HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[13,150] ἐκ πομπῆς ἀνιοῦσαν, ἐν ἠεροειδέϊ πόντῳ
ῥαῖσαι, ἵνἤδη σχῶνται, ἀπολλήξωσι δὲ πομπῆς
ἀνθρώπων, μέγα δέ σφιν ὄρος πόλει ἀμφικαλύψαι."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
" πέπον, ὡς μὲν ἐμῷ θυμῷ δοκεῖ εἶναι ἄριστα,
155 ὁππότε κεν δὴ πάντες ἐλαυνομένην προΐδωνται
λαοὶ ἀπὸ πτόλιος, θεῖναι λίθον ἐγγύθι γαίης
νηῒ θοῇ ἴκελον, ἵνα θαυμάζωσιν ἅπαντες
ἄνθρωποι, μέγα δέ σφιν ὄρος πόλει ἀμφικαλύψαι."
αὐτὰρ ἐπεὶ τό γἄκουσε Ποσειδάων ἐνοσίχθων,
160 βῆ ἴμεν ἐς Σχερίην, ὅθι Φαίηκες γεγάασιν.
ἔνθἔμεν᾽· δὲ μάλα σχεδὸν ἤλυθε ποντοπόρος νηῦς
ῥίμφα διωκομένη· τῆς δὲ σχεδὸν ἦλθἐνοσίχθων,
ὅς μιν λᾶαν ἔθηκε καὶ ἐρρίζωσεν ἔνερθε
χειρὶ καταπρηνεῖ ἐλάσας· δὲ νόσφι βεβήκει.
165 οἱ δὲ πρὸς ἀλλήλους ἔπεα πτερόεντἀγόρευον
Φαίηκες δολιχήρετμοι, ναυσίκλυτοι ἄνδρες.
ὧδε δέ τις εἴπεσκεν ἰδὼν ἐς πλησίον ἄλλον·
" μοι, τίς δὴ νῆα θοὴν ἐπέδησἐνὶ πόντῳ
οἴκαδἐλαυνομένην; καὶ δὴ προὐφαίνετο πᾶσα."
ὣς ἄρα τις εἴπεσκε· τὰ δοὐκ ἴσαν ὡς ἐτέτυκτο.
170 τοῖσιν δἈλκίνοος ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
" πόποι, μάλα δή με παλαίφατα θέσφαθἱκάνει
πατρὸς ἐμοῦ, ὃς ἔφασκε Ποσειδάωνἀγάσασθαι
ἡμῖν, οὕνεκα πομποὶ ἀπήμονές εἰμεν ἁπάντων.
175 φῆ ποτὲ Φαιήκων ἀνδρῶν περικαλλέα, νῆα,
ἐκ πομπῆς ἀνιοῦσαν, ἐν ἠεροειδέϊ πόντῳ
ῥαισέμεναι, μέγα δἧμιν ὄρος πόλει ἀμφικαλύψειν.
ὣς ἀγόρευ γέρων· τὰ δὲ δὴ νῦν πάντα τελεῖται.
ἀλλἄγεθ᾽, ὡς ἂν ἐγὼ εἴπω, πειθώμεθα πάντες·
180 πομπῆς μὲν παύσασθε βροτῶν, ὅτε κέν τις ἵκηται
ἡμέτερον προτὶ ἄστυ· Ποσειδάωνι δὲ ταύρους
δώδεκα κεκριμένους ἱερεύσομεν, αἴ κἐλεήσῃ,
μηδἡμῖν περίμηκες ὄρος πόλει ἀμφικαλύψῃ."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἔδεισαν, ἑτοιμάσσαντο δὲ ταύρους.
185 ὣς οἱ μέν εὔχοντο Ποσειδάωνι ἄνακτι
δήμου Φαιήκων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες,
ἑσταότες περὶ βωμόν. δἔγρετο δῖος Ὀδυσσεὺς
εὕδων ἐν γαίῃ πατρωΐῃ, οὐδέ μιν ἔγνω,
ἤδη δὴν ἀπεών· περὶ γὰρ θεὸς ἠέρα χεῦε
190 Παλλὰς Ἀθηναίη, κούρη Διός, ὄφρα μιν αὐτὸν
ἄγνωστον τεύξειεν ἕκαστά τε μυθήσαιτο,
μή μιν πρὶν ἄλοχος γνοίη ἀστοί τε φίλοι τε,
πρὶν πᾶσαν μνηστῆρας ὑπερβασίην ἀποτῖσαι.
