HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIII

Vers 200-249

  Vers 200-249

[13,200] οἵ γὑβρισταί τε καὶ ἄγριοι οὐδὲ δίκαιοι,
ἦε φιλόξεινοι, καί σφιν νόος ἐστὶ θεουδής;
πῇ δὴ χρήματα πολλὰ φέρω τάδε; πῇ τε καὶ αὐτὸς
πλάζομαι; αἴθὄφελον μεῖναι παρὰ Φαιήκεσσιν
205 αὐτοῦ· ἐγὼ δέ κεν ἄλλον ὑπερμενέων βασιλήων
ἐξικόμην, ὅς κέν μἐφίλει καὶ ἔπεμπε νέεσθαι.
νῦν δοὔτἄρ πῃ θέσθαι ἐπίσταμαι, οὐδὲ μὲν αὐτοῦ
καλλείψω, μή πώς μοι ἕλωρ ἄλλοισι γένηται.
πόποι, οὐκ ἄρα πάντα νοήμονες οὐδὲ δίκαιοι
210 ἦσαν Φαιήκων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες,
οἵ μεἰς ἄλλην γαῖαν ἀπήγαγον, τέ μἔφαντο
ἄξειν εἰς Ἰθάκην εὐδείελον, οὐδἐτέλεσσαν.
Ζεὺς σφέας τίσαιτο ἱκετήσιος, ὅς τε καὶ ἄλλους
ἀνθρώπους ἐφορᾷ καὶ τίνυται ὅς τις ἁμάρτῃ.
215 ἀλλἄγε δὴ τὰ χρήματἀριθμήσω καὶ ἴδωμαι,
μή τί μοι οἴχωνται κοίλης ἐπὶ νηὸς ἄγοντες."
"ὣς εἰπὼν τρίποδας περικαλλέας ἠδὲ λέβητας
ἠρίθμει καὶ χρυσὸν ὑφαντά τε εἵματα καλά.
τῶν μὲν ἄρτι πόθει· δὀδύρετο πατρίδα γαῖαν
220 ἑρπύζων παρὰ θῖνα πολυφλοίσβοιο θαλάσσης,
πόλλὀλοφυρόμενος. σχεδόθεν δέ οἱ ἦλθεν Ἀθήνη,
ἀνδρὶ δέμας εἰκυῖα νέῳ, ἐπιβώτορι μήλων,
παναπάλῳ, οἷοί τε ἀνάκτων παῖδες ἔασι,
δίπτυχον ἀμφὤμοισιν ἔχουσεὐεργέα λώπην·
225 ποσσὶ δὑπὸ λιπαροῖσι πέδιλἔχε, χερσὶ δἄκοντα.
τὴν δὈδυσεὺς γήθησεν ἰδὼν καὶ ἐναντίος ἦλθε,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
" φίλ᾽, ἐπεί σε πρῶτα κιχάνω τῷδἐνὶ χώρῳ,
χαῖρέ τε καὶ μή μοί τι κακῷ νόῳ ἀντιβολήσαις,
230 ἀλλὰ σάω μὲν ταῦτα, σάω δἐμέ· σοὶ γὰρ ἐγώ γε
εὔχομαι ὥς τε θεῷ καί σευ φίλα γούναθἱκάνω.
καί μοι τοῦτἀγόρευσον ἐτήτυμον, ὄφρἐῢ εἰδῶ·
τίς γῆ, τίς δῆμος, τίνες ἀνέρες ἐγγεγάασιν;
πού τις νήσων εὐδείελος, ἦέ τις ἀκτὴ
235 κεῖθἁλὶ κεκλιμένη ἐριβώλακος ἠπείροιο;"
τὸν δαὖτε προσέειπε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
"νήπιός εἰς, ξεῖν᾽, τηλόθεν εἰλήλουθας,
εἰ δὴ τήνδε τε γαῖαν ἀνείρεαι. οὐδέ τι λίην
οὕτω νώνυμός ἐστιν· ἴσασι δέ μιν μάλα πολλοί,
240 ἠμὲν ὅσοι ναίουσι πρὸς ἠῶ τἠέλιόν τε,
ἠδὅσσοι μετόπισθε ποτὶ ζόφον ἠερόεντα.
τοι μὲν τρηχεῖα καὶ οὐχ ἱππήλατός ἐστιν,
οὐδὲ λίην λυπρή, ἀτὰρ οὐδεὐρεῖα τέτυκται.
ἐν μὲν γάρ οἱ σῖτος ἀθέσφατος, ἐν δέ τε οἶνος
245 γίγνεται· αἰεὶ δὄμβρος ἔχει τεθαλυῖά τἐέρση·
αἰγίβοτος δἀγαθὴ καὶ βούβοτος· ἔστι μὲν ὕλη
παντοίη, ἐν δἀρδμοὶ ἐπηετανοὶ παρέασι.
τῷ τοι, ξεῖν᾽, Ἰθάκης γε καὶ ἐς Τροίην ὄνομἵκει,
τήν περ τηλοῦ φασὶν Ἀχαιΐδος ἔμμεναι αἴης."
