιν ἀγγείλαιμι ἰδών· ἐπὶ πολλὰ δἀλήθην."
τὸν δἠμείβετἔπειτα συβώτης, ὄρχαμος ἀνδρῶν·
" γέρον, οὔ τις κεῖνον ἀνὴρ ἀλαλήμενος ἐλθὼν
ἀγγέλλων πείσειε γυναῖκά τε καὶ φίλον υἱόν,
ἀλλἄλλως κομιδῆς κεχρημένοι ἄνδρες ἀλῆται
125 ψεύδοντ᾽, οὐδἐθέλουσιν ἀληθέα μυθήσασθαι.
ὃς δέ κἀλητεύων Ἰθάκης ἐς δῆμον ἵκηται,
ἐλθὼν ἐς δέσποιναν ἐμὴν ἀπατήλια βάζει·
δεὖ δεξαμένη φιλέει καὶ ἕκαστα μεταλλᾷ,
καί οἱ ὀδυρομένῃ βλεφάρων ἄπο δάκρυα πίπτει,
130 θέμις ἐστὶ γυναικός, ἐπὴν πόσις ἄλλοθὄληται.
αἶψά κε καὶ σύ, γεραιέ, ἔπος παρατεκτήναιο.
εἴ τίς τοι χλαῖνάν τε χιτῶνά τε εἵματα δοίη.
τοῦ δἤδη μέλλουσι κύνες ταχέες τοἰωνοὶ
ῥινὸν ἀπὀστεόφιν ἐρύσαι, ψυχὴ δὲ λέλοιπεν·
135 τόν γἐν πόντῳ φάγον ἰχθύες, ὀστέα δαὐτοῦ
κεῖται ἐπἠπείρου ψαμάθῳ εἰλυμένα πολλῇ.
ὣς μὲν ἔνθἀπόλωλε, φίλοισι δὲ κήδεὀπίσσω
πᾶσιν, ἐμοὶ δὲ μάλιστα, τετεύχαται· οὐ γὰρ ἔτἄλλον
ἤπιον ὧδε ἄνακτα κιχήσομαι, ὁππόσἐπέλθω,
140 οὐδεἴ κεν πατρὸς καὶ μητέρος αὖτις ἵκωμαι
οἶκον, ὅθι πρῶτον γενόμην καί μἔτρεφον αὐτοί.
οὐδέ νυ τῶν ἔτι τόσσον ὀδύρομαι, ἱέμενός περ
ὀφθαλμοῖσιν ἰδέσθαι ἐὼν ἐν πατρίδι γαίῃ·
ἀλλά μὈδυσσῆος πόθος αἴνυται οἰχομένοιο.
145 τὸν μὲν ἐγών, ξεῖνε, καὶ οὐ παρεόντὀνομάζειν
αἰδέομαι· πέρι γάρ μἐφίλει καὶ κήδετο θυμῷ·
ἀλλά μιν ἠθεῖον καλέω καὶ νόσφιν ἐόντα."
τὸν δαὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
" φίλ᾽, ἐπειδὴ πάμπαν ἀναίνεαι, οὐδἔτι φῇσθα
[14,100] Douze troupeaux de boeufs sur le continent ; autant de moutons, autant de porcs, autant de hardes de chèvres que paissent pour lui des étrangers et ses propres pâtres. Ici, il y a en tout onze grandes hardes de chèvres qui broutent à l'extrémité de l'île; des hommes de confiance les gardent. Chacun mène par jour une bête aux prétendants, la bête qui leur paraît la meilleure parmi les chèvres bien nour- ries. Moi, je garde et soigne ces truies, et je leur envoie le meilleur des verrats, que je choisis avec soin. » Ainsi parlait-il; l'autre, s'empressait à manger les viandes et boire le vin, avidement, sans mot dire, et en lui-même il méditait de porter aux prétendants le coup funeste. Puis quand il eut achevé son repas et rassasié son coeur de nourriture, alors Eumée emplit de vin et lui tendit la jatte, la même où il buvait d'ordinaire, toute pleine de vin. Ulysse la reçut et se réjouit en son coeur, puis prenant la parole, il lui adressait ces paroles ailées : « Ami, qui donc t'a acheté de son avoir, cet homme si opulent et si puissant, à ce que tu assures? Tu disais donc qu'il a péri pour l'honneur d'Agamemnon. Conte-moi cela; il se peut que je connaisse cet homme. Car Zeus, je pense, sait, ainsi que les autres dieux immortels, si je l'ai vu et puis t'en donner des nouvelles; j'ai erré en tant de lieux ! » Le chef des porchers lui répondit alors : « Vieillard, nul homme, après avoir erré, ne saurait en donnant de ses nouvelles persuader sa femme et son fils. Rien de vrai en tout cela; pour être bien traités, des vagabonds viennent nous mentir effrontément et n'ont garde de nous dire la vérité. Quiconque, ayant couru les mers, arrive au pays d'Ithaque, va trouver ma maîtresse, et lui débite ses tromperies. Elle, de lui faire bonne chère, de le choyer, de le questionner sur tout, et puis elle gémit et laisse tomber des larmes de ses paupières, ce qui est bien permis à une femme, dont l'époux a péri ailleurs. Toi, aussi, vieux, tu aurais tôt fait de forger un conte, pour qu'on te donne des vêtements, un manteau, une tunique. Mais lui, voilà longtemps que les chiens rapides et les oiseaux doivent lui avoir arraché la peau des os et que son âme les a quittés. Ou bien les poissons l'ont mangé dans la mer et ses ossements gisent sur une grève roulés dans une épaisse couche de sable. Ainsi est-il mort là-bas, préparant un avenir de chagrins pour tous ses amis, mais surtout pour moi; car jamais plus je ne trouverai un autre maître aussi doux, où que j'aille, pas même si je revenais au logis de mon père et de ma mère, où j'ai vu le jour, où ils m'ont nourri eux-mêmes. Je ne les pleure pas tant, quel que soit mon désir de les voir devant mes yeux, de retour en la terre paternelle. Mais le regret d'Ulysse disparu me ronge. Celui-là, étranger, malgré son absence, j'hésite à prononcer son nom; il avait souci de moi en son coeur, il m'aimait entre tous; et je l'appelle mon grand ami, bien qu'il soit loin de moi ! » L'illustre Ulysse, qui tant avait souffert, lui repartit : « Ami, puisque tu nies tout et prétends


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Dernière mise à jour : 17/11/2005