HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIV

Vers 450-499

  Vers 450-499

[14,450] αὐτὸς κτήσατο οἶος ἀποιχομένοιο ἄνακτος,
νόσφιν δεσποίνης καὶ Λαέρταο γέροντος·
πὰρ δἄρα μιν Ταφίων πρίατο κτεάτεσσιν ἑοῖσιν.
οἱ δἐπὀνείαθἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο,
455 σῖτον μέν σφιν ἀφεῖλε Μεσαύλιος, οἱ δἐπὶ κοῖτον
σίτου καὶ κρειῶν κεκορημένοι ἐσσεύοντο.
νὺξ δἄρἐπῆλθε κακὴ σκοτομήνιος, ὗε δἄρα Ζεὺς
πάννυχος, αὐτὰρ ἄη Ζέφυρος μέγας αἰὲν ἔφυδρος.
τοῖς δὈδυσεὺς μετέειπε, συβώτεω πειρητίζων,
460 εἴ πώς οἱ ἐκδὺς χλαῖναν πόροι, τινἑταίρων
ἄλλον ἐποτρύνειεν, ἐπεί ἑο κήδετο λίην·
"κέκλυθι νῦν, Εὔμαιε καὶ ἄλλοι πάντες ἑταῖροι,
εὐξάμενός τι ἔπος ἐρέω· οἶνος γὰρ ἀνώγει
ἠλεός, ὅς τἐφέηκε πολύφρονά περ μάλἀεῖσαι
465 καί θἁπαλὸν γελάσαι, καί τὀρχήσασθαι ἀνῆκε,
καί τι ἔπος προέηκεν περ τἄρρητον ἄμεινον.
ἀλλἐπεὶ οὖν τὸ πρῶτον ἀνέκραγον, οὐκ ἐπικεύσω.
εἴθὣς ἡβώοιμι βίη τέ μοι ἔμπεδος εἴη,
ὡς ὅθὑπὸ Τροίην λόχον ἤγομεν ἀρτύναντες.
470 ἡγείσθην δὈδυσεύς τε καὶ Ἀτρεΐδης Μενέλαος,
τοῖσι δἅμα τρίτος ἄρχον ἐγών· αὐτοὶ γὰρ ἄνωγον.
ἀλλὅτε δή ἱκόμεσθα ποτὶ πτόλιν αἰπύ τε τεῖχος,
ἡμεῖς μὲν περὶ ἄστυ κατὰ ῥωπήϊα πυκνά,
ἂν δόνακας καὶ ἕλος, ὑπὸ τεύχεσι πεπτηῶτες
475 κείμεθα. νὺξ δἄρἐπῆλθε κακὴ Βορέαο πεσόντος,
πηγυλίς· αὐτὰρ ὕπερθε χιὼν γένετἠΰτε πάχνη,
ψυχρή, καὶ σακέεσσι περιτρέφετο κρύσταλλος.
ἔνθἄλλοι πάντες χλαίνας ἔχον ἠδὲ χιτῶνας,
εὗδον δεὔκηλοι, σάκεσιν εἰλυμένοι ὤμους·
480 αὐτὰρ ἐγὼ χλαῖναν μὲν ἰὼν ἑτάροισιν ἔλειπον
ἀφραδίῃς, ἐπεὶ οὐκ ἐφάμην ῥιγωσέμεν ἔμπης,
ἀλλἑπόμην σάκος οἶον ἔχων καὶ ζῶμα φαεινόν.
ἀλλὅτε δὴ τρίχα νυκτὸς ἔην, μετὰ δἄστρα βεβήκει,
καὶ τότἐγὼν Ὀδυσῆα προσηύδων ἐγγὺς ἐόντα
485 ἀγκῶνι νύξας· δἄρἐμμαπέως ὑπάκουσε·
"διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχανὈδυσσεῦ,
οὔ τοι ἔτι ζωοῖσι μετέσσομαι, ἀλλά με χεῖμα
δάμναται· οὐ γὰρ ἔχω χλαῖναν· παρά μἤπαφε δαίμων
οἰοχίτωνἔμεναι· νῦν δοὐκέτι φυκτὰ πέλονται."
490 "ὣς ἐφάμην, δἔπειτα νόον σχέθε τόνδἐνὶ θυμῷ,
οἷος κεῖνος ἔην βουλευέμεν ἠδὲ μάχεσθαι·
φθεγξάμενος δὀλίγῃ ὀπί με πρὸς μῦθον ἔειπε·
"σίγα νῦν, μή τίς σευ Ἀχαιῶν ἄλλος ἀκούσῃ."
" καὶ ἐπἀγκῶνος κεφαλὴν σχέθεν εἶπέ τε μῦθον·
495 ᾽κλῦτε, φίλοι· θεῖός μοι ἐνύπνιον ἦλθεν ὄνειρος.
λίην γὰρ νηῶν ἑκὰς ἤλθομεν· ἀλλά τις εἴη
εἰπεῖν Ἀτρεΐδῃ Ἀγαμέμνονι, ποιμένι λαῶν,
εἰ πλέονας παρὰ ναῦφιν ἐποτρύνειε νέεσθαι.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, ὦρτο δἔπειτα Θόας, Ἀνδραίμονος υἱός,
[14,450] c'était un serviteur que le porcher avait de sa seule initiative acquis en l'absence de son maître, sans prendre l'avis de sa maîtresse et du vieux Laerte : il l'avait acheté à des Taphiens de ses deniers. Les convives portaient les mains vers les mets servis devant eux. Quand ils eurent satisfait le désir du boire et du manger, Mésaulios ôta le pain, et tous se levèrent pour aller se coucher, rassasiés de pain et de viandes. Là-dessus, commença une