[13,200] Sont-ils violents, sauvages, et sans justice, ou sont-ils accueillants pour l'étranger et leur esprit respecte-t-il les dieux? Où donc porter toutes ces richesses? Et moi-même, où vais-je aller? Que ne suis-je resté chez les Phéaciens, là-bas? Je serais arrivé en suppliant chez un autre roi puissant, qui m'aurait pris en amitié et reconduit chez moi! Maintenant, je ne sais où déposer ces biens et je ne peux pas, certes, les laisser là, de peur qu'ils ne deviennent la proie d'autrui. Malheur ! Ils n'étaient donc pas en tout justes et sages, les guides et conseillers des Phéaciens, qui m'ont emmené vers une autre terre. Ils m'avaient dit pourtant qu'ils me conduiraient en Ithaque visible de toutes parts, et ils ne l'ont pas fait ! Zeus les en punisse, le protecteur des suppliants, qui surveille tous les hommes et fait payer à chacun ses fautes. Allons ! Que je compte mes biens, et voie s'ils ne m'en ont pas, en partant, emporté dans la cale de leur vaisseau. » Ayant ainsi parlé, il comptait les trépieds si beaux, les chaudrons, l'or et les riches tissus des vêtements. Il n'avait rien à regretter. Mais il pleurait sa patrie, se traînant le long du rivage de la mer aux mille bruits. Et près de lui vint Athéné, sous l'aspect d'un adolescent, un pastoureau, tout gentil comme sont les fils de princes; elle avait sur les épaules une double et fine cape; sous ses pieds luisants des sandales, et à la main une houlette. Ulysse à sa vue sentit de la joie et vint à sa rencontre puis, élevant la voix, il lui adressait ces paroles ailées : «Ami, puisque tu es le premier que je rencontre en ce pays, salut ! Ne viens pas à moi avec malveillance; sauve ces biens, sauve ma personne; je t'en prie comme un dieu, et j'embrasse tes genoux. Dis-moi au vrai ceci, afin que je le sache bien : quelle est cette terre, quel est ce peuple? Et de quelle race? Est-ce ici une île visible de toutes parts? Ou est-ce, penché sur la mer, le cap d'un continent aux glèbes épaisses? » La déesse aux yeux brillants, Athéné, lui répondit : « Tu es fou, étranger, ou tu viens de loin, si vraiment tu demandes quelle est cette terre. Le nom pourtant n'en est pas à ce point ignoré. Bien des gens la connaissent, parmi ceux qui habitent vers l'Aurore, ou vers le Soleil, ou loin par derrière vers les brumes ténébreuses. Sans doute elle est rocheuse et impropre aux courses de chevaux; mais elle n'est pas trop pauvre, si elle n'est pas bien grande. Elle a du blé plus qu'on ne saurait dire; elle produit aussi du vin. La pluie n'y manque jamais, ni la rosée abondante; elle est bonne nourrice de chèvres et de boeufs. On y trouve des arbres d'essences diverses, et des abreuvoirs remplis toute l'année. Aussi, étranger, le nom d'Ithaque est-il allé jusqu'en Troade, que l'on dit pourtant loin de l'Achaïe. »


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Dernière mise à jour : 24/11/2005