HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[13,250] "ὣς φάτο, γήθησεν δὲ πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς,
χαίρων γαίῃ πατρωΐῃ, ὥς οἱ ἔειπε
Παλλὰς Ἀθηναίη, κούρη Διὸς, αἰγιόχοιο·
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
οὐδ γἀληθέα εἶπε, πάλιν δ γε λάζετο μῦθον,
255 αἰεὶ ἐνὶ στήθεσσι νόον πολυκερδέα νωμῶν·
"πυνθανόμην Ἰθάκης γε καὶ ἐν Κρήτῃ εὐρείῃ,
τηλοῦ ὑπὲρ πόντου· νῦν δεἰλήλουθα καὶ αὐτὸς
χρήμασι σὺν τοίσδεσσι· λιπὼν δἔτι παισὶ τοσαῦτα
φεύγω, ἐπεὶ φίλον υἷα κατέκτανον Ἰδομενῆος,
260 Ὀρσίλοχον πόδας ὠκύν, ὃς ἐν Κρήτῃ εὐρείῃ
ἀνέρας ἀλφηστὰς νίκα ταχέεσσι πόδεσσιν,
οὕνεκά με στερέσαι τῆς ληΐδος ἤθελε πάσης
Τρωϊάδος, τῆς εἵνεκἐγὼ πάθον ἄλγεα θυμῷ,
ἀνδρῶν τε πτολέμους ἀλεγεινά τε κύματα πείρων,
265 οὕνεκἄροὐχ πατρὶ χαριζόμενος θεράπευον
δήμῳ ἔνι Τρώων, ἀλλἄλλων ἦρχον ἑταίρων.
τὸν μὲν ἐγὼ κατιόντα βάλον χαλκήρεϊ δουρὶ
ἀγρόθεν, ἐγγὺς ὁδοῖο λοχησάμενος σὺν ἑταίρῳ·
νὺξ δὲ μάλα δνοφερὴ κάτεχοὐρανόν, οὐδέ τις ἡμέας
270 ἀνθρώπων ἐνόησε, λάθον δέ θυμὸν ἀπούρας.
αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ τόν γε κατέκτανον ὀξέϊ χαλκῷ,
αὐτίκἐγὼν ἐπὶ νῆα κιὼν Φοίνικας ἀγαυοὺς
ἐλλισάμην, καί σφιν μενοεικέα ληΐδα δῶκα·
τούς μἐκέλευσα Πύλονδε καταστῆσαι καὶ ἐφέσσαι
275 εἰς Ἤλιδα δῖαν, ὅθι κρατέουσιν Ἐπειοί.
ἀλλ τοι σφέας κεῖθεν ἀπώσατο ἲς ἀνέμοιο
πόλλἀεκαζομένους, οὐδἤθελον ἐξαπατῆσαι.
κεῖθεν δὲ πλαγχθέντες ἱκάνομεν ἐνθάδε νυκτός.
σπουδῇ δἐς λιμένα προερέσσαμεν, οὐδέ τις ἡμῖν
280 δόρπου μνῆστις ἔην, μάλα περ χατέουσιν ἑλέσθαι,
ἀλλαὔτως ἀποβάντες ἐκείμεθα νηὸς ἅπαντες.
ἔνθἐμὲ μὲν γλυκὺς ὕπνος ἐπήλυθε κεκμηῶτα,
οἱ δὲ χρήματἐμὰ γλαφυρῆς ἐκ νηὸς ἑλόντες
κάτθεσαν, ἔνθα περ αὐτὸς ἐπὶ ψαμάθοισιν ἐκείμην.
285 οἱ δἐς Σιδονίην εὖ ναιομένην ἀναβάντες
ᾤχοντ᾽· αὐτὰρ ἐγὼ λιπόμην ἀκαχήμενος ἦτορ."
ὣς φάτο, μείδησεν δὲ θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη,
χειρί τέ μιν κατέρεξε· δέμας δἤϊκτο γυναικὶ
καλῇ τε μεγάλῃ τε καὶ ἀγλαὰ ἔργα ἰδυίῃ·
290 καί μιν φωνήσασἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"κερδαλέος κεἴη καὶ ἐπίκλοπος ὅς σε παρέλθοι
ἐν πάντεσσι δόλοισι, καὶ εἰ θεὸς ἀντιάσειε.