mauvaise nuit, sans lune; Zeus fit tomber de la pluie, sans répit; il souffla un violent Zéphyre, vent qui toujours amène de l'eau. Ulysse parla devant tous, pour éprouver le porcher, voir s'il quitterait son vêtement pour le donner, ou s'il demanderait le sien à l'un de ses compagnons, en songeant trop à soi. « Écoute-moi, maintenant, Eumée, et vous tous, ses compagnons, écoutez-moi. J'ai un souhait au coeur et veux vous dire quelques mots. Ce qui m'y pousse, c'est le vin qui trouble la raison; c'est lui qui engage, même le plus sage, à chanter, à rire d'un air caressant, fait lever pour la danse, fait jaillir des paroles, qu'il serait meilleur de ne pas proférer. Mais, puisque j'ai commencé ce propos, je ne cacherai rien. Ah ! si j'étais en pleine jeunesse, si ma force était solide, comme ce jour où nous avions préparé et menions cette embuscade sous Ilios Les chefs de l'expédition étaient Ulysse et l'Atride Ménélas; le troisième, c'était moi, car ils m'avaient désigné. Quand nous eûmes atteint la ville et le mur élevé, nous, autour de la ville, nous restions dans des buissons touffus, parmi les roseaux et dans le marais, blottis sous nos armes ; la nuit vint et un mauvais Borée se leva, glacial; la neige tombait sur nous, adhérente comme le givre, froide, et les glaçons couvraient nos boucliers. Alors, tous avaient des manteaux et des tuniques; ils dormaient bien tranquilles, les épaules engagées sous leurs boucliers. Moi, j'étais venu sans mon manteau laissé aux compagnons; c'était une imprudence ; je ne pensais pas le moins du monde qu'il gèlerait, et j'avais suivi avec mon seul bouclier et ma brillante ceinture. Mais, quand on fut au dernier tiers de la nuit et que les astres furent sur leur déclin, alors je dis à Ulysse, auprès de qui j'étais, après l'avoir poussé du coude, et qui tout aussitôt me prêta l'oreille : « Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux milles ruses, bientôt je ne serai plus au nombre des vivants; le froid me dompte; car je n'ai pas de manteau; une divinité insidieuse m'a poussé à ne prendre qu'une tunique; et, maintenant, je ne vois plus le moyen d'échapper à la mort. » Ainsi parlai-je ; lui, aussitôt conçut cette ruse en son coeur; car, c'était un homme extraordinaire au conseil et au combat. M'ayant parlé à voix basse, il me dit : « Silence, maintenant, qu'aucun Achéen ne puisse t'entendre. » Alors, la tête appuyée sur le coude, il tint ce discours : « Écoutez, les amis ; un songe divin m'est venu pendant mon sommeil. Nous sommes trop loin des nefs ; il faut que quelqu'un aille dire à l'Atride Agamemnon, pasteur des peuples, qu'il devrait bien des vaisseaux nous envoyer plus de monde. » Ainsi parla-t-il; alors, se leva vivement Thoas, fils d'Andrémon;


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Dernière mise à jour : 17/11/2005