HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XII

Vers 100-149

  Vers 100-149

[12,100] φῶτἐξαρπάξασα νεὸς κυανοπρῴροιο.
"᾽τὸν δἕτερον σκόπελον χθαμαλώτερον ὄψει, Ὀδυσσεῦ.
πλησίον ἀλλήλων· καί κεν διοϊστεύσειας.
τῷ δἐν ἐρινεὸς ἔστι μέγας, φύλλοισι τεθηλώς·
τῷ δὑπὸ δῖα Χάρυβδις ἀναρροιβδεῖ μέλαν ὕδωρ.
105 τρὶς μὲν γάρ τἀνίησιν ἐπἤματι, τρὶς δἀναροιβδεῖ
δεινόν· μὴ σύ γε κεῖθι τύχοις, ὅτε ῥοιβδήσειεν·
οὐ γάρ κεν ῥύσαιτό σὑπὲκ κακοῦ οὐδἐνοσίχθων.
ἀλλὰ μάλα Σκύλλης σκοπέλῳ πεπλημένος ὦκα
νῆα παρὲξ ἐλάαν, ἐπεὶ πολὺ φέρτερόν ἐστιν
110 ἓξ ἑτάρους ἐν νηὶ ποθήμεναι ἅμα πάντας.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
εἰ δἄγε δή μοι τοῦτο, θεά, νημερτὲς ἐνίσπες,
εἴ πως τὴν ὀλοὴν μὲν ὑπεκπροφύγοιμι Χάρυβδιν,
τὴν δέ κἀμυναίμην, ὅτε μοι σίνοιτό γἑταίρους.᾽
115 "ὣς ἐφάμην, δαὐτίκἀμείβετο δῖα θεάων·
σχέτλιε, καὶ δὴ αὖ τοι πολεμήια ἔργα μέμηλε
καὶ πόνος· οὐδὲ θεοῖσιν ὑπείξεαι ἀθανάτοισιν;
δέ τοι οὐ θνητή, ἀλλἀθάνατον κακόν ἐστι,
δεινόν τἀργαλέον τε καὶ ἄγριον οὐδὲ μαχητόν·
120 οὐδέ τις ἔστἀλκή· φυγέειν κάρτιστον ἀπαὐτῆς.
ἢν γὰρ δηθύνῃσθα κορυσσόμενος παρὰ πέτρῃ,
δείδω, μή σἐξαῦτις ἐφορμηθεῖσα κίχῃσι
τόσσῃσιν κεφαλῇσι, τόσους δἐκ φῶτας ἕληται.
ἀλλὰ μάλα σφοδρῶς ἐλάαν, βωστρεῖν δὲ Κράταιιν,
125 μητέρα τῆς Σκύλλης, μιν τέκε πῆμα βροτοῖσιν·
μιν ἔπειτἀποπαύσει ἐς ὕστερον ὁρμηθῆναι.
"Θρινακίην δἐς νῆσον ἀφίξεαι· ἔνθα δὲ πολλαὶ
βόσκοντἨελίοιο βόες καὶ ἴφια μῆλα,
ἑπτὰ βοῶν ἀγέλαι, τόσα δοἰῶν πώεα καλά,
130 πεντήκοντα δἕκαστα. γόνος δοὐ γίγνεται αὐτῶν,
οὐδέ ποτε φθινύθουσι. θεαὶ δἐπιποιμένες εἰσίν,
νύμφαι ἐυπλόκαμοι, Φαέθουσά τε Λαμπετίη τε,
ἃς τέκεν Ἠελίῳ Ὑπερίονι δῖα Νέαιρα.
τὰς μὲν ἄρα θρέψασα τεκοῦσά τε πότνια μήτηρ
135 Θρινακίην ἐς νῆσον ἀπῴκισε τηλόθι ναίειν,
μῆλα φυλασσέμεναι πατρώια καὶ ἕλικας βοῦς.
τὰς εἰ μέν κἀσινέας ἐάᾳς νόστου τε μέδηαι,
τἂν ἔτεἰς Ἰθάκην κακά περ πάσχοντες ἵκοισθε·
εἰ δέ κε σίνηαι, τότε τοι τεκμαίρομὄλεθρον,
140 νηί τε καὶ ἑτάροις· αὐτὸς δεἴ πέρ κεν ἀλύξῃς,
ὀψὲ κακῶς νεῖαι, ὀλέσας ἄπο πάντας ἑταίρους.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτίκα δὲ χρυσόθρονος ἤλυθεν Ἠώς.
μὲν ἔπειτἀνὰ νῆσον ἀπέστιχε δῖα θεάων·
αὐτὰρ ἐγὼν ἐπὶ νῆα κιὼν ὤτρυνον ἑταίρους
145 αὐτούς τἀμβαίνειν ἀνά τε πρυμνήσια λῦσαι·
οἱ δαἶψεἴσβαινον καὶ ἐπὶ κληῖσι καθῖζον.
ἑξῆς δἑζόμενοι πολιὴν ἅλα τύπτον ἐρετμοῖς.
ἡμῖν δαὖ κατόπισθε νεὸς κυανοπρῴροιο
ἴκμενον οὖρον ἵει πλησίστιον, ἐσθλὸν ἑταῖρον,