σχέτλιε, ποικιλομῆτα, δόλων ἆτ᾽, οὐκ ἄρἔμελλες,
οὐδἐν σῇ περ ἐὼν γαίῃ, λήξειν ἀπατάων
295 μύθων τε κλοπίων, οἵ τοι πεδόθεν φίλοι εἰσίν.
ἀλλἄγε, μηκέτι ταῦτα λεγώμεθα, εἰδότες ἄμφω
κέρδε᾽, ἐπεὶ σὺ μέν ἐσσι βροτῶν ὄχἄριστος ἁπάντων
βουλῇ καὶ μύθοισιν, ἐγὼ δἐν πᾶσι θεοῖσι
μήτι τε κλέομαι καὶ κέρδεσιν· οὐδὲ σύ γἔγνως
[13,250] Elle dit, et ce fut une joie pour l'illustre Ulysse, qui avait tant souffert : il aimait sa terre paternelle dont lui parlait Pallas Athéné, fille de Zeus qui porte l'égide. Puis, élevant la voix, il lui adressait des paroles ailées, mais sans dire la vérité; car il retenait derrière ses dents son vrai langage et toujours méditait en son coeur quelque dessein profitable. « Oui, j'entendais parler d'Ithaque, même dans la vaste Crète, loin au delà des mers. Et maintenant, je suis venu ici seul avec ces richesses. J'en ai laissé autant pour mes enfants, au pays d'où je me suis exilé; car j'ai tué le fils d'Idoménée, Orsiloque aux pieds légers, qui, dans la vaste Crète, surpassait tous les mortels infortunés par la vitesse de sa course. Il voulait me priver de tout mon butin de Troade, pour lequel j'avais souffert bien des maux en mon coeur, parmi les batailles des hommes et les flots épuisants; car j'avais déplu à son père en refusant de le servir au pays des Troyens, et j'y commandais d'autres gens. Comme il revenait des champs, je le frappai du bronze de ma javeline, m'étant mis près du chemin en embuscade avec un compagnon. Une nuit noire couvrait le ciel; personne ne nous avait vus, et l'on ignorait que je lui avais ôté la vie. Puis, aussitôt que je l'eus tué à la pointe du bronze, j'allai sans tarder vers un vaisseau, j'implorai de nobles Phéniciens et je leur donnai une part de mon butin pour satisfaire leur envie. Je les priai d'aller me débarquer et m'établir à Pylos, ou encore dans la brillante Élide, où dominent les Épéens. Mais la force du vent les en détourna, bien malgré eux, car ils ne voulaient point me duper. Après avoir erré loin de là, nous sommes arrivés ici de nuit. Nous avons avec peine ramé vers le port, et nous ne pensions même pas au souper, bien que nous en eussions grande envie, et, tous débarqués sans avoir mangé, nous nous sommes couchés. Là, un doux sommeil me prit, tant j'étais recru de fatigue ! L'équipage a débarqué mes richesses du vaisseau creux, et les a déposées là où j'étais moi-même couché sur le sable. Eux se sont rembarqués et sont partis vers Sidon bien peuplée, et ils m'ont laissé là, le coeur plein d'angoisse. » Il disait; et la déesse aux yeux brillants, Athéné, sourit et le flatta de la main; elle avait pris la stature d'une femme belle et grande et experte en brillants ouvrages. Élevant la voix, elle lui adressa ces paroles ailées : « Il serait bien astucieux et fripon, celui qui te dépasserait en toutes sortes de ruses, fût-ce un dieu qui l'essayât. Incorrigible inventeur de mille tours, insatiable d'artifices, tu ne devais donc pas, même en ta patrie, mettre un terme à tes tromperies, aux récits mensongers, qui te sont chers profondément? Allons! laissons ces feintes, nous deux qui sommes experts aux ruses profitables; car de tous les mortels tu es de beaucoup le meilleur en conseil et paroles, et moi, entre tous les dieux, je suis réputée pour ma finesse et mes bonnes inventions.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/11/2005