HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XII

Vers 200-249

  Vers 200-249

[12,200] ὅν σφιν ἐπὠσὶν ἄλειψ᾽, ἐμέ τἐκ δεσμῶν ἀνέλυσαν.
"ἀλλὅτε δὴ τὴν νῆσον ἐλείπομεν, αὐτίκἔπειτα
καπνὸν καὶ μέγα κῦμα ἴδον καὶ δοῦπον ἄκουσα.
τῶν δἄρα δεισάντων ἐκ χειρῶν ἔπτατἐρετμά,
βόμβησαν δἄρα πάντα κατὰ ῥόον· ἔσχετο δαὐτοῦ
205 νηῦς, ἐπεὶ οὐκέτἐρετμὰ προήκεα χερσὶν ἔπειγον.
αὐτὰρ ἐγὼ διὰ νηὸς ἰὼν ὤτρυνον ἑταίρους
μειλιχίοις ἐπέεσσι παρασταδὸν ἄνδρα ἕκαστον·
" ᾽ φίλοι, οὐ γάρ πώ τι κακῶν ἀδαήμονές εἰμεν·
οὐ μὲν δὴ τόδε μεῖζον ἕπει κακόν, ὅτε Κύκλωψ
210 εἴλει ἐνὶ σπῆι γλαφυρῷ κρατερῆφι βίηφιν·
ἀλλὰ καὶ ἔνθεν ἐμῇ ἀρετῇ, βουλῇ τε νόῳ τε,
ἐκφύγομεν, καί που τῶνδε μνήσεσθαι ὀίω.
νῦν δἄγεθ᾽, ὡς ἂν ἐγὼ εἴπω, πειθώμεθα πάντες.
ὑμεῖς μὲν κώπῃσιν ἁλὸς ῥηγμῖνα βαθεῖαν
215 τύπτετε κληίδεσσιν ἐφήμενοι, αἴ κέ ποθι Ζεὺς
δώῃ τόνδε γὄλεθρον ὑπεκφυγέειν καὶ ἀλύξαι·
σοὶ δέ, κυβερνῆθ᾽, ὧδἐπιτέλλομαι· ἀλλἐνὶ θυμῷ
βάλλευ, ἐπεὶ νηὸς γλαφυρῆς οἰήια νωμᾷς.
τούτου μὲν καπνοῦ καὶ κύματος ἐκτὸς ἔεργε
νῆα, σὺ δὲ σκοπέλου ἐπιμαίεο, μή σε λάθῃσι
220 κεῖσἐξορμήσασα καὶ ἐς κακὸν ἄμμε βάλῃσθα.᾽
"ὣς ἐφάμην, οἱ δὦκα ἐμοῖς ἐπέεσσι πίθοντο.
Σκύλλην δοὐκέτἐμυθεόμην, ἄπρηκτον ἀνίην,
μή πώς μοι δείσαντες ἀπολλήξειαν ἑταῖροι
225 εἰρεσίης, ἐντὸς δὲ πυκάζοιεν σφέας αὐτούς.
καὶ τότε δὴ Κίρκης μὲν ἐφημοσύνης ἀλεγεινῆς
λανθανόμην, ἐπεὶ οὔ τί μἀνώγει θωρήσσεσθαι·
αὐτὰρ ἐγὼ καταδὺς κλυτὰ τεύχεα καὶ δύο δοῦρε
μάκρἐν χερσὶν ἑλὼν εἰς ἴκρια νηὸς ἔβαινον
230 πρῴρης· ἔνθεν γάρ μιν ἐδέγμην πρῶτα φανεῖσθαι
Σκύλλην πετραίην, μοι φέρε πῆμἑτάροισιν.
οὐδέ πῃ ἀθρῆσαι δυνάμην, ἔκαμον δέ μοι ὄσσε
πάντῃ παπταίνοντι πρὸς ἠεροειδέα πέτρην.
"ἡμεῖς μὲν στεινωπὸν ἀνεπλέομεν γοόωντες·
235 ἔνθεν μὲν Σκύλλη, ἑτέρωθι δὲ δῖα Χάρυβδις
δεινὸν ἀνερροίβδησε θαλάσσης ἁλμυρὸν ὕδωρ.
τοι ὅτἐξεμέσειε, λέβης ὣς ἐν πυρὶ πολλῷ
πᾶσἀναμορμύρεσκε κυκωμένη, ὑψόσε δἄχνη
ἄκροισι σκοπέλοισιν ἐπἀμφοτέροισιν ἔπιπτεν·
240 ἀλλὅτἀναβρόξειε θαλάσσης ἁλμυρὸν ὕδωρ,
πᾶσἔντοσθε φάνεσκε κυκωμένη, ἀμφὶ δὲ πέτρη
δεινὸν ἐβεβρύχει, ὑπένερθε δὲ γαῖα φάνεσκε
ψάμμῳ κυανέη· τοὺς δὲ χλωρὸν δέος ᾕρει.
ἡμεῖς μὲν πρὸς τὴν ἴδομεν δείσαντες ὄλεθρον·
245 τόφρα δέ μοι Σκύλλη γλαφυρῆς ἐκ νηὸς ἑταίρους
ἓξ ἕλεθ᾽, οἳ χερσίν τε βίηφί τε φέρτατοι ἦσαν.
σκεψάμενος δἐς νῆα θοὴν ἅμα καὶ μεθἑταίρους
ἤδη τῶν ἐνόησα πόδας καὶ χεῖρας ὕπερθεν
ὑψόσἀειρομένων· ἐμὲ δὲ φθέγγοντο καλεῦντες