[12,100] un homme saisi dans le vaisseau à la proue sombre. Tu verras, Ulysse, que l'autre écueil est moins élevé. Ils sont tous deux l'un près de l'autre. Une de tes flèches franchirait l'intervalle. Sur celui-ci est un grand figuier sauvage à la frondaison luxuriante. Au pied du roc, la fameuse Charybde engloutit l'eau noire. Trois fois par jour elle la rejette et trois fois elle l'engloutit avec un bruit effroyable. Ne te trouve pas là, quand elle commence à l'engouffrer; car l'ébranleur de la terre lui-même ne pourrait te sauver du malheur. Aussi fais vite passer ton vaisseau près de l'écueil de Scylla; car il est sans doute bien préférable d'avoir à regretter six hommes de ton équipage que de les perdre tous ensemble. » Ainsi parlait-elle, et moi, je lui repartis : « Dis-moi donc ceci, déesse, sans feinte aucune. Si je parvenais à éviter la funeste Charybde, ne pourrais-je attaquer l'autre, quand elle se jetterait sur mes gens? » Je dis; et l'illustre déesse me répondit sur-le-champ : « Malheureux ! Tu ne rêves donc qu'actions guerrières et bataille? Tu ne reculerais même pas devant les dieux. Scylla n'est pas une mortelle : c'est un fléau immortel, un monstre épouvantable, furieux, inattaquable. On ne peut s'en défendre; le mieux est de le fuir. Si au long de sa roche tu perds du temps à t'armer, je crains qu'elle ne t'atteigne en lançant derechef ses têtes, et ne te prenne encore autant d'hommes. Passe plutôt très vite; appelle à ton secours Crataïs, la mère de Scylla; c'est elle qui enfanta ce fléau pour les hommes et c'est elle qui préviendra une nouvelle attaque. Tu arriveras ensuite à l'île de Thrinacie. Là paissent en grand nombre les boeufs d'Hélios et ses grasses brebis, sept troupeaux de vaches, autant de beaux troupeaux de brebis, chacun de cinquante têtes. Ces bêtes ne procréent pas et jamais elles ne meurent. Des déesses sont leurs bergères, nymphes aux belles boucles, Phthouse et Lampétie, qu'enfanta pour Hélios Hypérion la brillante Néère. Les ayant donc nourries après leur avoir donné le jour, l'auguste mère les établit au loin dans l'île de Thrinacie pour y habiter et garder les brebis et les vaches luisantes de leur père. Si tu ne leur fais aucun mal, si tu penses à votre retour, vous pourrez encore, non sans souffrir, atteindre Ithaque, mais si tu les maltraites, alors je prévois la perte de ton vaisseau et de tes gens; si toi-même tu échappes à la mort, tu rentreras tard et en triste état, après avoir perdu tous tes compagnons. » Elle dit, et aussitôt parut Aurore au trône d'or. La déesse illustre alors s'en alla vers l'intérieur de l'île; et moi, gagnant ma nef, j'encourageais mes gens à s'embarquer et à détacher les amarres de poupe. Ils montaient à bord sans tarder, s'asseyaient devant les tolets et, placés en ordre, ils soulevaient de leurs rames l'écume de la mer. A l'arrière de notre vaisseau à la proue sombre, un vent favorable emplissait nos voiles, bon compagnon,


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Dernière mise à jour : 27/10/2005