τοὔνεκἄρἀλλοειδέα φαινέσκετο πάντα ἄνακτι,
195 ἀτραπιτοί τε διηνεκέες λιμένες τε πάνορμοι
πέτραι τἠλίβατοι καὶ δένδρεα τηλεθόωντα.
στῆ δἄρἀναΐξας καί εἴσιδε πατρίδα γαῖαν·
ᾤμωξέν τἄρ ἔπειτα καὶ πεπλήγετο μηρὼ
χερσὶ καταπρηνέσσ᾽, ὀλοφυρόμενος δἔπος ηὔδα·
" μοι ἐγώ, τέων αὖτε βροτῶν ἐς γαῖαν ἱκάνω;
[13,150] le fracasser dans la mer brumeuse, pour qu'ils se contiennent désormais et cessent ce métier de passeurs d'hommes; et je vais cacher leur cité derrière une grande montagne. » Zeus, assembleur de nuées, lui dit en réponse : "Mon cher, voici ce qui paraît préférable à mon coeur : quand tous les gens apercevront de la ville cette nef qui s'avance, je la changerais en un roc voisin de la terre et tout pareil à un vaisseau rapide, afin que chacun soit étonné du prodige, et je cacherais leur cité derrière une grande montagne." Dès que Posidon, l'Ébranleur de la terre, eut entendu ces mots, il partit pour Schérie, où vivent les Phéaciens. Et là il attendait : le vaisseau, arrivant du large, vint tout prés : il était en pleine vitesse. L'Ébranleur de la terre, s'en approchant, le changea en un roc dont il enfonça les racines par un geste de sa paume abaissée. Puis il s'en retourna vite. Alors, les Phéaciens aux longues rames, les navigateurs fameux échangeaient des paroles ailées. On se disait, en regardant son voisin : « Malheur ! Qui donc a fixé dans la mer le vaisseau rapide, qui rentrait au port? On le voyait déjà tout entier. » Voilà ce qu'on se disait. Mais on ne savait pas comment s'était accompli ce prodige. Alcinoos prit la parole et leur dit : « Malheur ! Voilà que m'atteignent les anciens oracles de mon père : il prédisait que Posidon s'irriterait contre nous, parce que nous convoyons, sans dommage pour eux, toutes sortes de gens. Il disait qu'un jour un très beau vaisseau phéacien, au retour d'un convoi, ferait naufrage dans la mer brumeuse, et que notre cité serait cachée derrière une grande montagne. Ainsi parlait le vieillard, et maintenant voici que tout s'accomplit. Allons, obéissons tous à ce que je vais dire. Cessez de transporter les mortels, quand l'un d'eux viendra vers notre ville. Immolons à Posidon douze taureaux de choix, afin qu'il s'apaise et ne cache pas notre cité derrière une longue montagne. » Ainsi parlait-il; la crainte les saisit, et ils apprêtèrent les taureaux. Ils priaient donc Posidon souverain, les guides et conseillers du peuple phéacien, debout autour de l'autel; et cependant se réveilla l'illustre Ulysse. Il dormait sur la terre de ses pères; mais il ne la reconnut pas, après sa longue absence. Car une divinité avait répandu un brouillard autour de lui, Pallas Athéné, fille de Zeus, qui voulait le rendre méconnaissable et l'instruire elle-même de tout; sa femme, son peuple, ses amis ne devaient pas le connaître, avant qu'à tous les prétendants il eût fait expier leurs violences. Voilà pourquoi aux yeux du maître tout s'offrait sous un autre aspect, longs sentiers, baies aux sûrs mouillages, rocs escarpés, arbres touffus. Levé d'un bond, il contempla sa terre paternelle; et puis il poussa un profond soupir, et se frappant les cuisses de ses paumes, il dit en gémissant : « Malheur ! Au pays de quels mortels suis-je venu?


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Dernière mise à jour : 24/11/2005