[12,200] dont j'avais bouché leurs oreilles, et me délivrèrent de mes liens. Comme nous quittions l'île, je vis tout aussitôt la vapeur de grandes houles et j'en entendis le fracas. Mes gens prirent peur; les rames s'envolèrent de leurs mains et claquèrent en tombant toutes au fil de l'eau. La nef s'arrêta sur place; car leurs mains ne manoeuvraient plus les rames effilées. Et moi, allant d'un bout à l'autre du vaisseau, j'encourageais mes compagnons par de douces paroles, en me plaçant près de chacun. « Amis, nous ne sommes plus sans expérience des épreuves. Ce malheur qui nous menace n'est certes pas plus grand qu'au temps où le Cyclope, de toute la violence de sa force, nous tenait enfermés au creux de sa caverne. Mais, même de là nous nous sommes échappés, grâce à ma vaillance, mes conseils et mon esprit, et vous vous en souviendrez, je pense. Maintenant, courage, obéissez tous à ce que je vais dire : vous, restant assis près des tolets, frappez la mer de vos rames, en les enfonçant profondément; voyons si d'aventure Zeus nous accordera d'échapper à ce danger et d'esquiver la mort. A toi, pilote, voici mes ordres : mets-les bien dans ton esprit, puisque tu tiens le gouvernail de la nef creuse. Dirige-la en dehors de cette vapeur et de cette houle; longe bien l'autre écueil, de peur qu'à ton insu elle ne sorte de sa ligne, ne se jette là-bas, et que tu ne nous précipites dans le malheur. » Je disais, et bien vite ils obéirent à mes ordres. Je ne parlais plus de Scylla, l'inévitable fléau; car peut-être mes gens, pris de peur, cesseraient de ramer pour se blottir en tas à fond de cale. EL voilà que j'oubliais la pénible recommandation de Circé; elle m'avait défendu de prendre aucune de mes armes; mais, moi, ayant revêtu mon armure glorieuse et pris en mains deux longues javelines, j'allai me poster sur le gaillard de proue; de là, je croyais découvrir dès son apparition cette Scylla du rocher, s'élançant pour la perte des miens. Mais, je ne l'apercevais nulle part, et mes yeux se fatiguèrent à explorer en tout sens la roche embrumée. Nous naviguions droit dans la passe, en nous lamentant. D'un côté se trouve Scylla; et de l'autre, la fameuse Charybde engloutit avec un bruit terrible l'eau salée. Quand elle la vomit, toute la mer s'agite, bouillonne, comme l'eau d'un chaudron sur un grand feu; l'écume jaillit jusqu'en haut des Écueils et retombe sur tous les deux. Puis, quand elle engloutit à nouveau l'eau salée, on la voit bouillonner tout entière en sa profondeur; le rocher qui l'entoure mugit terriblement; et par-dessous paraît un fond de sable noirâtre. Mes compagnons, pris de terreur, devenaient blêmes. Nous regardions Charybde, dans notre crainte de la mort; à ce moment Scylla dans le creux du vaisseau emporta six de mes hommes, les meilleurs par la force de leurs bras. Comme je tournais les yeux vers mon vaisseau rapide et mes compagnons, je n'aperçus plus que leurs pieds et leurs mains enlevés en l'air : ils criaient,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/10/2005